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When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé

Bertram Godfrey
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Bertram Godfrey
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When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Mer 10 Jan - 14:07

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aissatou Cissé

Aujourd’hui était censé être un bon jour. D’abord, pas de rêves, pas de cauchemars. C’était toujours un bon point. Il n’y avait rien de pire que se réveiller la mort dans l’âme, hanté par un rêve absurde, par mes anxiétés, mes insécurités et mes questionnements. Ensuite j’avais réussi à prendre une douche chaude et pas tiède. Vu le caractère vétuste de la plomberie à Poudlard, cela relevait du petit miracle de l’ordinaire. Pour le petit-déjeuner je m’étais enfilé une assiette entière de pancakes avec des bananes et de la myrtilles. Certains jours c’était uniquement cet apport extrême en sucre qui me permettait de maintenir ma façade et mon sourire habituel.

Il y avait des jours comme ça. Des jours comme des matins de printemps écossais, un peu humide. Ces jours ordinaires ou j’avais l’impression que peut-être tout allait bien se passer aujourd’hui, sans accroc. Ces jours où le bout de mes doigts sont tièdes et pas glacés. Ces jours où je peux interagir avec des crétins sans avoir envie de leur balancer un coup de poing dans la gorge.

Bref. Je passais un journée ordinaire, à jouer le bon élève, l’anonyme qui ne se fait pas remarquer. Après un cours d’occultisme tout à fait passionnant - comme d’habitude - je me rendais dans mon dortoir pour récupérer ce que je devais rendre pour mes activités extra-scolaire. D’habitude je profitais du cours de potions pour remettre mon travail supplémentaire, mais vu le manque d’activité dans mon temps libre, j’avais eu l’occasion de terminer plus tôt. Et surtout, j’avais une petite question à poser.

Je descendais donc les escaliers pour me rendre dans les donjons. Je m’y faisais discret. Depuis que Béring et Ed avaient repeint la salle commune des serpentards en bleu, il valait mieux ne pas traîner dans le coin histoire d’éviter les représailles.Toutefois c’était trop important pour laisser une bande de serpents m’intimider. J’y allais seul. Des deuxième sortaient tout juste de la classe. Je les laissais passer avant de m’engouffrer discrètement par la porte. Professeur Cissé était bien là, impossible de la manquer avec sa chevelure imposante. Elle semblait regarder quelque chose dans les étagères, de dos.

Je devais admettre qu’elle n’était pas vraiment ce à quoi on s’attendait. Avant elle, je me souviens nous avions un ancien professeur, chauve et avec de gros problèmes d’élocution. Autant vous dire que lorsque son remplacement était arrivé, j’avais été plus que ravi. Et d’autant plus que son jeune âge n’empêchait pas le fait qu’elle était brillante et motivée. Sans aucun doute plus brillante que le professeur précédent, qui arrivait à bout de souffle. Et même si ces cours ne se déroulaient pas forcément dans le plus grand calme, elle compensait en fournissant du travail supplémentaire à ceux qui étaient à la hauteur. Et il fallait être un parfait idiot pour ne pas réaliser qu’avoir une avance en potions étaient un atout lorsqu’on se dirigeait vers la défenses contre les forces magiques.

Ce fut donc avec un grand sourire et un ton plus guilleret que d’ordinaire que j’annonçais ma présence.

Bonjour, Professeur ! Je viens vous apporter ma dissertation sur les usages éthiques et non-éthiques du véritaserum depuis sa création jusqu’à nos jours. Ah ! Aussi, je voulais vous poser une question concernant l’utilisation de fèves soporifiques dans la composition de l’élixir d’euphorie. Le manuel préconise d’en mettre 7 poignées mais en cours vous avez parler de ne mettre que 6 fèves ?  Est-ce qu’il y aurait une erreur dans le manuel ou c’est juste une question de préférence?



DEV NERD GIRL



Dernière édition par Bertram C. Godfrey le Lun 12 Fév - 18:24, édité 1 fois
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Jeu 11 Jan - 21:37

When the ribbon breaksft. Bertram

Aïssatou était loin d'être en forme, aujourd'hui. Sa jambe lui faisait plus mal que jamais, le temps maussade avait eu raison de sa bonne humeur de façade, et sa passion journalistique s'était chargée du reste. Fatou était pourtant une fidèle amie, mais elle la maudissait aujourd'hui même pour ne pas avoir trié la presse africaine qu'elle lui avait envoyée comme à son habitude. Car il était là, l'Autre, en première page, souriant de ce sourire qu'elle avait tant cherché a susciter pendant des années, avec un relatif succès. Et sur sa photo animée, il faisait de grands gestes à la foule empagnée, qui lui répondait aussi avec autant d'amour que possible. Si seulement ils avaient su, les idiots, quel genre d'homme cela pouvait être. Si seulement ils avaient ne serait-ce qu'envisagé une fraction du mal qu'il avait pu lui faire.

La sorcière avait retenu ses larmes, dignement, devant ses élèves, et n'avait rien laissé paraître, mais aujourd'hui, tout semblait plus faux qu'à l'accoutumée. Ses mains tremblaient, alors qu'elle pilait férocement les dernières racines de mandragore qu'elle avait reçues. Sa jambe s'était dérobée, devant une élève de médicomagie, qui avait eu la bonté de la relever. Une blague, devant Camille, qui avait échoué, et une autre, devant Luke, qui lui avait fait monter les larmes aux yeux en l'espace d'un instant. Même Ali, chat ingrat s'il en était, avait remarqué sa détresse, et était venu se lover contre sa maîtresse. Car l'annonce était sans appel.

L'Autre venait en Angleterre, titrait en gros le journal, pour une série de conférences. Et il projetait de rester un temps, pour se livrer à quelques recherches, et compterait bien converser avec les pointures locales. Avec elle, donc. Et comme si cela ne suffisait pas, un petit encart rappelait la disparition tragique de sa jeune fiancée, et sa volonté de fer de châtier les coupables.

Comme si, en dix ans, elle n'avait pas été assez châtiée.

Elle avait admiré, pourtant, l'espace d'un instant le visage si familier, avant d'être prise de nausées. Elle ne l'aimait plus, et était presque défaite de son emprise. Mais restait la peur, la peur terrifiante qui lui rongeait le ventre et qui l'empêchait de se concentrer. Et même si le journal restait mollement sur la paillasse du professeur de sa salle, elle s'était réfugiée l'espace d'un instant dans la réserve pour trier machinalement le contenu des étagères et fuir le regard du monde.

C'était sans compter le petit Godfrey, un de ses élèves favoris, qui était venu lui rendre sa dissertation et lui poser quelques questions sur sa préparation du cours précédent. Elle ravala sa détresse, ses larmes naissantes, et se para d'un faux sourire, idéal pour accueillir un jeune dans ces temps troublés.

"Monsieur Godfrey! Quelle bonne nouvelle. Alors, vous avez vu, nous avons connu des temps bien plus laxistes au sujet du véritasérum. Nous pouvons être satisfaits des avancées légales en ce qui le concerne!"

Une question sur les fèves soporifiques, qu'elle ne comprit pas directement, avant de se souvenir.

"Ah! Pourquoi six? Excellente question, monsieur Godfrey, et je reconnais là votre sens du détail. Le choixpeau ne s'est pas trompé en vous envoyant à Serdaigle! Figurez vous que le livre à raison: sept fèves, c'est un choix certain lorsqu'on ne travaille pas avec des ingrédients tout à fait frais. Mais comme nous avons la chance d'avoir , grâce à Madame France, des fèves de première fraicheur, six suffisent amplement, et une septième serait gâcher d'excellents ingrédients qui pourraient resservir dans d'autres potions."

Finalement, elle s'était lancée à corps perdu dans ses explications, et la tête de l'Autre et son nom écrit en gros lui étaient sortis de la tête, l'espace d'un instant.

"En parlant de fèves, ne bougez pas. Je suis sûre que ça va vous intéresser. J'ai concocté récemment une potion d'attrape-idées, et les fèves ont donné quelque chose de tout à fait remarquable."

Avec un sourire, un peu moins feint, elle boita jusqu'à la réserve pour trouver l'objet de sa convoitise.

Seul restait le nom d' Ousmane Diallo sur le bureau, jusqu'à son retour.

Bertram Godfrey
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Ven 12 Jan - 15:44

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

J’étais toujours avide d’interaction avec mes professeurs à l’exception de ceux qui faisaient preuve du plus grand mépris pour leurs étudiants. Ceux là étaient difficile à apprécier, même pour moi. Il n’y avait rien de plus satisfaisant que de converser avec un adulte compétent, quelqu’un qui choisi que sa vocation était d’enseigner, de transmettre. Et parfois, je pensais même : quelqu’un de mon niveau. C’était autre chose que de suivre les conversation des élèves de mon année. Ils n’avaient pas le regard tourné vers l’avenir, mais bien vers leur partie génitales. Comme s’ils venaient de les découvrir avec surprise. Affligeant. “Qui baisait qui” était généralement le sujet de conversation favori quand il ne s’agissait pas de dénigrer leur camarades. Heureusement que certains parvenaient à élever un peu le débat.

Je hochais la tête avec un large sourire lorsqu’elle commenta sur le sujet de ma rédaction. Un sourire hypocrite , je devais l’admettre car je n’étais pas tout à fait d’accord avec le contenu de ma dissertation. Utiliser le véritasérum, c’est mal. Blablabla. Parfois il fallait être pragmatique, dans certains cas, je trouvais que c’était plus que justifiable. Et puis… si seulement je pouvais mettre la main sur une fiole, je saurai exactement sur qui l’utiliser et quelle question poser. J’y avais réfléchi plus d’une fois, c’était un rêve - non, un fantasme.

