on ice (ft. Crocro tout doux d'amour bzzjzygbhs)

Ce matin tu as croisé Croyance au petit déjeuné et tu lui as demandé si dans l’après-midi il aurait du temps à t’accorder, comme si c’était une évidence pour lui, il avait dit oui ; tu avais alors proposé la patinoire. Depuis qu’elle était ouverte tu n’y était pas encore allée et là tu avais une furieuse envie de patiner.
L’idée semblait avoir plus à ton ami qui avait promis de t’y rejoindre.
Tu étais arrivée en avance, tu avais besoin d’être seule encore un instant, t’étant fortement habituée à cette solitude qui te ronge bien plus que ce que tu ne te l’avoue.
Tu enfile tes patins et quelque seconde après tu glisses sur la glace. Même si tu n’en avait jamais fait tu serais à même de t’en sortir ; tes réflexes surhumains te sauveraient sans soucis la mise et avec la pleine lune en approche, ce n’était pas quelque chose de compliqué.

Des pas approches et tu t’arrêtes, plissant les yeux.
C’est Croyance.
Un large sourire étire tes lèvres et la simple vue de son visage épuré te détends, limite te réchauffe le cœur.
Tu le rejoins au bord de la patinoire avant qu’il n’enfile ses patins, histoire de l’accueillir et de savoir comment il va.

▬ Hey ! Ça va depuis ce matin ? Plus que cinq jours, tu te sens bien ?

Il n’y a personne dans les environs ou sinon bien trop loin pour vous entendre parler, alors oui tu lui demande si ça va avec son loup intérieur qui doit commencer à s’agiter avec la lune qui sera pleine dans cinq jours. La potion aide il est vrai, mais ça reste là, ça gratte et parfois même ça déchire l’âme à coup de griffes et de crocs.
Personnellement tu sens la louve s’agiter, bien qu’en présence de Croyance elle soit plus calme, tout comme toi. Il a le don de t’apaiser par sa simple présence.
Croyance c’est la seule personne avec qui tu peux parler de ce qui t’anime tout au fond, parce qu’il est bien le seul encore là qui puisse comprendre… quoique, Avera avait un peu de mal à saisir tout dans le fait d’être une louve-garou, mais pour le reste c’était parfait. Maintenant tu n’as plus que Croyance et tu ne sais pas ce que tu ferais si soudain il venait à se volatiliser.
Étrangement tu as envie de le lui dire.

▬ Je crois que t’es le seul qui me fuis pas ces derniers temps… c’est rare ce que je vais dire, mais, je me sens bien seule en ce moment. Ton regard se pose un instant sur la neige par terre. Merci d’être là.

Tu lui offre ton sourire le plus sincère en magasin.
Avec Croyance pas besoin de carapace, pas besoin de se protéger ou quoique ce soit, tu peux être toi-même sans crainte qu’il te blesse, parce que tu sais qu’il ne le fera jamais. Tu as cette confiance en lui, inébranlable, le genre de confiance qui pourrait terrifier et qui pourtant te rassure cruellement.
La seule chose qu’il pourrait faire pour t’anéantir, ça serait de disparaître ; mais tu ne préfère même pas y penser.
Tu recules du bord et t’élance sur la glace, tournant en mouvement pour le regarder se redresser et lui faire un signe du bras.

▬ Aller ! Viens !

Il t’avoue qu’il a du mal et tu le sais.
Si bien. Trop bien.
Tu sais que tu peux comprendre, tu fais tout pour, mais parfois tu aimerais juste qu’il puisse saisir à quel point ce n’est pas si… dramatique.
Enfin, les vacances seront là juste avant la Lune, si bien que tu as volontaire oublié de te rendre à l’infirmerie, mais tu connais un minimum Soukup pour savoir qu’il n’aura même pas préparé ton flacon, sachant parfaitement que tu ne viendra pas le chercher au vue de la situation qui t’offre le luxe de ne pas à avoir à la passer cloîtrée à l’infirmerie.
Tu veux proposer à Croyance de t’accompagner, voir si cette fois il acceptera ou non. Cela fait bien longtemps que tu n’as pas formulé ces mots à son égard… pourtant c’est autre chose qui s’échappe de tes lèvres. Ton mal-être qui te ronge lentement. Comme si la louve en toi avait commencé à te dévorer petit à petit, sans ménagement.
A qui d’autre peux-tu en parler ? Personne.
Pourtant tu sais que quand tu es avec Aelys, tu as juste envie de le lui dire, mais tu reste là, à la regarder, attendant sans qu’un mot n’en sorte.
Tu te sens si faible dernièrement et tu ne peux pas mettre ça sur le compte de l’hiver, elle reste ta saison favorite, mais c’est comme si soudain, tu avais froid, pour la première fois. Tu t’éloigne, rapidement et tu l’invite presque aussitôt à te rejoindre, supportant mal la distance que tu peux instaurer, le préférant à tes côtés.
Il te rejoint dans un éclat de rire et te serre dans ses bras.
Tu te laisse aller Olympe.
Profitant de cette étreinte qui te réchauffe un instant.
Les mots de Croyance sont si doux, tellement que tu souffle entre tes lèvres une simple phrase, que lui seul peut entendre :

