"je suis ton meilleur ami ♪" | dortoir gryffondor | noël 2026 | Nassim ♥

Soleil venait d’envoyer un sms à Nassim, savoir si elle pouvait le rejoindre dans sa chambre, et s’il était tout seul. Les réponses étant positives, elle se faufila dans la salle commune des rouges et retrouva sans mal le dortoir de son ami, un lieu très particulier en ce qui concernait leur relation. La brune avait gagné des faux gallions à une sorte de loto à Pré-au-Lard et elle trépignait d’impatience à l’idée de les partager. Elle en avait cinq. L’un allait tout naturellement à Nassim. Un autre irait sans doute à Bertram. Les pièces glissaient entre ses doigts, à l’intérieur de sa poche. Rien n’était urgent.

Le petit poing frappa à la porte, avant de la pousser. « Coucou ! » Ca lui faisait toujours bizarre de venir ici. Comme la première fois. Soleil s’approcha de Nassim, les yeux rieurs. « Je te déshabille maintenant ou j’attends un peu ? » Leur premier rapprochement servait souvent de blagues, pour Soleil. Elle aimait bien le taquiner avec ça, même si elle était sûre que ça le mettait un peu mal à l’aise. « Trève de plaisanterie, j’espère que tu vas bien et que t’es bien accroché, parce-que j’ai quelque chose pour toi ! » Sa main serrait fort la pièce qu’elle lui destinait.

Soleil plisse les yeux, intriguée. Alors elle n’était pas la seule à avoir quelque chose pour lui ? Son coeur s’emballe aux mots de Nassim. Un sourcil levé, elle devient tout à coup très méfiante quant à la suite des événements. Nassim était un mec qu’elle adorait, qui l’écoutait, qui était tendre, drôle, gentil. En bref, un concentré de qualités dans une apparence très agréable. Mais c’était son ami, son ami aux blagues foireuses, au tableau de chasse presque vide, un ami à qui elle donnait des conseils de drague à appliquer sur d’autres filles ; pas sur elle.

T’as pas l’impression de monter un peu vite en pression, Soleil ? De te faire des idées ? Et puis, Nassim confirme ses craintes, en mettant un genou à terre. Mais bordel, qu’est-ce qu’il branle ? « C’est quel genre de blagues, ça ? » Peut-être qu’il devait se trouver une femme ? Au-delà de la raison, tout un tas de choses lui traversent l’esprit. Sa main vient trouver la sienne, les yeux dans les yeux, le voilà qu’il commence à la flatter, à lui dire de jolis mots. Puis il sort un bel écrin aux couleurs de sa maison. « Bon, stop, c’est plus marrant ! » lâche-t-elle la voix fébrile.

Il continue, ignorant ses recommandations. Bien sûr qu’elle rêvait d’une belle demande, mais là, là… C’était pas sérieux ? « BORDEL T’ES CON NASSIM ! » Elle explose de rire en entendant la fin de sa phrase. Qu’est-ce qu’elle était bête ! De croire à des choses pareilles. Elle le connaissait, pourtant. « Tu m’as fait peur. Je croyais que tu me demandais vraiment de t’épouser ! » Entre deux éclats de rire, elle articule un « évidemment ! ». C’est là qu’elle remarque le petit gallion, posé dans sa boîte. Quel hasard.

Soleil s’agenouille à son tour. Ils auraient bien l’air con si un colocataire de Nassim se pointait maintenant, à genoux au milieu de la chambre, main dans la main et morts de rire. « Je veux être ta meilleure amie, pour le meilleur et pour le pire, dans la joie et la maladie. Je m’engage à supporter tes incessantes blagues foireuses, à garder tes secrets les plus honteux, à ne pas trahir des rumeurs infondées et à t’aimer comme un frère jusqu’à la fin de ma vie. »

Elle renifle un peu. Sexy, dans un moment pareil. Le rire a laissé place à une légère émotion. Elle n’a pas l’habitude d’ouvrir son coeur de cette façon, ni qu’on lui dise d’aussi jolies choses. Pour ne pas laisser échapper ces quelques larmes qui menaçaient dangereusement de fuir ses yeux, Soleil fait rouler son gallion à elle entre ses doigts, et l’amène pile devant Nassim, le regard un peu défiant. « Et toi ? »

Soleil Bin Khalil. Bijoux, robes et chill jusqu’à la fin de sa vie. Elle devait bien avouer que ça lui plairait. Un temps seulement, il est vrai. Elle n’a pas le temps de répliquer. Nassim lui fait la plus belle déclaration de sa vie. Personne ne lui avait jamais dit de si jolies choses, en ayant l’air aussi honnête et convaincu. Il est le frère qu’elle n’a jamais eu, celui devenu son pilier en si peu de temps, le repère dans sa vie. Même dans ses rêves les plus fous, Soleil ne songeait pas à une relation semblable. Je n’y ai pas le droit, pensait-elle.

En cet instant, elle était comblée de bonheur.

« Bon, c'est le moment où on galoche la mariée ? » Elle sursaute, surprise par cette question alors qu’elle était perdue dans ses pensées, avant de lui lancer un regard moitié blasé moitié amusé. « Je propose que tu arrêtes de t’entraîner sur moi. » dit-elle, taquine, pas vraiment décidée à le laisser faire des blagues tout seul.

Soleil lui rend son étreinte, avec l’agréable mais étrange impression d’avoir trouvé sa place dans ce monde.

S’adossant ensuite au lit de Nassim, elle observe attentivement le gallion qui venait de lui être offert. Petit regard en coin. « Cette chose me servira donc à savoir dans quel coup foireux tu te seras encore fourré sans que tu ne puisses rien me cacher. Intéressant. »

Soleil plisse les yeux, suspicieuse. Nassim se fourrait toujours dans des situations peu recommandables et il le savait aussi bien qu’elle. Le coude sur le genou, le menton dans la paume, la demoiselle détourne le regard en redressant la tête et en agitant l’autre main, l’air faussement dédaigneuse. « Oui, oui, c’est ça. J’imagine que se retrouver avec une nana en manque dans ta chambre n’est pas une situation dangereuse d’après toi, hmmm ? » Là, c’était de la pure boutade, faisant référence à leur premier vrai...contact, sujet récurrent de leurs blagues pourries et leurs taquineries incessantes. A son tour, elle lui tire la langue. Pas question de se laisser faire.

Nassim reprend la parole, plus sérieusement, cette fois-ci. Enfin du moins au début. La sorcière soupire encore, fatiguée, esquissant tout de même un large sourire.. Il n’arrêterait donc jamais ?

Elle attrape un coussin et lui jette à la figure. « ”Ce sera formidable”, je sais pas si c’est le terme à vrai dire. » dit-elle en imaginant la scène. « Mais j’ai toujours rêvé voir de beaux hommes virils se battre pour moi, avec tout leur coeur et leur amour. » Tout en regardant ses ongles joliment manicurés, elle ajoute un mot, mielleuse. « Evidemment, je repartirais avec celui qui gagnera. »