"Ah! Pourquoi six? Excellente question, monsieur Godfrey, et je reconnais là votre sens du détail. Le choixpeau ne s'est pas trompé en vous envoyant à Serdaigle



En revanche, je rayonnais sincèrement de bonheur lorsqu’elle fit mon éloge. Dans mon esprit perturbé, les compliments et les éloges étaient des formes d’affection. Ca me donnait cette sensation de satisfaction et de chaleur, la même sensation que des pancakes chaud ou d’enfiler un pull très doux. Après tout ce temps passé au château, le personnel et nos camarades de dortoirs jouaient le rôle d’une seconde famille. Et je cherchais les ces pépites où je pouvais les trouver, quitte à inventer des questions dont je connaissais déjà la réponse, en quête d’un peu de chaleur humaine. J’écoutais ses explications avec attention mais quelque chose clochait. Quelque chose dans le fond de sa voix. Je ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Peut-être que je me faisais des idées. Peut-être qu’elle avait juste un peu mal à la gorge.

"En parlant de fèves, ne bougez pas. Je suis sûre que ça va vous intéresser. J'ai concocté récemment une potion d'attrape-idées, et les fèves ont donné quelque chose de tout à fait remarquable."



Voilà qui lui ressemblait beaucoup. Elle ne se contentait jamais de répondre aux questions, elle avait toujours quelque chose de supplémentaire à apporter.

Oh oui, j’adorerais voir ça !



Elle s’éclipsa un instant  me laissant seul dans le cachot sombre et humide qui servait de salle de cours. Je trouvais qu’un autre type de classe conviendrait mieux au Professeur Cissé. Avec des fenêtres et de la lumière. Et pourquoi pas non loin des serres ? En plus elle avait d’apprécier le professeur France… Mon regard balaya la pièce et s’attarda curieusement sur son bureau où trônait un magazine de potion. Il était ouvert sur un article double page. Je m’approchais donc pour le lire discrètement et en apprendre plus sur les intérêts du professeur.

Un homme y souriait, ses dents d’un blanc parfait, faisant de grand gestes à une foule de sorciers étrangers.L’article décrivait en long et en large ses accomplissements académique hors du commun dans la discipline des potions. Il annonçait également sa visite au Royaume-Uni pour une série de conférences dans tout le pays. Voilà qui était intéressant. Cependant, pas le temps de terminer ma lecture : la maîtresse des potions arriva assez vite avec sa concoction entre les mains. L’air de rien, je me détournais de son bureau, l’accueillant avec le même sourire rayonnant du chouchou du prof, les mains nouées dans le dos. Je cherchais à prolonger cette interaction avec une question

Ah Professeur, est-ce que nous aurons l’occasion d’assister à une des conférences de Monsieur Diallo ?  



J’étais convaincu qu’avec mon large sourire et ma question purement académique, elle passerait outre de ma curiosité mal placée.

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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Dim 14 Jan - 16:40

When the ribbon breaksft. Bertram


Le jeune Godfrey avait eu raison de passer, finalement, songea Aïssatou alors qu'elle se perchait sur la pointe des pieds pour se saisir d'un petit flacon dans lequel attendait sagement une substance blanchâtre, vaguement nacrée, qui devait sentir la vanille. Elle l'ouvrit, constata avec plaisir que l'odeur était bien présente, et revint presque fièrement avec sa trouvaille précieusement enveloppée de ses mains.

"Et la voilà! Je vais en mettre un peu dans une coupelle, afin que vous puissiez observer son comportement. C'est absolument fascinant."

Bertram semblait néanmoins avoir quelque chose à lui demander, observa t'elle en regardant sa posture, mains jointes dans le dos, et faciès d'enfant sage. Il n'en avait pourtant pas besoin, au vu de sa propension extrême à accepter les caprices de ses étudiants, mais elle se figura rapidement que c'était peut-être plus la posture de professeur que sa propre personne qui avait tendance à susciter autant de réactions de ce style. Elle tira une petite coupelle transparente vers elle, et déboucha la potion, avant de se raidir au plus haut point.

Qu'est ce qu'il venait de lui demander, au juste?

Aïssatou a quatorze ans, et elle a les yeux qui brillent d'excitation à la fin de son cours de potions. L'air est chaud, brûlant, presque, typique des montagnes de la lune. Elle secoue ses tresses en s'avançant vers le bureau de son jeune professeur, pour voir ce qu'il lui veut. Et elle rougit de plaisir lorsqu'il lui dit qu'elle est une jeune fille brillante, promise à un formidable avenir dans le domaine des potions. Lorsqu'il pose la main sur son épaule, elle détourne le regard et rit un peu.


"Une...conférence?"

Ses mains tressaillirent.

Aïssatou a dix-huit ans et quitte son école, riche d'un nouveau diplôme. Elle pose ses valises sur le pas de la porte de sa nouvelle maison, ou il l'attend. Elle lui sourit, et il lui passe la main dans les cheveux. A présent, elle a une grande maison pour elle, pour les jeunes femmes gentilles et sages, parce qu'elle est sage, Aïssatou, n'est-ce pas? Elle répond que oui, et il semble content. Et elle aime, le voir content. Elle n'aime pas le décevoir.

"Une conférence de Monsieur Diallo..."

Le liquide se déversa un peu dans le fond du petit récipient.

Aïssatou a vingt-trois ans, et vient de se fiancer. Elle a renoncé à la création de ses potions de beauté, se concentrant exclusivement sur les tâches ménagères, et sur le fait de devenir une ombre silencieuse, grâce muette, présence effacée. Le poulet glisse de ses mains, alors qu'elle l'amène à table, et elle rentre la tête dans les épaules. Il était déjà de mauvaise humeur, et elle l'a déçu, encore. Il n'arrête pas de lui dire qu'elle l'a déçu. Comme d'habitude, il se lève, et fait son sermon habituel. Ca la gratte, sous le nez, et elle relève un peu la tête, par réflexe. Par réflexe face au défi, la main, large comme un battoir, s'écrase sur son visage avant de revenir dans l'autre sens, fermée. Quelque chose craque.

"C'est...je...j'imagine que...on pourrait...demander...à Monsieur le Directeur...?"

La coupelle fut brutalement noyée sous la potion, le goulot la toucha un peu fort. Fissure. Quelque chose d'autre craqua.

Aïssatou voit tout rouge, et son visage lui fait mal. Son pagne est trempé de sang, et lorsqu'elle touche son nez, elle entend dans sa tête qu'il est cassé. Lui est parti, sur un coup de colère. Elle s'affaisse, et se met à pleurer.


"Je ne pourrais néanmoins...pas...vous accompagner. Je crois."

La potion se répandit sur le bureau, et goutta sur ses chaussures.

"Merde..."

La terreur l'envahit, la douleur, aussi, trop longtemps retenues sous un sourire de facade. Aïssatou posa la bouteille sur le bureau, le regard flou, comme si Bertram venait de disparaître, et prit sa tête entre ses mains, comme pour empêcher le flot terrible de pensées qui la traversait à présent.

Elle s'affaissa, et se mit à pleurer.

Bertram Godfrey
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Lun 15 Jan - 11:21

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

Le Professeur revint dans la salle avec un flacon entre les mains. J’aimais beaucoup la façon naturelle avec laquelle elle nous poussait plus loin. Avec les bonnes questions, une conversation avec la passionnée de potions pouvait durer des heures et se montrait toujours très instructive. C’est pour cette raison que je faisais de l’excès de zèle quitte à espionner les magazines qui traînaient sur son bureau. Elle s’apprêtait à verser la potion dans une coupelle quand je lui posais la question.

Je croyais qu’elle serait contente. Peut-être même impressionnée d’une telle suggestion. Poudlard n’était malheureusement pas à la pointe en termes d’excursion académique et j’avais la conviction qu’il y avait d’autres choses à apprendre en dehors de ces murs. Et puis bon… à vrai dire, je cherchais juste à obtenir des compliments. Quelque chose du style “Excellente initiative Godfrey, ça ne m’étonne pas de vous, blablabla”

Une...conférence?



Elle n’avait pas eu l’occasion de lire le magazine ? Je la regardais d’un air curieux alors qu’elle versait le liquide blanchâtre. Elle répétait ma phrase, comme si elle devait réfléchir intensément pour prendre une décision. Non. Elle n’était pas pensive. Sa voix commençait à se briser :

C'est...je...j'imagine que...on pourrait...demander...à Monsieur le Directeur...?



Qu’est ce qui était en train de se passer. Elle renversa de la potion, chose suffisamment inhabituelle pour me laisser échapper un “ Oh” de surprise. Professeur Cissé se montrait si à cheval sur le gaspillage….voilà qui était étrange. Mais quelque chose ne tournait pas rond ici, et ce sentiment atteint son paroxysme quand elle enfouit son joli visage dans ses mains avant de pleurer.

Sur le coup je ne savais pas comment réagir. Comment dire… Ce n’était prévu. Quelle serait la bonne décision ? Une partie de moi avait envie de faire demi-tour sur la pointe des pieds pour m’éclipser. Lâche !. Mais est-ce que je pouvais décemment la consoler quand je ne savais pas ce qui lui faisait autant de mal ? Etais-je seulement autorisé à avoir un geste de compassion envers mon professeur ? Est-ce qu’elle allait mal le prendre ?

