J’avais toujours été particulièrement attiré par les potions. L’attrait n’était pas difficile à expliquer : cette matière demandait le moins de spontanéité. Seul, face à son chaudron bouillonnant, si on connaissait la recette à la perfection et si on appliquait le timing et les ingrédients avec rigueur on ne pouvait obtenir qu’un franc succès. Et puis...il régnait cette atmosphère particulière dans la salle du cours de potions. Une salle humide et sombre aux étagères chargées d’ingrédients parfois mystérieux. Sur son plafond voûté se dessinait parfois les ondes aquatiques d’une potion particulièrement phosphorescente. Il y avait toujours une odeur bien particulière qui demeurait, comme une présence fantômatique. En journée, cette salle était illuminée de la présence de son professeur que j’affectionnais particulièrement. Respect de toute évidence réciproque puisque la professeure Cissé n’avait pas hésité une seule seconde à me laisser emprunter son local pour dispenser des cours particuliers - sans surveillance d’un adulte. Je pouvais ajouter cela à la longue liste des avantages à ce rôle d’élève modèle que je m’imposais : la confiance des professeurs.
Seul dans la salle, je dépose mon manuel à ma place habituelle - au premier rang - et je me balade un peu le long des étagères et jette un regard curieux sur le bureau du professeur. Se retrouver seul dans une salle de classe éveille en moi ce sens de l’interdit, l’envie de fouiner là où on ne m’attend pas. Mais Mae Greengrass pouvait passer cette porte à tout moment, je réfrène donc mes envies dissidentes pour rejoindre mon poste. En feuilletant mon manuel, je cherche la potion que je pourrais lui attendre. Philtre de mort vivante ? Pourquoi pas ….
Tous les deux membres du club de potions, cela m’avait un peu surpris qu’elle m’ait demandé des cours particuliers. Je savais qu’elle avait de très bonnes notes en potions. Mais Greengrass n’était pas du genre à se contenter de bien, elle voulait être la meilleure et mieux que ça, elle voulait toujours être en avance par rapport à ses camarades. Je connaissais bien ce désir. Celui de savoir ce que les autres ignorent, éviter les surprises et l’inconnu. Donc, avec ce léger sourire qui me distinguait j’avais gracieusement accepté, en plus d’être flatté. En plus, qu’une Greengrass, préfète de surcroît puisse contracter une dette envers moi ne pouvait être que bénéfique.
La porte s’ouvre pour laisser entrer sa silhouette familière. Je me lève aussitôt, large sourire avenant et candide pour l’accueillir.
Hey Greengrass ! Comment vas-tu ?
Salutations simples et habituelles. Je m’empresse de retrousser les manches de ma chemise. En général, la sorcière n’est pas du genre à tourner autour du pot, je sais qu’elle n’est pas venue pour mes beaux yeux. Autant se mettre au travail directement. Le pull sans manche de mon uniforme maintient ma cravate en place et je sors un élastique de mes poches pour m’attacher les cheveux. Il serait vraiment inconvenant qu’un de mes cheveux tombe dans une potion et altère le résultat. En général les élèves ne prêtent pas tellement attention à ce genre de détail.
Donc, je pensais voir avec toi le philtre de mort vivante… à moins que tu ne préfères quelque chose de plus avancé ?
Une vibrassion, puis une légère sonnerie brisa le silence de son dortoir. « J'ai hâte que tu rentres à la maison. Je vous aimes. » La jeune sorcière verrouilla son téléphone et dans un long soupire se laisse tomber en arrière sur son lit. Sa mère n'était plus la même depuis le décès d'Aaron, et Mae savait pertinemment qu'un retour à la maison voulait évidemment dire supporter seule sa dépression et ses envies irrépressible de voir son aîné. La jeune femme en avait presque oublié sa véritable identité entre les murs du domaine des Greengrass. Mae ne pouvait lui en vouloir, même si au fond d'elle son cœur voulait le contraire. Il était décédé. Il n'était plus ici. Et pourtant, elle jouait ce rôle presque trop bien.
Le regard vide, la jeune femme déplaça ses iris vermeilles sur l'horloge. Il était temps de rejoindre Bertram pour le cours particulier en potion qu'il avait gentiment accepté de lui donner. Le jeune Serdaigle était tout ce que la Serpentard aimait. Un modèle pour certains élèves qui préféraient parloter en cours et se plaindre de ne rien comprendre. Ils se ressemblaient en quelques points, et c'est pour cela que Mae avait quémander ses services pour des cours particulier en potion. Et cela n'avait pas manqué car Bertram avait réussi à avoir la salle de potion rien que pour eux. Sans aucun professeur ou représentant adulte pour les surveiller.
Longeant les murs de pierre des couloirs de Poudlard, Mae se pressa doucement mais sûrement pour ne pas être en retard. C'était une chose qu'elle détestait au plus haut point. On lui avait appris depuis son plus jeune âge à être à l'heure, et même en avance à n'importe quel rendez-vous. Pour donner une image correcte de sa personne, et qui plus est de sa famille. La jeune femme poussa délicatement la porte de ses fins doigts et esquissa un léger sourire à son professeur particulier. « Hey Greengrass ! Comment vas-tu ? » Mae s'empressa de s'asseoir à côté de lui, retroussant comme son compère ses manches. « J'espère ne pas t'avoir fait attendre. Je vais bien, et toi ? » Son regard se porta directement sur les iris brune de Bertram. « Donc, je pensais voir avec toi le philtre de mort vivante… à moins que tu ne préfères quelque chose de plus avancé ? » Hochant lentement la tête, Mae ouvrit son livre et déposa sa plume sur le côté de ce dernier. « J'allais justement te demander cette potion. C'est parfait Bertram. » La jeune femme sorti un élastique de sa poche et vint attacher ses cheveux. Il n'était pas pensable de faire une potion les cheveux détachés. Une mèche de cheveux au mauvais endroit, au mauvais moment, et votre potion serait à refaire.
Ouvrant son manuel, elle le feuilleta jusqu'à atteindre la page numéro dix. Philtre de Mort Vivante. Ce philtre est en réalité une potion magique utilisée comme un puissant somnifère. Mal réalisé, une seule goûte de ce philtre peut être mortel. « J'ai vu bon nombres d'élèves s'y atteler, et ne pas réussir. Est-elle si compliqué qu'on le dit ? Ou ne sont-ils juste pas assez studieux ? » Un léger sourire était venue se loger sur son visage, et tandis qu'elle écrivait une liste d'ingrédient sur son carnet, Mae massa rapidement sa nuque. « On commence donc avec de la poudre rose ? Et on ajoute des fèves sopophoriques, c'est ça ? »
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Bertram Godfrey
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Re: Potions lessons ft Mae Ven 20 Juil - 19:34
Potions and oath
Bertram Godfrey & Mae Greengrass
Elle m’adresse le même sourire. Mae Greengrass porte fièrement son écusson où le serpent s’enroule en un S sinueux. Préfète des serpentard, membre d’une famille illustre et aussi gardienne au quidditch, elle cumulait les rôles et pourtant elle trouvait toujours le temps d’arriver à l’heure - contrairement à certains de ses camarades. L’échange de sms avec Beckett me revient en tête. Je me demande si elle avait déjà eu l’occasion d’ôter des points à mon cher compère. J’adopte ce ton doux et plaisant, pas très différent de nos réunions en club de potions. C’est agréable d’être en compagnie de l’excellence de temps en temps.
Toujours aussi ponctuelle, non tu ne m’as pas fait attendre et ça va bien, comme d’habitude.
Un sourire candide ponctue ma phrase.Parce qu’évidemment je ne pouvais pas même suggérer que par moment ça allait mal. Je devais respecter les standards de mon image, toujours serviable, toujours de bonne humeur, toujours souriant et à éviter les conflits. La sainte innocence de l’élève modèle bien coiffé avec sa raie au milieu et l’uniforme impeccable. Je constate avec une pointe de fierté qu’elle prend les mêmes précautions que moi.
