[Bal 2028] Elenore & Lloyd - Ne sentez-vous pas que la danse est l'acte des métamorphoses ?

Le grand jour était arrivé. Pas la remise de diplômes, pas plus que le dernier pas vers la sortie de ce qui avait été finalement l'une des périodes les plus longues de mon existence, en tout cas la plus marquante : Poudlard. Non, rien de tout ça. Plus qu'une fin, un commencement, une continuité, un pari sur l'avenir. Mon cœur battait stupidement la chamade, à l'image du tout premier rendez-vous que j'avais eu avec une fille il y a des années de cela. Tenir la main avait été alors ma plus grande fierté mais aussi ma plus grande peur. Un inconfort voulu, une émotion que je ne pensais ni ne voulais ressentir à nouveau. Pourtant, ce soir, bis repetita.

Fidèle à son habitude, elle était en retard, clin d’œil classique de la fille sachant se faire désirer. Ou me faire bisquer, ce qui revenait au même. Je me remémorai alors tout ce que j'avais fait pour que cet instant soit le moins imprévisible possible. J'avais mis mon ego de côté et demander de l'aide pour ma tenue auprès de Soleil. Je m'étais risqué à danser avec l'aimable et généreuse Romeo. Ici et là, j'avais glané des avis, des conseils mine de rien pour tenter de percer le plus grand mystère de l'univers : les femmes.

Je réajustais ma tenue, révisant d'un coup d’œil si rien ne jurait ou m'enlaidissait. J'aurai brisé le miroir si j'avais continué à me mirer dedans et tout avait été ajusté au millimètre près. Du pouce et de l'index, je fis tourner la petite pierre bleue que je portais autour de cou, continuant de m'étonner en voyant les couleurs que j'arborais. Je ressemblais à un vrai Gryffondor. La classe en plus certes. Je défis le bouton haut de ma chemise, à peine dans le cas contraire de voir fuser une remarque de ma cavalière sur l'aspect guindé que j'avais. Or Elenore n'était pas trop du genre à se trimballer un coincé du fondement alors que tout avait été conçu pour la fête ce soir.

Initialement, nous étions convenus de nous donner rendez-vous devant la grande salle mais après réflexion, je n'en avais pas spécialement envie. J'avais surtout envie d'arriver accompagné, fier de partageait mon bras et la soirée.

En attendant, bon nombre de Gryffondor descendaient dans des états divers d'excitations, entre les types blasés d'y aller seul, les bandes de potes bien décidés à faire des sales coups, les midinettes excitées à l'idée de trouver l'homme de leur vie du haut de leurs 14-15 ans. Je ne pus m'empêcher de sourire, qu'ils en profitent, nous n'avions qu'une jeunesse. J'attirais beaucoup de regards, autant parce que je n'avais pas trop ma place ici mais surtout pour connaître celle qui allait m'accompagner. Personne ou presque ne le savait et ce n'était pas une mauvaise chose.

Tapotant ma poche, je sentis un objet rangé là peu de temps avant et inspirais un grand coup. Chaque chose en son temps.

Il fallait que je me renseigne sur la date de son anniversaire. Une montre serait un cadeau aussi élégant qu'utile.