C’est probablement ta faute, Bertram

Je le savais. Je ne pouvais pas reculer. D’un coup de baguette discret je fermais la porte de la salle des potions. Professeur Cissé méritait un moment d’intimité. Il ne manquerait plus qu’un curieux passe sa tête à travers la porte et rapporte tout au stupeshit. Ca serait la fin. J’avais envie de toucher son épaule, mais je retenais mon geste. Professeurs et élèves ne sont pas censés se toucher. Alors je fouillais dans mon sac à la recherche d’un paquet de mouchoirs que je lui tendais. La voir pleurer me mettait mal à l’aise mais aussi…. coupable ?

Professeur Cissé... je suis désolé, est-ce que c’est à cause de  quelque chose que j’ai dit ?    



Je me doutais bien que les deuxième années n’étaient pas nuls au point de la faire pleurer. Mais est-ce que cela vraiment tant d’importance que ça ? Et puis quelle partie ? La sortie ? Le directeur ? La conférence ? Cet homme ? Peut-être que cela n’avait rien à voir. Je savais que ça pouvait faire, l’usure du quotidien, porter son fardeau sans répit. Par instant on se sentait fragile, sur le point de s’effondrer. Retenu par un fil, celui des apparences. Et quand ce ruban se brisait, tout tombait en petits morceaux. Ces moments là étaient les pires. Des moments de faibless, de vulnérabilité. Des moments qui nous rappelait notre faible condition humaine, peu importe à quel point nous pouvions être de talentueux sorciers.

Donc ça n’avait pas beaucoup d’importance de savoir si c’était à cause de ça ou autre chose. Machinalement,je joignais mes doigts ensemble, frottant l”intérieur de ma paume avec l’un de mes pouces. Un geste machinal, automatique, quand j’étais mal à l’aise, en pleine réflexion ou que j’avais besoin de réconfort.

Heum...Je sais que je ne suis qu’un gamin mais… si quelque chose ou quelqu’un vous rend si malheureuse, hm, vous pouvez m’en parler.



Ce n'était pas par politesse, ni pour recevoir des points ou des compliments. Je ne pouvais pas la laisser pleurer sans même essayer... J'aimais bien le Professeur Cissé. Elle ne méritait pas que je la laisse en morceau comme ça, sans rien faire.

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Dernière édition par Bertram C. Godfrey le Sam 20 Jan - 20:06, édité 1 fois
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Sam 20 Jan - 17:25

When the ribbon breaksft. Bertram


Comme elle était malheureuse, en cet instant précis, la pétillante professeur de potions qui était reconnue pour sa bonne humeur éternelle. Comme elle pleurait, sanglotait de terreur, et tremblait de tout son corps alors que sa jambe semblait décidée à ne plus vouloir la porter du tout. Tout son être était secoué, comme un fétu de paille dans le vent, et elle réalisait à présent qu'elle ne serait jamais tranquille. Partout ou elle irait, chaque journal qu'elle ouvrirait du bout des doigts, partout, rien ne pourrait la protéger de la présence de l'Autre, ombre éternelle et puissante qui avait encore ses doigts fermement ancrés autour de sa tête, les plongeant à loisir dans son cerveau confus à chaque fois que le sommeil venait la prendre. Elle avait renoncé a son pays, renoncé a revoir ses parents, ses frères et soeurs, ses amis, juste à cause de cet homme, dans l'espoir qu'un jour il disparaisse sans plus laisser de traces et la laisse seule à jamais, mais rien de tout celà n'avait fini par se produire. Elle avait tout sacrifié pour rien, et le poids de ses regrets et de la peur venait de l'écraser avec fracas. Et rien en cet instant ne semblait pouvoir la relever.

Elle ne regarda même pas la porte qui venait de se fermer, ni même Bertram qu'elle avait , pour des raisons très logiques, mis relativement mal à l'aise.Mais elle daigna tout de même essuyer ses yeux d'un revers de manche pour accepter le paquet de mouchoirs dans un "Merci" tremblottant et à peine audible. Elle acheva de se tamponner le dessous de ses yeux rougis, et tenta de reprendre une contenance, la tête encore dans le flou le plus total.

Ce fut Bertram qui la sortit brutalement de sa léthargie, et elle sentit son estomac se retourner encore une fois dans son ventre. Il se sentait coupable, bien sur, d'avoir fait pleurer son professeur avec une question innocente. Et elle qui était là, incapable de se contrôler devant un de ses élèves, et qui avait fait un des premiers faux-pas éducatifs du manuel du mauvais professeur. IL.NE.FALLAIT.JAMAIS.CRAQUER.DEVANT.SES.ELEVES. Et elle venait de piétiner cette règle d'or avec pertes et fracas, faisant poser sur les épaules de Bertram son propre échec.

Elle suintait l'échec par tous les pores de sa peau, songea t'elle.

Elle était un échec.

"Non, non... Monsieur Bertr...Godfrey. Ca n'a rien à voir avec vous. Enfin. Vous n'êtes pas responsable, d'accord?"

Bon sang, c'était pire que si elle avait décidé de ne rien dire du tout. Elle renifla bruyamment et se moucha en se maudissant mollement. Elle avait surtout les larmes qui remontaient, et qui se remirent à couler sans qu'elle ne puisse rien faire pour les arrêter.

Ce qu'elle pouvait être nulle.

Et son petit élève qui tentait de l'aider. Bon sang, ils l'aimaient vraiment, ses jeunes, au moins autant qu'elle les aimait, et ce constat lui déchira le coeur un peu plus. Elle était en train de faire porter son fardeau à une jeune âme qui n'avait rien demandé, encore en construction, et elle en eut presque la nausée.

"C'est gentil, monsieur Godfrey. Mais je crois que ce n'est pas très adapté, dans notre situation."

C'était pire que mieux. Elle reprit rapidement, en sortant un nouveau mouchoir avec difficultés.

"Disons que... parfois, nos idoles ne sont pas aussi formidables que ce qu'on veut bien le penser."

Elle étouffa un petit couinement pathétique.

"Et...enfin. Comment... J'aimerais mieux ne jamais recroiser le chemin de monsieur Diallo."

Le nom lui avait écorché la gueule avec douleur, et ce fut le moment que choisit sa jambe pour céder complètement. Elle eut à peine le temps de se raccrocher à sa paillasse dans un petit cri, avant de faire un geste vague à son élève.

"Est-ce que vous pourriez, s'il vous plait, m'apporter une chaise, Bertram?"

Bertram Godfrey
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Sam 20 Jan - 21:49

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

Ce n’était pas beau à voir. Son joli visage d’ordinaire souriant, rayonnant de bonne humeur et d’énergie était désormais sillonné de larmes, les yeux rougis et gonflés. C’était fou à quel vitesse le changement s’était produit. La façade de l’ordinaire, son masque était tombé et voilà qu’elle sanglotait devant moi. Je devais l’admettre, c’était la première fois que je faisais un tel effet à un professeur. Et à une femme. Personnellement je n’avais pas envie de reproduire l’expérience. J’étais dans mes petits souliers face à elle, impuissant. Quand c’était une jeune sorcière qui pleurnichait, ça allait. Il s’agissait probablement d’une mauvaise note, d’une mauvaise journée ou d’un coeur brisée. Mais quand un professeur s’effondrait devant vous et bien… c’était un autre niveau. Du sérieux.

Elle accepta un de mes mouchoirs en me remerciant d’une voix brisée. Un flot de compassion inonda l’organe qui me servait de coeur. Il n’y avait rien de pire que d’essayer de se reprendre et d’entendre notre propre voix nous trahir. C’était un coup de couteau dans le dos, un rappel de sa vulnérabilité. Ma voix, elle, était douce et invitait à la confidence. Elle balbutia que je n’étais pas responsable, écorchant presque mon nom pour mon prénom. Au point où nous en étions, je pensais bien qu’on pouvait mettre le statut protocolaire à la poubelle, avec les reste de la potion attrape-idées.

C'est gentil, monsieur Godfrey. Mais je crois que ce n'est pas très adapté, dans notre situation



J’esquissais un faible sourire sur mon visage qui arborait une expression désolée et inquiète. Je souhaitais juste pouvoir faire quelque chose, n’importe quoi, mais rien ne me venait à l’esprit. Je n’avais ni pouvoir, ni information pour lui venir en aide et soulager sa détresse. Je n’étais qu’un gamin, mis dans le même panier que mes camarades immatures. Un gamin, que l’on garde dans le noir. Ici, comme chez moi. Rageant.

Disons que... parfois, nos idoles ne sont pas aussi formidables que ce qu'on veut bien le penser. Et...enfin. Comment... J'aimerais mieux ne jamais recroiser le chemin de monsieur Diallo



Je baissais les yeux.Pour la faire pleurer de cette façon, ça devait forcément être plus qu’un coeur brisé . Mais je n’avais pas le temps de réfléchir à ces paroles énigmatiques. Elle flancha, physiquement et je me dépêchais d’aller chercher la chaise la plus proche.

Voici...est-ce que ça va ? Vous voulez peut-être que je vous accompagne à l’infirmerie ?  



Je me doutais bien qu’elle allait refuser. Moi aussi je l’aurai fait dans cet état. J’aurai eu envie de me cacher dans un trou. Ou dans un placard. Je jetais un oeil rapide sur le bureau. Si il la mettait dans un état pareil, pourquoi avoir gardé le magazine ? Pourquoi l’avoir lu ? Et sa jambe…. En quelque secondes mon cerveau émit une folle hypothèse. Si le Professeur Cissé était aussi bouleversée par ce Diallo, ce n’était probablement une question d’éthique académique, ni même un vol d’idée. Elle aurait été en colère. Ici, elle était désespérée...Est-ce que cet homme avait quelque chose à voir avec sa blessure ?