Les grands esprits se rencontrent ! C’est une excellente potion, on te demandera sûrement d’en préparer pour tes DEMA.
Il était d’une évidence pour les deux sorciers de la pièce que Mae allait passer ses ASPIC haut la main, en tout cas je n’en avais pas le moindre doute.
Elle n’est pas simple, mais rien qui soit au dessus de tes compétences je te rassure. Surtout si tu écoutes mes conseils, ça va être du gâteau crois-moi !
Pour exceller en potion il fallait de la patience et de la rigueur. Ne rien laisser au hasard. La plupart des sorciers étaient capable de concocter des potions correctes , mais pour avoir une potion excellente, de haute qualité il ne fallait rien laisser au hasard. Et à quoi bon se contenter d’être médiocre ? J’hoche la tête alors qu’elle mentionne les deux premiers ingrédients de la potion.
C’est exact ! Mais n’oublie pas d’attendre et de régler le feu. Avant d’ajouter les fèves, la potion doit prendre une couleur jaune vif. Aussi, peu importe ce qui est noté dans ton manuel, il est toujours préférable d’écraser les fèves avec un couteau, tu verras.
C’était ce genre de détail qui faisait la différence entre une potion moyenne et une potion excellente.
Aussi, si j’étais toi, je préparerais tous mes ingrédients à l’avance. Ca permet de ne pas devoir courir s’il tu n’as pas assez de mucus de veracrasse ou ce genre de choses..
Les étagères de la salle de potions étaient pleines à craquer d’ingrédients communs. Pour les plus dangereux, il fallait aller les chercher dans la réserve - qui était hors limite pour ce cours particulier. Je me penche sur le bureau de la demoiselle qui commence à tout préparer en suivant les consignes à la lettre, me permettant un commentaire ou l’autre pour l’aider à s’appliquer davantage.
Petit quizz : quels sont les effets du philtre ? Et quelle potion peut en contrer les effets ?
Avant de préparer ce genre de potions, il était primordial de tout connaître à son sujet.
Être la meilleure était dans ses habitudes, c'était une seconde nature. L'échec n'était pas une option, il ne fallait en réalité ne même pas y penser. Ils ne connaissaient pas la défaite : les Greengrass. Un sang-pur garde la tête haute en toute circonstances parce que c'est ainsi qu'un sang-pur doit faire. C'est tout. Il n'y a rien à discuter. Alors Mae porte fièrement l'écusson des Serpentard, comme le reste de sa famille, et la tête haute telle une fille de bonne famille qu'elle est. Voici l'image qu'elle doit renvoyer. Celle de quelqu'un de fier, de droit, de fort.
«Toujours aussi ponctuelle, non tu ne m’as pas fait attendre et ça va bien, comme d’habitude. » Mae hocha la tête avec un léger pincement de lèvre, presque gênée d'être seule avec lui aujourd'hui. Elle n'avait pas cette habitude là, d'être à l'aise dans ce genre de moment. Peut-être aussi parce que les seuls moment ou la jeune femme se trouve en tête-à-tête avec quelqu'un, ce n'est clairement pas pour faire un philtre de mort vivante, mais plus pour faire un sermon, ou menacer un cracmol de le donner à manger un à Basilic. Allez savoir. « Les grands esprits se rencontrent ! C’est une excellente potion, on te demandera sûrement d’en préparer pour tes DEMA. » Là encore Mae n'était clairement pas de ceux qui étaient stressés à l'idée des DEMA ou autres examens de sorcellerie. Son niveau n'était plus à prouver. Encore moins en potion, et là encore moins avec l'aide de Bertram et de ses cours particuliers si attentionné. Les ASPICS n'était pour Mae qu'un cours comme les autres. Rien de stressant ou de menaçant. « Elle n’est pas simple, mais rien qui soit au dessus de tes compétences je te rassure. Surtout si tu écoutes mes conseils, ça va être du gâteau crois-moi ! » C'est bien ce qu'elle pensait. Compliquée, mais pas irréalisable. Avec un peu de bonne volonté, de la patience et surtout une assiduité innée tout devrait se passer correctement. La jeune femme avait cette particularité à savoir correctement faire les choses dès la première fois. Et si par malchance cela n'arrivait pas à ce moment, alors une seconde fois et le tour était joué. C'est pour cela d'ailleurs que Mae a demandé de l'aide à Bertram, pour réussir du premier coup. Il lui suffisait alors d'être épauler par quelqu'un de compétent, selon elle, d'observer ou d'agir selon ses dires, et le tour était alors joué. «C’est exact ! Mais n’oublie pas d’attendre et de régler le feu. Avant d’ajouter les fèves, la potion doit prendre une couleur jaune vif. Aussi, peu importe ce qui est noté dans ton manuel, il est toujours préférable d’écraser les fèves avec un couteau, tu verras. » Intriguée, la jeune femme regarda dans son manuel mais ne vit pas l'allusion aux fèves. Là ou son professeur particulier lui dictait de les écraser à l'aide d'un couteau, le manuel recommandait de les couper en deux. La jeune femme fit une moue pleine de réflexion avant de noter minutieusement dans un coin de son livre cette nouvelle astuce. Mais oui. La couleur. Elle était primordiale dans la plupart des potions, mais encore plus lors de ce philtre-ci. La potion devait passer par un jaune particulièrement vif, mais aussi rouge, rose, verte, orange, violette pour finir sur une touche de rose pâle qui marque la fin de la potion.
«Aussi, si j’étais toi, je préparerais tous mes ingrédients à l’avance. Ca permet de ne pas devoir courir s’il tu n’as pas assez de mucus de veracrasse ou ce genre de choses.. » Mae hocha la tête et se leva, son livre en main. Une mine pensante et la jeune femme marcha en direction des longues étagères de la salle de cours, qui étaient remplis d'une multitudes d'ingrédients tous plus farfelus les uns des autres. « Nous avons des racines de Valérianes, les fèves sopophoriques, l'asphodèle, avec une infusion d'armoise, les crochets de serpents en poudre, très important. » Ses yeux se déplacèrent sur les armoires et étagères au fur et à mesure que leurs table se remplissaient d'ingrédients. « Mucus de veracrasse. Une cervelle de paresseux, liquéfiée bien entendue. Du liquide blanc, violet, une poudre rose. Je n'ai rien oublié ? » Mae fit minutieusement la pesée de l'ensemble des ingrédients dont ils allaient avoir besoin dans un silence similaire à celui d'un cimetière. Une atmosphère lourde pesée sur la salle, sûrement dû à la concentration des deux sorciers.
La jeune femme termina rapidement la peser de ses ingrédients, et vint s'asseoir à son bureau fin prête. C'est alors qu'elle leva un instant les yeux face à Bertram, qui se tenait juste face à elle, penché sur son bureau. Ses joues devinrent rapidement rosâtre, non habituée à autant de proximité avec autrui. Mae baissa les yeux un instant et écouta attentivement. «Petit quizz : quels sont les effets du philtre ? Et quelle potion peut en contrer les effets ? » Plissant les yeux la serpentard se redressa légèrement face à Bertram, se racla doucement la gorge et répondit. « Aussi appelé Goutte du Mort Vivant ce philtre est en réalité un puissant somnifère. Une potion de Wiggenweld pourrait facilement contrer ses effets puisqu'elle est son remède. Ai-je raison, professeur Godfrey ? » Un mince sourire sur les lèvres, la jeune femme baissa une nouvelle fois la tête avant de regarder une dernière fois ses ingrédients.
