Drunk tigress| Faust H. Holdstock

Drunk tigress

feat Faust H. Holdstock

Encore une fin de journée dans ce monde de magie. Leila était accoudée au bar. Elle faisait tourner le liquide contenu dans son verre et regardait ce dernier d’un air absent. Dans son esprit, tout se mélangeait. Elle allait bientôt finir ses études, son père lui envoyait des messages pour la prévenir qu’il ne négocierait plus leur fameux contrat et elle sentait que Nassim préparait quelque chose. Elle but d’une traite le contenu de son verre, puis tendit ce dernier faisant signe à la personne au bar de le remplir. Chose faite, elle trempa de nouveau ses lèvres dans ce liquide qu’elle aimait tant.

Elle n’avait pas remarqué que derrière elle, se tenait un homme, plutôt grand et qui ne semblait pas très accueillant. Il régla la somme que lui avait annoncée la personne au bar et se tourna vers la jeune fille. Il commença à lui parler, mais elle n’écoutait pas, trop concentrée à chercher des solutions à ses problèmes. Il remarqua qu'il n’arriverait pas à attirer l'attention de la demoiselle, il commença à grincer des dents. Il fit mine de partir, il s’étira et en baissant les bras, il claqua l’une de ses mains sur une fesse de Leila. Cette dernière surprise, n’eut pour seul réflexe, que de se retourner et lui asséner une violente claque qui fit se retourner tout le monde. L’homme se tenait la joue, il grogna dans sa barbe et sortit sans rien ajouter d’autre.

Le calme revint lentement dans l’établissement, les gens regardaient Leila du coin de l’œil en chuchotant, mais elle n’y fit pas attention. Finissant la dernière goute de son verre, elle se redressa et posa sur le bar de quoi régler avec un petit supplément comme à son habitude. Le barman la remercia et lui proposa d’appeler quelqu’un pour venir la raccompagner, mais elle n’écouta pas et sortit du bar.

Il faisait nuit, l’air ambiant était glacé. Elle marchait lentement dans les rues, prenant la direction du château. Une fois encore, elle avait un peu abusé sur l’alcool, mais rien qu’elle ne puisse gérer. Pendant qu’elle marchait, elle remarqua deux personnes qui se tenaient non loin de la sortie de la ville. Elle reconnut facilement l’homme du bar, mais le deuxième lui était inconnu. Ce dernier se mit en travers de la route pour lui couper le chemin. Elle stoppa net sa marche, regardant devant elle, les cheveux flottant dans la brise.

L’homme prit la parole, apparemment bien alcoolisé, il avait du mal à s’exprimer. Il semblait mécontent de la réaction de Leila dans le bar. Elle n’écoutait toujours pas, elle n’en avait pas envie. Elle alluma une cigarette calmement, n’adressant même plus un regard à l’homme qui lui faisait face. L’alcool avait le don de calmer les humeurs hystériques et colériques de Leila. Elle reprit son chemin, passant à côté de l’homme qui semblait toujours parler. Ce dernier, exaspéré par l’absence de réponse lui attrapa le poignet comme pour lui signifier qu’il n’en avait pas fini, mais la réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre.

Prenant de l’élan dans un demi-tour, elle frappa violemment dans le torse de l’homme sur le plexus solaire. Il lâchait sa main et titubait en arrière le souffle coupé. Son compère vint au contact quasi instantanément. Il fut accueilli par uppercut sous le menton qui le fit tomber sur le sol. Sous l’effet de l’alcool, elle frappa moins fort que d’habitude, une chance pour eux.

Elle reprit sa marche, mais fut arrêtée par une nouvelle apparition. Un homme se tenait là et la regardait. Il semblait avoir vu toute la scène et en était ravi. Restant sur ses gardes, elle fixait celui qui la regardait. « Pourquoi me regardes-tu ?» Le timbre de sa voix n’était pas clair et on devinait facilement que l’alcool y était pour quelque chose. Elle tira de nouveau sur sa cigarette, hésitant à reprendre son chemin, mais une chose, dans son visage, lui rappelait quelque chose, mais ne se souvenait pas quoi ? Ou ça alors ? Elle attendrait une réponse, mais ne tarderait pas à perdre patience et partir.

