Bon retour à Poudlard | Andy

PS: don't drink the tea

Rattrapage d'examen de miss Ollivander supervisé par le futur professeur de potion

Les corvées retombaient forcément sur les maillons faibles de la hiérarchie professorale, et si ce n'était pas les surveillants, il s'agissait du mal aimé professeur d'alchimie. Cour déjà peu suivi, si ce n'était pour les étudiants désireux de finir au Ministère, Lucius se chargeait en plus des tâches ignorées de ses compères. Il n'avait pas à se plaindre lorsqu'il pouvait impunément arpenter la classe de potion comme si c'était la sienne.
Vide d'élève et d'imposteur, il pouvait y faire ce que bon lui semble, comme inspecter l'ensemble de la classe, les chaudrons et l'état des bancs, attaqués par des accidents de fabrication. Si mademoiselle Cissé apprenait mieux à ses élèves, le matériel n'en pâtirait pas autant. Lucius laissa s'échapper un long soupir avant de s'avancer vers le bureau. Des affaires y trainaient encore, qu'il écarta du bout de ses doigts gantés. Aucun effort, vraiment. Pitoyable. Peut-être devrait-il glisser un mot au directeur, juste pour faire germer l'idée de remplacer Cisser ou France par lui même. Ils savaient tout les deux qu'il était plus qu'un simple professeur d'alchimie.
Il déposa une boite de thé sur le bureau ainsi qu'un sac en cuir, avant de le contourner et sortir du matériel de potion comme un chaudron, de l'eau et de quoi chauffer le tout. Oui, il allait se faire du thé de la manière la plus magique qui soit. Le professeur avait bien une vingtaine de minute d'avance, et connaissant la merveilleuse garce qui allait pénétrer cette pièce, il se devait de lui préparer un thé spécialement pour elle. Vérifiant l'état du chaudron, il prépara la boisson tranquillement, pour se servir une tasse. Oui, il avait tout prit avec lui, dans ce sac. Lucius Caspian Redmond faisait comme chez lui. C'est chez lui. Mademoiselle Cissé ne faisait que visiter les lieux.
Lucius se tourna vers son chaudron. Sa tasse étant servie, il était temps de rehausser le thé à sa manière.

C'était confortablement installé à la place du professeur de potion qu'il attendait miss Ollivander, plus qu'au courant pour les évènements récents la concernant. Enlevée, et malheureusement retrouvée. C'était l'occasion manquée de perdre un cracmol bien trop doué en potion et qui ne savait visiblement pas respecter le personnel de l'école. Vraiment, il n'aurait pas pleuré sa perte.
Sirotant son thé, il observa la porte s'ouvrir, et la jeune demoiselle entra.

- Miss Ollivander ! Quelle joie de vous revoir...

Il n'affichait nullement sa joie. Bien sûr qu'il était blasé. Une dernière gorgée de thé, et il reposa la tousse délicatement sur la sous tasse.

- J'espère que vous avez penser à réviser pendant que vous vous reposiez de toutes vos aventures. Les cours poursuivent, vous savez ? Personne ne vous attendra.

Pas le temps de niaiser avec les dramas des non magiques. Lucius avait mieux à faire que de se préoccuper de cela.
Il se leva et lui indiqua un banc proche du bureau d'un geste soigné, l'invitant à s'y installer.

- Votre examen consiste à préparer un élixir d'Euphorie.

Lucius aurait souhaité quelque chose de plus complexe pour mettre la demoiselle en difficulté, mais une potion vue très récemment faisait parfaitement l'affaire.

- Bien sûr, je vous laisse choisir les ingrédients vous même; il va de soi qu'un bon potionniste sait choisir ses ingrédients... Mais vous choisirez votre matériel vous même également, pour les mêmes raisons. La recette est plutôt longue... Ce fut terriblement dur pour lui de cacher son sourire satisfait. J'espère que vous l'avez retenue.

Plus hilarant encore, pas mal de gens se disputaient sur la véritable recette de la potion, et le résultat variait selon les écoles. Bien sûr que Lucius avait sa propre recette pour arriver à un résultat excellent.
Le professeur longea le bureau pour se mettre face au banc d'Andy, et prit sa tasse de thé.