Si c’était vrai….C’était possible, d’aussi loin que je me souvienne elle avait toujours boité, ça devait dater d’avant Poudlard.L’idée me glaça le sang. Je me rappelais les mots de ma mère sur mon géniteur :

Crois-moi, tu ne veux vraiment pas savoir la vérité.

Et si c’était quelque chose de similaire ?

Mais bien sûr je ne pouvais pas lui demander comme ça, de but en blanc. C’était insensible. Indélicat. De plus je ne souhaitais pas la faire pleurer davantage. Il fallait passer par un autre chemin. Donc, je laissais tomber le ton désolé et compatissant pour celui doux et posé de la narration :

Vous savez… un jour,  j’ai entendu des premières années se poser des questions sur votre jambe. Ils étaient convaincu que vous aviez été mordue par un crocodile. Alors, je leur ai dit : “ un crocodile ? Pfff. Impossible. Tout le monde sait que c’était un dragon, elle voulait récupérer des écailles pour faire de la poudre”. Et ils m’ont cru.



La vraie bonne réponse était : parce que les premières années sont naïfs et ils gobent tout ce qu’on leur raconte. Mais ce n’était pas là où je voulais en venir. J’essayais tant bien que mal de lui remonter le moral et qui sait, peut-être de glaner un indice ?
L’histoire était complètement fausse évidemment. Mais est-ce qu’une histoire a besoin d’être vraie pour être racontée ?

Vous savez pourquoi ? Parce que vous êtes une dure à cuire, une folle, une battante. Et cet homme, c’est probablement lui qui devrait pleurer en priant pour vos chemins ne se croisent pas.



Oui, elle devait être forte le professeur Cissé. Assez forte pour traverser deux océans, venir se terre dans un cachot humide pour enseigner à une brochette de têtes blondes ingrates aux yeux de merlan frit. Et au delà de ça, j’espérais que l’idée lui redonnerait un peu de courage.

Je ne saurai probablement jamais la vérité. Mais je peux deviner.
D’un ton aimable je lui demandais :

Est-ce vous voulez un verre d’eau peut-être ?  


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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Mer 24 Jan - 13:44

When the ribbon breaksft. Bertram


Aïssatou se laissa tomber mollement sur la chaise que lui avait amenée Bertram avec un petit soupir de soulagement. Sa jambe lui faisait de plus en plus mal, et elle commençait à crainde franchement de ne plus pouvoir se relever. Mais elle n'allait pas embêter le Serdaigle avec ça maintenant: elle en avait déjà beaucoup fait, et il était hors de question d'en remettre une couche à l'heure actuelle. Elle grimaça néanmoins à l'évocation de l'infirmerie. Yaroslav Soukup était peut-être la dernière personne qu'elle avait envie de voir à l'heure actuelle, et elle aurait donné n'importe quoi pour s'assurer de ne pas le croiser maintenant. Il ne manquerait plus que ça, songea t'elle en fronçant les sourcils. Une interruption de l'infirmer serait sacrément malvenue.

Elle sortit de ses pensées à l'évocation de l'anecdote de Bertram, qui la toucha comme un coup de poignard en plein coeur. Alors, les premières années pensaient à un crocodile? C'était certainement mieux comme ça, après tout. Mais elle ne put s'empêcher de pouffer, mi-nerveuse, mi-émue, à la déclaration de respect qui suivit. Et elle qui parlait tout le temps, eh bien, ça lui avait coupé la chique une bonne fois pour toutes. Et elle éclata de rire, parce que tellement fatiguée, parce qu'elle en avait marre, et parce qu'il avait touché juste, le petit Godfrey. Elle eut envie de le prendre dans ses bras pour le remercier, mais elle se retint: elle avait déjà brisé assez de règles pour aujourd'hui.

"Je veux bien un verre d'eau, si cela ne vous dérange pas, Monsieur Godfrey. Si mon souvenir est bon, il doit rester des verres propres dans l'armoire là bas..."

Son pied fit un genre de schploc, et elle se souvint avec tristesse que la potion d'attrape-idées avait fini sur et sous ledit pied au lieu d'avoir fait une démonstration correcte pour son élève. Est-ce qu'il lui restait son fond de potion de base pour en refaire, au moins? Que Bertram ne sorte pas de là avec uniquement la vision de sa débacle tragique, mais aussi avec un petit quelque chose qui lui permettrait d'aller un peu plus loin. Elle croisa ses doigts, et les décroisa, pour faire venir de la réserve les ingrédients nécessaires. Son regard s'illumina envoyant la rimbambelle de petites fèves restantes se poser à coté d'elle .

"Je n'ai pas pu vous montrer la potion, monsieur Godfrey, malheureusement... Mais si nous la redémarrons maintenant, elle sera prête demain."

Elle n'avait qu'une envie, au final, c'était de changer de sujet, une fois la crise passée. D'un autre mouvement de mains, elle fit venir un chaudron plein d'une base pour potions qu'elle avait concocté en avance, qui flotta lourdement pour venir se poser devant elle, et prit le temps de réfléchir. Elle devait bien quelques explications à Bertram, et ne pas le laisser complètement dans le noir quand à ce qu'il venait de se passer. Mais dans le même temps, il ne fallait pas non plus qu'il porte sur ses épaules le poids de quelque chose qui ne le concerne pas. Y avait-il des leçons à tirer de ce qui lui était arrivé?

Si il y en avait, il fallait les enseigner.

"Je compte sur vous pour me servir de mains et de jambes. Vous devriez trouver un petit couteau pour hacher les fêves quelque part dans ce tiroir."

Elle en soupesa une dans sa main, et attendit sagement qu'on lui ramène son instrument, et faisant glisser le chaudron sur le foyer destiné à l'accueillir et en allumant le feu en faisant un petit cercle de son index gauche. Puis, la sorcière éclaircit sa voix.

"J'ai rencontré monsieur Diallo quand j'avais quatorze ans. J'étais encore élève, comme vous vous en doutez, et il était mon professeur de potions. Je n'étais pas une enfant tout à fait brillante, si vous voulez tout savoir? Enfin. Plutôt désintéressée, mettons. C'est à cause de ça que je l'ai rencontré."

Aissatou entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt, et réfléchit soigneusement à chacun des mots qu'elle allait prononcer. Il ne fallait pas se tromper, et contrôler les tremblements de sa voix.

"Il m'avait proposé de l'aide pour sa matière. A l'époque, à Uagadou, nous étions censés pour la plupart déjà être capables de produire un animagus a peu près correct, et c'était déjà trop tard pour moi. Je ne m'en serais jamais sortie, pour mes examens. Alors, disons que je l'ai vu comme un genre de sauveur. Bien sur, c'était une très mauvaise idée."

Elle toucha sa jambe, et grimaça de douleur.

"Méfiez vous toujours de ceux qui donnent sans ne jamais rien demander en retour, monsieur Godfrey. Toujours."

Son regard se perdit dans le vide un petit moment, alors qu'elle regroupait ses souvenirs. Le chaudron se mit à bouillir, mais elle ne le regarderait pas avant de trouver les mots justes pour qu'il puisse comprendre.

Bertram Godfrey
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Ven 26 Jan - 22:42

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

Sa voix brisée éclata en rire nerveux, rauque et un peu étouffé. Elle avait toujours les larmes aux yeux, mais un bref sourire était venu éclairer son visage. Mission accomplie. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d’une petite histoire. Même s’il elle était fausse. C’est l’intention qui compte, non ? Parfois, il m’arrivait de ne pas mentir pour moi-même, mais pour les autres. Et vu l’état dans lequel se trouvait le Professeur Cissé, elle avait besoin d’un petit remontant. Même si pour cela, je devais flirter avec la limite du protocole de ce que Bertram Godfrey était autorisé à dire et faire, et ainsi sortir de ma zone de confort.

Mais pourquoi tant de compassion ?
Je ne pouvais prétendre savoir ce que ressentais mon professeur de potions, ni ce qui la tourmentait autant. Mais j’avais une petite idée de ce que ça faisait, d’être si faible, d’avoir littéralement l’impression de tomber en morceau sur le sol. D’essayer de les ramasser, de les remettre en place et de constater avec effroi que rien ne correspond. D’essayer de rattraper le coup avec du scotch, avec des rubans, de tout recoller pour que tout redevienne comme avant. En vain. On en sort entier, en apparence, mais en se sentant toujours….

Broken

Unwanted

Unloved


Et la seule chose qu’il reste à faire c’est de sourire, de prétendre que tout va bien. D’avancer. Et avec un peu de chance, l’illusion sera si parfaite que même vous finirez par la croire.

Je savais que je ne pouvais pas l’aider, ni soigner son coeur brisé. Mais je pouvais encore la distraire. Un verre d’eau, l’opportunité pour elle de se redresser un peu et de retrouver du courage.

Je veux bien un verre d'eau, si cela ne vous dérange pas, Monsieur Godfrey. Si mon souvenir est bon, il doit rester des verres propres dans l'armoire là bas...



Voilà qu’elle me paraissait déjà plus assertive. J’allais retrouver le professeur que je connaissais ! Je m’exécutais donc, ouvrant l’armoire qu’elle avait désigné. Il y avait une sorte de privilège à être autorisé à se servir dans les effets personnels d’un professeur. Je sortais donc un verre que j’allais remplir dans le lavabo du côté de la classe. Indispensable d’avoir de l’eau courant lorsque l’on enseignait les potions. Je me demandais si tous les professeurs avaient un verre dans leur armoire. Et s’ils se servaient de whisky pur feu après les cours. Je revenais vers elle, et j’observais ses mouvements de mains gracieux avec fascination. Son matériel lui obéissait au doigt et à l’oeil.

Ca m’impressionne toujours quand vous faîtes ça, Professeur



Moi ? Un lèche-botte ?

