class="fiche_sstitre">Tout est possible, du moment qu'on a assez de cran.
• Caractère: De prime abord, Gabriel n’a pas l’air fort sympathique- ce qui, en réalité, n’a rien à voir avec son caractère. Voyez-vous, il est victime du syndrome de la bitchy resting face, qui ne le rend pas très avenant. Pourtant, c’est un jeu homme vif d’esprit, enthousiaste et qui n’a pas la langue dans sa poche. Pas timide pour un sou, le sarcasme est son arme de prédilection. Il adore faire des blagues, particulièrement en piégeant les paquets de bonbons de ses camarades de dortoir – qui ne l’en remercient pas ! Ingénieux, il affiche souvent une certaine nonchalance, qui ne reflète pas sa capacité à faire d’immenses efforts pour atteindre ses objectifs. Ambitieux et intelligent, il est d’une franchise presque brutale, ce qui peut parfois lui poser problème, notamment lorsqu’il se prend au jeu de répondre à un professeur. Caractériel, lorsqu’il perd patience, il arrive que lorsque le jeune homme perd son sang-froid, il déverse des flots d’insultes sans discontinuer et pestifère marmonnements chargés de jurons des heures durant.
Gabriel n’a certes aucune patience pour les choses, mais se montre dévoué aux autres. Ami très fidèle, avec ses proches et ceux qu’il aime, il se montre très affectueux et fera toujours passer le reste du monde avant lui-même. De plus, malgré son lourd passé, il sait se montrer spontané, aime rire à grands éclats et souhaite être un confident, une épaule toujours présente.
En présence d’animaux, il sait, en outre, faire preuve d’une patience à toute épreuve et ne recule jamais devant aucun défi.
Peut-être parce que sa mère est infirmière, il souhaite aussi apprendre le plus de sortilèges capables de soigner, ayant vocation à être un ange protecteur, qui guérit, qui tend la main. Un peu comme si son prénom l’y prédestinait…
Bien sûr, comme tous les sorciers, il y a des choses que Gaby déteste : les moqueries, la vantardise… et d’autres choses plus triviales comme son père ou le chou-fleur, qui de toute évidence, méritent de se partager le même étage de son niveau d’estime, à savoir le sixième dessous, celui sous les combles, que la médiocrité a étouffé.
Possédant une énergie et une vivacité d’esprit dissimulés sous sa démarche de je-m’en-foutiste de première, Gabriel a aussi une soif immense de reconnaissance mais, il ne pourrait s’en délecter que s’il l’obtenait par le fruit de son travail et pour une cause noble. Ce besoin de faire ses preuves, néanmoins, le conduit à être extrêmement exigeant avec lui-même, ce qui peut le rendre nerveux. La peur de l’échec est son pire ennemi, car elle le rend mélancolique et draine toute la positivité, toute l’énergie qu’il s’efforce d’établir chaque jour.
Si l’on devait résumer Gabriel a un animal, ce serait celui d’un gros ours qui, auprès de ses amis, se transforme en peluche à cajoler. Il grommelle, il grogne, il peut se montrer menaçant mais, dans le fond, son cœur est grand et espère éclairer les autres sur son passage.
•Apparence physique : J’suis un beau gosse *tut tululu tut tut *… ahem. La première chose que l’on peut dire à propos de Gabriel, c’est qu’on le remarque. Il n’a pas le physique de monsieur tout le monde, et a la chance d’avoir, malgré lui, un certain charisme. D’une sature élégante, il est de corpulence très mince, et à la peau diaphane. Son plus grand atout sont ses épaules saillantes. Il possède d’ailleurs entre les omoplates le tatouage d’une épée rouge et bleue dotée d’une paire d’ailes d’ange, ainsi qu’un portrait de son chat sur l’avant-bras gauche. Mais qu’importe, puisque sa robe de sorcier ne dévoilera – théoriquement- ni l’un ni l’autre.
Le détail le plus frappant concernant Gabriel restent ses cheveux blancs aux reflets argentés – couleur fort singulière qu’il a hérité de son père, à son grand désarroi. Les médecins moldus ont bien essayé de déterminer la cause de cette dépigmentation capillaire complète, sans succès. La génétique, c’est un peu…magique. Afin de ne pas ressembler à celui qu’il déteste, il les porte mi-longs, tombant sur la nuque. Une coupe digne des Beatles, en somme ! Enfin ça, c’est une référence que seuls les moldus pourront comprendre.
