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Les flammes. Elles se rapprochent. Elle ne sait pas quoi faire. Elle est terrifiée. Pétrifiée. Qui aurait cru qu’une enfant de 10 ans pouvait voir sa vie défiler devant ses yeux ? Pas elle en tout cas.  La volière de Papa, la librairie de Maman, les amis qu’elle s’était faite lors de son premier jour d’école et qu’elle n’avait jamais quitté, la sœur qui l’avait laissé là, prise de panique, qu’elle avait toujours détesté, le match de Quidditch que Tata l’avait emmené voir le mois dernier, ses posters préférés consumés par les flammes.  Si seulement elle pouvait s’échapper. S’envoler par la fenêtre, encore ouverte, s’envoler, comme les oiseaux qu’elle aimait tant. Mais elle ne peut pas. Elle tousse, s’étouffe, la fumée lui prend les poumons.  C’est là qu’il intervient. Lui, cet homme en uniforme, traversant les flammes en courant, risquant sa vie pour celle de la petite fille. L’homme qui la prend dans ses bras et s’élance dans les escaliers à moitié détruit. Celui qui défonce la porte à coup de pied pour libérer l’enfant de l’incendie. Son héros.

Il la pose au sol. Lillie se rue sur ses parents, en larmes, en criant. Tout s’était passé tellement vite, mais pourtant le temps avait été si long. Elles les serrent fort dans ses bras.  L’inconnu la suit, pour vérifier si tout va bien. Et tout va bien. C’est grâce à lui.

Le père de Lillie, Isaac Hanson, est un ornithologue moldu, venu d’une riche famille anglaise. C’est de lui dont vient la passion de Lillie pour les oiseaux, et les animaux en général. Sa mère, Dorothy Hanson, est une sorcière plus modeste, qui tient une petite librairie dans le centre de Londres.  Après une licence de Langues et Cultures magiques, celle ci décida de s’éloigner du monde des sorciers et s’installa avec son mari dans une petite maison avec jardin, ou elle éleva leurs enfants dans un monde sans magie. Leur première fille, Jodie Hanson, de 9 ans plus vieille que la cadette, est une véritable prodige. Elle fait de la danse, du piano, est bonne en tout, surtout en maths, est populaire. Lillie la déteste. Elle se préoccupe beaucoup trop d’elle même avant de penser aux autres. Ses parents l’adulent, et ça, Lillie ne le supporte pas. Parce que Lillie, elle n’a rien de spécial. Elle a bien essayé, mais elle n’a rien trouvé. Elle se défoule en cours de boxe, et son professeur la félicite souvent, mais ce n’est pas assez pour obtenir l’attention de ses parents. La boxe, c’est trop violent, dit sa mère, ça ne te servira à rien. Mais Jodie, oh Jodie, c’est sûr que le piano lui servira sans doute dans la vie active, quand elle sera caissière au McDo, pense Lillie. Elle aimerait bien qu’elle finisse caissière, Jodie. Ca lui apprendra.

Et puis jour, on frappe à la porte. Apparemment, c’est la sœur de maman, elle vient prendre des nouvelles. C’est comme ça que Lillie découvrit la magie. Sa tante lui montra des sortilèges, l’amena se balader au Chemin de Traverse, lui fit voir un match de Quidditch, malgré les avertissements de sa mère. Il s’avéra que Jodie était une cracmole.  Enfin quelque que chose que Jodie n’avait pas.  Le monde magique avait été une révélation pour Lillie : Sa chambre était tapissée de posters représentant divers joueurs de Quidditch, elle avait appris l’existence de Poudlard, et n’avait plus qu’une envie, y aller. Un mois plus tard, l’incendie se déclencha. Et c’est là qu’elle l’a rencontré. Elle ne connaît toujours pas son nom. Elle l’admire juste. Elle veut devenir comme lui. La plus forte, la plus courageuse, la plus gentille.  Alors elle a fait des efforts. Et tant pis si Jodie était meilleure qu’elle, elle deviendrais la meilleure joueuse de Quidditch de tout les temps, et ça elle ne pourra pas le faire.