- Vous avez une heure.
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bon retour à poudlard

Le mois de janvier semblait s’éterniser. Quelques jours après les retrouvailles, des élèves étaient toujours à Sainte-Mangouste. Les cracmols, qui avaient tous subis le même châtiment, devaient recevoir une visite de médicomages tous les 3 jours pour contrôler leur état. Le liquide noir avait été stoppé et cessait de se répandre. Mais même s’ils ne se plaignaient pas, ils ne se sentaient pas en très bon état. Fatigue, vertige, angoisses.
Trépasses et tu en passes..

Tu erres dans les couloirs de l’école, aussi transparente qu’un des fantômes de l’école. Tes pupilles fatiguées surveillaient les élèves autour de toi, même si tu demeurais plongée dans un mutisme désespéré. Tu n’avais pas envie de crier, ta voix ne te l’autorisait pas. Ni ton corps. Ni ton âme. Cri assourdissant qui résonne dans ton esprit comme pour hanter ton amnésie, tu sens leur regard qui te dévisagent. Comme si on devait avoir pitié de toi, comme si tu venais de vivre une aventure extraordinaire. Mais toi et les autres, vous saviez… Les cauchemars qui vous réveillaient la nuit, alors que votre cerveau tente de recoller les morceaux du puzzle manquant.

Bon. Pour ne rien arranger, voilà que les septièmes années avaient eu un examen de Potions importants. Harry, Finn, Clark et toi deviez repasser cette évaluation pour ne pas perturber le contrôle continu des ASPIC. Tu étais la dernière à passer, descendant sans grande conviction vers les cachots. Toquant timidement à la porte, tu passas la tête à travers l’enchevêtrement pour découvrir avec une mauvaise surprise que celui qui te surveillerait ne serait pas Mademoiselle Cissé mais Monsieur Redmond. Une grimace disgracieuse vint déformer ton visage, et tu te promis de garder ton sang-froid.

Le ton pompeux de sa voix trahissait trop facilement l’ironie de ses propos. A vomir. Le bras lourd, comme si ressentir cette haine grandissante en toi donnait l’impression que le liquide se répandait à nouveau, tu balayas la salle du regard pour regarder ou était rangé les ingrédients.

— « Bonjour Professeur Redmond. » Calme toi Andy. Il ne va rien t’arriver. Comparées aux retenues douloureuses avec Andersen, ça allait être piece of cake. « Il en est de même Professeur, mais ma joie est moindre comparée à vous voir vous tenir dans cette pièce. Vous êtes enfin devenu professeur de Potions ? »

Bien-sûr que non.
Tu voulais juste remuer le couteau dans la plaie. Cela lui apprendrait à minimiser les terribles évènements qui venaient d’avoir lieu.
Il te donne la consigne, tu sens ton cerveau t’embrouiller. Cette potion n’est pas la plus simple à réaliser… Heureusement que tu avais toujours été plus qu’attentive durant ce cours, ton brillant esprit et tous les livres que tu avais bouffé ces dernières années allaient enfin être utiles et mis à l’épreuve.

— « Une.. une heure ? » Mais la préparation de certains ingrédients nécessitaient.. Bon tant pis. Il fallait que tu fonces. Sans même réfléchir, destinée à lui prouver que tu ferais de ton mieux même sous ses railleries, tu fonces poses ton sac au sol et court chercher une liste d’ingrédients. Il fallait que tu trouves une méthode rapide pour la faire, celle du club de potions étaient beaucoup trop longue à préparer et le professeur d’Alchimie devait le savoir. C’était un test pour vérifier si vous aviez bien étudié différentes manière d’aborder la potion.

Tu cours chercher ce dont tu as besoin : figue, menthe poivrée, épines de porc épic, menthe poivrée et…

— « Vous ne savez pas ou.. se trouve l’armoise ? »

Elle devrait être là.