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Bertram Godfrey
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Re: Potions lessons ft Mae Dim 22 Juil - 20:05
Potions lessons
Bertram Godfrey & Mae Greengrass
Le coup d’écraser les fèves au lieu de les découper, c’était Madame Cissé qui me l’avait appris. Pendant quelques secondes, je me rappelle de ce moment avec un peu de tendresse alors qu’un sourire nostalgique fleurit sur mes lèvres. C’était au début de l’année qu’elle avait fondu en larmes devant moi - j’avais été au bon endroit au mauvais moment. Je me souviens de la façon dont elle s’est reprise, ce dont on a discuté ensuite tout en l’aidant à préparer une potion. Elle va beaucoup mieux maintenant, je le vois dans son regard lorsqu’elle donne cours.
Je reviens à la réalité lorsque mon élève particulière du jour rassemble et énumère ses ingrédients. J’acquiesce en constatant que le nécessaire se trouve sur le bureau.
Parfait .
Pas de surprise, je ne m’attendais pas à moins de Mademoiselle Greengrass. C’est un peu étrange de se retrouver en tête à tête dans la salle de potion. Il y a quelques années j’aurai peut-être été un peu nerveux. Aujourd’hui je me sens calme et stable. La salle de potions d’ordinaire bruyante est plongée dans un calme religieux, quel dommage que ce ne soit pas comme ça en cours. Et puis Mae… il n’y a pas vraiment de surprise avec elle. J’ai l’arrogance de croire que je la connais. Sorcière qui fait honneur à son nom, tout comme moi, bien que le sien pèse bien plus lourd.
Je l’observe attentivement durant sa préparation avant de lui poser un petit quizz surprise, un défi qu’elle relève haut la main. J’éclate d’un léger rire. ” Professeur Godfrey”, ça me paraît bizarre - mais dans sa bouche ça sonne plutôt comme un compliment. Je réplique avec une voix plus grave :
Excellent, miss Greengrass, comme toujours.
Avant de me redresser et de reprendre mon ton habituel.
J’accorderai bien 5 points à serpentard, mais ce n’est pas dans mon pouvoir...contrairement à toi - ne mélange pas trop vite.
Je l’observe s’atteler à sa préparation.
Tu te débrouilles très bien. T’es sûre que tu avais besoin de mon aide pour ça?
C’était ma façon de la complimenter pour son sérieux et sa rigueur. J’aurai pu être absent, le résultat serait à peine différent. Je profite que son attention soit dirigée sur sa potion pour l’observer un peu. Mae Greengrass. Si on la trouve froide, moi je ne vois que la rigueur et la discipline de quelqu’un qui souhaite atteindre l’excellence. Elle ignore les distractions inutiles. Ca ne doit pas toujours être facile de porter le poids de son nom. Et préfète en plus ? Elle avait un avenir brillant, tout tracé. Elle avait un but.
Et peut-être que j’avais tort, mais au milieu de toutes ses similitudes, peut-être que l’on partageait d’autres points communs. Peut-être qu’il suffirait d’un petit coup de pouce bien placé pour qu’elle s’effondre. Peut-être que dans son zèle il y avait des mensonges. Peut-être que derrière cette apparente obéissance, il y avait des verrous et des puits béants.
Non, je divague.
Elle est juste parfaite, c’est tout.
A cette place je réalise que je suis un peu dans son chemin. Je fais donc le tour de la table pour superviser l’écriture de son carnet. Des lettres élégantes et régulières sont tracées. Avec un sourire, je remarque son annotation.
Donc...est-ce que tu as déjà réfléchi à ta licence après tes ASPICS ?
Dernière édition par Bertram Godfrey le Ven 27 Juil - 16:19, édité 1 fois
Mae L. Greengrass
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Re: Potions lessons ft Mae Mer 25 Juil - 17:39
featuring Bertram & Mae
«potions lessons »
Les potions avaient une place particulière pour Mae. C'est sa mère elle-même qui lui a appris sa toute première potion, et qui encore aujourd'hui lui donne diverses conseils sur ces dernières. Potionniste, sa mère lui a enseigné les bases avant même d'entrer à Poudlard, ce qui il faut l'avouer lui a énormément servi pour se placer parmi les premiers dès le départ. « Parfait. » Mae ne se laissait pas non plus le choix d'être en dessous du parfait. Si c'était le cas, et bien c'est qu'un mauvais sort lui avait été jeté, ou bien pire, qu'elle soit malade.
Bertram avait toujours eu énormément d'attention pour Mae. Rare sont les fois où Mae demande de l'aide à autrui, surtout à Poudlard même. Mais pour des raisons qui restent encore floues, la jeune femme se sent bien à ses côtés. Sa pédagogie, son calme et sa façon d'être lui aussi doué lui plaisait énormément. En un sens il lui rappelait Aaron lorsqu'il lui faisait réviser ses cours. C'est à ce moment qu'un léger sourire vint se dessiner sur le visage de la jeune femme, avant de disparaître presque aussi rapidement qu'il était apparu.
« Excelent, miss Greengrass, comme toujours. » La jeune femme gloussa légèrement, il avait d'un air tout à fait naturel continuer à jouer le rôle du bon professeur, et ce jusqu'au bout. «J’accorderai bien 5 points à serpentard, mais ce n’est pas dans mon pouvoir...contrairement à toi - ne mélange pas trop vite. » Mae baissa rapidement sa tête vers sa potion, écoutant Bertram avec une attention rare et pris le temps de ralentir ses gestes. « Oui désolée. La couleur est bonne ? » Haussant un sourcil la jeune femme écouta de nouveau Bertram. «Tu te débrouilles très bien. T’es sûre que tu avais besoin de mon aide pour ça? » En réalité elle n'avait pas vraiment besoin d'aide, de personne d'ailleurs. Mais elle aimait prendre l'expérience là où on pouvait la lui donner et ce sans rechigner à la tâche.
« Bien sûr que j'avais besoin de ton aide. Au delà de la potion, tu m'as appris qu'il était plus pratique d'écraser les fèves avec le dos d'un couteau, plutôt que de les couper. » Ses compliments étaient à prendre et à garder précieusement car il ne pleuvait pas tous les jours et plus ils étaient rare, mieux Mae se sentait. Occupée par sa potion et à ne louper aucune étape, et surtout à ne pas aller trop vite, la jeune femme sentait le regard de son compère posé sur elle. Ce qui n'était pas pour la déplaire. Généralement les personnes évitaient Mae du regard, de peur qu'elle leur saute dessus et se comporte comme ses compères à se penser au dessus de tous et à être hautaine. Bien sûr qu'elle se pensait supérieure à la plupart des élèves de Poudlard, mais elle ne le disait pas pour la simple et bonne raison qu'il n'est pas nécessaire de s'en vanter pour que cela soit. Mae était douée car elle s'en donnait les moyens.
Multiples étaient les heures de révision intensive, et les nuits blanches de la jeune femme pour arriver à un tel niveau d'excellence. Bien qu'elle soit avantagée par son sang, et son rang au sein de la société magique, rien n'était de son point de vu acquis. Peut-être que Bertram pensait comme les autres. Que la jeune femme ne possède aucun cœur. Que sous ses yeux carmin se cache le diable en personne. Qu'elle est hautaine, froide et méprisable. Et peut-être qu'il n'aurait pas tord. Peut-être que Mae essais simplement de se fondre dans la masse en souriant, en étant polie et respectable. Qui sait. « Donc...est-ce que tu as déjà réfléchi à ta licence pour l’année prochaine ? » Sortant de ses pensées Mae hocha la tête et répondit à son professeur. «Mh, occultisme je pense. Avec un peu de travail et de révision ça devrait aller j'espère. »
C'est ça. Soit modeste. Ne te jette pas trop fleur et tout ira bien Mae. Soufflant doucement, la jeune femme versa à la potion l'infusion d'armoise qu'elle avait préalablement montré à Bertram. « C'est bien celle-ci, après la cervelle de paresseux liquéfiée ? La potion est devenue rose, je pense que c'est à ce moment qu'il faut l'intégrer à au reste, non ? »
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Bertram Godfrey
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Re: Potions lessons ft Mae Ven 27 Juil - 17:45
Potions lessons
Bertram Godfrey & Mae Greengrass
Calme, méthode, rigueur et discrétion - c’était sans doute les raisons pour lesquelles l’héritière des Greengrass m’avait choisi. Il faut dire que nous étions quelques uns à être doués avec les potions. J’imagine que ma réputation de mouton obéissant et d’élève modèle faisait de moi un candidat de choix. Quelqu’un en qui elle pouvait faire confiance pour ce genre de choses là où un autre se serait montré trop prétentieux ou encore aurait eu des arrières pensées. Cela ne pouvait pas se produire avec Bertram Godfrey, n’est-ce pas ?
