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flashback ║ havana nights ϟ osgood

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flashback ║ havana nights ϟ osgood Ven 27 Avr - 22:09

mira hay quién
no baila en la habana
M Sous les notes chaudes qui montent, tantôt soulevées par la guitare, tantôt transportées par les timbales - les rues du Vieux Quartier semblent possédées par la fièvre. Martinez et sa bande chantent à tue-tête - la foule claque dans ses mains et des cris de joie s’élèvent. Cesaria se démarque, comme à son habitude - ses pieds nus soulevant des nappes de poussière, elle rit aux éclats. La rue, sa piste favorite, est sienne. Ses jupons rouges virevoltent tandis qu’elle enchaîne les pas de danse, réinventant la salsa au gré des nuances de la musique. Cheveux en bataille, doigts dessinant d’imaginaires fleurs dans les airs - plus souple que l’eau, plus vivace qu’une sauterelle.

Sa grand-mère l’encourage par des mouvements de bras frénétiques, remue des hanches à côté de la table où son grand-père et sa mère sirotent des verres de rhum. Miiiraaaaa Papito ! Elle s’exclame, la mâchoire prête à se décrocher tant son sourire est large - son père lui répond en se joignant à elle, se calant sur son rythme. Leur duo conquiert bientôt le coeur de toutes les personnes se trouvant là. Les touristes les prennent en photo, les filment ; les cubains, eux, ne peuvent que les enflammer plus fort encore par leurs ovations.

Riri a le don, lorsqu’elle danse, de galvaniser quiconque pose son regard sur elle - c’est que, du haut de ses quinze ans, elle est plus douée que la majorité des professionnels, adultes compris !

C’est le souffle court et la poitrine prête à imploser, qu’elle regagne la terrasse du bar - sous moult félicitations, évidement ! Marcello lui sert un énorme verre de sirop de canne glacé d’où débordent des feuilles de menthe. Sans prendre son temps, elle en avale de grandes goulées. Cela ne loupe pas : le froid lui monte au crâne, elle grimace de douleur - s’empresse de rejoindre sa mère pour se plaindre mais, Ayyyy ! - elle percute un mur. Ah. Non. Pas un mur. Un jeune homme. Lo siiiiiento Señooor ! - elle marmonne, avant de plisser les yeux.

Le jeune homme en question n’est pas du quartier - elle l’aurait reconnu immédiatement. Un touriste ? Bizarre, il a pas le faciès d’un américain. Ses trais sont fins et jolis - un européen ? Dites, vous êtes qui ? Riri ou le mauvais exemple de politesse. Mierda ! Je vous ai tâché ! - à le reluquer de haut en bas, elle a fini par remarquer l’énorme auréole sombre trônant au milieu de son haut. V’nez, mamá elle va sécher ça ! Elle le tire par une manche sans se soucier de son avis, l’entraîne jusqu’à la table où sa famille se prélasse. Riri ou le mauvais exemple de courtoisie. Toujours sans gêne, jamais sans impudeur. Au moins, elle lui cause en anglais, et non en patois cubain, c’est déjà ça…

Mamá, mira, es un extraño. Manché su camisa… Omara secoue la tête, les sourcils froncés - après quoi, elle la punit d’une pichenette sur le nez. Asseyez-vous, je vais chercher du tissu ! Les élans chaleureux soudains, au moins autant que la familiarité : c’est dans leurs gênes - parce que les grands-parents ne se font pas prier pour pousser leur nouvel et curieux hôte à s’asseoir en appuyant sur ses épaules. Il va bien boire quelque chose ? s’enquiert Silvio, lui calant aussitôt un mojito bien frais entre les mains. Mange, mange ! renchérit Cesaria à la suite de son père, en lui agitant un bol de nachos sous le nez.

Faut dire que la famille Barroso a une réputation de bon-vivants - si un oiseau tombe dans leur nid, il sera gavé et chouchouté plutôt qu’ignoré, voyez l’genre ?






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Re: flashback ║ havana nights ϟ osgood Ven 27 Avr - 23:52









C’était il y a quelques années, déjà.

L’odeur épicée des rues, mêlée à la chaleur humide et le son des guitares incessantes… Comment oublier Cuba ?