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Rattrapage d'examen de miss Ollivander supervisé par le futur professeur de potion

Bien sûr, elle n'allait pas simplement dire bonjour. Elle allait tout de suite profiter des faiblesses les plus évidentes tout aussi subtilement qu'il ne l'avait accueillie. Si elle n'était simplement détestable en tout point, il admirerait presque cette malveillance à son égard malgré son jeune âge. Il se contenta de légèrement hausser les sourcils, gardant un sourire poli aux lèvres. Bientot, cette salle serait la sienne. Ou bien il aura simplement mieux, un titre plus honorable que bête professeur de potion. Ceux qui ne peuvent pratiquer enseigne, après tout.
Son sourire s'élargit alors qu'elle répétait ce qu'il venait de dire. Oui, une heure. Juste le temps de préparer la potion dans le cas où on la connaissait juste bien. Savoir gérer son temps et en gagner changeait la donne. Lucius l'aurait expliqué, si il avait un tant soi peu d'estime en l'élève en face de lui. Mais nous parlons d'un Gryffondor déjà, non magique et une demoiselle particulièrement impertinente.
Pour couronner le tout, il ne fallait pas trop trainer. Madame Cissé n'allait pas apprécier son excès de zèle.

Lucius suivit l'élève du regard. Ah, c'était adorable de la voir se presser ainsi. Parfait avec son thé.
Interrompu dans sa dégustation par une bête question, il soupira et déposa sa tasse. L'armoise manquait ? Le professeur se détacha de son bureau pour rejoindre Andy, affichant un air sérieux tandis qu'il explorait les étagères du regard. Bon sang, que c'était mal rangé... Il allait faire une faveur à Aïssatou et tout ranger, une fois ce ridicule test de fini.

- Hm. Il semblerait que l'ordre ne soit pas le fort de votre professeur.

Les absents ont toujours tort.
Il écartait quelques bocaux, cherchait parmi les plantes séchées et fini par trouver une bouteille dont l'inscription, face au mur, mentionnait "infusion d'armoise". Il s'en empara et l'ouvrit, histoire de voir si à l'odeur, il s'agissait bel et bien d'armoise : échanger des étiquettes était facile et digne des abrutis d'élèves de Poudlard. Si ça sentait le vécu ? Peut-être...
Lucius tendit la bouteille à Andy sans lui accorder un regard.

- Cela devrait faire l'affaire. De l'armoise fraichement coupée aurait été mieux, mais je ne m'exprimerai pas plus longtemps sur les méthodes de madame Cissé.

Le professeur d'alchimie retourna ensuite au bureau, s'installant sur le fauteuil en profitant de chaque instant. Cette classe lui plaisait bien plus que la sienne. Déjà, elle était plus grande. En sous sol, certes...
Enfin. Il s'occupa l'esprit en l'observant préparer la potion et en sirotant tranquillement son thé. Miss Ollivander avait été bien au centre des conversations dernièrement, comme si exceller en potion et faire partie d'une famille célèbre n'était pas suffisant. Disparitions de cracmols et autres élèves à problèmes. Ils étaient de retour bien sûr, le bonheur ne dure jamais bien longtemps.

- Vous n'avez pas l'air en forme, miss Ollivander. Cela doit être fatiguant d'être au centre des évènements récents... C'est... Tragique. Je ne pourrais même pas me sentir en sécurité à Poudlard.

N'y avait-il pas que des élèves de Poudlard dans les victimes ? Il prit une grande inspiration, avant de se redresser et attirer la deuxième tasse vers lui et son chaudron de thé.

- Je peux vous offrir un peu de thé, si vous voulez. On dit que le Ginseng aide à la concentration, et vous m'avez l'air d'en avoir plus que besoin.

Lucius n'attendit pas et remplit la tasse de thé, prête à être servie.
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bon retour à poudlard

Décidément, le rattrapage de cet examen était destiné à mal se passer. Et tu ne saurais tolérer de te montrer sous ton plus mauvais jour face à ton quatrième ennemi juré. (dans l'ordre précis : Isaac Andersen, Orphan Scamander, Raffaello King).
Cherchant avec agacement ce fichu ambroise, nécessaire dans les trois versions de la recette que tu connaissais vaguement. Le professeur se lève, tu le suis du regard, le souffle court. Tu pris pour qu'il ne prépare pas de mauvais coups.

Bon, c'était mieux que rien. Sans sourire, tu attrapes la boite qu'il te tend, accompagné de commentaires acerbes sur la méthode de classification de Cissé. Et ça te tuait, mais tu ne pouvais pas vraiment le contredire pour le coup. Désolée Mlle Cissé, là c'était une question d'honneur.

