C’était devenu une habitude. Ou une sorte de rituel… A vrai dire, je ne savais pas trop. Le fait est que c’était instauré tel quel et que je ne pouvais plus faire machine arrière au risque de tout chambouler. Ce que je devais éviter. Pour elle. Pour sa stabilité et son bien-être.
Dire si c’était bien ? J’essayais déjà de me le convaincre, avec un peu de mal je l’avoue. Etait-ce dans l’éthique qu’un professeur aide une élève de la sorte ? La réponse n’était pas évidente. Tout ce que je savais en tout cas, c’était que ça lui faisait du bien à tel point que c’en devenait primordial. Et puis, dans le fond, apporter une aide était toujours un devoir qu’importe la forme de celle-ci. J’étais à ses yeux une figure rassurante. Une sorte de confident aussi. Je n’en savais trop rien et peu m’importait, du moment qu’elle allait mieux.
Alors oui, c’était bien. Ça l’était forcément.
La période hivernale pointait le bout de nez. Et le froid ne m’empêchait pas pour autant d’être au lieu de rendez-vous. Comme à chaque fois. Même endroit. Même jour. Même heure. (même pommes /sbaf) Jamais il n’y avait eu un oubli. C’était ainsi depuis des semaines déjà. Comment ? Un pur hasard transformé en coutume.
L’endroit était calme. Silencieux. Sans perturbations. Il n’y aurait qu’elle et moi. Personne d’autre. Aucun élément perturbateur. Pour sa tranquillité, notre apaisement. Je l’attendais déjà, les pattes plantées dans l’herbe et les oreilles à l’affut, fixant l’horizon qui se dessinait devant moi. Le lac semblait gigantesque. Le vent était frais, trop frais. Alors, j’espérais intimement qu’elle ne manque pas à l’appel à cause de ça.
Au final, je finissais par me questionner : qui avait le plus besoin de l’autre… ?
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Soleil A. Nilsson
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Re: Need you ▬ feat Soleil Nilsson Dim 3 Déc - 17:26
William et Soleil
« Les animaux sont des amis tellement agréables : ils ne posent jamais de questions, ils ne font aucune critique. »
La vie l'avait faite ainsi. Sensible et explosive. Exprimant sa peine comme elle le pouvait, agitant sa haine devant qui le voulait. Boule de nerfs et câbles qui lâchent. Pourtant, il y avait des jours où Soleil était moins triste. Où elle trottinait et pensait à de jolies choses. C'était même plus courant qu'on le pensait - aujourd'hui était de ces instants. Elle avait rendez-vous. Enfin. Si on pouvait appeler ça ainsi.
La serdaigle se souvenait précisément du moment où elle avait rencontré son ami. Au détour de la cour, un majestueux félin. Un fléreur. Créature fascinante. Intriguée, envoûtée par cet animal qu'elle aimerait approcher et voir de plus près, elle l'avait suivi, jusqu'au lac noir. Et, à sa plus grande surprise, il s'était arrêté, l'avait regardé. Le chat n'avait pas fui. Élève inattentive qu'elle est, ne croyant que ce qu'elle voit, elle laissa volontiers de côté les recommandations de ses professeurs et de certains livres sur l'agressivité dont pouvait parfois faire preuve ces bêtes. Le chat n'avait pas fui, et plus encore, il semblait attentif. Curieux. Soleil s'était instantanément sentie en confiance. La jeune fille s'était assise dans l'herbe, pas loin du fléreur. Elle lui avait déballé sa vie, ses chagrins, ses sourires. Et ça lui avait fait un bien fou.
Après avoir longuement parlé, Soleil avait l'impression que la créature l'avait comprise. Cette dernière était partie à la direction opposée du château. Se faisant tard et ayant conscience de la chance qu'elle avait, la suédoise avait choisi de ne pas la suivre. Ils se reverraient, c'était une certitude.
Les rencontres avaient suivi, comme prévu. Un mois après, par hasard, Soleil s'était dit que, peut-être, le chat serait là. Et il était là. Il semblait même l'attendre. Au fur et à mesure, la sorcière s'était prise d'affection pour lui, oubliant la dimension humain et animale qui les séparait. Elle trouvait toujours une excuse, une raison, un moyen de rejoindre son ami au lac noir. Et ce, malgré le froid ambiant.
L'hiver pointait son nez et Soleil était emmitouflée dans un manteau bien fourni, son écharpe bleue et blanche autour de son cou. Elle était plus pressée que d'habitude. Et s'il n'était pas là ? Si le froid l'avait empêché de venir ? Elle hâta le pas, traversant la cour, les parcs. Le lac était en vue.