Bien auparavant, j’ignorais l’existence même de ce petit pays et j’ai tout de suite voulu corriger mon manque d’érudisme.

Comme tout bon moldu, après un road-trip maladroit avec ma caravane tout au long des Etats-Unis, j’ai pris l’avion. Et comme tout bon moldu, je me suis perdu dans le coeur de La Havane. Me voilà donc planté au beau milieu d’un concert. Non. D’une danse collective ? Peut-être même un rituel… Une religion ? J’ai entendu dire que l’Amérique Latine était très pieuse, comme au Mexique.

Machinalement, je sors mon carnet de voyage - j’en suis déjà à mon treizième - pour y dessiner les étranges accoutrements, notant en guise de mémo les couleurs chatoyantes à ajouter un peu plus tard aux croquis.

Définitivement peu confortable avec cette valise agaçante, je prends la décision d’aller me poser à la terrasse la plus proche pour pouvoir observer la scène en profondeur. Oh. Il me faudra aussi demander les raisons de toute cette agitation. Et pourquoi ces instruments. Depuis quand. Pourquoi ces tenues ! Ah, j’ai tellement de questions à poser… Je m’empresse d’écrire quelques interrogations au préalable, à la manière d’un journaliste, pour plus tard.

Le nez bien trop pris dans mon petit cahier, une jeune fille - sans doute dix ans plus jeune que moi - me heurte et, surtout, m’absorbe hors de mon introversion. Elle a les traits de beaucoup de femmes ici, je pense que je n’aurais sans doute pas posé un oeil sur celle-ci plus qu’une autre - en plus, elle est mineure, et ça ne m’intéresse pas.

Je ne sais pas ce qu’elle me raconte, je n’ai pas encore appris l’espagnol mais certains mots me sont vaguement familiers. Mierda… Mh… Ah, oui. Merde. J’ai beaucoup entendu ça à Paris et on me l’a traduit volontiers avec plein d’autres insultes made in France. Pour le moment, si ce n’est que les racines, je ne comprends pas le sens de ses mots ni de ses phrases jusqu’à ce qu’elle finisse par opter pour l’anglais - visiblement en voyant ma tête déconfite et déboussolée.

Elle me dit qu’elle m’a tâché. Ah. Oui, tiens, je n’avais pas remarqué jusqu’à maintenant. Je hausse les épaules et lève la main timidement en articulant : C’est bon, ce n’est rien, j’ai de quoi me ch-

Sans crier garde, elle me tire à sa suite et la seconde suivante, me voilà à la table de parfaits étrangers, bien trop chaleureux et avec un étrange mais léger accent andalou - même dans leur anglais.

Bois, mange ! Me dit-on. Je ne sais pas trop comment réagir, je suis trop anglais pour ça mais j’imagine que la musique de fond me pousse à courber l’échine et leur faire plaisir ne fera de mal à personne, je crois…

Ne… J’avale difficilement une gorgée. C’est du rhum. Je ne tiens pas l’alcool. Ne vous en faites pas pour moi. Comme vous pouvez le voir j’ai une valise pleine d’affaires de rechange. (À l’époque, je ne portais pas toujours la même tenu avec des coloris différents, il me faudra faire un arrêt en Grèce six mois plus tard après cet évènement pour avoir un déclic).

J’éclaircis ma voix et reprend aussitôt : Je m’appelle Osgood, au fait. Je suis anglais. J’aurais d’ailleurs quelques petites questions, maintenant que nous y sommes… Je ne peux jamais m’en empêcher. Mes professeurs à Poudlard me qualifiait de “têtu”. Il faut croire que c’est une mauvaise habitude qui dure. La danse, la musique… Est-ce une tradition ?
w/ cesaria
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Re: flashback ║ havana nights ϟ osgood Sam 28 Avr - 17:24

mira hay quién
no baila en la habana
M Il est rigolo et étranger et Riri ne manque pas de le lui faire comprendre en l’observant avec de grands yeux ronds. Osgood ? Ces anglais, vraiment, ce sont les rois du bizarre… Ses questions le sont aussi. Une tradition ? Tout le monde sait que Cuba c’est la terre sainte de la danse et de la musique, non ? Ou alors c’est seulement dans sa tête - c’est que Riri n’a jamais imaginé le monde, elle n’a jamais rêvé d’ailleurs. Cuba lui suffit.