— « Merci. Je me débrouillerai. »

Vos regards se croisent quelques secondes et tu fronces les sourcils, te mordant la joue en le défiant du regard. Tu ferais une bonne potion, juste pour l'humilier, parole d'Ollivander. Tu te presses sur ta paillasse, étalant les ingrédients que tu avais accumulé dans te bras. Bien, tu devais faire une recette ou tu ne nécessitait pas un coup de baguette magique, pour ne pas avoir à t'abaisser à lui demander de le faire pour toi. Et surtout, tu devais choisir une autre version que ce que tu voulais faire de base, vu que tu n'avais que de l'infusion à ta disposition. Et cette version était plus longue.. Tant pis, ne perd pas de temps. Tu remontes tes manches et attache tes cheveux en une queue de cheval.

Tu remplies ton chaudron d'eau et allumes le feu avec des allumettes. Tu ajoutes de la menthe poivrée jusqu'à ce que la potion devienne jaune. Et pendant que tu mélanges dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour qu'elle devienne rouge, tu relèves les yeux vers lui : il venait de te parler. Le son caverneux de sa voix profonde te colle les frissons. Tu réponds cyniquement en essayant de rester concentrée.

— « ça me touche que vous vous souciez de ma santé professeur. Vraiment, je savais que je portais une place importante dans votre coeur. »

Ne pas craquer, ne pas craquer. Tu lui fis un grand sourire un instant avant de redevenir sérieuse et de baisser les yeux sur la potion. Elle était devenue rouge, elle devait redevenir jaune. Alors tu continues.
C'est bon. Tu verses les quatre figues et elle devint turquoise désormais. Tu soupires de soulagement, une goutte de sueur perlant le long de ta tempe. Continuant de mélanger dans les sens inverse des aiguilles d'une montre, tu devais encore la surveiller. Bordel, t'avais pas choisi la plus facile des méthodes. Et Redmond qui ne cesse de t'interrompre.

Il avait préparé du thé ?
Tenthée (lol) par cette tasse qui semblait fumer et qui dégageit une délicieuse odeur, tu préferais te méfier. Et surtout tu n'avais pas vraiment le temps. D'une grimace disgracieuse, tu répondis d'un air sévère.

— « Désolée, mais faudra me la faire boire de force. Je touche pas à ça. »

Bon, tu avais peut-être répondu sous le coup de l'impulsivité. Mais depuis la journée au ministère et le lendemain, tu étais constamment nerveuse. Comme si quelque chose de trop puissant en toi s'imposait. Et prenait ta place de temps à autre.
Tu lui tires la langue et te repenche sur ta potion devenue bleue. Il fallait cette fois tourner dans le sens des aiguiilles d'une montre pour qu'elle devienne jaune.
Misère.

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Elle se débrouillera ? Il attendait ce moment où elle ferait une erreur, un pas de travers. L'instant où elle déraperait et pourra une fois de plus répandre son venin par quelques piques, profiter des fissures déjà présentes pour enfoncer le clou. Non, il n'avait rien de mieux à faire.
Elle le défiait du regard, l'insolente gryffondor. Il contenait son impatience, la voir échouer après tous ces affronts n'en sera que plus délectable.

Un sourire en coin étira ses lèvres. Oui, bien sur qu'elle avait une place importante, sur sa liste d'élèves insupportables. Un coup d'oeil à la potion, devenue rouge. Elle continue, ne faisant pas l'erreur d'agir tout de suite.
La tension montait, cela se voyait à son front. Et à sa manière irrespectueuse de refuser son thé, préparer avec amour. Le professeur haussa les sourcils, surpris, mais contenu. Plait-il ? Ca ? Son thé ? Toute sa contenance s'effondra en découvrant la langue d'Andy. Un tel niveau de familiarité, à son égard ? Andy se croyait tout permis.

- Ce n'est que du thé, miss Ollivander. Pas besoin d'être aussi agressive pour si peu.

Il prit le temps de croiser les bras, fixant la demoiselle, puis le chaudron. Cela avait l'air de se compliquer pour elle. Il devait cacher un sourire naissant, la tâche se révélait de plus en plus ardue quand l'épreuve se compliquait pour ses élèves.

- Allons, n'abandonnez pas maintenant. Une aussi bonne élève que vous, ce serait triste d'échouer.