« Oh, tu es là. » Soupir. L'anxiété quitta sa gorge et son estomac se dénoua. Elle s'agenouilla devant le fléreur. Il n'avait pas l'habitude d'être affectueux - enfin, elle s'était montrée trop respectueuse pour tenter de le toucher. « Je pensais que tu ne viendrais pas, à cause du froid. » Ses dents claquèrent comme pour signifier qu'elle-même avait failli ne pas venir.
Re: Need you ▬ feat Soleil Nilsson Mar 5 Déc - 9:41
Need you
Les secondes me paraissaient de longues minutes. J’étais las d’attendre, je devenais impatient. A chaque coup de vent, je frémissais et me résignais à me dire qu’elle ne viendrait pas. Pourtant, je restais immobile et droit, à continuer d’espérer et à me convaincre que je me trompais. Le froid, était-ce réellement un obstacle à cette rencontre si importante … ? Savoir qu’il pouvait y avoir un terme me générait une gêne dans la poitrine, signifiant clairement que ça me blesserait d’une manière ou d’une autre. Quant à savoir pourquoi ce serait le cas, je ne pouvais donner réponse. C’était juste un pressentiment. Une pathétique sensation.
Les mouvements derrière moi faisaient bondir son cœur. Elle était arrivée. Je me retournais pour lui faire face tandis qu’elle s’agenouillait pour être un peu plus à ma hauteur, sans pour autant me toucher. Ni même m’effleurer. On avait jamais eu de … « contact » Elle, parce qu’elle ne devait pas oser et moi par un simple principe que je restais tout de même son professeur, bien qu’elle ne le sache pas. Donc c’était mieux ainsi.
Mon regard émeraude pétillant de malice semblait lui dire que j’étais heureux de la retrouver. Et elle était toute aussi surprise de voir que j’avais moi aussi bravé le froid pour venir. Mon pelage me suffisait à résister. C’en était moins sûr pour la demoiselle qui, malgré son manteau et son écharpe, claquait des dents. Et l’immobilité n’allait rien arranger. La séance serait alors peut-être de courte durée, aujourd’hui.
Je me dirigeais sous cet arbre non loin auprès duquel nous avions pris l’habitude de nous installer. J’arrivais le premier et patientais qu’elle me rejoigne. Une fois qu’elle s’installait sur ce petit rocher, je me plaçais à côté. Et comme deux amis de longue date, on se mettait à contempler en silence le lac noir. J’effectuais quelques œillades à son encontre de temps à autre, me demandant quand est-ce qu’elle prendrait parole et si, déjà, elle en avait envie. Car tout pouvait se passer dans le silence. Si ça lui convenait, alors moi aussi. Pourtant, je préférais qu’elle me parle de ses craintes, de ses peines. De tout. Car elle devait se décharger, s’exprimer et mettre un mot sur ce qui la blessait.
Alors, j’attendais. De quoi veux-tu me parler aujourd’hui, Soleil ? Pourquoi ai-je le sentiment que c’est plus compliqué que les autres jours ?
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Soleil A. Nilsson
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Re: Need you ▬ feat Soleil Nilsson Ven 8 Déc - 16:56
William et Soleil
« Les animaux sont des amis tellement agréables : ils ne posent jamais de questions, ils ne font aucune critique. »
C'était presque instantané. Plus commode et plus rapide qu'un rendez-vous chez le psychologue. Elle se sentait déjà mieux, rien qu'à voir les petites pupilles malicieuses du félin. Ce dernier marcha jusqu'à un arbre - celui qu'ils avaient silencieusement choisi pour leurs moments si particuliers. Tandis que la sorcière posait ses fesses sur un petit rocher à côté, lui arrachant au passage une grimace vu la fraîcheur, le fléreur se posa, lui, contre. Pendant de longues minutes, ils ne dirent rien. Les deux amis se contentaient de regarder la vue qui s'offrait à eux. Là au moins, Soleil ne s’inquiétait pas de comment ses paroles, ses gestes pourraient être interprétés. Après tout, même si c'était un formidable ami, il restait un animal, il n'allait pas la regarder de travers ou avoir un ton tranchant. C'était l'une des raisons pour lesquelles elle aimait tant lui parler. « Tu sais, il y a cette fille, Andy. C'est une cracmole. Dur pour une vendeuse de baguettes. Elle doit pas avoir la vie facile à Poudlard. Surtout si on en croit toutes les rumeurs qui courent à son sujet, et à celui de Felix Gaunt. Ça doit lui peser, tout ça. » La serdaigle agita ses mains au niveau de sa tête, comme pour signifier la quantité de choses difficiles pour la rouquine. « Tu te rends compte que c'est une cracmole et qu'elle est préfète en chef ? Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, loin de là. C'est... » Un frisson lui hérissa le duvet de ses bras. « ... Une battante. J'ai l'impression que tout ce qu'elle entreprend fonctionne, qu'elle réussit haut la main, peu importe ce qu'elle fait. » L'admiration se mêlait à un autre sentiment. « Et..., et, et ça m'énerve, putain. Je suis jalouse. Pourquoi tout marche pour elle ? Les études, l'amour ? Parce-que même si ça a l'air compliqué, au moins elle est amoureuse, elle. Et sans doute qu'il l'aime en retour, ça en ferait pas tout un foin comme ça, sinon. »
Soleil entoura ses genoux des ses bras, y posant son menton. Elle pensait à toutes ses aventures foireuses, ces mecs lambdas pour qui elle était prête à se mettre à nue. Pauvre fille. Tout ça pour un peu de semblant d'affection. Andy, elle, elle est tombée sur un garçon qui a l'air respectable. Un mec pour elle. Qui voudrait d'une fille passé dans tous les dortoirs ? La brune se mordit la lèvre. « J'ai envie d'être aimée, moi aussi. » lâcha-t-elle dans un murmure, le regard perdu dans l'horizon.
