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damn your eyes (ephraim)

Arya Strauss
Arya n'est pas grande
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Arya Strauss
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damn your eyes (ephraim) Ven 9 Mar - 18:37




(©DO IT LIKE A PIZZA)
ephraim & arya
«damn your eyes»

La première nuit avait été noyée de sueurs froides et d'angoisses. Cernes creusées, le teint blafard, Arya avait été complètement incapable de fermer l’œil alors que ses amis crevaient autour. Avec Seraphina qui n'avait pas quitté son chevet, les complaintes des autres lui paraissaient moins dures à encaisser, mais demeuraient une torture.
Le deuxième jour, Constance était venu lui rendre visite un bouquet de fleurs à la main, un mot de rétablissement dans les fleurs, et il n'y avait pas eu besoin de mots pour que les douleurs meurent au fond de leurs yeux. Ainsi entourée de ses amis – trésors – Arya avait retrouvé quelques débris de sérénité, ses souffles déchirés par les souvenirs hantés.
La deuxième nuit, elle avait dormi d'un sommeil sans rêves, sa conscience annihilée par une potion administrée par les médicomages. Elle s'était réveillée le troisième jour avec douleur et horreur, refusant l'idée d'être encore en vie, coincée dans son corps meurtri – mutilé.

En retrouvant son dortoir et ses draps familiers, les angoisses et les souvenirs lui donnèrent la nausée. Elle avait quitté les odeurs malades de Sainte-Mangouste et les retrouvaient sur ses vêtements imprégnés de malheur.
Ni Seraphina ni Constance ne l'avaient laissée dormir seule pendant au moins une semaine, durant laquelle ses rares instants de sommeil avaient été parsemés de cauchemars.

Puis un jour, à l'heure où les cours s'achevaient, elle avait attrapé son téléphone et ses doigts fébriles avaient voyagé sur son clavier, hésitants et maladroits. C'est d'accord. Au soir, elle avait rassuré Seraphina, et une fois que la nuit avait enseveli le château, elle s'éclipsa de son dortoir. L'aiguille des heures avait passé le III et la seule crainte qu'elle avait était de croiser Misa. Arya avait l'habitude des errances nocturnes, et il n'y avait jamais eu qu'elle pour la contrarier. Mais précautionneuse, elle arriva sans encombres et dans un silence complet devant la porte, déverrouillée à sa demande. Sa main sur la poignée, elle ferma les yeux, inspira, puis ouvrit en ouvrant les yeux dans une expiration sourde.

Ses yeux avaient suivi un chemin maladroit, du sol à ses pieds à la porte qu'elle refermait derrière elle, puis détaillant la pièce, de ses murs à ses meubles ; son regard rejoignit enfin la silhouette qui l'attendait. Le souffle coupé, le temps arrêté, elle s'était perdue dans la contemplation lointaine de ses mains puis de ses lèvres, de son cou puis de ses yeux. Son corps ne répondait plus, figé mais aimanté. Le temps avait été trop long et ses plaies trop profondes. Arya ne sut dire combien de temps elle était restée ainsi dans le silence, les bras ballants, destituée de toute pensée, tentant de s'accommoder aux émotions qui tempêtaient en son cœur brûlant.

Puis sa voix brisée au fond de sa gorge rompit le silence et le temps reprit son cours.

« Tu es resté éveillé.. Ephraim »


Dernière édition par Arya Strauss le Dim 11 Mar - 18:19, édité 1 fois
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Re: damn your eyes (ephraim) Sam 10 Mar - 5:38

