tudo bem.
— There is no substitute for a real location when you're trying to shoot the jungle. You can't just go anywhere. You've got to go where it's lush and green and there really is those mountain ranges, the trees and the ocean
Oh que oui, ça pour être beau, il l'est sacrément, ce Carlos; Tess serait bien en mal de contredire son amie — la veille elles ont appris que son prénom se prononce en réalité "Carlouche" et celui de son ami, "Louiche", ce qui l'a fait glousser, entichée qu'elle est. Elle est d'ailleurs elle aussi tellement subjuguée par le quatuor d'Adonis s'exerçant devant elles sur le sable qu'elle termine convulsivement sa boisson en un bruit de paille disgracieux. Une telle profusion de muscles et d'éclat ne peut guère la laisser indifférente.
Elle en vient à bénir ses larges lunettes de soleil. Quelle géniale invention ! De quoi camoufler tout à la fois son regard avide, sa phénoménale veisalgie et ses tout aussi impressionnants coups de soleil. À ce propos, elle envie fortement la peau bronzée et exotique de Cesaria qui peut allègrement l'offrir au soleil sans préalablement l'enduire de litres de crème solaire. Tess, elle, n'a échappé que de peu à une peau rouge-homard des pieds à la tête ces sept derniers jours. Et elle n'en revient toujours pas que c'est l'hiver ici, et que le climat est bien meilleur que l'été anglais; elle se dit qu'il n'y a pas plus grande injustice au monde !
Pour donner raison à Cesaria et témoigner de la détresse que lui évoque la séparation imminente d'avec ces
biscoteaux hommes plus qu'attrayants elle lève un bras fébrile en leur direction lorsque ceux-ci tournent le dos et émet un gémissement accablé en tapant des pieds dans le sable, son cocktail dans sa main droite et sa capeline lui donnant l'allure d'une enfant capricieuse.
❝ Ririiiii, qu'est-ce qu'on va devenir sans eux, nous ? ❞Elle suit du regard les corps admirables s'élançant, glissant sur le sable, s'entrechoquant, les sourires qu'elle surprend et son cœur se recroqueville comme un animal blessé. Lorsque l'aile d'un Kuzco agité manque de lui claquer à la joue et soulève quelques-uns de ses cheveux elle reporte son attention sur son amie, le sourire à nouveau sur les lèvres, malgré le parfum omniprésent de déchirants adieux à venir. Haut les cœurs ! Il y a encore tant de merveilles à découvrir, qui plus est avec une amie si radieuse !
❝ Ouip, je vois de quel bar tu parles, ça avait l'air top ! Par contre il va pas falloir tarder, j'ai laissé tout en plan à l'appartement, il faut que je boucle ma valise histoire qu'on parte pas en catastrophe. ❞
Et contre toute attente elle fond à nouveau dans sa chaise longue, pas un seul pli soucieux à ses traits, le menton en l'air. Elle pousse un soupir de béatitude:
❝ Mais avant, encore un peu de soleil s'il-vous-plaît M'dame ! ❞
Si c'est pas la belle vie ! À croire qu'elle pourrait se substanter d'eau de coco et de rayons de soleil jusqu'à la fin des temps, et elle est persuadée que c'est là la recette de l'immortalité, pas étonnant que les Brésiliennes soient si belles ! Elle tourne à nouveau son visage vers son amie et, lui saisissant la main, remarque joyeusement:
❝ Heureusement qu'on s'est croisées à Londres, Cesaria ! Sinon j'ai bien peur que j'aurais pas vu beaucoup de ciel bleu cet été !❞
Au bout d'une demie-heure constamment rallongée par leur envie de ne pas bouger, Tess se lève à contre-cœur, ajuste son bikini, entraîne et puis suit son amie vers le groupe d'hommes qui était jusqu'alors l'objet de leur plus fervente attention. Tout ce beau monde se donne rendez-vous au bar en question et bientôt les deux jouvencelles sont sur le chemin du retour.