J’aurai aimé être capable de me passer de ma baguette aussi. Sur le terrain ça devait être terriblement utile. Un mouvement de main, ou de doigt et hop. Mais c’était vrai, j’hallucinais quand avec un geste de la main, sans catalyseur, elle était capable d’utiliser sa magie. En temps normal, j’aurai gardé cette réflexion pour moi, mais je jugeais que peut-être, un petit bonus pour l’égo ne lui ferait pas de mal.  

Je rayonnais du sourire du saint bienheureux en déposant le verre d’eau devant elle. Non seulement elle semblait retrouver son comportement habituel mais en plus j’allais avoir droit à une leçon particulière. J’étais aux anges. Je me serais mis au garde-à-vous si seulement ce n’était pas si ridicule. Une parfaite distraction pour elle, des connaissances pour moi, que demander de plus ?

Je compte sur vous pour me servir de mains et de jambes. Vous devriez trouver un petit couteau pour hacher les fêves quelque part dans ce tiroir.



Tout de suite !



J’obéissais, ravi. Je trouvais le couteau sans peine, dans le tiroir destiné aux ustensiles de potions prêt à m’attelais à la tâche, commençant à hacher les fèves comme elle nous l’avait appris en classe. En soi ce n’était pas bien compliqué. Mais alors que je ne m’y attendais pas, elle débuta son récit. Je penchais légèrement la tête, mon regard caché par mes longues mèches de cheveux. Je l’écoutais, attentif. Je n’osais pas l’interrompre, ni avec une question, ni avec un regard. Je me contentais d’écouter ce qu’elle daignait bien m’accorder.

Ca devait vouloir dire que …. quelque part, elle me faisait un peu confiance ? C’est ce que je voulais croire.

Elle me racontait que Diallo était son professeur de potions. Son mentor. Son sauveur. Et ensuite sa conclusion énigmatique. Mes doigts se resserèrent sur le couteau. De ce que j’avais compris, elle lui faisait confiance. Mais qu’est ce qu’il avait bien pu prendre en échange ?. Dans ma tête les hypothèses se dessinaient. Elle était jolie jeune femme, il ne fallait pas être un génie pour additionner à quel prix s’élevait cette éducation particulière. Peut-être même que cet individu avait quelque chose à voir avec sa jambe. Répugnant

Je ressentais une colère monter en moi. Cette colère n’était pas simplement dirigée envers Diallo. C’était plus complexe. Dans ma tête, il y avait une voix qui disait : Peut-être que ton père était quelqu’un comme ça. . Et par extension, peut-être que moi, j’étais quelqu’un comme ça. Et je rejetais cette idée en bloc, parce qu’elle m’effrayait. Parce que quelque part n’étais-je pas quelqu’un qui profitait de la façon dont il était perçu ?

A cette remarque Bertram Godfrey aurait simplement souri et remercié son professeur pour son précieux conseil. Mais je n’y arrivais. Je relevais les yeux vers elle, sérieux. Elle me mettait en échec. Je n’avais pas de mots. Alors j’hochais simplement la tête, forçant un maigre sourire, peu convaincant.

Bien sûr, Professeur.



Et je reprenais mon travail, lentement mais sûrement. L’atmosphère dans la salle de potion me semblait soudainement plus lourde. Je réfléchissais à son avertissement, repassant dans ma tête toutes mes interactions. Et puis...ce n’était ce qu’on demandait d’une bonne personne ? Sois un bon fils, un bon ami, un bon amant. Donne sans rien demander en retour. C’était perturbant.

Mais...Professeur...Comment faire la différence ? Entre ceux qui donnent sincèrement et ...les autres ?



Je savais qu’il n’y avait pas de réponse facile mais...je devais demander. Juste pour essayer de me rassurer que je ne rentrais pas dans cette catégorie.

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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Lun 29 Jan - 6:43

When the ribbon breaksft. Bertram


Au moins, le jeune Godfrey n'aurait pas intégralement perdu sa soirée, songea Aïssatou en le voyant hacher des fèves avec application - comme elle le lui avait appris - , et il avait même commencé a prendre ses propres habitudes, soigneuses et délicates. Le constat lui fit assez plaisir, et elle réprima un petit sourire fatigué. Une petite lueur d'espoir et de bonne humeur lui fit penser qu'elle n'avait, après tout, pas entrepris cette épopée pour rien, et que quelqu'un d'autre bénéficierait au moins de ses expériences passées pour vivre mieux et peut-être devenir quelqu'un de meilleur, ou au moins plus averti. Ce n'était pas parce qu'on s'était pris les pieds dans les ornières du chemin que celui-ci s'arrêtait, et elle trouva une certaine forme de réconfort en s'imaginant poser avec soin la signalisation de celle-ci le long de la route.

Si quelqu'un l'avait prévenue, elle, peut-être que rien ne serait ainsi à l'heure actuelle.

Elle chassa cette pensée de son esprit, se refusant à penser à ses parents a l'heure actuelle, et à leur rejeter un quelconque blâme. Elle l'avait assez fait, de toutes manières, pour mieux se rendre compte que leur situation ne leur permettait pas, quoi qu'il en soit, de prévenir tous les dangers de la terre pour leurs enfants. Et personne, de toutes manières, n'aurait pu prévoir ce qui s'était produit si ce n'était l'Autre lui-même, et il était bien là le seul responsable de la série de catastrophes personnelles qu'avait traversé la sorcière. Mais son élève l'avait dit lui-même : elle s'était relevée de tout ça, bon gré mal gré, et c'était à présent son tour d'accomplir la mission presque sacrée de donner en tout temps le meilleur de sa personne et de son expérience pour que d'autres ne se prennent finalement pas les mêmes ornières qu'elle sur le long chemin de la vie.

Si elle ne l'avait pas fait, elle en serait certainement morte.

Le constat la glaça, et elle décida intérieurement de garder ce genre de pensées morbides pour plus tard, alors que Bertram cherchait quand à lui des éclaircissements sur les indications cryptiques qu'elle avait bien voulu lui fournir. Elle but une gorgée dans le verre d'eau, et lui trouva un assez mauvais goût, certainement biaisé par une foule de sentiments contradictoires, et prit une petite pause pour bien trouver ses mots.

"Disons que...comment vous expliquer ça. Pour toute interaction sociale, vous passez un genre de contrat muet, rempli des désirs et des espérances de chacun. Dans notre cas, par exemple, les termes du contrat sont assez simples, et tels que je vous les ai fournis en début d'année. Je m'engage de mon coté à vous fournir la meilleure formation en potions qu'il m'est possible de vous fournir, et je m'engage aussi à ne pas compter mes heures. En échange, j'attends de vous que vous preniez au sérieux ce que je vous raconte, et que vous vous engagiez à fournir un travail appliqué dans ma matière. Ce que vous faites par ailleurs parfaitement bien."

Aïssatou observa le petit tas de fèves découpées, et arrêta Bertram d'un geste de main sur son avant-bras.

"Je pense que nous en avons assez pour la taille du chaudron. Nous allons passer à la suite, si vous le voulez bien?"

Elle croisa les doigts, et fit venir d'une étagère un petit récipient contenant des œufs gelés de Serpencendre (elle aurait aussi bien pu tendre le bras, mais il ne fallait pas louper une occasion de faire rêver un peu, surtout dans de telles circonstances). Elle ne fit pas plus de commentaires a leur sujet, indiquant juste du bout du doigt à son élève qu'il fallait les mettre entiers dans le chaudron. Lui-même connaissait , s'il avait révisé, le petit coup de main à prendre pour ne pas se geler les doigts en les saisissant (à savoir se servir d'une pince ou d'une baguette magique), et elle observa attentivement qu'il ne se blesse pas avant de reprendre.

"Pour en revenir à cette histoire de contrat, tout est simple lorsque les termes sont clairs entre les personnes concernées. J'enseigne, vous vous appliquez. Donnant-donnant. Mais tous les contrats n'ont pas cette clarté, et il faut parfois chercher un peu plus profondément ce que l'autre attend. Les contrats non clairs ne sont pas forcément tous malveillants, bien évidemment. Imaginons que vous tombiez amoureux, par exemple, et que vous vous engagiez dans une relation, il n'est pas toujours nécessaire d'expliciter clairement vos attentes parce qu'elles tombent dans le cadre du...commun, je dirais? Il n'est par exemple pas forcément judicieux de préciser que vous attendiez de cette personne qu'elle n'aille pas tenter de séduire tout vos amis: cela tombe sous le coup de l'évidence."

Elle sourit, en voyant que Bertram s'en sortait très bien. De son point de vue, elle s'en sortait bien plus mal que lui avec ses explications qui partaient dans tous les sens. Mais il fallait conclure, et ceci de la meilleure façon possible.

"Le conseil que je pourrais vous fournir, Bertram, serait de toujours rester vigilant quand aux contrats  que vous passez et que l'on passe avec vous. Soyez toujours méfiant, et prenez du recul, toujours , sur vos pratiques ainsi que sur celles de vos semblables. Gardez des repères forts, des genre de balises, de ce que vous accepterez et de ce que vous n'accepterez pas, et tenez-y vous fermement.  Apprenez avec soin ce qui vous convient, et ce qui ne vous convient pas, et n'hésitez pas à vous faire entendre lorsque vos limites sont dépassées. Vous serez toujours légitime à le faire, quoi qu'il arrive. Et si l'on outrepasse votre non, alors, des mesures plus sévères à prendre."