Son sourire s'afficha finalement. Ils étaient seuls, et son expression n'était pas si mauvaise que cela, plus enjouée qu'autre chose. Le professeur s'approcha encore d'un pas, surplombant le bureau sur lequel elle travaillait de son ombre, couvrant l'ensemble du regard pour ne pas en rater une miette. Il voulait être au premier rang de son futur échec, d'un craquage quelconque, infime ou non. Ou juste voir le stress s'emparer d'elle.

- Personne ne vous en voudra, dans un tel contexte. N'est-ce pas fantastique ? Si vous dépassez le temps imparti, je le noterai bien sûr mais je ne vous en tiendrai pas rigueur.

Il prit une courte pause.

- Mais le thé détend. Donc si vous changez d'avis, votre tasse est toujours disponible.

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désolée j'ai peu de temps ;-;

bon retour à poudlard

Tu n'as pas besoin de regarder Lucius Redmond pour savoir pertinemment qu'il souriait. Pour si peu, d'ailleurs. Ces hommes malveillants qui t'entouraient, avaient tendance à toujours croire en leur victoire trop rapidement gagnée. Ils vendaient toujours ta peau sans jamais réussir à te tuer. Et c'est en levant vite fait le regard méfiant vers lui que son rictus te donnait presque envie de lui jeter la potion à la figure. Mais tu ne fis rien. Gentille et sage élève qui ne veut pas se concentrer.
Tu continues de piller tes épines de porc épic.

— « Je ne compte pas échouer. »

Tu allais lui montrer ce que tu valais. Professeur cupide et pourtant si peu lucide. Ils ne comprenaient donc pas qu'à force de tentatives pour te rabaisser, ils ne faisaient que t'élever davantage.
Tu ajoutes les épines, la potion devient immédiatement bleue. Les vapeurs qui s'échappaient du chaudron faisaient boucler les quelques mèches rousses qui subsistaient autour de ton visage. Une goutte de sueur perla alors le long de ta tempe, alors que tu écrasais les lames soporifiques avec la lame d'un couteau. Tu ajoutes les fèves et le bleu se change en un beau turquoise.

— « J'ai presque fini. J'aurai presque le temps de venir goûter à ce thé finalement. »

Une envie de le provoquer, de jouer à ce jeu si dangereux. Autant pour toi que pour lui.
D'une dextérité presque gracile, tu viens attraper les figues pour les ajouter, puis l'infusion d'armoire qu'il t'avait donné. La potion était devenue jaune.

Tu avais réussi. Tu éteints alors le feu et lève fièrement la tête vers lui.

— « Elle est terminée. Et parfaite. »

Imparfaite était plus probable. Mais parfaite pour suffir à l'agacer au plus haut point. Tu nettoies alors ta paillasse avec un torchon et s'avance vers le bureau.

— « J'espère que vous n'oublierez pas de noter également que j'ai pu finir avant le temps imparti. » sans détacher son regard du sien, tu attrapes la tasse qui t'était destiné, la portant à tes lèvres, te laissant enivrer par les saveurs des feuilles de thé.

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Et visiblement, la détermination de la demoiselle payait. Inarrêtable, elle continuait la potion sans obstacle à par la fatigue. Dans un univers parallèle, il aurait admiré ses talents en potions, sûrement... Son sourire restait gravé sur ses lèvres, bien que son sens se perdait au fur et à mesure qu'elle avançait dans la recette. Finalement, elle surpasserait la réputation qu'elle s'était faite jusqu'ici. Solide malgré les dures épreuves subies, et toujours capable de réaliser des potions complexes, avec contrainte de temps.
Il suivait chaque étape de la potion du regard, abandonnant l'idée de chercher un détail à critiquer. Il n'y avait rien à redire. Il n'y avait que son caractère qui méritait des reproches. Lucius posa son regard sur les couleurs changeantes de la potion, libérait la demoiselle de ses mauvaises intentions un bref instant pour contempler ce pourquoi il avait tant travaillé, et échoué.