Apparemment mon imitation de vieux professeur à la Stanford Philips lui arrache un gloussement. Je ne sais pas si c’est de l’imitation ou bien de ma tentative qu’elle rigole mais au final cela a peu d’importance. J’ai déjà vu son visage refléter sa concentration, appliquée sur ses potions. J’ai déjà eu l’occasion de voir sa colère, qu’ellle l’ait gardé pour elle comme un tonnerre grondant, ou carrément vociférer des éclairs à un pauvre poufsouffle qui s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment avec ses bavboules. Mais je ne l’avais jamais vu glousser comme une étudiante à une blague stupide. Agir comme une fille frivole de son âge. C’était rafraîchissant.
Mais trêve de plaisanterie, on n’était pas là pour rigoler. C’était avec ce genre de distractions qu’on s’écartait du chemin de l’excellence. Mais, damn, qu’est ce qu’elles pouvaient être tentantes ces distractions. Un sourire de lutin malicieux me revient, sous les arbres sombres de la forêt interdite.
Oui désolée. La couleur est bonne ?
Les yeux baissés sur son chaudron, la mixture a désormais pris une teinte jaune.
Laisse la chauffer encore un peu. Elle doit prendre une teinte verte plus prononcée..
C’est vrai que j’ai un peu l’impression de servir à rien. Mes remarques sont à peine utiles. Mais au moins, elle a la gentillesse ( ou l’hypocrisie) de prétendre le connaître. Avec un léger sourire, je réponds :
C’est le professeur Cissé qui m’a appris ça.
Mon admiration pour le professeur de potions ne cessait de s’amplifier. Elle était si bienveillante et douée - elle savait de quoi elle parlait. On dit que l’affectif peut jouer un rôle dans l’apprentissage, en ce qui concernait les potions c’était peut-être bien le cas. Mon regard se pose de nouveau sur mon élève du jour. C’est qu’elle en voulait, et elle avait un potentiel de serdaigle - je me demandais bien vers quelle licence elle avait jeté son dévolu. Les sangs-purs laissent rarement les choses au hasard. Et c’était le cas de Mae qui de choisissait la licence qui correspondait à la réputation de son nom. Les Greengrass et leurs sombres secrets...J’aurai payé cher afin de pouvoir mettre les pieds dans leur château, connaître ne serait-ce qu’un de leur secrets. Mais ce privilège m’était éternellement refusé - à cause de mon sang et de mon statut.
Avec un nom comme Greengrass, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. C’est dans ta nature.
La jeune sorcière me présente l’infusion d’armoise pour me poser une question à laquelle elle aurait pu très facilement répondre simplement en jetant un oeil à la recette. Est-ce qu’elle essaie de me rendre moins inutile ? C’est peine perdue. Mais je lui souris innocemment en hochant la tête comme un idiot.
Oui, c’est juste ! Si jamais tu as un doute, tu peux toujours vérifier dans la recette.
D’un coup de baguette magique je l’aide à mélanger la substance.
Tu vois, les philtre doivent rester fluides et léger. Il ne faut pas chauffer trop au risque que ça devienne trop épais. C’est aussi pour ça qu’ils sont moins facilement détectables et donc, plus efficaces.
Et oui, pour glisser un peu de philtre de mort vivante dans un jus de citrouille, il était préférable que la potion soit fluide et pas épaisse comme un potage ! Après m’être affairé autour de son chaudron, je relève les yeux vers elle. Peut-être que c’était pour ça qu’elle m’avait choisi. A cause de la licence que j’étais en train d’effectuer. C’est le moment de tenter quelque chose.
En tout cas, ne t’en fais pas pour ta future licence. Andersen est un peu difficile mais si tu travailles dur et que tu es plutôt capable il te laissera tranquille. Et puis ...tu es une Greengrass.
Tout le monde savait qu’Andersen partageait la même politique que le directeur sur les cracmols et les moldus. Alors à moins qu’il n’ait vraiment quelque chose contre sa famille en particulier, elle aurait droit au traitement de faveur des sangs-purs.
Mais si tu es vraiment inquiète à propos de ça…..
Je fais mine de réfléchir et d’hésiter.
….Hmmm…. non, laisse tomber.
Je me demande si sa curiosité va la faire mordre à l’appât.
Elle n'avait pas vraiment l'impression d'être dans cette salle de cours. D'être avec Bertram à réviser un philtre qui se devait être compliqué à réaliser, et qui en sa compagnie devient tout de suite plus facile. Mais il ne fallait pas sombrer dans la facilité et se concentrer sur le pourquoi de ce tête à tête. « Laisse la chauffer encore un peu. Elle doit prendre une teinte verte plus prononcée.. » Hochant la tête la jeune femme écouta attentivement Bertram, et sans broncher bu sans rechigner ses conseils. « C'est le professeur Cissé qui m'a appris ça. » Leur professeur était quelqu'un de bon et surtout de doué. Mae portait un profond respect au professeur Cissé et c'est ce même professeur qui avait donné à Mae cette amour pour ce cours. Ca ne l'étonnait pas que Madame Cissé pouvait donner ce genre de conseil à un élève aussi doué que Bertram. Elle aurait presque pu être jalouse, ce qui explique un léger rictus sur ses lèvres.
« Avec un nom comme Greengrass, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. C’est dans ta nature. » La demoiselle tiqua légèrement, redressant son nez face à celui de Bertram. Intriguée. Que sous entendait-il par nature ? Faisait-il allusion aux sombres rumeurs qui planent sur les Greengrass ? « Soit plus précis je te prie, Bertram. » A vrai dire Mae n'aimait pas vraiment qu'on parle de ce genre de dire, ce genre de fantaisie mais venant de Bertram cela semblait plus être de la curiosité plutôt que de la méchanceté. Mae resta quelques secondes son regard plongé sur celui de Bertram, puis se concentra de nouveau sur ce fameux philtre. « Oui, c’est juste ! Si jamais tu as un doute, tu peux toujours vérifier dans la recette. » Elle avait déjà regardé la recette, et pour être honnête Mae la connaissait déjà par coeur. Mais il n'était pas nécessaire qu'il reste muet à ses côtés alors qu'il prend de son temps pour elle.
« Tu vois, les philtre doivent rester fluides et léger. Il ne faut pas chauffer trop au risque que ça devienne trop épais. C’est aussi pour ça qu’ils sont moins facilement détectables et donc, plus efficaces. » Il n'avait là encore une fois pas tord. Sa mère le lui avait déjà répété mainte et mainte fois. « As-tu déjà utilisé un filtre, peu importe lequel, sur quelqu'un, Bertram ? » Continuant de remuer la potion, Mae releva son visage vers celui de son compère, ses yeux remplis de curiosité. Elle qui avait déjà utilisé un filtre de vérité, savait pertinemment qu'une potion trop lourde ou trop épaisse pouvait tout faire échouer.
