Une journée fantastique qui s'était illuminée et avait pris tout son sens trois pas après être sorti de l'auberge. Une apparition céleste. Il n'y avait pas d'autre mot pour la décrire. Un regard posé sur elle et son cœur s'était emballé, son sang embrasé, le son des tambours résonnait à ses oreilles, éclipsant les sons alentour. Il ne restait rien. Rien qu'elle et un flou à la périphérie de sa présence. Il avait envie de bouleverser les éléments, fendre les cieux pour y écrire son nom en lettres de feu. Envie de lui offrir une romance qui marquerait les légendes et ferait passer les tragédies shakespeariennes pour des amourettes de lycée. Il lui aurait sacrifié son existence, sa magie, l'aurait laissé l'emprisonner au cœur d'un chêne si telle était sa volonté. S'il avait été un célèbre détective, elle aurait été La Femme, car il n'y en avait aucune autre. Aucune qui comptait. Rien que des échos, fades et sans substance, pâlissant devant sa beauté. Il voulait s’enivrer de sa présence jusqu'à l'intoxication, entendre son rire résonner comme la plus parfaite des chansons.
Celui qu'un regard avait suffit à consumer franchit en quelques pas la distance qui les séparait et... marqua un temps d'arrêt. Les mots ne pouvaient exprimer ce qu'il ressentait. S'il y en avait pour ça, on ne les avait pas encore inventé. Et, tel un abruti fini, il fut forcé de bafouiller :
Valentyne.. je... tu...
Oh bon sang, contente-toi de la vérité ! Il se reprit et, plongeant un regard intense dans les prunelles si fascinantes de la belle, lui avoua :
L'existence n'a pas d'intérêt sans toi, tu veux en passer le reste avec moi ?
Comme quoi, même épris, un Serdaigle ne pouvait pas se contenter de la simplicité. Enfin, il gagnerait peut-être des points pour l'originalité...