Le professeur ne releva les yeux qu'une fois qu'elle céda à sa proposition, et s'écarta légèrement, pour aller lui verser son thé. Il était différent du sien, arrangé, disons. S'il lui avait ajouté un peu de ginseng pour la concentration, il avait également versé d'autres choses dedans, pas en grandes quantités pour préserver le gout, mais surtout pour ne pas se retrouver avec un meurtre à cacher.
Puis il n'avait qu'ajouter du pois de senteur au thé. Rien d'effrayant ainsi dit, mais Lucius ne s'intéressait pas aux plantes pour leur beauté; les toxiques attiraient plus son attention que les autres. Le muguet, le datura, les pois de senteur... Ces derniers provoquaient des troubles digestifs et une diminution de la force musculaire. Vu son état, cela allait pouvoir la coincer à l'infirmerie si l'infirmier décidait de se montrer prudent envers la santé d'Andy ! Il n'en avait pas mis de trop pour éviter qu'elle se retrouve avec des jambes ne répondant plus. Evitons les soupçons !

- J'y ai mis du ginseng, pour la concentration...

Andy venait de finir. Le professeur se tourna vers la potion, remuant la cuiller dedans, jugeant la viscosité, l'odeur... Et laissa s'échapper un léger soupir. Réussi. Insupportable. Il ne lui accorda pas un regard, les lèvres serrées l'une contre l'autre alors qu'il contenait sa frustration. Fichus cracmols.

- Je n'oublierai pas non plus votre saute d'humeur, miss Ollivander. Mais je suis agréablement surpris. Vous connaissez bien vos recettes sur le bout des doigts...

Il retourna derrière le bureau, sortant une feuille, histoire de noter tout de suite ce qu'il avait en tête, en commençant par faire des commentaires sur le système de rangement d'Aissatou.

- C'est donc sans surprise que je vous annonce que vous avez réussi. J'espère que cela pourra vous apporter un peu de joie, malgré ces temps sombres et dangereux. Hm ?

Il releva les yeux vers elle, avant de reprendre ses notes en silence. Deux bonnes minutes avaient dû passer, avant qu'il ne finisse ses notes entrecoupées de réflexions, et qu'il s'installer dans le siège.

- Vous vous passionnez pour les potions, ou c'est juste un talent inné ?
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Tu te nourrissais de cette rage et de cette frustration que tu pouvais déceler au travers de ses mirettes sombres. Tu savais reconnaitre à l'odeur la déception de ta victoire et la haine s'accumuler dans ses veines. Comme les poisons qu'il aimait tant, se laissant consumer tout autant.

Mais ta vraie victoire, c'était qu'il devait la reconnaitre tout haut. Fierté retombée, tu redeviens presque timide. Ton élan de courage et d'impertinence retombé par l'adrénaline, tu te laisses engorgée par la honte quand il te rappelle à l'ordre sur ton comportement. Sans répondre, le défiant simplement d'un regard irritée, tu te délectes du goût fin et délicat du thé qu'il avait préparé.

— « Il a le mérite d'être bon. »

Dommage que tu n'avais plus réellement besoin d'être concentrée. Et à peine le liquide vient se répandre dans ton oesophage, le brûlant sur son passage. Tu poses une main sur ton coeur, serrant les dents alors que tu devais subir un incendio intérieur. Une fois la douleur apaisée, tu allas récupérer tes affaires.

— « La réussite, ne m'apporte plus grande satisfaction. »

Et il était vrai. Cependant, ses paroles presque auto fabriquées sonnaient trop solennelles pour que tu puisses les avoir énoncées d'une telle manière. La tête un peu dans le tournis, tu avança précautionneusement vers le bureau. Tu poses alors tes mains sur le bois vernis, prenant appui pour assurer un équilibre et ne pas tomber. Nauséeuse, tu réussis tout de même à articuler dans un élan de concentration presque sorti du fond des tripes.

— « Je ne sais pas.. Une passion sans doute... depuis mon arrivée à Poudlard. »

Les orbites rougis et les iris désorientées, tu te redressas pour mieux pouvoir le regarder. Le syndrome de l'imposteur, te faisait constamment douter de ses soi disantes capacités extraordinaires que certains professeurs te vantaient.
Décidément, le stress de cet examen et de ces derniers évènements n'avait pas attendu pour faire le sale boulot. Une douleur lente mais édifiante se répandait au niveau de ton estomac, comprimé.

— « Excusez-moi, je ne me sens pas très très bien. »

Alors libérez-moi de cet impératif qui n'en est plus un.

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Bien que que son thé est bon, il y voue autant d'attention qu'à ses plantes ou ses potions. Tout ce qu'il fait est bon, de toute façon. Etrange, comment quelqu'un de mauvais pouvait faire du thé à l'opposé de sa propre essence. Et elle n'avait pas encore gouté la cuisine ! Et, maigre vengeance, elle s'était brulé avec le thé.