« En tout cas, ne t’en fais pas pour ta future licence. Andersen est un peu difficile mais si tu travailles dur et que tu es plutôt capable il te laissera tranquille. Et puis ...tu es une Greengrass. » La curiosité est un bien vilain défaut que Mae connaît sur le bout des doigts, même un petit peu trop. «Mais si tu es vraiment inquiète à propos de ça…..» Mae s'arrêta nette, observant les faits et gestes de Bertram. Il semblait réfléchir. Presque inquiet sur la suite de sa phrase. «….Hmmm…. non, laisse tomber. » Alors non Bertram, cela ne se passerait pas ainsi. La potion presque prête, Mae versa le dernier ingrédient dans la potion jusqu'à remuer cette dernière pour obtenir une couleur rose très pâle. Un sourire sur le bout des lèvres elle poussa sa potion jusqu'à lui. Ses yeux vinrent croiser les siens, ne les lâchant pas une seule seconde. Son coeur battant à un rythme bien trop lentement, Mae se penchant légèrement vers Bertram. « Je t'en prie, soit franche avec moi. » La jeune femme croisa les jambes tout en laissant ses cheveux retomber sur ses épaules, et sur le devant de son visage. « Tu n'es pas le premier, ni le dernier à être curieux au sujet de ma famille, Bertram. Je suis prête à tout entendre. C'est au sujet de la magie noire, de mon rang de sang-pur, ou bien alors peut-être est-ce qu sujet des cracmols et des moldus que, ce n'est plus un secret, je n'affectionne pas spécialement ? Quel genre de sombre secret veut tu connaître la vérité ? » La jeune serpentarde était roder sur le sujet. Les regards de travers dans les couloirs. Les sifflements pour certain. Des messes basses dans les réfectoires. Ce n'était plus qu'une mauvaise habitude pour elle de ne pas s'en occuper. Mais toi. Bertram. Qu'as-tu à voir avec tout cela ? A quel point es-tu curieux ?
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Bertram Godfrey
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Re: Potions lessons ft Mae Jeu 2 Aoû - 16:34
Potions lessons
Bertram Godfrey & Mae Greengrass
Une seule phrase suffisait à provoquer sa méfiance, la mention de son nom de ma famille dont elle devait être pourtant si fière. Oui, les Greengrass avait leur réputation secrète mais ils étaient également connus pour avoir été nombreux à se tourner vers les forces du mal. Et cette réputation, ce n’était pas une rumeur mais bien une série de faits. J’arbore mon expression la plus innocente et je prends le ton le plus candide pour me justifier.
Et bien, je ne voulais pas paraître impoli mais tout le monde sait que ta famille a une longue histoire...un peu compliquée avec l’occultisme. Mais surtout je n’ai jamais entendu parler d’un Greengrass médiocre ou encore ordinaire.
Bien qu’ils ne soient pas (officiellement) à des postes importants du ministère et malgré leurs déboires avec les forces du mal, ils demeuraient une famille respectée dans la communauté. Les Greengrass avaient la réputation d’être très secrets mais aussi très brillants. Cela avait sans doute un rapport avec cette histoire de descendance druidique en plus du fait d’être une des familles de sorciers les plus anciennes.
Et avec cette jolie pirouette, l’incident diplomatique est évité. Même si j’ai bien l’impression qu’elle essaie de me tester avec cette question étrange sur les philtres.
Oh non, jamais.
Plutôt, pas encore.J’y avais déjà pensé mais je n’étais jamais passé à l’action. Mais si ça avait été le cas, je n’aurai eu aucune difficulté à lui mentir.
Par contre, je soupçonne qu’il y ait un trafic de philtre d’amour quelque part dans le château. Donc fais toujours attention à ce que tu bois.
Chaque année c’était toujours les mêmes plaisanteries. Quelqu’un fabriquait et vendait ces philtres illicites et quelques idiot(e)s s’en servait sur l’élu(e) de leur coeur. Et ça se finissait toujours mal : c’est à dire à l’infirmerie. Ce genre de marché douteux et sordide avait plus souvent pour cible les filles que les garçons, pour des raisons évidentes et je préférais avertir ma camarade. En tant que préfète, elle pourrait être attentive aux signes...et éviter une mauvaise expérience. Même si je ne donnais pas cher de la peau de celui qui oserait jouer ce genre de tour à Mae Greengrass.
La préparation de la potion avance grandement sous ma supervision. Malheureusement j’ai peu d’impact sur son succès, la préfète des serpentards est brillante et douée dans ce domaine. Et je n’ai aucune raison de penser que ce sera différent dans sa licence. Je mélange et observe sa potion avant que mes lèvres se dessinent un large sourire satisfait.
C’est parfait ! Bien joué ! Regarde la couleur, la consistance...
Son regard croise alors le mien. Quelque chose ne va pas. Ce n’est pas le regard satisfait et fier de l’élève qui a triomphé. Non, son regard croise le mien comme deux épées croisent le fer et font des étincelles. Elle se penche vers l’avant. Sois franc avec moi .Mon regard se baisse sur ses boucles de cheveux qui caressent désormais ses épaules. N’est-ce pas une drôle de coïncidence que le langage corporel de la séduction et de la menace soient si semblables ? Pendant un instant je suis dans le flou, surpris, je maintiens ma position, prêt à réagir une fois l’ambiguïté clarifiée. Et l’explication vient dans ses paroles.
Ah donc, elle voulait être intimidante...ok.
Je bats vaguement des paupières en me demandant d’où ça vient, si soudainement cette confrontation. Si j’avais mentionné le nom de sa famille plusieurs fois, jamais je n’avais fait d’allusion à ma curiosité. Avec prudence, je me permets d’articuler :
En fait… je voulais juste te dire qu’Andersen était plutôt du genre “ traditionnel - conservateur” et favorisait les élèves sangs-purs...
J’observe sa réaction avant d’ajouter avec douceur :
Et puis, je me suis dit que je pourrais éventuellement te donner un avantage en allant emprunter des livres d’occultismes de la réserve pour te les prêter, mais que ça serait plier un peu trop le règlement pour une préfète...Je me trompe ?
Donc je n’étais pas sûr de comprendre ce que les secrets de sa famille venaient faire là. Evidemment que j’aurai aimé les découvrir ! Mais est-ce qu’une gamine de 16 ans était dans la confidence de leurs plus lourds secrets ? Plus que moi en tout cas.
Je suis désolé, Mae, j’ai dit quelque chose qui t’as déplu ?
D’abord, je devais essayer de devais essayer de désamorcer cette colère froide que je percevais dans le fond de sa voix.
Mae était habituée à ce genre de situation. Greengrass. Elle avait beau aimé sa famille, son nom et tout ce qui s'y rapproche. Elle avait beau pouvoir mourir pour sa famille, que pourtant elle aurait voulu parfois ne pas avoir ce nom. Ne pas déprendre des rumeurs et la réputation que cette dernière. « Et bien, je ne voulais pas paraître impoli mais tout le monde sait que ta famille a une longue histoire...un peu compliquée avec l’occultisme. Mais surtout je n’ai jamais entendu parler d’un Greengrass médiocre ou encore ordinaire. » Justement nous y voilà. Le magie noire, les ténèbres, l'occultisme. Evidemment qu'ils sont doués ses congénères Greengrass, car il n'y a pas de place pour la médiocrité, Mae n'y a pas échappé non plus. A ces longues heures de dispute avec son père, de longues remontrances pour être au dessus de tout et de tous le monde. « Nous y voilà. » La jeune femme resta impassible et continua le cours comme si de rien n'était.
