BCBG •• Nebulan

Le creux de ta paume égaya la lactescence de ta soie vénitienne d'une fugace promenade. Elle éveilla une mèche qui s'élança vivement à travers les airs puis cascada fiévreusement le long de tes épaules tandis que tes hanches valsaient d'une harmonieuse cadence, tes chaussures talonnées assujettissant les dalles pierreuses des couloirs de leur truculente symphonie. Ta silhouette mouvante s'insinua indécemment au creux des dortoirs de ces existences masculines drapées d'un rutilant or. Les pulpes exhibées sur le point d'être parées de barrières tissulaires furent conquises de brusques et tressaillants blizzards, insufflés de ta soudaine présence insoupçonnée et tes iris balbutièrent d'un sardonique désintérêt tant les arabesques exposées n'étaient point capables de se galvaniser de tes contemplations.

Lorsque tu te délectas de la proximité des esquisses de Sloan, tu le flagellas ardemment de l'outrecuidance de ta venue et le creux de ta paume s'arrima avec véhémence à la sienne pour gangréner cette distance trop corrosive à ton esprit. Un soupir embaumé d'une frêle lassitude s'écoula d'entre tes lippes tant un désagréable alanguissement suintait des accoutrements embrassant ses courbes, paraissant mollement avachis le long de son corps. Tes bras s'entrecroisèrent et tes prunelles dévalèrent le long de cette ubuesque apparence.

Olala ce n'est absolument pas possible. Tu n'as pas autre chose à porter ?

Pivotant élégamment pour gagner son armoire, elle fut écartelée de l'inquisitrice détermination de tes paumes qui s'y engorgèrent ferventement, se promenant parmi les monticules de textiles, désireuses de déceler les quelques habits enclins à enjoliver le jeune homme. Tu ne te heurtas qu'à une abyssale déception, une main sertissant le sommet de ton front tandis qu'un énième souffle de supplication déborda de tes badigoinces auréolées de fastidiosité. Tu te délectas une nouvelle fois de la vue du faciès de Sloan, une paume se mariant à ta cascade capillaire pour s'y abandonner en une élégante et adroite déambulation tandis que tes iris s'agglutinèrent fiévreusement aux siens.

Viens Slo, on va faire les boutiques ensemble.

BCBG

Nebula & Sloan

« Some of the worst mistakes in my life were haircuts. » ― Jim Morrison

Il s'était à peine levé, l'esprit encore embrumé. Dans son crâne défilait des contes d'une autre vie, tranchée d'originalités désordonnées, et c'est encore hanté de ce monde vivace qu'il fouilla dans l'armoire, saisissant vêtements qu'il enfila sans se regarder dans la glace — empoignant juste ceux qui lui laissait assez d'aisance, de place. Son regard avait défilé sur la palpateam endormie, chacun alité ; enfoncé dans un sommeil presque trop profond. Il lui était rare d'être le premier levé, bercé par le silence, quelque chose qu'il savait apprécier.

Et alors qu'il se confortait de la rare solitude, il avait entendu des talons claquer contre le parquet, et faisant tranquillement le tri dans ses connaissances, c'est lorsque la paume s'abattit sur lui qu'il réalisa qu'une seule personne pouvait asséner ses aiguilles au sol avec tant de confiance : Nebula. Un sourire s'épanchait déjà sur ses lèvres alors qu'il était détaillé du regard, les frusques qu'il avait endossées d'ores et déjà analysées, et sûrement abhorrées, vu les bras déjà croisés.
Le commentaire ne fit que confirmer ses suppositions, lui arrachant un rire léger — aucun de ses dires ne pouvaient l'écorcher, car la méchanceté n'était que rarement au cœur de ses énoncés.
« Si, mais rien d'ton goût j'crois. » fut son seul commentaire, clamé d'une langue qu'il réalisa pâteuse, alors qu'elle s'avançait déjà dans l'armoire.
Haussant les épaules devant cette liberté, il recula de quelques pas alors qu'elle agitait ses textiles, afin d'aller chercher de quoi s'abreuver. Il vérifia à peine ce qu'elle regardait, ne jetant quelques coups d’œils que pour observer son avancée dans les vêtements présentés.

Finalement, elle lui fit face de nouveau, visiblement dépitée, et sa seule solution ne le fit qu'étirer un nouveau sourire, secouant légèrement la tête dans un ennui factice. « T'as d'la chance, tu vas même pas avoir à utiliser l'Imperio pour ça. » lâche-t-il, déposant finalement sa bouteille pour se saisir du nécessaire — téléphone, gallions en grand nombre, quelques amulettes de secours — qu'il enfouit aussitôt dans ses diverses poches ; dans un mélange dont lui seul connaît le sens.

Et, sans plus de cérémonie, ayant une petite pensée pour les comateux, il quitte les dortoirs dorés ; confiant en l'accompagnatrice pour s'adapter à sa célérité — elle maniait ses chaussures de torture comme des petits souliers de mémé. « Alors, dis-moi tout, où est-ce que tu veux m'emmener ? » lâcha-t-il, sitôt qu'ils avaient dévalés le chemin pour atteindre la salle commune. Il s'attendait presque à une réponse intarissable, à une tirade si longue qu'avant qu'elle ait finie, il finirait par entrevoir de nouveau le marchand de sable.

(c) DΛNDELION