Oui ! Nous adorons danser ici, cela nous permet de nous changer les idées ! - entame Omara, tout en épongeant la tâche de sa chemise sans gêne aucune. Et cela nous réunit aussi. Cela nous fait vivre le coeur ! - poursuit Silvio, terminant son troisième verre de rhum pour mieux s’en servir un quatrième.

La musique c’est le coeur qu’on partage tous. Notre peuple a longtemps eut des cordes à la langue. - déclare très solennellement le grand-père, instaurant un étrange silence emprunt de respect. Cesaria cesse de s’agiter, s’immobilise - comme le reste de sa famille. Quand Eduardo raconte, tout le monde écoute.

Chanter pour la liberté, pour nos familles, pour nos rêves, c’était notre manière à nous de lutter contre Batista et son gouvernement de gilipollas - à ce dernier mot, il crache sur le sol. Sa femme l’imite - le vieux Carlo aussi, qui, de derrière son comptoir, ne perds pas une miette de la conversation.

Tu sais chico, il en a tué des braves gens ! Il a privé des mères de leurs fils, des pères de leurs filles ! Omara, dans un élan maternel instinctif, caresse les joues rosies de Riri, tandis que Silvio, dans un élan paternel étrange, presse une épaule de Osgood.

S’il n’avait pas le visage pâle et des vêtements singuliers, n’importe quel touriste passant là et les voyant s’imaginerait qu’il est des leurs - un frère, un oncle ou un cousin par exemple.

C’est ce qu’il y’a de beau et de touchant avec les Barroso, leur amour s’ouvre à toute personne dont il sente et estime l’âme pure. Raison pour laquelle, justement, Riri est heureuse de l’accueillir à leur table - si toute sa famille se montre aussi chaleureuse, c’est qu’il a l’âme vraiment pure !

Chanter dans la rue était interdit, danser aussi. Certains le faisaient, pour que l’espoir ne meurt pas, pour que le bonheur fasse son chemin malgré la terreur. Après une longue inspiration, il sort un cigare de la poche de sa chemise, le coince à sa bouche nonchalamment.

Cesaria craque une allumette, l’allume - la fumée grisâtre s’élève, parfumant l’air, chatouillant agréablement ses narines - elle adore le parfum du cigare. Il reprend - Ce qu’on avait pas le droit de dire, on le chantait. Nos paroles sont toujours porteuses de sens ! Toujours !

C’est Maria, la grand-mère, qui finit par couper le fil de la conversation en posant bruyamment un plat d’ailerons de poulet grillés au milieu de la table. Mange chico, mange ! - braille t-elle, tout sourire, en le gratifiant de plusieurs tapes dans le dos. Osgood n’est pas au bout de ses surprises avec nous ! Si les estomacs se remplissent et que les bouches s’occupent, les esprit sont encore aux aboies.

Ainsi, pour mieux appuyer le récit d’Eduardo, le vieux Carlo claque dans ses mains et entame le début d’une chanson. Une minute à peine et il est rejoint par d’autres cubains, dont certains avec des instruments - ceux qui, une heure plus tôt, jouaient les morceaux de salsa sur lesquels Cesaria se déhanchait. Voilà ! C’est reparti ! L’ode au Che’ s’élève, portée par des voix chaudes, des rictus soleils et des guitares fiévreuses.

Aquí se quedará clara,
La entrañable transparencia,
De tu querida presencia
Comandante che guevara.
Tu mano gloriosa y fuerte
Desde la historia dispara
Cuando todo santa clara
Se despierta para verte.

Tu as un endroit où dormir, Osgood ? - elle murmure, penchée à son oreille. La foule s’embrase ! Difficile de se faire entendre ! Reste chez nous ! Moi je veux que tu me parles du monde ! T’as fais quoi ? T’as été où ? Tu voyages ? Là d’où tu viens la musique est comment ? - se force t-elle à articuler le plus possible, la mine engoncée par la curiosité et l’excitation.






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