« Oh non, jamais. » Il était bien plus sage et bien plus calme que Mae. Tout son inverse. Elle avait déjà utilisé un sérum de vérité, et bien d'autres potions plus malsaines les unes des autres. « Par contre, je soupçonne qu’il y ait un trafic de philtre d’amour quelque part dans le château. Donc fais toujours attention à ce que tu bois. » Et là ce fut le drame. Mae explosa de rire à s'en tenir le ventre. Elle n'avait jamais rit autant, et d'aussi bon coeur. Sa main vint alors essuyer le dessous de son oeil droit pendant que cette dernière essaya tant bien que mal de calmer ce fou rire. Qui voudrait courtiser Mae ? Ou plutôt : qui voudrais courtiser une Greengrass ? « Merci pour ce fou rire Bertram, ça faisais longtemps que je n'avais pas rit autant. Celui ou celle qui voudra me faire boire quelque chose n'est pas né. » En effet on a appris à Mae depuis son plus jeune âge à ne rien accepter d'autrui. Rien. « Personne n'est intéressé par une Greengrass. » La jeune femme baissa doucement les yeux, presque déçue. Il était vrai que la jeune femme était seule, et ce depuis toujours. Car personne ne veut être avec quelqu'un qui traîne dans des histoires sombres. Et puis dans les familles de sang-pur, généralement les mariages sont arrangés et de ce fait, Mae n'a plus qu'à attendre le moment venu, comme une bonne fille. Après tout, c'est ainsi que sa mère a rencontré son père.
Mae baissa une nouvelle fois les yeux vers sa potion, le regard vide, presque triste. Il est vrai que pour son âge, elle n'avait aucunement goûté au plaisir de se sentir aimé d'un véritable amour. « C’est parfait ! Bien joué ! Regarde la couleur, la consistance... » Cette dernière hocha la tête et profita d'un instant de calme pour noter toutes ses informations dans son cahier de potion, en prenant soin d'inscrire les conseils de Bertram.
Mais la demoiselle n'avait aucunement oublié leurs petites parenthèses précédentes. « En fait… je voulais juste te dire qu’Andersen était plutôt du genre “ traditionnel - conservateur” et favorisait les élèves sangs-purs... » Ce n'était pas un secret, et pour personne. Andersen était du genre à détester les moldus, les cracmols et tout ce qui n'est pas magie. Un peu comme les Greengrass en réalité, et c'est là que voulais en venir Bertram, sans arrière pensée. Il n'était pas de ce genre de personne. Et Mae était quant à elle toujours sur la défensive. Prête à attaquer, ou à se replier. « Et puis, je me suis dit que je pourrais éventuellement te donner un avantage en allant emprunter des livres d’occultismes de la réserve pour te les prêter, mais que ça serait plier un peu trop le règlement pour une préfète...Je me trompe ? » La jeune femme releva la tête un instant, et cru entendre Aaron parler. Les yeux humides Mae esquissa un réel sourire et baissa de nouveau la tête, faisant mine d'écrire quelque chose pour ne pas qu'il puisse voir cet instant de faiblesse. On aurait pu croire qu'ils étaient frères et soeurs à se donner autant de conseil, vouloir enfreindre les règles l'un pour l'autre. C'était une relation des plus tendus pour Mae.
Mae était plus intelligente qu'il n'y paraissait. Et à ce sujet, elle s'était déjà métamorphosée en un membre de sa famille pour participer à une réunion de famille. Evidemment ce méfait n'était pas passé inaperçue. Elle n'avait qu'à demander pour être mise au courant des derniers ragots, des dernières informations importantes du monde dans lequel ils vivaient, mais surtout des derniers faits de ce qu'ils suivent. « Je suis désolé, Mae, j’ai dit quelque chose qui t’as déplu ? » Secouant vivement la tête Mae redressa son visage vers Bertram, se tenant à quelques centimètres de lui. Elle aurait presque voulu prendre sa main pour le rassurer, que c'était de sa faute, à être toujours très méfiante de tout et de tous. Sa main bougea rapidement en sa direction avant de rester sur ses genoux, serrant de toutes ses forces le tissu de sa jupe. « Ce serais vraiment gentil de ta part si tu pouvais avoir ce genre de livre pour moi, à quoi bon être préfète si on peut pas en profiter, non ? » Passant une nouvelle fois une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles, Mae essaya de lui offrir son plus doux sourire, ses yeux lui criant de ne pas la laisser seule. « Non non tu n'as rien fait de mal. Tu es au contraire franc avec moi. »
La jeune femme baissa la tête, presque honteuse. Tu fous quoi Mae au juste là ? Relève la tête, prend ton air fière de d'habitude. Tu ne vas quand même pas flancher maintenant ? Pas devant Godfrey ? Ses yeux humides Mae garda la tête basse, ses mains serrant de plus belle sa jupe. Elle n'aimait pas ce genre de situation. Celle où elle se braque pour rien, où elle fou en l'air toute une amitié parce qu'elle a un nom parfois, si ce n'est tout le temps, difficile à porter. « C'est moi qui suis désolée. Je me suis énervée sans aucune raison. »
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Bertram Godfrey
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Re: Potions lessons ft Mae Ven 3 Aoû - 17:54
Potions lessons
Bertram Godfrey & Mae Greengrass
La sorcière éclate dans un débordement d’hilarité. Vraiment, j’avais dit quelque chose de si drôle que ça ? Personne n’est intéressé par une Greengrass. Est-ce qu’il s’agissait vraiment de ce qu’elle pensait. A moins d’être un sang-pur, il n’y avait pas de futur avec une Greengrass, en effet. L’importance de la pureté du sang limitait grandement les unions - et vu à quel point Mae me semblait obéissante, il n’y avait pas de raison qu’il en soit autrement. Alors qu’elle reprend son souffle, ses paupières tombent lourdement dans une expression de tristesse.
Je connais ce sentiment. Cette sensation, cette intime conviction qu’on est incapable d’être aimé ou désiré. Que peu importe à quel point on peut se débattre, personne ne posera les yeux sur vous en se disant “ tiens, c’est le genre de personne que je pourrais aimer”. Moi aussi, je me sentais seul. Mais quelque part, c’était préférable. Je me posais parfois la questions : est-ce que je préférerais que quelqu’un m’aime pour ce masque, pour ce que je ne suis pas ou est-ce que je préférerais ne pas être aimé du tout ? Souvent, ce débat se terminait par une égalité.
Hmm… je crois que tu as tort. Les noms de famille n’entrent pas en compte dans les lois de l’attraction. Le physique, la personnalité et ….bon...les hormones entrent dans l’équation.
La preuve ? Roméo et Juliette. Et puis il ne fallait pas négliger le Je lui suggérerais rien qu’il y avait toute une société de mâles éligibles qui n’en avait rien à faire de son nom de famille. Mais je connaissais trop bien son aversion pour les moldus. Je lui adresse un sourire. Elle avait bien besoin qu’on lui remonte le moral et l’égo.
Ca ne te semble pas évident maintenant, mais tu verras plus tard. Certains sorciers ne pourront pas résister au charme d’une jolie préfète brune et autoritaire, je te le garantis !
Je ponctue ma phrase d’un clin d’oeil complice. Elle a beau se convaincre du contraire, elle est objectivement attirante. Si Miss Greengrass avait envie de s’amuser avant le mariage, je ne doutais pas une seule seconde qu’elle aurait une ribambelle de jeunes sorciers à ses pieds. Il ne lui manquait que quelques années. Je lui confesse d’une voix douce :
Laisse-toi un peu de temps.
Le temps que les garçons de son âge gagnent en maturité. Le temps de réaliser qu’elle était belle et parfaite pour quelqu’un, telle qu’elle était.
Pendant un instant la sorcière redoutable fait surface. Comme une vipère qui s’enroule avant d’attaquer, arborant ses crocs. Voilà qui est embêtant. Evidemment que c’était ce que je sous-entendais, évidemment que je crevais d’envie de connaître ce genre de secrets. Si on m’avait laissé le choix, j’aurai aimé naître un Greengrass. Mais au lieu de ça j’étais….incomplet. Alors je déploie ma meilleure défense. Bertram Godfrey le doux agneau n’aurait jamais pensé une chose pareille ! Bertram Godfrey, le premier de la classe n’aurai jamais suggéré une chose pareille. Et juste comme ça, avec le bon regard penaud et ce ton de voix doux et innocent, avec une facilité déconcertante, elle tombe dans le panneau.