▬ Moi aussi je serais toujours là pour toi…

Il y avait cet amour étrange entre vous.
Tu ne comprends habituellement rien à ce genre de chose, peut-être parce que tu n’as pas vraiment eu la chance de t’y intéresser ou quoique ce soit d’autre. De le ressentir te chambouler, mais entre vous, c’est clair et agréable. Ça te fait sourire et ça te suffit.
Croyance s’éloigne sur ses patins et tu le suis, avec grâce, bien que cela ne soit pas le genre d’adjectifs qu’on te donne souvent ; bien que tu sache l’être, de temps à autre. Douce, délicate et gracieuse.
Il te demande si tu veux en parler.
Tes yeux fixent un instant la glace.

▬ Il n’y a pas grand-chose à dire tu sais… depuis cette rumeur dans le Stupeshit on m’évite beaucoup, on me regarde de travers. Je pourrais juste m’en foutre, c’est ce que je fais, mais… tu sais que je n’aime pas sentir le regard des gens sur moi.

Cela t’effraie sans que tu sache réellement pourquoi.
Toi qui assume pleinement ce que tu es, tu sembles presque être celle qui a le plus peur que tout le monde le sache.
Tu te sens ridicule.
Un rire nerveux t’échappe.

▬ Je suffoque et je crois que j’ai besoin de changer d’air, ou de le hurler à la Terre entière.

Tu n’as pas besoin de préciser de quoi tu parles.
Il le sait. Il sait que tu fais référence à votre secret commun.
Croyance pourra te conseiller, c’est pour ça que tu décide de lui en parler, parce qu’il reste toujours de bon conseils, bien qu’il ne soit pas si ouvert que toi concernant la bête en vous. Parfois tu te dis que c’est sûrement un avantage.
Tu lèves les yeux vers le ciel, blanc.

▬ Et toi, tu n’as pas quelque chose à me dire ?

Ton regard retombe sur lui.
Tu as encore bien des sujets à aborder avec Croyance, mais plus tard, tu as du temps… il faut juste que tu trouve les mots, alors autant lui demander maintenant si ce qu’on dit à son sujet aussi est vrai, bien que tu vois son regard et sa gêne sur son visage. Son cœur qui bat plus fort contre sa poitrine quand vous êtes à l’infirmerie.

Tu avais vue juste.
Croyance est là avec ses mots rassurants.
Avec sa propre vérité et que tu dois t’obstiner à suivre.
Il te recadre sur ce chemin qui se dessine hasardeusement devant toi, il remet en place les frontières et renforce les barrières au simple son de sa voix.
Tu dois rester fière.
Marcher au cœur des couloirs sans donner d’importances aux murmures et aux regards curieux, tu dois les laisser croire ce qu’ils veulent, l’humain vit et se nourrit d’histoire farfelues. L’humain aime se faire peur tout seul, car cela le rend plus vivant.
Croyance a raison, encore une fois.
Tu t’y résous.
Sois l’image que tu renvois Olympe.
Tu le suis, lentement, alors qu’il te fait face, faisant attention à ce qu’il ne percute rien, mais lui aussi il est amplifié… tout comme toi.
Plus légère soudainement, tu lui pose cette question.
La question qui te brûle les lèvres depuis des semaines.
Il avait ce sourire timide et puis un rire.
Étouffé.
Tu souris toi aussi, curieuse.
Croyance est sincère.
Il avoue s’être entiché de la mauvaise personne et tu ne peux qu’approuver, bien que tu ne saches pas qui peut être le deuxième être à faire chavirer autant son cœur. Il ne te semble pas perdu, tout simplement parce qu’il l’est.
En quelque mouvement vifs tu te retrouve à sa hauteur.

▬ Je serais certainement de mauvais conseils, sûrement parce que je n’ai aucunes expériences dans ce domaine, mais je suis là et si tu veux m’en parler je… et bien… je pourrais peut-être t’aider ?

Dire que tu n’avais aucunes expériences n’était pas un euphémisme.
Tu aimais ta mère, bien qu’elle soit complètement à l’Ouest dans sa tête, ton père, Avera, Aelys, Croyance… mais ce n’est pas de cet amour là dont il parle. Il fait référence à celui qui nous chamboule, qui nous rend fou, qui nous met dans un état d’incompréhension à tel point que les repères sont remis en questions.
Et ça, tu ne l’as jamais connu.
Ton amour pour Croyance est celui qui s’en rapproche le plus, mais tu n’es pas perdue avec lui, alors c’est encore autre chose, c’est platonique.
Simple et fort à la fois.
Depuis que ta mère t’as regardé droit dans les yeux en te disant que tu étais un monstre, que vous étiez donc différentes, alors que si tu en es là aujourd’hui c’est bien parce que vous êtes pareilles… tu as l’impression qu’un truc en toi c’est détraqué.
Qui en voudrait ?
Personne.
Mais tu te fou peut-être juste un obstacle, une barrière devant la gueule pour rien… pour terriblement rien au bout du compte.
Un soupire t’échappe.