☾ anesidora

La soirée était plus qu'entamée, et son esprit était déjà écorché, à moitié arraché par l'alcool et ses effets. L'esprit plus vif, nerveux ; alors que la réalité paraissait plus troublante, comme au travers d'un écran de fumée – celle de la chaleur des corps entassés dans le bar, des restes de nicotine incrustée dans les vêtements, des respirations endiablées colorant l'air d'éthanol. Accompagné de quelques potes, la discussion était aisée ; les rires se réverbéraient dans la salle, toniques et sonores ; dans l'inconsidération totale de la gêne occasionnée. Après tout, le pire qui pouvait arriver, c'était une bataille de bar – pas vraiment de quoi les effrayer, eux qui recherchaient les corps ébréchés, l'adrénaline rutilante rougeoyant dans les vaisseaux.
Mais seul un moment les avait troublés, amenant leurs nerfs à s'alerter - une claque retentissante, frigorifiant la chaleur ambiante. Une jeune femme - de Poudlard, il se rappelait l'avoir croisée dans la salle commune en quelques occasions - et un homme se massant la joue, l'air d'être blessé dans sa fierté.
Et sitôt l'altercation terminée, tout revint à la normale - rires tonitruants, humour abracadabrant.

Les heures filèrent plus vite qu'il ne l'avait estimé; et bientôt il dût s'en aller. Si l'alcool ne continuait pas de le réchauffer, il aurait probablement été frigorifié, mais c'est avec une tranquillité éthanolée qu'il arborait les rues - les poings toujours prêt à être dégainés, secrètement.
Et c'est dans une autre ruelle qu'il se dirigea, attiré par des hommes à l'allure suspecte - pas décidé et acéré, l'air de fureter, de traquer. Glissé dans les ombres, c'était à son tour de suivre; et il eut un beau spectacle à la clé.
Leur cible - la même fille que tout à l'heure - les envoya voler avant qu'ils puissent réagir ; corps projetés par un uppercut décidé. Les râles résonnaient dans la rue alors qu'un sourire s'incrustait sur les lèvres, clope toujours perchée entre elles - c'était magistral, c'était beau.
Et finalement; elle remarque sa présence, s'arrête en inspirant un peu plus de nicotine, question lâchée dans le silence nocturne. Avant toute réponse, il écarte les pans de sa veste, dévoilant la cravate rouge et or siégeant sur son torse - vague tentative de se présenter comme un allié, porteur d'un même drapeau.
« C'était beau. » fit-il simplement, haussant les épaules. « L'genre de raclée que j'aimerais bien mettre. » Et il commence à s'avancer, tranquillement sur la route du château; regard fixé sur le firmament, tandis qu'il poursuit : « J'me demande ce que ça ferait d'se battre contre une flanquée de crétins avec toi. T'sais, les raclures qui provoquent toujours les batailles d'bar. »
Il omettait volontairement qu'il était parfois celui les provoquant; à l'aide d'un sourire goguenard et d'une colère débordant autant de ses mots que de ses mains. Ce n'était probablement pas un mystère, de toute façon.
« Si on s'racontait nos bagarres, l'temps de rentrer ? »
Et sans doute que les conversations allaient dériver ; les langues déliées par les liquides consommés, la fatigue de la nuit avancée ne poussant qu'à se confier.

défi gryff

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Drunk tigress

feat Faust H. Holdstock

Elle regardait l'homme qui lui faisait face d'un air méfiant. Il avait une cravate Gryffondor autour du coup, mais cela ne l'empêchait pas de rester sur ses gardes. Une cigarette entre les lèvres, il la complimentait sur l'altercation qui avait eu lieux. D'un côté elle était contente d'être complimenté, d'un autre, elle se demandait pourquoi il faisait cela. Une fois finit de parler, Leila alluma une cigarette qu'elle venait de sortir d'un paquet rangé dans sa poche. Prenant une grande bouffé, elle recracha la fumer qui fit apparaître un grand nuage blanc emporté par le vent. « Si tu te bats à mes côtés, je ne te garantis pas de te laisser grand-chose à frapper » dit-elle alors qu'un léger sourire se dessinait sur ses lèvres.