C’est si facile de mentir.
Et je suis en sécurité. Parce qu’elle ne soupçonne rien, mieux, elle se sent un peu coupable pour s’être mise en colère. C’est parfait : une véritable réussite, un tour de force.
En revanche, je note qu’elle a l’air sincèrement perdue. J’ai cru apercevoir une lueur dans son regard avant qu’elle ne se penche. Pour écrire quoi d’ailleurs ? La leçon touchait doucement à sa fin. Elle baisse la tête, préoccupée et nerveuse alors qu’elle s’excuse.
Ce n’est pas grave. C’est de ma faute aussi, je n’ai pas toujours conscience du poids que c’est, de porter ton nom. Je suis désolé si je me suis montré...indélicat.
Des excuses à mon tour, c’est l’idéal. Un peu de tact, un soupçon de compréhension. Qui sait ce que je pourrais obtenir. Pour l’instant, je laisse cette histoire de livres de côté. Comme si ce n’était pas important, je ne pouvais me montrer si facilement corrompu. Je me penche un peu vers elle, une expression compatissante. C’est vrai que je ne l’ai jamais vu comme ça. Un peu brisée, un peu perdue. Depuis tout à l’heure, elle garde la tête basse. J’aimerai pouvoir la toucher pour attirer son attention, mais après tout ce que j’ai dit, j’ai peur que ce soit mal interprété - ou vu comme un manque de respect. Une certaine inquiétude transparaît dans mes paroles :
Mae, est-ce que ça va ? Hey….Est-ce que… est-ce qu’on t’embête à propos de ça ?
On aurait du mal à le croire que Mae Greengrass puisse être une victime. Et pourtant, il ne fallait pas se fier aux apparences, ça je le savais. Juste parce qu’elle était forte ne signifiait pas qu’elle ne pouvait pas être sensible aux remarques et aux rumeurs. Surtout lorsqu’elles bourdonnent, incessantes, autour d’elle.
Bertram avait peut-être de la chance, ou pas. De se retrouver face à Mae, dans le pire de ses états. La journée avait pourtant si bien commencée, une potion réussite, de légers sourires, des rires même. Faut que je foute tout en l'air. Toujours les yeux rivés sur son bouquin, une main tenant son stylo, qui frénétiquement écrit des sortilèges qui pour certains n'auraient aucun sens, mais pas pour elle. De l'autre main Mae tient toujours fermement sa jupe, jusqu'à la froisser. Le physique plaît ? Mae a les yeux marqué par ceux de sa mère. Là encore les Greengrass la suivent, comme toujours. Les hormones ? Mae n'a que faire de ceux qui veulent juste s'envoyer en l'air et pouvoir dire "Héy les mecs j'ai ken une Greengrass!". Très peu pour elle, et là encore, très peu pour sa famille.
Mae releva doucement sa tête en affichant une moue tout à fait dépitée, non pas par Bertram, non loin là. Mais surtout parce qu'elle savait pertinemment qu'elle n'aurait sûrement rien à dire sur son futur compagnon. Que ses parents s'arrangerait pour lui trouver un mari d'exception, quelqu'un qui sort du lot. Un sang-pur de renommé, comme elle. Alors oui, elle était dépitée. Mais derrière tout ce cinéma, la jeune femme offrit un sourire prononcé à son interlocuteur. Comme un merci qu'elle n'aurait sû dire à cet instant.
Du temps. C'était peut-être juste ce don elle avait besoin. Pour tourner la page d'Aaron. Pour redorer le blason des Greengrass. Pour trouver qui sait, quelqu'un. Du temps pour que des promesses d'enfants refassent surface. Bertram semble doux. Du moins, Mae essaie d'y croire. Qu'il n'est pas comme les autres. Qu'il s’intéresse vraiment à elle. Qu'il oublie tout, son nom, son sang, son visage même. Et qu'il ne se concentre que sur son coeur et son âme.
C'est si facile de jouer le jeu en temps normal. Pourquoi tu n'y arrives pas, là ? Il n'est pas Aaron. Il est mort. Et toi avec. « J'ai toujours l'impression qu'on me trompe. Ou du moins qu'on essaie. » Le regard franc et vide à la fois, Mae aurait pu facilement transpercer quiconque avec ses iris tant ce dernier était vrai. En réalité elle ne se sent pas mal. Car en réalité Mae est toujours ainsi. Mal. Agressive. Désagréable. Avec la fâcheuse manie de s'en prendre à n'importe qui. Pour n'importe quoi. Elle est juste désolée d'être comme ça, devant Bertram. Devant quelqu'un. Elle qui d'habitude se lâche quand elle est seule.
« Je suis désolée que tu me vois ainsi. » La jeune femme se calma peu à peu, laissant à son cœur de reprendre un rythme normal. Écrasant la mine de sa plume sur son bouquin, Mae esquissa un léger sourire à l'écoute de son professeur du jour. Est-ce qu'on l'embête à cause de qui elle est ? La question ne se pose pas. Personne ne l'embête. Personne ne peut s'en prendre à elle. Parce qu'ils ont tout intérêt à ne pas le faire. « On me laisse tranquille. » C'est justement ça le problème. « Et c'est là que tout devient compliqué, Bertram. Là ou tout le monde peut sortir, voir des amis, sortir et coucher avec qui bon lui semble. Là ou les filles de mon âge font du shopping avec leurs mères. Là ou les filles de mon âge on déjà un catalogue fourni de mec avec qui elles ont couchées. Là ou les gens de mon âge peuvent vivre librement sans ligne à suivre, je ne peux pas. » En fait tout ce dont Mae aurait rêver c'est d'être quelqu'un de lambda. Ne pas avoir à porter le poids d'un nom qui effraie.
« On ne s'excuse pas quand on ne le pense pas. » Mae se braque. Parce que c'est dans sa nature. Là encore elle tourne le dos à Bertram, au monde entier qui essaie peut-être de lui venir en aide. « Personne ne vient m'emmerder car ils savent qu'ils l'ont pas à le faire. » Le regard vide la demoiselle ferma délicatement son cahier tout en nouant ses mains sur ses genoux, le regard rivé sur le serdaigle. « Je sais bien que tu ne diras rien à personne. » Qui serait assez fou pour le faire ? « Je suis habituée aux rumeurs, aux regards forcés, et aux questions. Ce n'est plus un problème. » Mae n'est pas facile avec toi, Bertram. Elle n'est facile avec personne, et encore moins avec elle-même.
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Re: Potions lessons ft Mae Jeu 9 Aoû - 13:22
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Bertram Godfrey & Mae Greengrass
Ses doigts serrent le tissu de sa jupe. Elle va la froisser. Elle me fixe du regard en avouant sa paranoïa. Je lui adresse un sourire désolé. Elle n’a pas tout à fait tort… Mais au fil des années j’avais appris une leçon précieuse. Si tu ne trompes personne, tu ne t’attends pas à ce qu’on te le fasse. Mais à mentir et tromper comme je le fais, on a tendance à attribuer les mêmes intentions aux autres. Et c’est pour ça qu’on a du mal à faire confiance. On s’attend toujours au coup de couteau dans le dos. Personne ne se montre vraiment tel qu’on est. Enfin, personne…. Je pourrais lui mentir et lui dire que personne ne cherche à la tromper, mais elle était bien trop perspicace pour croire ce genre de balivernes. Alors, je l’écoute, simplement. Elle s’excuse et je lui réponds d’une voix douce :
C’est pas grave, ne t’excuse pas. Ca arrive à tout le monde.