Parce qu’il paraît si détaché et presque sûr de lui, Gabriel a aussi un certain succès avec les filles (et avec les hommes aussi, mais ça le captive beaucoup moins !), et les intéressées vous répondront que son plus grand charme, ce sont ses yeux en amande bleu-gris, teintés d’une pointe de vert au coin de l’iris.
De visage, le jeune homme a des traits plutôt fins, et un nez long, dont la pointe prend pas mal de place, lui donnant des allures de masque vénitien. Comment ça, ce n’est pas très flatteur ? Passons. Parlons plutôt de la particularité physique la plus distincte de Gabriel, son bras droit qui est, de toute évidence, de prime abord, en métal rouge et bleu. C’est une prothèse moldue de dernier cri, un bras mécanique. Sa mère l’a décoré pour que son fils en oublie la provenance. Mais pourquoi un garçon en parfaite santé doit-il se contenter d’un bras mécanique alors que, dans le monde des sorciers, on fait repousser des os, des langues et tout le reste ou presque ? Eh bien, nous y reviendrons. Je sens que vous allez adorer cette phrase, d’ici la fin de cette fiche…
Bref. La dernière chose à savoir sur Gaby, c’est qu’en dehors des cours, son style vestimentaire est, lui aussi, assez remarquable. Bracelets a clous, bottes de combat, pendentifs, bagues, pantalons à carreaux ou damiers et parfois même, yeux cernés de noir, le jeune homme est guitariste dans un groupe de rock amateur nommé Les Sombrals, et son look reflète cette passion pour les tempos forts, les causes perdues ou révolutionnaires et les lourds sons.
Gabriel – I’ve got (BIG) daddy issues, for real…Vous voyez ces collines au loin, perdues dans la campagne anglaise entre Saint Albans et Hatfield, dans l’une des régions les plus prisées et les plus chères de tout le pays ? C’est là où j’ai grandi. Il n’y a pas de quoi en gonfler d’orgueil comme un paon, mais ça vous situe au moins le contexte.
Mon père, Lysander Olwen, est, d’après lui, issu d’une prestigieuse famille de sorciers. Pourtant, dans les livres d’Histoire de la Magie, rien de nos si splendides ancêtres n’est jamais mentionné… Le seul vestige qu’il en reste, c’est probablement son immense fortune qui lui a permis de construire l’imposant château dans lequel j’ai grandi. Sobrement appelé Le Palace des Neiges éternelles, à cause des pierres blanches qui en composent les fortifications. Ouais, la modestie, c’est pas vraiment ce qui étouffe ma famille paternelle….
Force est d’admettre que, si l’on omet tout ce qui se passe entre ses murs, ce palace a un cachet non contestable, avec ses grandes grilles de fer forgé, ses statues imitant l’Art antique et son parc aux vastes étendues jonchées de rosiers et de cerisiers parfaitement sculptés et taillés. Ça a toujours été le truc de mon père ça, la prestance, l’organisation. La froideur. La rigidité. Tout est sous contrôle, au millimètre près. Je suis presque certain que s’il pouvait se tailler les poils des fesses de manière symétrique, il le ferait. Mais je ne vérifierai pas, et d’ailleurs, il est sûrement trop glacial pour que quoi ce soit ne pousse.
Et pourtant, hors de la sphère privée, il suscite l’admiration parce qu’il est éloquent, présente bien, et a une posture pleine de classe. Notons que, malgré sa morale douteuse, il n’a jamais usé de son argent pour parvenir à ses fins, et ses talents pour la magie sont eux, bien réels, c’est avec dédain, contraint et forcé que je l’admets. Les professeurs de Poudlard m’ont souvent conté ses aptitudes pour les sortilèges et la Métamorphose. La Métamorphose… bah oui, c’est bien son genre, de tromper les apparences. Quoiqu’il en soit, il est encore un ancien Serdaigle connu. Vous vous attendiez à ce que je dise Serpentard, n'est-ce pas ? Réducteur. Désolé de vous apprendre que les Serpentards n'ont pas le monopoles des connards, malgré ce qu'on en dit !
Avec toutes les sorcières gagas qui lui couraient après dans sa jeunesse, drôle de hasard qu’il ait épousé une moldue… Ma mère, Stella Yule. Un véritable rayon de soleil à la crinière de feu. Une fée douce, sociable, aimante et prête à se plier en quatre pour les autres. Tout l’inverse de son mari, donc. C’est à se demander ce qui a pu les rapprocher. A part une diseuse de bonne aventure, une potion ou un quelconque artifice… Et pourtant, ma mère m’a toujours affirmé qu’ils s’étaient aimés d’un amour sincère.