Son sourire se brise un instant, mais elle le reprend rapidement. Ce n'est pas le moment de flancher, pas lors de ces conseils utiles à tout un chacun. Il fallait que... Il fallait que Bertram comprenne. Qu'elle en sauve au moins un. Qu'elle le guide, même quelques instants, sur le chemin tortueux de l'existence, au travers des pièges et des fossés qu'il pourrait rencontrer plus tard. Pour elle, le travail était déjà fait, et il s'était fait dans la douleur. Mais tout le monde n'était pas obligé d'arpenter la vie sans armes.

"Et par pitié, lorsque vous réalisez que c'est trop..."

Elle déglutit lentement.

"N'attendez pas dix ans avant de réagir."


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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Lun 29 Jan - 15:58

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

De la colère. Et de la peur. C’était les deux poids qui pesaient dans ma cage thoracique alors que je m’appliquais à hacher les fèves, lentement. Comme je le faisais pour aider ma grand mère moldue parfois. J’inspirais, conjurant mentalement sa présence apaisante à côté de moi. Un peu de son aide, un peu de son courage et un peu de sa sagesse, histoire de ne pas me couper les doigts à cause d’un mouvement brusque alors que le Professeur Cissé clarifiait ses propos.

J’absorbais ses paroles. Bien sûr que je connaissais ce contrat implicite qui liait élèves le professeur. C’était le même contrat qui avait fait reculé ma main lorsque je souhaitais la réconforter.L le même contrat qui m’intimait de procéder avec prudence lorsque je lui posais des questions .

Pour toute interaction sociale, vous passez un genre de contrat muet, rempli des désirs et des espérances de chacun



Ce n’était rien, une petite phrase anodine. Je ne sais pas si c’était l’atmosphère lourde, ce poids dû à la peur et à la colère que j’avais dans la gorge mais cela me rappelait ce rêve. Ce rêve d’apparence anodine que j’avais fait depuis mon arrivée à Poudlard. Je me réveille, seul dans mon dortoir. Il y a de l’eau qui recouvre mes pieds nus. Je descends dans la salle commune et les meubles, les livres les statues, tout flotte en l’air. Il fait nuit, mais pas tout à fait. Il fait encore clair. Mes cheveux flottent sur le ciel bleu cobalt avec une dégradé de turquoise. Et ensuite la tour se penche sur elle même. Le plafond devient le sol et je traverse la verrière au ralenti. Le verre vole autour de moi alors que je tombe. Mais je n’ai pas peur. Le ciel se met à éclater aussi en gros triangles découpés dans le tissu de l’univers. Les triangles se réduisent en poudre d’étoile dans leur chute et je tombe dans l’eau. Je suspecte que c’est le lac, bien qu’il soit mal placé. Et là je tombe encore, sauf qu’il y a cette présence, cette voix qui dit à chaque fois :

Il y a une pièce fermée, dans une maison, sous l’eau,
Et dans cette pièce se trouve une foule de personnes portant en elles de grandes espérances,
sachant qu’elles ne se réaliseront jamais


Et ces paroles me hantent. Elles résonnent en moi.

Mais ce n’est pas ce dont parle le Professeur. Elle parle des heures qu’elle sacrifie pour nous inculquer un fragment de ses connaissances. Et en échange, elle attend plus que de la simple médiocrité  elle veut  du respect, de l’intérêt, du travail et de la discipline. Je lui rend un sourire et un regard lorsqu’elle mentionne que je respecte ce contrat. C’est vrai que ce n’était pas tellement une question de choix pour moi, je devais continuer sur ma lancée, jouer au bon petit élève dans tous les cours. Bertram Godfrey, la tête dans les bouquins. Mais il fallait avouer que certains cours étaient plus motivants que d’autres.

Elle posa ses doigts gracieux sur mon bras pour m’arrêter dans mon geste. J’avais été un peu distrait, absorbé par ses paroles et par mes pensées.

"Je pense que nous en avons assez pour la taille du chaudron. Nous allons passer à la suite, si vous le voulez bien?"



J’hochais la tête avec un sourire.

Bien sûr, Professeur. Dîtes-moi ce que je dois faire.



J’exécutais ses consignes à la lettre, faisant voler les oeufs de Serpencendre jusqu’au chaudron. Je sentais son regard, posé sur moi suivre mes faits et gestes. Je n’aimais pas être le centre d’attention, j’avais tellement l’habitude de passer inaperçu que ça me rendait un peu nerveux. Mais son regard à elle n’était pas celui du Professeur qui surveille, suspicieux.  Il était bienveillant, là pour guider plus que commander.Si seulement ma mère lui ressemblait. J’écoutais ses conseils, les notant dans un coin de ma tête. Par contre ses explications avaient tendance à divaguer. Maintenant voilà qu’elle parlait de romance. N’était-ce pas un peu déplacé ? Mais cela me permettait de comprendre un peu mieux.

C’était à ça qu’on pouvait résumer les interaction humaines. A des contrats implicites. Je t’utilise, et tu m’utilises. Et tout allait bien tant que tout le monde était consentant et avait compris les termes du contrat. Et la romance dans tout ça ? Un simple contrat. J’aimais sa façon pragmatique d’exposer les choses.

Un petit écart, un “Bertram” au lieu d’un Monsieur Godfrey. Là tout de suite, les termes du contrat avaient changé. Je l’écoutais, elle me transmettait son savoir sous toutes ses formes et en échange...je garderai son secret. mais peut-être que je pouvais faire quelque chose de plus. J’ignorais juste quoi. Je devinais dans ses conseils les morceaux de réalité. La jeune et jolie élève que le professeur utilisait. J’avais peine à le croire, elle qui était si intelligente… C’était la leçon implicite derrière ses paroles. L’intelligence n’avait pas d’importance. Le gentillesse non plus.

J’hochais silencieusement la tête.

Et par pitié, lorsque vous réalisez que c'est trop...N'attendez pas dix ans avant de réagir.



Dix ans….

soupirais-je.

Je relevais les yeux vers elle l’air grave avant de les baisser automatiquement. J’étais… abasourdi. Dix ans...à être utilisée c’était long. Et ça remettait tout de suite en perspective mes petits tracas qui s’effacèrent automatiquement devant l’ampleur de l’horreur. La colère faisait son entrée sur la scène. Si jamais un jour ce type met les pieds à Poudlard….Il allait amèrement le regretter. Je déployais tout mon savoir faire pour retrouver mon expression innocente.

Merci pour cette leçon importante, Professeur. Je m’en souviendrai. Merci.



Ca n’avait pas dû être facile pour elle de m’en parler de cette façon, même détournée. Je faisais mine d’essuyer mes mains sur ma robe de sorcier, même s’ils elles n’étaient pas sales. C’était un geste machinal pour changer de sujet.

Donc, à propos de cette potion attrape-idées. Comment fonctionne-t-elle exactement ?  



Et apparemment les vapeurs devaient déjà fonctionner puisqu’une idée venait de germer dans ma tête. Elle s’élevait, fragile et délicate dans mon esprit. Mais cette idée avait des épines acérées. Je devais la préparer un peu. J’attendais poliment la fin des explications du Professeur qui avait tendance à traîner un peu lorsqu’elle était particulièrement enthousiaste. Prudemment je me lançais sur ce terrain glissant, lançant un dernier regard au magazine.

Je suis désolé, Professeur mais j’ai une question. A propos de ce que vous avez dit… à propos des contrats.



Je cachais mes mains derrière mon dos, comme un enfant sage. Cependant j’utilisais un ton plus sérieux.

Vous ne croyez pas que… si quelqu’un abusait d’un contrat, qu’il serait préférable que cela se sache ? Je veux dire, quelqu’un qui fait ce genre de choses est forcément destiné à le répéter, non ? Peut-être qu’il serait bénéfique de prévenir, d’avertir, plutôt que de guérir ?



En d’autres termes, pourquoi ne pas jeter ce Diallo sous les roues du bus ? Faire du mal à sa réputation ? Je savais que c’était simpliste. Qu’il y avait probablement 100 000 raisons pour que personne ne la croit. Que sa pourrait faire du mal à sa propre réputation. Mais se murer dans le silence, était-ce vraiment la bonne alternative ?  

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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Dim 4 Fév - 19:34

When the ribbon breaksft. Bertram

Aïssatou ferma un peu les yeux en entendant les remerciements du Serdaigle. Elle n’avait pas fait grand-chose, pourtant, si ce n’était tenter de lui inculquer quelques billes pour plus tard. Mais il l’avait entendue, jusqu’au bout, et elle espérait que lorsque le moment viendrait, il saurait quoi faire, comment le faire, et surtout comprendre exactement les tenants et les aboutissants des situations dans lesquelles il mettrait les pieds tout au long de sa vie. Et cela occulta assez rapidement le sentiment étrange de satisfaction déplacée qu’elle avait éprouvé en le voyant avoir une moue rapide de colère, qui la confortait pourtant dans ce qu’elle mourrait d’envie d’entendre , à savoir qu’elle n’était pas folle, que ce n’était pas de sa faute, et que ce qui s’était produit était purement injuste et ne remettait en rien sa valeur en tant qu’être humain. Mais elle ne pouvait le demander, et encore moins à un élève : elle avait de toutes façons déjà bien assez mis les pieds dans le plat comme ça pour la journée, et il était grand temps d’arrêter le massacre.

Elle lui fut reconnaissante, ainsi, du changement de sujet bienvenu qu’il avait lancé. Comment est-ce que cette potion fonctionnait, alors ? Elle se ferait un plaisir de le lui expliquer à présent, ce qui fournirait de plus une distraction instructive.