Elle replaçait ses cheveux correctement et frotta ses mains. Le manque d'exercice et le froid lui faisait mal aux mains. L'entraînement c'était quelque chose, mais le retour au réel en était une autre. Elle ramassait son sac qu'elle avait jeté au sol et fit un léger signe de tête en direction du chemin menant à Poudlard pour lui indiquer qu'elle acceptait sa proposition de rentrer à deux. Elle commençait à marcher lentement, histoire qu'il arrive à son niveau.

L'air ambiant commençait sérieusement à rafraichi. Un grand silence régnait. On entendait par moment, des branches craquer, sans doute à cause du vent. La nuit était maintenant complètement tombée et la seule lumière qui éclairait le chemin provenait de la lune. Le ciel était dégagé. Elle tourna la tête vers son compagnon de route et pris la parole en première. « Alors, comme ça tu veux connaître les histoires de mes combats, très bien, mais je pense qu'il y en a trop pour toutes les énumérer en si peu de temps. »

Elle lâcha un léger rire cristallin. Bizarrement, elle s'était habituée à la présence de cet homme d'on elle ne connaissait même pas le prénom. « Au fait, je me souviens t'avoir déjà croisé, mais je ne sais même pas comment tu t'appels, moi c'est Leila. » Il n'avait pas besoin de savoir son nom de famille, ce n'était qu'une information inutile pour le moment. « Alors, vas-y je t'écoute, c'était quoi ton premier combat ? »

[Ps : Désoler pour l'attente.]

☾ anesidora

Il la rejoint sans un mot une fois qu’elle eut opiné, ses pas résonnant contre la pierre. La fraîche humidité s’incrustait dans les vêtements, aiguisait les sens émoussés par la fatigue et la boisson. « J’ai la technique pour grappiller des droites, j’me débrouillerais t’inquiète. » Certitude presque effrontée, mais prouvée car maintes fois pratiquée — bien que Leila en ignore l’étendue, inéluctablement, leurs chemins n’ayant pu se croiser auparavant. C’était d’ailleurs bien dommage, vu les soupçons de bataille à mains nues qu’il pouvait déjà entrevoir.
La cadence s’accéléra quelque peu sitôt qu’ils furent côte à côte, la perspective de rentrer étant ravivée par le crescendo de froid, le silence presque aussi glaçant ; réverbérant les moindres craquements et mouvements. L’impression de vivre dans la grisaille le tenaillait, les teintes d’argent de la lune s’amoncellant sur le chemin, coupant court aux couleurs — et aux interdits, dans le confort de la nuit.
Il la rejoignit dans son rire d’un souffle amusé ; il la croyait sur parole, étant dans la même situation — de nombreuses bagarres avaient probablement sombré dans l’oubli. « Faust, enchanté. » murmure-t-il, appréhendant l’écho de sa voix sur les pavés. Il haïssait avoir un retour de son ton, s’entendre autrement que dans son crâne ; et l’ambiance nocturne amplifiait chaque son, les rendant encore plus dissonants. « Comme toi, j’en ai bien trop à raconter, donc on va directement passer aux intéressants, hein ? » Pure rhétorique, mais il met quelques secondes à poursuivre, replaçant les éléments de sa mémoire avant de raconter ses déboires.« J’sais pas si t’as déjà entendu parler de Leto et moi, mais on s’est rencontrés comme ça. En s’mettant sur la gueule. On pouvait pas s’voir, et un jour, au détour d’un couloir, j’lui ai foutu une droite et. C’est parti, comme ça. » Son regard se perd dans le ciel, ses yeux semblant de verre tant il était décroché de la réalité. « On devait avoir 12 ans, et j’sais juste qu’on a fini à terre à un moment, mais on continuait d’envoyer tout ce qu’on avait dans la gueule de l’autre. J’avais la jambe gauche et l’bras droit démontés, et mon nez pissait l’sang. On a fini dans un d’ces état, on a dû rester à l’infirmerie une semaine. Et après, on est juste. Devenus potes. » Potes était faible pour exprimer la compréhension instaurée, la confiance érigée entre les deux ; le rempart qu’ils formaient tous deux contre le monde. Mais c’était aussi le plus simple à poser. « Ok, à ton tour. »

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