M’enfin. Je suis né un 23 juin, avec, l’on pourrait le dire, une cuillère en argent dans la bouche, alors pourquoi tant de mépris pour une partie de ma famille ? Eh bien, ce n’est pas facile de marcher dans les pas d’un père avec autant d’exigences qui, de surcroît, vit bloqué dans le passé.
***
Stella – Call me when you’re soberNotre fils aura bientôt douze ans. L’année dernière, il a fait sa rentrée à Poudlard, ce qui a enthousiasmé son père. Du moins, pour le peu qu’il en ait démontré. Lysander ne montre jamais ses émotions, si ce n’est dans la colère, comme en témoigne les bleus sur mes jambes, que je m’efforce de cacher pour ne pas alerter Gaby. Je ne veux pas laisser la haine et la culpabilité grandir en lui. Alors, je me tais et je sauve les apparences. Les sorciers ne sont différents en rien du reste du monde, sur le plan psychologique, et il suffit d’un rien pour les faire vaciller.
C’est ce qui a poussé notre famille à sombrer. Le doute, les peurs, des ambitions qui s’écrasent contre un mur. Depuis qu’il n’a pas obtenu le poste de ses rêves au Ministère de la magie, Lysander n’est plus le même. Autrefois, son ambition lui donnait des ailes, aujourd’hui, elle le consume. Il boit de plus en plus. Pas son verre de vin traditionnel, non. Des alcools forts, du gin, du cognac… Il se montre de plus en plus violent. Je vis dans la crainte de ses sautes d’humeur… Il faut que je l’aide. Pour nous, pour notre famille.
Avant, la froideur de Lysander n’était qu’un goût prononcé pour la solitude et son manque d’affection une barrière pour cacher son mal-être en société. À présent, je ne vois plus qu’une ombre calculatrice, pas l’homme ingénieux et calme que j’ai connu.
Ce qui me redonne le sourire, ce sont les excellents résultats de Gabriel. Il n’y a qu’une matière dans laquelle il ne s’est pas montré très doué, c’est en potions. Je soupçonne que cela soit dû à son manque de patience ! Je me demande de qui il tient ça… Cet enfant a un sacré tempérament, j’espère que ça ne lui portera pas préjudice.
***
Augustus – You’ve got a friend in meJe me souviendrai toute ma vie de ce jour de juillet. C’était le début des vacances scolaires. Je m’étais rendu chez mon frère Lysander pour voir mon neveu Gabriel. Bonjour le prénom, bienvenue dans la vieille Angleterre… et venant d’un mec qui s’appelle Augustus, je parle en connaissance de cause ! Dans notre famille, les traditions ont la vie dure, et mon très vieux jeu de frère n’avait pas dérogé à la règle.
Le pauvre môme, pourquoi ne l’avaient-ils pas appelé Andrew, James ou George, comme tous ls enfants moldus ? L’opinion de ma belle sœur n’avait-elle pas été prise en compte ? Quoi que… Pour épouser mon frangin, fallait déjà avoir une sacrée grosse case en moins, parce que selon moi, c’est l’incarnation de la chiantitude, mais ça, ce n’est que mon opinion.
Qu’importe, ce jour-là, j’apportai un cadeau pour mon neveu, car on m’avait informé de ses brillants résultats scolaires. Un grand sorcier en devenir ! Cette aptitude à étudier, pour sûr, il la tenait de son père, parce que moi, les études, ça m’a toujours gonflé. D’ailleurs, ce n’était pas un hasard si mon frère et moi avions été répartis dans deux maisons bien distinctes durant nos années à Poudlard. Lui, l’érudit, à Serdaigle, moi, le virulent, à Gryffondor.
Ayant remarqué les prédispositions de Gabriel pour la musique, j’avais décidé de lui offrir une guitare. Electrique. Sait-on jamais que mon frangin se lève un beau matin avec l’idée de le mettre à la harpe ou la flûte traversière. Et puis, vu le bruit que cela causerait, ç’aurait au moins le mérite d’exaspérer le frérot !
Comme je l’avais prévu, le cadeau plut beaucoup à mon neveu et, alors que je lui apprenais les bases de maniement de l’instrument, Lysander fit irruption dans la chambre. Pour tout salut, j’eus droit à un superbe :
« Encore une de tes brillantes idées, Augustus… puis, il ajouta : « Gabriel, rejoins-moi dans mon bureau, nous devons discuter.
- Oui père, avait-il répliqué, la mine maussade ».