« La potion attrape-idées permet, plus ou moins, de capter et d’exploiter les idées non formulées clairement par l’esprit. Je m’explique : quand une idée commence à germer dans notre tête, il suffit, au prémices de celle-ci, d’une distraction pour qu’elle s’en aille, comme un grand coup de botte placé sur un bourgeon frêle. Et l’idée de cette potion, c’est de réussir a protéger ces prémices d’idées, et les faire grandir alors qu’en temps normal, une distraction, ou des mécanismes intellectuels les bloqueraient. Il faut bien évidemment être d’une extrême prudence avec, car prise sans réel but, c’est un moyen brutal d’apprendre à se connaître, mais elle est terriblement pratique lorsque l’on cherche à créer quelque chose. Ce sont les fèves qui endorment légèrement le mécanisme destructeur de germes d’idées, vous voyez, et ça permet d’avoir les idées plus claires. »

Elle avait encore beaucoup parlé, et craignait d’un coup d’assommer Bertram avec une masse d’informations triviales comme elle savait si bien le faire.

« Ça permet aussi aux vieilles dames dans mon genre qui sont incapables d’expliquer clairement quelque chose sans se perdre dans des détails d’aller droit au but lors d’explications. »

Elle eut un petit rire qui se coupa assez rapidement en entendant le ton sérieux de son élève. Ils n’en avaient visiblement pas fini avec le sujet évoqué aujourd’hui, et l’heure n’était pas du tout à la gaudriolle, finalement. Elle reprit un air sérieux, et le regarda, presque un peu trop intensément.

« Je vous écoute ? »

Et la question pulvérisa sans prendre de gants le peu de joie qu’elle avait réussi a tirer de sa blague. Touchée, en plein cœur, elle était mise directement face à sa propre peur de l’affrontement, et face à son angoisse maladive de devoir un jour recroiser l’Autre, et elle se sentit idiote et un peu nulle de ne pas pouvoir se dire autre chose que la suivante : elle n’avait pas assuré, pas du tout. Et il avait certainement terrorisé d’autres jeunes filles qu’elles, et il avait sans nul doute abusé d’un bon nombre d’entre elles, à cause de son silence. Et c’était sa responsabilité à laquelle elle s’était dérobée lâchement, en laissant d’autres comme elle aux prises avec lui.

« Je…eh bien…. »

Eh bien elle avait fui, tout bêtement. Et n’avait pas grand-chose à répondre à ce sujet.

« J’imagine, oui. »

Ses épaules s’affaissairent un peu, en se souvenant de ses parents, ravis de la voir bientôt mariée à un être aussi brillant que lui, mais aussi à ses compagnes de classe, toutes au courant par les rumeurs, et personne qui ne l’avait prévenue. Au mieux, on ignorait son passage. Elle n’osa même pas penser aux autres professeurs, qui étaient restés muets, même après l’annonce des fiançailles, et songea l’espace d’un instant, pensée ô combien égoïste, que c’était leur responsabilité à eux aussi, et qu’elle n’était pas celle censée dénoncer, mais celle qui aurait dû être protégée de tout ça. Mais comment le formuler correctement ?

Elle huma les vapeurs de la potion qui bouillonnait bien sagement, et la clarté vint, un peu. Un souvenir, aussi.

Aïssatou est allongée dans un lit depuis quelques jours, et ne cesse de pleurer. Sa jambe lui fait mal, et la vieille Fatou fait de son mieux pour tenter de la soigner. Mais l’air anglais ne lui réussit pas, à la jeune sorcière, et elle délire dans sa souffrance, appelle ses parents en pleurant, raconte, raconte tout à la vieille dame qui écoute avec attention en épongeant son front. Lorsqu’elle reprendra réellement conscience, quelques jours plus tard, elle lui dira tout simplement de garder tout ça pour elle. Personne n’a besoin de savoir, et personne ne veut savoir. Ses parents n’ont pas besoin d’être culpabilisés ainsi, ni ses professeurs, ni personne. Bien sûr que non, ce n’est pas de sa faute, ce n’est de la faute de personne, mais il faut oublier, tout oublier, et se remettre à vivre furieusement le plus vite possible. Il ne fallait pas déranger les gens avec ses propres malheurs, ni même se plonger dans une quête absurde de vengeance. Les gens s’en iraient, parce qu’ils étaient comme ça, les gens. Et quand elle se retrouverait toute seule, elle ne serait pas plus avancée que maintenant. Alors il faudrait pardonner, et porter son fardeau sur ses épaules jusqu’à ne plus le sentir.

« …C’est plus simple à dire qu’à faire, je crois. Je crois… que les gens n’aiment pas être dérangés, ni même mis en face de la réalité. Même s’il faut sacrifier une partie du groupe, leur confort reste le plus important. Et il faut une sacrée dose de courage pour se retrouver seul face à tout ça. Ça veut dire le revivre, encore et encore, alors qu’on ne vous croit pas forcément. Et même si on vous croit… »

Elle prit une grande respiration.

« Alors ce n’est pas dit qu’on vous aide. C’est là le grand contrat que l’on passe avec la société. »

Un petit rire amer s’échappe de ses lèvres.

« Il ne faut pas déranger, sous peine de ne plus être le bienvenu. »

Alors oui, il aurait été mieux de le dénoncer tout de suite. Mais à quel prix ?

Sans réponse à cette grave question, Aïssatou se contenta de touiller le contenu du chaudron en silence.

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Bertram Godfrey
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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Ven 9 Fév - 22:47

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

Quand le professeur Cissé se lançait dans des explications, c’était rarement court et concis. Cela faisait partie des excentricités du personnage, ça et la coupe afro qui défiait les lois de la gravité. Quand les professeurs se mettaient à parler avec passions de leur matière, ils avaient de multiples manies. Pour certains les yeux s’allumaient comme des réverbères, les autres se mettaient à parler en marchant, esquissant de grand gestes, chez d’autres c’était le ton de leur voix qui les trahissait. Et bien chez le Professeur Cissé, c’était comme si elle était capable de vous réciter tout un chapitre juste pour anticiper vos questions.

De mon côté j’écoutais avec attention, regrettant simplement de ne pas avoir le temps de sortir mon cahier pour prendre quelques notes. Une potion afin de développer des idées ? Voilà qui était terriblement intéressant. Je savais déjà que dans mon esprit fourmillaient des centaines d’idées, des bonnes comme des mauvaises sans distinction. De grandes idées imposantes et ambitieuses, des idées plus petites et sournoises et enfin des idées brillantes et surprenantes. Elle avait dit “un moyen brutal d’apprendre à se connaître”. Elle avait certainement raison et c’est ce qui rendait cette potion soudainement plus attrayante et en même temps effrayante. Une fois qu’une idée germe dans votre esprit ce n’est plus la peine de le nier ou de trouver des excuses...vous en avez la paternité quoi qu’il arrive. Il n’y avait rien de plus personnel et de plus révélateur qu’une idée.

C’est absolument remarquable ! Je vais devoir noter la recette tout de suite !



« Ça permet aussi aux vieilles dames dans mon genre qui sont incapables d’expliquer clairement quelque chose sans se perdre dans des détails d’aller droit au but lors d’explications. »



Voyons Professeur, vous n’êtes pas vieille. Et puis c’était très clair, ne vous en faîtes pas.



A vrai dire j’ignorais son âge exact. Mais vous connaissez le dicton : Blacks don’t crack. Le Professeur avait la peau lisse et rayonnante comme une jeune femme d’une vingtaine d’année. Donc non, le compliment ce n’était pas juste pour me faire mousser. Elle était loin l’image de la vieille sorcière au nez crochu, tout ridée et pleine de verrues courbée sur son chaudron.

Et comme poussé par les volutes de la potion en préparation, il y a une idée que je ne pouvais pas repousser. Alors avec toute la prudence dont je pouvais faire preuve, je l’avais posée. Je savais que c’était mal. Que je ramenais le sujet sur le tapis par pur égoïsme et que rien de bénéfique ne pouvait sortir d’une conversation stérile avec des “ et si”. Mais je devais la poser quand même. Et la réponse fut mitigée.

J’avais l’impression que sur le moment, c’était moi le professeur et elle, l’élève. Elle semblait perdue, pensive. Je savais que ce n’était pas une question facile, qu’elle impliquait une certaine responsabilité…. Mais au moins elle l’admettait. Au lieu d’écarter ses responsabilités, de s’énerver, de se trouver de bonnes excuses...Quelque part elle avouait que c’était la chose à faire, mais qu’elle n’en avait pas eu la force. Et ça je pouvais le comprendre. Ca c’était humain, de vouloir s’épargner de la douleur, de vouloir survivre. Laissez les grands gestes courageux aux gryffondors, le Professeur Cissé était probablement une serdaigle dans l’âme.

« …C’est plus simple à dire qu’à faire, je crois. Je crois… que les gens n’aiment pas être dérangés, ni même mis en face de la réalité. Même s’il faut sacrifier une partie du groupe, leur confort reste le plus important. Et il faut une sacrée dose de courage pour se retrouver seul face à tout ça. Ça veut dire le revivre, encore et encore, alors qu’on ne vous croit pas forcément. Et même si on vous croit… ».



Et évidemment que je le savais. Le monde n’était pas aussi simple que celui dépeint dans la fiction. Il n’y avait que la justice du plus fort, du plus riche, du plus influent mais aussi du plus apathique. Que lorsque ça dérange, on écarte du revers de la main. On ignore. Peu importe à quel point on peut le crier haut et fort.

Donc oui Professeur, je vous comprends.

D’ailleurs c’est ce que j’exprimais avec un léger sourire qui s’effaça rapidement.

Bien sûr Professeur, je comprends.