crashing, hit a wall. right now, i need a miracle. hurry up now i need a miracle. stranded, reaching out - i call your name but you are not around. i say your name but you're not around. i need you, i need you, i need you right now. yeah, i know need you right now.
Il ignore combien de temps il avait attendu, adossé à ce mur, observant les tréfonds de son âme, animal qui gémit, recroquevillé sur lui même, se questionnant comme il le pouvait sur l'existence de cette peur languissante. Car il ignorait, il ignorait pourquoi il s'accrochait à ce mensonge, celui de ne pas aimer. Depuis tant de temps il n'avait donné d’intérêt que pour la chair et les soupirs, mais maintenant tout se brisait en son fort intérieur et plus rien n'était le même. Une épaisse poussière recouvrait tout. Son désir premier était sûrement de laver tout ce sang qui coulait de ses mains, car sans cela jamais il ne pourrait la prendre dans ses bras et lui hurler de rester.
Ephraim n'avait jamais connu la terreur. Celle de perdre quelqu'un, car l'unique être qu'il eut – ne serait-ce qu'un peu – aimé, il l'avait lui même détruit. Elle l'avait supplié, elle s'était mise à genoux devant lui, et bourreau salvateur, il avait achevé cette pauvre âme.

Maintenant, le professeur ne dormait plus. Il avait dit adieu à ce sourire faux qui ornait d'habitude parfaitement ses lèvres pour adopter une mine affreuse. Une angoisse permanente. Harcelant Yaroslav de questions, s'assurant de son état toute les heures, et pourtant, n'osant trop empiéter sur son air. Cette timidité nouvelle pouvait provoquer le rire ou l'inquiétude, car il est bien rare de voir Ephraim Pendragon gêné de quoi que ce soit.

Puis un soir, alors que son corps reposait doucement sur son lit, observant le ciel étoilé de sa chambre, un message fit vibrer son téléphone. Avant tout cela, il n'y aurait pas prêté autant d'attention, sûrement trop fatigué pour cela, il aurait reporté au lendemain. Mais aujourd'hui, les choses ont bien changés, et le blond se jeta alors dessus, dévorant avec gourmandise et anxiété le contenue du message, car il était bien sûr que cela ne vienne que d'une personne.
Son cœur cessa de battre. Battement de trop, un sourire ému vint s'incruster sur son visage, et ses yeux se fermèrent l'espace d'une demi seconde. Tout semblait si peu réel. Son retour … cette peur dévorante qui l'avait prit … et maintenant, un peu de repos. Pour tout les deux.

Bien sûr, le jeune homme n'avait pas fermé l’œil de la nuit, laissant la porte ouverte comme demandé, assit à la table de son appartement, il fixait d'un air absent le contenu de sa tasse. L'impatience et la hantise du moment le rendait fou. Pas une minute ne passait sans qu'il eut regardé au moins trois fois l'écran de son téléphone. Et si elle se ravisait ? Et s'il n'avait fait qu'imaginer ce scénario ?

Un soupire lui fit changer d'avis, chassant ses doutes. D'un coup, comme prit d'une décharge électrique, Ephraim releva la tête et se redressa de sa chaise. Là, immobile, il la fixait. Et la première pensée qui lui vint en tête fut la dernière ; elle était magnifique.

« .. Bien sûr. » Un sourire qui se veut tendre, un pas en avant, puis il se retient, se frotte le bras en baissant les yeux. Bon sang, non, il ne devait pas agir comme un enfant. Le professeur se reprit alors, et doucement s'approcha d'elle, effleurant ses doigts avec les siens, fébrile, plongeant son regard dans le siens, tandis que derrière eux, la porte venait de se fermer.

« … Comment te sens-tu … ? »
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Re: damn your eyes (ephraim) Sam 10 Mar - 13:12




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«damn your eyes»

Quelques contacts entre leurs doigts avaient suffit à la ramener à la réalité. Son regard avait suivi ses mouvements, longeant leurs poignets et remontant jusqu'à son visage – ainsi, aussi proche, elle devait légèrement lever la tête pour le voir. Un silence plein de chaleur avait régné dans ce faible interstice qu'il restait entre eux deux, et Arya leva les yeux au plafond qui semblait ciel.