Gabriel ? Père ? Il était effarant de constater à quel point ces rapports familiaux manquaient de spontanéité. Ce ne fut qu’une fois qu’ils eurent franchi le seuil de la chambre que je constatai dans l’air une odeur semblable à celle du pub dont j’étais le gérant.
Gabriel – You want a battle, here’s war.Le ton était froid, plus que d’ordinaire. À regret, j’abandonnai pour ce que je pensais être un court instant, le confort de ma chambre, mon oncle et ma guitare fraîchement acquise. J’aurais pu passer des heures à en titiller les cordes ! Traînant les pieds, je suivis mon père à travers les dédales de couloirs de notre maison. S’il me convoquait dans son bureau, c’est que l’heure était grave. D’ordinaire, je n’y avais aucun droit d’accès.
Cette pièce me terrifiait par sa grandeur, dans tous les sens du terme. Elle était vaste, peuplée d’étagères où trônaient vieux parchemins et livres qui avaient sans doute vu passer, de leur grandiose perchoir, des décennies. En son centre s’élevait un bureau de marbre, légèrement incliné, sur lequel était posé un ordinateur à écran 55 pouces, gardé par deux statues de griffons aux yeux en saphir sculpté. La folie des grandeurs. Ce ne furent pas eux qui, pourtant, captivèrent mon attention. Là tout près de l’ordinateur, il y avait une lettre que je connaissais que trop bien, dévoilant fièrement le cachet de Poudlard. Mon bulletin de notes – que, contrairement à la plupart des parents, mon père avait exigé ne recevoir que par courrier, et non par voie informatique. Ce n’était pas ce qui m’inquiétait, toutefois. Tout à côté de l’enveloppe, se dressait dans une coupe digne d’un calice, un liquide brunâtre dont l’odeur me repoussait. Prenant mon courage à deux mains, je m’avançai. Par ce haut plafond, ces grands murs, je me sentais oppressé, perdu.
« Qu’il y-a-t-il, père ? »
Sèchement, mon père saisit l’enveloppe et en ôta le bulletin. D’un geste brusque, il me saisit le bras puis, le tordant habilement, de son autre main, il poussa lourdement ma tête de sorte que mon nez frôle mon médiocre résultat en potions. Je grimaçai de douleur.
Soyons clairs, jusqu’à ce jour, je n’avais jamais été proche de mon père, mais nos rapports étaient courtois. Simplement, il était très souvent absent ou trop absorbé par son travail. Mais, cet évènement marquerait un tournant dans notre histoire.
« Crois-tu que c’est comme ça qu’on devient un brillant sorcier ?! Avec des résultats aussi passables ?! C’est une honte !
Je me débattais, le visage teinté d’incompréhension – j’étais dans le panel de tête de ma classe et ce n’était qu’un malheureux incident, pas de quoi en faire un mélodrame. Si j’avais su…
- C’est pas la fin du monde, j’ai des facilités dans toutes les autres matières et de très bonnes notes ! me défendis-je. Grossière erreur. Mon père resserra son étau, et je serrai les dents de plus belle.
- C’est une honte ! Si tu continues, tu deviendras comme mon frère – un être médiocre, sans autre ambition que son repaire à ivrogne, sans succès, sans héritage, sans rien ! C’est là le destin que tu veux ? »
Mais de quoi diable parlait-il, et pourquoi se montrait-il plein de rancœur si soudainement ? Je gémis de douleur et grognai, sous le coup de la colère :
« Je préférerai mille fois être comme lui que comme toi ! »
La phrase de trop et ce n’étaient là que les mots d’un enfant de douze ans, apeuré et confus. À ce moment là, je ne les pensais pas. Mon père, complètement hors de lui, se saisit du verre sur la table, en but le contenu en une longue gorgée et le cassa contre mon bras endolori, sans lâcher prise. La douleur était insoutenable.
« Père, arrêtez, vous êtes devenu fou ! Papa ! Stop ! implorai-je, essayant d’éveiller en lui des miettes de sentiments. À cet instant, j’étais convaincu que ma dernière heure était arrivée…
Augustus – I’ve got family issuesLa conversation entre mon neveu et Lysander s’éternisait. J’entendis tout d’abord des éclats de voix, puis un brouhaha de verre brisé. Inquisiteur, je décidai de mener l’enquête, persuadé qu’un intrus s’était aventuré entre les murs du château. Toutes ces richesses auraient apaté des voleurs ?
J’ai un talent particulier – je suis animagus, quoi de mieux pour fouiner ? Enfin, façon de parler, car dans ma forme animale de dogue Allemand, j’ai tendance à prendre de la place. À la recherche d’indices, je reniflai le sol – ça empestait l’alcool dans cette baraque, par la barbe de Merlin !