J’essayais de ne pas la juger et pourtant… C’était ça, sa leçon ? Survis. Courbe l’échine. Tu ne feras pas le point face au plus grand nombre, ils t’écraseront comme un cafard sur leur chemin. Je connaissais déjà cette leçon. Et pourtant je ne pouvais pas l’accepter. C’était trop facile. C’était vraiment censé être le discours d’un professeur ? C’était censé être inspirant ? Non c’était purement réaliste, triste, gris et certainement vrai. Il était vrai que je ne portais pas son fardeau. J’étais chanceux quelque part, sorcier, masculin, blanc, aisé, on pouvait dire que j’avais eu la vie facile. Je faisais partie des privilégiés. Et pourtant à l’intérieur de moi, il y avait comme un hippogriffe qui se cabrait et battait des ailes, insoumis.

Non.

Je refusais. Contre tout logique, je ne pouvais pas l’accepter une telle leçon. Elle avait tort, mais j’avais trop de respect pour elle et ce qu’elle avait traversé pour lui faire remarquer.

Sois le grain de sable. Petit, insignifiant. Et pourtant qui empêche les rouages de la machine de tourner. Sois le grain de sable dans la machine.

Je gardais les lèvres serrées. Je ne pouvais pas me permettre de lui faire la leçon. Mais ce n’était pas l’envie qui manquait. Alors, à la place, je me contentais de m’excuser.

Pardon d’avoir encore abordé le sujet. Et merci.



Je levais les yeux vers elle lui adressant ce doux sourire hypocrite. Il était évident que je garderai pour moi tout ce qu’elle venait de partager. Mais j’étais sûr que ça allait me travailler un bon moment. A mon tour, j’approchais du chaudron où la potion bouillonnait paisiblement. Un ange passe. J’observe le liquide devenir nacré. Combler le silence. Avec une question.

Est-ce compliqué à réaliser ? Je veux dire… la potion attrape-idées. Quelles sont les étapes délicates de sa conception ?



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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Dim 11 Fév - 15:34

When the ribbon breaksft. Bertram

Si Aïssatou avait pu lire dans les pensées de Bertram à cet instant, elle se serait très certainement énervée, ce qui ne lui arrivait guère souvent, pourtant. Mais il y avait des choses, selon elles, que d’autres ne pouvaient pas comprendre, et elle haïssait avec une application qui, dans ce domaine, ne lui ressemblait guère, les donneurs de leçons à ce sujet. Non pas qu’elle ait une aversion envers la colère légitime et l’envie de changer le monde, loin de là, mais elle n’appréciait pas non plus la gentille condescendance de celui qui n’avait pas souffert des mêmes choses qu’elle, et qui se permettait de reprocher avec toute la légèreté du monde un certain manque d’optimisme et de discours inspirant, le tout en plus de se targuer d’avoir une opinion essentielle sur le sujet certainement plus pertinente que celle des gens ayant traversé les épreuves à sa place. Mais elle n’avait pas accès à ses réflexions, et songea tout simplement qu’avec un peu de chance, elle avait réussi à prémunir Bertram contre les éventuels soucis de cet acabit qui pourraient bien lui arriver au cours d’une vie, et peut-être même à éveiller chez lui une étincelle de responsabilité sur ces thématiques-là. Avec un faible sourire, elle se contenta de le regarder, les yeux un peu voilés.

« Ce n’est rien, Bertram. Je vous demanderais juste, mais vous vous en doutez certainement, de ne pas ébruiter l’information auprès de vos camarades. »

Le liquide de la potion devint nacré, et la sorcière approcha son visage pour mieux sentir l’odeur qui se dégageait du liquide. La question du jeune homme la fit revenir un peu sur terre, et elle approuva d’un imperceptible mouvement de tête. Le mélodrame avait assez duré, et il était grand temps de passer à autre chose, d’autant que le silence commençait à devenir particulièrement pesant. Elle passa la main au niveau de la racine de ses cheveux, et commença son explication.

« Comme vous le savez, toute potion commence avec une base solide. Dans le cas de celle-ci, j’ai utilisé une de mes bases favorites, jus de grenade, et mucus de veracrasse. L’avantage du mucus, c’est qu’il est un excellent liant, et qu’il se conserve bien une fois mis sous forme de base, donc j’ai la chance supplémentaire de pouvoir en préparer d’avance.  C’est la partie la plus compliquée, finalement, parce que j’utilise quelques enchantements à ce moment précis pour qu’elle réagisse correctement à la plupart des composants que j’y ajouterais par la suite.»

Elle reposa ses mains sur ses genoux, et reprit.

« Une fois que la base est faite et chauffée, feu doux, une dizaine de minutes environ, afin qu’elle soit fluidifiée correctement. Lorsque c’est fait, c’est le moment de plonger les fèves hachées. Si la base a été réussie, on obtient alors le résultat que vous voyez ici. Et là, nous allons pouvoir passer à l’étape finale, car la potion n’est pas tout à fait terminée. »

Croisant les doigts, elle fit venir de la réserve une tête de coquelicot, et la prit entre ses extrémités digitales avant de la regarder fixement. Elle était toute petite, mais c’était amplement suffisant.

« Nous allons chauffer à feu très fort, et lorsque ce sera fait, nous éviderons une tête de coquelicot à l’intérieur avant de couper le feu. La potion devra reposer vingt-quatre heures dans un endroit sec, ensuite, pour infuser correctement.  Une goutte de décoction d’orties pour terminer, et la potion sera prête. »

Aissatou fronça les sourcils, et prit une décision rapide.

« Si vous repassez demain, je pourrais vous la faire goûter. Mais pas hors de surveillance, j’imagine que vous comprenez pourquoi. »


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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé Lun 12 Fév - 18:23

When the Ribbon Breaks

Bertram C. Godfrey & Aïssatou Cissé

Le bouillonnement lent du chaudron et ses volutes apaisent lentement l’atmosphère. Malgré l’humidité et le cadre sinistre des cachots, il y a quelque chose de chaleureux dans cette cheminée qui craque et cette mixture qui bouillonne tranquillement. Quelque chose qui nous ramène à nos racines de sorciers, il y a des centaines d’années quand nous vivions dans de petites huttes en marge de la société avec pour seul réconfort l’âtre où trônait notre chaudron. Pourtant, il y a de la fragilité dans le sourire du Professeur, une vulnérabilité lorsqu’elle me dit :


« Ce n’est rien, Bertram. Je vous demanderais juste, mais vous vous en doutez certainement, de ne pas ébruiter l’information auprès de vos camarades. »



J'acquiesce solennellement. Bien sûr que je n’avais pas l’intention de partager cette information avec qui que ce soit. Cela ne regardait que le Professeur et moi je n’étais qu’un instrument du destin dans cette découverte que j’avais fait par hasard. Un mot mal placé, et j’étais tombé sur une histoire tragique à demi-avouée. Je connais la valeur d’un secret et encore plus de la confiance de la personne qui me l’avait à moitié confié. Je n’avais pas l’intention de la trahir. Ce secret-là était trop lourd, trop important pour tomber dans les oreilles de n’importe qui. Je lui lance un regard, je l’observe. J’ai l’impression de la connaître un peu mieux désormais. Derrière le masque du professeur, il y a une sorcière avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses. Et malgré tout le professionnalisme du monde, il y a un lien qui se crée.

Je n’en ai pas l’intention, professeur.



Ensuite elle se lance dans ses explications. Jus de grenade et mucus de veracrasse ? Drôle de mélange en terme de PH et pourtant ça fonctionnait ! Je n’y aurais jamais pensé. Et les enchantements…C’était vraiment de la création de potions de haut niveau. J’essayais de faire de mon mieux pour suivre et essayer de m’en rappeler, mais sans les consignes précises, elle serait impossible à reproduire. Dommage. Je me penchais pour observer la consistance et la couleur nacrée de la potion. Si je souhaitais un jour pouvoir la reproduire - et j’en avais terriblement envie- je devais lutter pour retrouver cet aspect.

C’est alors que je l’observais ajouter le dernier ingrédients de ses doigts fin. Une tête de coquelicot, un ingrédient assez onéreux. Créer des potions ça avait toujours eu un certain charme, le contact avec les ingrédients, les variantes, les odeurs, les textures...C’était comme cuisiner mais avec des effets bien plus intéressants. Je lève des yeux brillants d’admiration vers mon Professeur. Elle était vraiment une experte en la matière. Je lui adresse un large sourire, la tête désormais remplie de connaissances que j’avais hâte de pouvoir pratiquer. Mais en potion, il ne fallait pas être capricieux. Il fallait de la patience, attendre avec amour que la mixture finisse de décanter. C’était tout un art.

Si vous repassez demain, je pourrais vous la faire goûter. Mais pas hors de surveillance, j’imagine que vous comprenez pourquoi.



Je lui adresse un hochement de tête un peu trop énergique.

Bien sûr ! J’adorerai ça. Merci Professeur !



Je lance un dernier regard à la potion et je m’assures que tout allait bien pour le Professeur et sa jambe avant de partir, non sans promettre de revenir le lendemain. Je referme doucement la porte et je prenais une profonde inspiration. C’était une journée étrange. J’avais beaucoup appris mais aussi...je me sentais épuisé. Les nerfs probablement. Je me sentais physiquement plus lourd que lorsque j’étais entré, tout guilleret, lui apporter mon devoir de potion. J’ai l’impression d’avoir pris quelques années, d’avoir porté son fardeau pendant un moment. Mais elle, elle le portait tous les jours, sans montrer le moindre signe de fatigue ou d’effort.

Absolument remarquable.
Terriblement tragique.


Je n’arrive pas à me décider.

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Re: When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé

When the Ribbon Breaks [ Aissatou Cissé ] Terminé
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