Au bord de ses lèvres se débattait un univers de pensées, de malheurs et de joies muettes. Les mots lui semblaient interdits. Elle ne voulait pas lui mentir, mais elle ne voulait pas l'inquiéter. Mais que pouvait-elle lui dire, sinon que ses angoisses la détruisaient et qu'elle ne cessait de ressasser ses souvenirs torturés ? Que pouvait-elle lui dire, sinon qu'il lui avait manqué et qu'elle avait peur encore de n'avoir fait que rêver, les jours où il s'était rendu à son chevet ?

« En ce moment, ou de manière générale? »

Dans les deux cas, elle était perdue. Ses souvenirs étaient flous, inachevés, et seules ses cicatrices lui rappelaient que la réalité était telle qu'elle l'avait vue en rêves – ceux qui la réveillaient en sueurs et en larmes.
Sa main vint se glisser sur sa propre poitrine, dessinant d'une main absente, par dessus ses vêtements au niveau de son cœur, la cicatrice qui déchirait encore sa peau tendre. Puis ses doigts timides attrapèrent le tissu du haut de Ephraim.

Comment pouvait-elle lui dire, comment pouvait-elle exprimer toutes les émotions qui se battaient en elle ? Ça lui brûlait les lèvres, mais tant de craintes la freinaient : se jouait-il d'elle ? Avait-elle imaginé ? Se fourvoyait-elle quant aux sentiments qui l'habitaient ? Tant de questionnements absurdes se disputaient sous son crâne, et aucun d'eux n'avait réussi à la faire taire. Pas cette fois, pas après tout le sang et les larmes.

« Ephraim.. »

Elle abandonna ; tout ; ses convictions, son contrôle et le reste. Elle n'avait plus la force de lutter.

« Est-ce que tu m'aimes ? »
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Re: damn your eyes (ephraim) Mar 13 Mar - 23:08

crashing, hit a wall. right now, i need a miracle. hurry up now i need a miracle. stranded, reaching out - i call your name but you are not around. i say your name but you're not around. i need you, i need you, i need you right now. yeah, i know need you right now.
Plongé dans une lecture avant l'arrivé de sa muse, l'homme las s'était évadé dans des réflexions diverses. Une ivresse certaine pour les mots d'un livre en particulier, des mots qui font sens et une doctrine qui l'effraie plus que tout, et pour cause, elle était la raison même de sa phobie pour l'amour en personne. Grande entité qui dévore tout et, soyons honnêtes, ravage des corps et des âmes. Toujours vainqueur, l'humain est faible face à Eros.
Ces quelques lignes parlaient sans honte d'un effet philosophique du nom de Cristallisation ; cet effet considérait simplement à imaginer une branche, sans feuille, fébrile, laide : nous. Vous. Lui. L'humanité. Quand ce simple bout de bois venait à en rencontrer un autre, à éprouver un sentiment si puissant qu'il prenait le nom d'amour, alors il tombait dans de la glace, et passant d'odieux, il abordait une robe si belle, que sa réalité profonde disparaissait dans cette cristallisation.
Bien sûr, cela ne dure qu'un temps. Car cet habillage fini par fondre avec le temps, et le cristal redevient branche laideronne. Dès lors, tout redevient fade, et les défauts font surfaces.

Ephraim expérimente cela encore et encore, trop lâche pour lâcher prise. Ne vous méprenez pas, il n'a pas peur d’assister à une fonte des glaces, mais à être cet instrument qui redeviendra hideux.
Mais cette fois, c'était différent. Cette fois, c'était elle. Et cette fois, il était amoureux.

« Oui. Oui je t'aime.. je t'aime d'un amour fou, un amour irresponsable un amour dangereux un amour qui me rend malade quand tu n'es pas là. »

Sur ses mots, pour cacher ses lèvres qui tremblent et son visage qui se fait timide, il prit la jeune femme dans ses bras, venant loger ses doigts dans ses mèches blondes, qu'il serre un peu, veine tentative de rester sobre, sobre de cet alcool vicieux qu'était les aveux.
Car maintenant, Pendragon était nu. Ses sentiments venaient de couler librement hors de sa poitrine pour inonder cette pauvre victime, et il priait silencieusement qu'elle ne le repousse pas, qu'elle ne le trouve pas effrayant, qu'elle n'ait pas à fuir de nouveau.