▬ Ça fait longtemps que je ne t’ai pas demandé ça mais… excuse-moi par avance, ça te dirais de venir passer la pleine lune avec moi ? Pas vraiment chez moi, mais là où je la passe quand je ne suis pas à Poudlard ?

Tu te sentais seule.
Plus que jamais et tu ne te voyais pas demander à Castiel.
Castiel dont tu n’avais pas de nouvelle.
Castiel qui semblait jouer au mort.
Et ton regard tombe sur la glace, sur les traces que laissent vous pas, glissant et tranchant sur le gel de Décembre.

Tu lui propose ton aide, même si tu es novice, pour ne pas dire inexpérimentée dans les histoires de cœurs.
Il te remercie et tu souris dans son dos.
Pourtant il s’efface bien vite.
Tu as cette question à lui posait, elle te tord les entrailles et tu as peur de sa réponse, tu voudrais qu’elle soit différente, mais tu sais déjà qu’il y a peu de chances. Elle va te faire mal, mais tu comprends son point de vue.
Olympe, toi tu ne connais pas la douleur et la peur de la morsure, tu ne sais pas ce que cela fait réellement de se sentir différent, d’avoir l’impression d’être possédé par une bête sauvage qu’on n’avait pas avant.
Non tu ne sais pas tout ça.
Parce que tu l’as toujours eu en toi.
Elle fait partie de toi, comme elle fait partie d’eux en soit, mais toi, tu es née avec. Pour eux, c’est une invasion, un virus… une malédiction.
Prenant ton courage à deux mains, tu lui demande.
Tu lui demande s’il veut passer la prochaine pleine lune avec toi.
Juste tout les deux dans les bois enneigés.
Tu n’osais pas le regarder, alors tu n’as pas vue son petit sourire quand tu parlais, ni ses yeux qui se sont levés vers l’infirmerie juste après.
Pourtant tu remarquas sa posture de grand-père sur ses patins.
En d’autres circonstances, tu aurais probablement souris, voire, laissé échapper un rire, mais là tu étais plus que tendue dans l’attente de sa réponse.
C’est d’accord.
Tout se stoppe en toi.
Ton cœur rate un battement.
Ton souffle se coupe.
Et tu arrêtes même de patiner.
Tu as très bien entendu Olympe, mais il rit et tu attends la suite.
Il est sérieux.
C’est réel, pour la première fois il accepte.
Tu ne sais pas ce qu’est la bonne réaction à une telle nouvelle, parce qu’elle te paraît immense et… irréelle. Tes pupilles se dilatent et tes lèvres s’étirent en un sourire des plus satisfaits, heureux même.
Alors que tu cherches encore des mots et te retenant de sautiller partout comme une enfant, ce qui aurait été la réaction la plus primaire en soit et la plus réaliste de ce que tu ressentais en ce moment : de la joie. Une joie immense, qui était si rare qu’elle te semblait presque étrangère et nouvelle en ce jour. Croyance reprend la parole et ton sourire devint plus amusé, un peu rassurant.

▬ Tu ne m’as jamais ennuyé Croyance et jamais tu ne m’ennuieras, j’aime passer du temps avec toi et cela ne changera pas.

Peut-être aussi parce que tu es la seule personne en ce moment qui veut bien passer du temps avec moi.
Tu évites de le lui dire.
De l’alerter un peu plus sur ton état moral.
Tes mots n’en étaient pas moins sincères.
Ton nez et ton regard se lèvent aussi vers l’infirmerie.

▬ Ne prends pas la potion alors… tu verras, là où l’ont va aller, on ne risque rien. Personne ne sera en danger par notre présence, parce qu’il n’y a pas âme qui vive sur des kilomètres à la ronde.

Pendant un instant tu te question sur le fait que cela sera sûrement la première fois que Croyance ne prend pas la potion tue-loup avant une transformation. Cela risque de lui faire bizarre le lendemain matin, mais il faut bien une première à tout.
Tu hausses des épaules.
Déjà tu t’imagines galoper dans la neige, le pelage de Croyance se fondant dans le décors contrairement au tiens.
Lentement, mais assurément, tu recommences à faire des ronds sur la glace ; plus détendu que jamais tu n’as pu l’être ce dernier mois.

▬ Mon père nous y transplanera.

En cette simple affirmation, tu lui conseilles de venir à la boutique sur le Chemin de Traverse le jour même de la lune pleine, la veille, quand il le souhaitera.
Tu ne veux pas faire la même erreur qu’avec Castiel.
Une fois, pas deux.
Tu ne veux pas que Croyance vive ça.
Tu ne t’en remettrais pas Olympe.
Un petit sourire sur les lèvres.
Un sourire qui ne semble plus vouloir te quitter.

▬ Je me sens mieux.

Ça te fait du bien de l’affirmer et tu te doute que ça lui fera plaisir de le savoir. Tu tiens à lui autant qu’il tient à toi, alors… cela te semble si logique.
Tu patines Olympe.
Tout en te sentant un peu plus libre.