Re: Need you ▬ feat Soleil Nilsson Ven 9 Fév - 17:15
Need you
Le silence. Par le silence, je ne pouvais jamais la trahir. Par le silence, je créais ce lien inexplicable qui nous unissait. Par le silence, j’écoutais beaucoup… Et ça suffisait.
Néanmoins, les douleurs les plus mouettes sont les plus profondes en général… Alors, ça m’inquiétait de ne pas l’entendre prendre la parole rapidement. Ça me rendait un peu plus anxieux que d’ordinaire. C’est vrai que parfois, il est préférable de ne rien dire et de laisser le silence s’occuper de ce mal qui nous ronge. Mais pas toujours. Il était aussi utile de parler un peu. Pour mettre un mot sur son mal être mais aussi pour permettre à l’autre de vraiment comprendre et de ne pas passer à côté de quelque chose. Pour autant, je ne savais pas comment la convaincre d’extérioriser ses angoisses et ses peurs. Ou même ses envies. Je ne pouvais pas non plus l’y forcer. Cela devait se faire naturellement et s’il le fallait, je me devais de respecter son silence.
Et soudain, elle se libérait de ses chaines et se mettait à proférer ce qui la pesait tant. Elle me parlait d’une de ses camarades de classe, que je pensais dans un premier temps qu’elle allait critiquer. Mais ses propos se transformaient en admiration. Et je décelais plusieurs choses : un manque cruel de confiance en soi, de la jalousie, de l’envie… Des sentiments parfaitement normaux pour une adolescente telle qu’elle. Mais visiblement un peu trop poussés à l’extrême par Soleil. Elle se sentait vraiment mal. Il y avait un manque d’affection profond.
« J'ai envie d'être aimée, moi aussi. »
Cette phrase me blessait plus que je n’aurais pu l’imaginer. Mon cœur se fendait à l’entendre se morfondre ainsi. J’avais soudain l’impression d’être dans une impasse. A mon niveau, comment pouvais-je faire pour lui assurer le contraire ? Ou simplement la rassurer ? Je me sentais impuissant. Fébrile aussi… Dans ce corps, je n’étais qu’un Fléreur qui masquait sa véritable identité. Alors, aussi insensé que cela puisse paraitre, je me redressais légèrement pour me rapprocher d’elle. Et tandis qu’elle observait le lac mon museau humide venait percuter sa joue. Un geste facile, c’est vrai… Mais pas si anodin que cela. Je dépassais la limite que je m’étais donné. J’avais brisé cette « juste distance » que j’avais toujours voulu respecter ; en tant que professeur, bien entendu. On n’avait jamais eu de contact et je faisais un pas vers elle pour la première fois. Simplement pour lui dire que moi, j’étais là. Et que je l’aimais à ma manière.