Ce ne fut que parvenu près du bureau que j’entendis des plaintes assourdissantes et anormales. Je m’y précipitai, alarmé, pour constater un spectacle ahurissant et empli d’une tristesse morbide.
Lysander, le regard vide, maintenait fermement le bras de Gabriel et lui compressait le visage contre la table. Tout le long du bras gauche du pauvre garçon s’écoulait un filet de sang. Tentant de les séparer, je ne trouvai comme solution que de bondir entre les deux partis.
Dans mon acte de bravoure, hélas, j’en oubliai que, dans ma forme actuelle, je ne pourrai réceptionner mon neveu à sa chute. Celui-ci heurta l’une des étagères et un flot de livres abondant se déversa sur sa personne tuméfiée, ainsi que divers bibelots de valeur qu’ils étaient supposés cacher.
Gabriel – Shine bright like a diamondDu reste de cette journée, je ne me souviens que très peu. Mon alcoolique de père finit par s’assoupir je ne sais comment et l’on me conduit à l’hôpital moldu le plus proche, car mon oncle, ne sachant que faire, avait immédiatement prévenu ma mère.
Alors qu’on me transportait à ma chambre, à demi conscient, je n’entendis qu’une chose :
Plusieurs tendons et éléments essentiels ont été sectionnés, c’est irrécupérable ! Je me doutais que les médecins faisaient là allusion à mon bras – que, d’ailleurs, je ne sentais plus, mais j’avais trop peu fréquenté les hôpitaux moldus pour comprendre tous les tenants et aboutissants de cette conversation. Et encore moins que je n’aurais, quelques heures plus tard, plus de bras gauche.
Quand je m’éveillai, des voix familières – celle de ma mère et celle de mon oncle, étaient plongées dans un débat houleux :
« Comment ça on ne peut pas utiliser la magie, tu veux dire que cet enfant va rester à demi manchot ? »
Euh attendez ? Quoi ?! A cette annonce, je bondis de mon lit si violemment que je manquai d’en faire tomber cette drôle de chose que l’on appelle perfusion et de me cogner la tête contre le rebord du lit. Tentant de détendre l’atmosphère, je m’exclamai, sarcastique, les yeux encore emplis de sommeil, un demi sourire au bord des lèvres:
« Boh, c’est pas grave, j’apprendrai à jouer de la guitare avec les pieds! »
Fort heureusement, malgré mes talents, ce ne fut pas nécessaire. Je passai un mois de rééducation a l’hôpital. Mon bras – ou ce qu’il en restait, était inutilisable, cependant, ma mère eut une brillante idée : elle créa cette prothèse rouge et bleue en bois, résine et métal, digne des films de super-héros.
À l’hôpital moldu, on prétendit que j’avais eu un accident d’escalade. Allez savoir pourquoi, ma mère choisit de ne pas dénoncer l’attitude irrecevable de mon père. Dès ma sortie, il fut décidé que, durant les vacances scolaires, j’irai vivre chez mon oncle, dans un tout petit appartement dans le quartier de Camden, au-dessus de son commerce. Bien sûr, ça aussi, on se garda bien de le mentionner aux services soxiaux moldus – vous imaginez leur réaction ? Voilà. L’avantage, c’est que, les samedis, mon oncle me permettait parfois de me produire sur sa minuscule scène, et je m’améliorai de jour en jour en guitare.
Je retournai donc à Poudlard à la rentrée, assumant parfaitement ma toute fraîche
blessure de guerre. Ce n’était pas ça qui allait m’arrêter ! L’autre changement fut aussi que je décidai d’emprunter le nom de famille de ma mère, de l’ajouter à mon patronyme, tentant tant bien que mal de masquer celui d’Olwen.
Et depuis ? La vie suit son cours. A maintes reprises, mon père a tenté de me recontacter, m’envoyant lettres et cartes. Je me contente d’allègrement les ignorer. À présent en cinquième année, j’ai toujours d’excellents résultats scolaires, certaines facilités et un lot de passions telles que le rock, la cuisine et les créatures magiques. En potions ? Je suis toujours aussi mauvais, et vous savez quoi ? Je m’en carre complètement, parce que j’ai d’autres ambitions ! Enfin, il me semble...
Oh oui, vous vous demandez certainement comment je peux être tatoué à un si jeune âge ? Eh bien, l’influence (un peu douteuse) de mon oncle, dirons-nous !