Pauvre demoiselle, elle ne semblait pas pouvoir tenir debout. Fatigue ? Stress ? Conséquences de son enlèvement tragique ? Lucius s'en moquait. De toute façon, son examen était fini, et il n'aurait plus rien à voir avec elle une fois que leur échange serait fini. Qu'elle s'effondre hors de sa salle de cours !

-Hmhm.

Triste. Mais il faisait mine de ne pas en voir quelque chose à faire. Surement, il y avait une histoire là derrière, une peine propre à l'élève, mais il ne la portait pas dans son coeur et elle aurait pu pleurer qu'il n'aurait pas eu l'air plus intéressé. Certes, il avait lui même posé la question; par politesse, et quelque part, espérant entendre cette même réponse qu'il ignorait. Une victoire qui ne réjouit pas, voilà un malheur qui le rassure. Afficher un sourire aurait été donner l'impression de s'en préoccuper, et cela était hors de question.
Même si cela aurait été quelqu'un ayant ses bonnes graces, il ne serait pas montré intéressé également, quelques uns pouvaient en témoigner. Insupportable, qu'on soit aimé ou détesté de lui.

Une passion ?
Il plissa légèrement les yeux, avant de plonger son regard dans le sien et constater le doute qui l'habitait. Un faible sourire étira ses lèvres, mais il se tut. Cette information sera utile pour plus tard, quand il pourra la tourmenter à son aise. Puis elle semblait avoir besoin de fuir. Le thé agirait déjà ? Avait-il eu la main un peu lourde ?

- Oh, oui, bien sûr... Vous pouvez y aller.

Il lui adressa un léger sourire, plus réjoui qu'elle ait bu son thé que véritablement inquiet pour son état. Finissant sa propre tasse de thé, il fit quelques pas pour s'approcher d'Andy, la surplomber.

- Ce serait plus sage de retourner se reposer, miss Ollivander. Vous n'avez même l'air de pouvoir tenir debout... Auriez vous besoin d'aide pour retourner à l'infirmerie, ou vous êtes suffisamment forte pour ne pas vous écrouler à mi chemin ?

Lucius comptait sur l'égo légendaire des gryffondors mais aussi celui des femmes aux caractère bien trempé pour qu'elle refuse son aide, qu'il offrait de nouveau avec ce sourire qui n'avait rien de sincère et qui ne souhaitait que du malheur à ceux lui étant adressé. Il posa, ou plutôt, frôla de sa main gantée l'épaule d'Andy pour amorcer le mouvement.
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Prédateur acerbe, tu te méfierais de lui jusque sur ton lit de mort. Mais la faiblesse te gagne et tu attendais juste que le professeur te libère de tes obligations, qu'il t'autorise à quitter tes fonctions. Tu ne voulais plus rester inutilement, à supporter ses sarcasmes et ces maux de ventre. Quand enfin il te dit que tu peux y aller, tu soupires de soulagement.

— « Merci. Et n'oubliez pas de me mettre un O, évidemment. »

Même dans la souffrance, tu perdais pas le nord. Une dernière pique avant de s'enfuir, ça fait pas de mal. Mais alors que tu tournes les talons pour entrainer ta fuite qu'une main aggripe ton épaule. Il te propose son aide, tout en souriant, sûr de lui que tu refuseras. Un frisson de dégoût remonte le long de ton épiderme.

— « ... Non. Merci. ça ira, je connais le chemin. »

Putain oui, tu connais le chemin à force. Et ce n'est pas normal.
D'un air supérieur, tu te retournes vers lui pour le toiser violemment.

— « Vous n'avez toujours pas compris ? Je ne suis pas le genre à m'écrouler. Ni à avoir besoin d'aide. »

Tu prends alors ton sac, comme une furie et sort de la salle de classe en claquant la porte. Et tu glisses. Tu glisses tout du long pour te recroqueviller contre celle ci. Tu as envie de hurler de douleur, de déchainer cette fatigue qui désormais te guide.
Mais tes larmes sont silencieuses et inexpressives. La tête dans les bras tu te laisses aller quelques minutes. Et quand la cloche sonne et que les élèves sortent des classes, tu te redresses pour te fondre dans la foule.
L'air de rien.