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Soleil A. Nilsson
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Re: Need you ▬ feat Soleil Nilsson Mar 20 Fév - 20:05
William et Soleil
« Les animaux sont des amis tellement agréables : ils ne posent jamais de questions, ils ne font aucune critique. »
Soleil était perdue dans ses pensées. Elle aurait pu parler de Castiel, de Fenry. Peut-être aussi de Connor et Annaëlle. Tant de gens qu'elle côtoyaitet de qui elle s'était attirée les foudres, parfois sans vraiment comprendre ce qu'elle avait fait. Castiel qui l'avait éconduite pour... rien, puisqu'il avait refusé de la revoir. Fenry, qui l'avait rejeté à la simple lecture de ses pensées, effrayée par ce qu'elle y avait appris. Connor, cet amoureux particulier, qui lui avait filé entre les doigts pour se lier à Annaëlle, cette amie si précieuse qui n'avait pas hésité à choisir le garçon plutôt que les copines. Triste sourire figé sur son visage, elle se sentait ridicule : elle n'allait pas lui raconter ses pathétiques histoires de cœur. Pas par peur qu'il comprenne et qu'il s'enfuit à son tour, mais parce-qu'elle avait honte. Honte de sa personnalité, honte de ses relations foireuses. Elle faisait pitié à voir.
Geste soudain, attitude étonnante, le fléreur toucha du bout de sa truffe la joue de la demoiselle. Presque pétrifiée, Soleil n'osait pas bouger. C'était si... inattendu. Et ce fut un réflexe incontrôlable : une larme coula le long de son visage, puis une deuxième. Elles se succédaient doucement, silencieusement. C'était son cœur qui se vidait, son esprit qui lâchait prise. Ce n'était pas de la tristesse. Ou peut-être que si. Soleil ne savait plus vraiment. Il y avait tant de sentiments partagés. La colère envers Castiel, la jalousie envers Andy, la rancœur envers Annaëlle. Et puis l'animosité et la froideur de Fenry. La voilà maintenant remuée par cette caresse, cette affection que manifestait l'animal. Il lui rappelait qu'elle avait aussi des gens sur qui comptés. Nassim. Béring. Bertram. Pourquoi diable était-ce si difficile à ancrer dans son esprit ? Du revers de la main, Soleil essuya ses joues humides. Immobile et muette jusque-là, elle risqua un geste vers le chat noir. Un petit rire s'échappa d'entre ses lèvres quand ses doigts filèrent dans la fourrure soyeuse. Il n'y avait pas à comprendre quoique ce soit. Il absorbait ses mauvaises ondes, ses pensées maussades. Et elle allait toujours bien mieux en partant. « Merci, merci infiniment. » chuchota-t-elle.
Un frisson la secoua. Depuis combien de temps étaient-ils ici, dans le froid et la neige ? Sûrement suffisamment. Rompant à regret le contact avec le fléreur, Soleil lui sourit. Un sourire franc, heureux. « Il faut que je rentre. J'ai pas autant de poils que toi haha, le froid arrive plus rapidement. Merci encore. » Une fois debout, elle s'éloigna de quelques pas puis, après un dernier échange de regards, elle disparut dans les chemins menant à l'école.
Re: Need you ▬ feat Soleil Nilsson Sam 3 Mar - 17:56
Need you
Je ne savais pas comment ce geste si soudain allait être interprété par la demoiselle tant il pouvait paraitre insoupçonnable. Mais je prenais le risque de m’aventurer là, contre sa joue. Mon souffle réchauffait sa peau gelée, tentant vainement de la soulager sans même être certain que cela puisse fonctionner. Je restais ainsi quelques secondes, guettant du coin de l’œil sa réaction tandis que mon cœur bondissait dans ma poitrine et ma raison me hurlait de tout arrêter. Je décidais de fermer les yeux sur cette dernière et de ne me fier qu’à mon instinct. Je ne la quittais pas et la laissais verser ses premières larmes.
Enfin. Comme si ces gouttes étaient la lourdeur de ses sentiments maudits, s’échappant enfin de son âme afin de la libérer.
Je soufflais, satisfait, pendant qu’elle faisait glisser ses doigts dans ma fourrure, m’octroyant une décharge électrique que je tentais de canaliser. Boarf, il fallait s’attendre à ce qu’elle me caresse, n’est-ce pas ? Mais c’était juste pour cette fois-là. Une promesse personnelle qui s’envolait dans mon esprit. Car finalement, ce contact me permettait aussi de me sentir bien. On restait ainsi, pendant plusieurs secondes, comme si le reste du monde n’existait plus.
Tout avait une fin.
Le froid mordant ne pouvait être ignorer éternellement et attrapait bien vite la jeune Serdaigle qui se mettait à trembler. Naturellement, on se séparait et elle me souriait. Un joli sourire… Un vrai comme longtemps je n’en avais eu. J’étais satisfait. Heureux, moi aussi. J’estimais avoir fait le nécessaire et ça suffisait à égayer le reste de ma journée. Mes yeux émeraudes la regardaient s’éloigner. Ces prunelles veillaient sur elle et se voulaient rassurantes.
Un regard lourd de signification : je suis ton protecteur.
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