« Je t'aime tant. Arya … Arya tu es si belle.. »

Ses larmes devinrent rapidement humides, car il avait peur. C'est la première fois qu'Ephraim élevait sa voix pour qu'elle chante cette mélodie. Comment ne pas paraître trop lourd ? Trop vieux jeu ?

« Tout en toi … est beau Arya … tu es tant pour moi. »

Son étreinte se resserre un peu, ayant enfouit son visage dans le cou de la demoiselle, il en tremblait presque.
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Re: damn your eyes (ephraim) Ven 6 Avr - 20:02




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Le rêve se poursuivait, et l'idée que tout était irréel poursuivait son esprit fatigué. Les mots qui traversaient les lèvres de Ephraim ne cessaient de sceller ceux de Arya, bannie du monde de la parole par les aveux tendres et émouvants qu'il lui offrait. Elle était ainsi devenue muette, la gorge nouée par les différentes émotions qui se débattaient au creux de son cœur épuisé. Je t'aime, avait-il dit, et Je t'aime, avait-elle pensé ; mais aucune syllabe ne glissa au bord de ses lèvres entre-ouvertes. Son corps aimanté s'était laissé entraîner jusqu'au sien, et au creux de sa fièvre, Arya avait senti la sienne monter.

Elle avait fermé les yeux et s'était laissée bercer par les murmures qu'il faisait tomber à ses oreilles. Un rire avait gloussé près de ses lèvres écorchées par le sourire qui creusait timidement ses joues. Puis de ses yeux avaient roulé quelques larmes qu'elle n'avait pu contenir tant ses émotions avaient troublé ses sens. Ses bras dans son dos s'étaient pliés en un mouvement hésitant et lent, ses mains accrochant le tissu de son haut.

Sa joue rencontra son torse, et ses paupières se relevèrent dans une lenteur tendre, le regard las mais brillant, le corps lâche mais en demande d'une chaleur qu'il lui procurait. Puis il s'était abaissé, et son visage désormais dans le cou de la demoiselle caressait de son souffle sa peau nue. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Puis doucement ses doigts se hissèrent à sa joue, et glissant le long, sa paume avait rejoint sa peau, l'invitant à relever la tête ; juste assez pour que son regard embrasse le sien.

Le silence avait dévoré la pièce, mais rien n'était muet ; ni ses yeux qui lui murmuraient qu'elle l'aimait, ni ses lèvres qui mouraient de ne pas être liées aux siennes ; ni son souffle, irrégulier, qui témoignait de ses battements chaotiques, ni les spasmes qui prenaient ses doigts toujours mêlés dans son dos.

Combien de temps étaient-ils restés ainsi, animés de doux détails, tremblants de doutes et noyés d'incertitudes ? Une seconde, le regard d'Arya s'échappa vers leur ciel – le plafond aux étoiles – et son sourire dévora ses joues. Puis ses yeux rejoignirent à nouveau les siens, avant de s'éteindre ; clos.

Combien de temps avait-elle douté de la réalité, du bon déroulement des choses ? Combien de temps avait-elle hésité avant de rompre ses serments ?

Elle l'avait embrassé, dans un mouvement qu'elle n'avait pu retenir, sa main glissant jusqu'à sa nuque et les doigts traversant sa chevelure. Puis celle qui s'était cachée dans son dos s'attacha à ses côtes, et entre deux souffles éreinté, elle avait murmuré.

« Je t'aime, Ephraim »

Puis du souffle aux rires, elle avait senti en sa poitrine un mouvement euphorique qu'elle semblait n'avoir jamais connu avant ; quelque chose d'heureux plutôt que mélancolique. Et au bord de ses lèvres, son sourire ému avait gloussé une fois encore.

« Je t'aime et peu importe que ce soit insensé, je t'aime et j'en ai assez de le cacher. »

Assez de fermer les yeux sur les sentiments interdits qui animaient son palpitant.
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