Un sourire ponctue ma phrase. Même à moi. Ces moments où l’esprit se trouble et s’agite, où l’émotion nous submerge et prend le dessus. Mais aujourd’hui je suis calme alors qu’elle exprime ce qui semble vraiment lui poser un problème. La frustration c’est comme une pile de livres, à force de toute accumuler, ça s’écroule. Et ce que Mae criait, ce qu’elle désirait vraiment, c’était la liberté. La liberté d’être n’importe qui, délivrée de son nom et de sa réputation. J’ajuste ma posture. Parfois, c’est ce que je ressens. Cette sensation d’étouffer ici, étranglé par ces chaînes que je m’impose. Parfois j’imagine, je fantasme des situations différentes où je pourrais agir avec liberté. Jusqu’à présent il ne s’agit que de fantasmes. J’ai trop peur des conséquences pour agir...du moins devant tout le monde. L’idéal, ça serait de pouvoir faire tout ça...dans l’ombre. Je hoche la tête, le regard un peu perdu.
Je vois...
Et à l’arrière de ma tête, les rouages s’enclenchent et fonctionnent. Il y a une solution. Non. Des solutions. Mae ne peut pas agir comme elle voudrait à cause de sa famille. Elle aimerait être quelqu’un d’autre…
Avec tout ce qu’elle me dit, je commence à la discerner un peu plus. Comme un puzzle, les pièces entrent au bon endroit. Sur le moment j’ai la prétention de penser que Mae et moi avons plus de choses en communs qu’elle ne le pense. Mes mains se rassemblent calmement sur la table alors que je lui dis avec compassion :
Je comprends, ça doit être compliqué….et épuisant.
Heureusement je n’étais généralement pas la cible de rumeurs ou de murmures. J’avais mis un point d’honneur à faire profil bas. Beaucoup de gens ne connaissaient même pas mon nom. Ne pas se faire remarquer, ne pas faire de vague...mais Mae, elle n’avait même pas droit au repos de ce semi-anonymat. Où qu’elle aille, elle était reconnue. Pas étonnant qu’elle se soit endurcie. Elle n’avait pas le choix. Je relève les yeux vers elle avant de poser mon regard sur son cahier. J’étais resté pensif et silencieux...mais c’était pour une bonne raison.
Mes lèvres s’écartent, hésitantes alors que je lui dis un peu plus lentement que d’habitude :
Tu sais… en fait… il y a une potion assez difficile qui pourrait t’aider. Je pense que tu la connais. Tu me permets ?
Mes doigts s’avancent vers son cahier alors que je tourne les pages. Au passage, je note quelques irrégularités. Pas des erreurs juste...certaines notes, certaines potions qui ne sont pas à leur place. Trop avancées. Je ne dis rien, et je m’arrête sur la page du polynectar.
Quand c’est trop accablant d’être Mae Greengrass, tu pourrais très bien choisir d’être quelqu’un d’autre. Juste pour quelques heures….
Mon regard reste sur la page. J’y ai déjà pensé moi aussi. Ca serait si facile de me faire passer pour quelqu’un d’autre, changer la couleur de mon uniforme. Mais le prix à payer si je me faisais attraper...c’était ce qui me retenait. Et la difficulté résidait dans le doublon. A moins d’utiliser des cheveux de moldus ou d’élèves externes à l’école… Je relève les yeux vers elle, arborant un sourire hypocrite.
Mais bien sûr je ne suggérerai jamais une chose pareille !
Avant de reprendre un ton professoral innocent pour lui demander :
Qu’est-ce que tu peux me dire sur le polynectar. En théorie, si tu cherchais à faire ça - quelles seraient les difficultés ?
Ca arrive à tous le monde des coups de mou non ? Des moments de faiblesse ? Des moments où on voudrait être quelqu'un d'autre, faire autre chose que ce qu'on nous impose. Changer de nom. Changer ce physique si distinctif. Ne plus être. Ces moments sont difficiles à contrôler car imprévisible. Imaginer un seul moment l'esprit d'une jeune femme tourmenter par les attentes dû à non nom. Dû à ses pupilles si distinctif d'un père aimant difficilement ses progénitures. Imaginer ce que c'est de se retrouver en position de vulnérabilité devant quelqu'un d'autre. Qui, vraisemblablement n'a pas les mêmes problèmes. Qui sait. « Ce n'est pas grave pour les autres. C'est dérangeant pour moi. » Se mettre dans ses positions aussi inconfortable que celles-ci lui laisse un goût amer dans la bouche, et le coeur serré.
Bertram semble inoffensif. Le genre de personne à ne pas crier sur tous les toits que Mademoiselle Mae Lilly Greengrass pleure devant un inconnu. Mais une partie au fond d'elle se retient, les tromperies qu'elle a subit se compte difficilement tant elles ont étaient nombreuses. Il est compliqué pour la jeune femme de se livrer entièrement sans remord. Il joue peut-être un jeu. Comme tous les autres. Le jeune homme prend les devants et feuillette le journal de Mae sans qu'elle ne bronche. Elle peut voir qu'il grimace légèrement à la vue de certaines de ses annotations. Les prunelles vermeilles de la jeune femme se plisse lorsque des incantations passe sous ses yeux. Il ne les a peut-être pas vu. Ou peut-être que si, mais ne dis rien.
Devenir quelqu'un pour quelques heures ? Changer d'identité ? Mae ne peut s'empêcher d'esquisser un large sourire et soupire longuement. Même si c'était quelque chose qu'elle rêverait de pouvoir faire comme bon lui semble, ce n'est pas quelque chose de temporaire que la jeune femme recherche. Et quand bien même ça l'était. Une potion de polynectar n'était en aucun cas nécessaire avec cette sorcière. « C'est gentil de ta part, Bertram. Mais je n'ai nullement besoin de ce genre de potion si je souhaite devenir quelqu'un d'autre. » Reprenant son visage habituel, la jeune femme ferma son journal avant de plonger son regard dans celui de Bertram, toujours plus proche d'elle. « Le polynectar est une potion permettant de prendre l'apparence d'une autre personne temporairement. Selon le sorcier en charge de la préparation, qui dure environ un mois, la transformation dure plus ou moins longtemps. »
Mae n'avait pas besoin de potion pour devenir qui elle voulait vraiment être. Temporairement, ou pas. Ils étaient seuls. Bertram savait de quoi Mae était capable, s'il avait attentivement regarder dans son journal en tout cas. En l'espace d'une seconde le faciès de Mae s'était transformé en celui de Fenry. Une longue chevelure rosâtre lui tombant sur les épaules. « Les métamorphomages n'ont aucune raison d'utilisé ce genre de potion. Mais tu ne pouvais pas savoir. Puisque personne ne sait. » Secouant une nouvelle fois sa tête pour retrouver son propre visage, Mae frotta un instant ses yeux puis remis en place ses lunettes sur son nez. Silencieuse. Qu'allait-il dire ? Penser ? Fuir ? Étendre une nouvelle rumeur à son sujet ? Rire ? « L'inconvénient d'un polynectar c'est qu'il faut réussir à avoir un poils, un cheveux, de la salive ou quelque chose appartenant à la personne que l'on souhaite devenir. »
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Re: Potions lessons ft Mae Lun 27 Aoû - 12:29
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Bertram Godfrey & Mae Greengrass
Changer de visage, d’apparence. Etre quelqu’un d’autre pendant quelques heures. Ou plutôt être soi-même, dans la peau de quelqu’un d’autre pour éviter les conséquences.J’avais déjà pesé le pour et le contre de cette pratique et je l’avais rejeté. Trop long, trop compliqué, ça demandait beaucoup trop de temps et d’énergie pour un résultat risqué. Mais c’était toujours une solution pour Mae. Même si j’avais une réputation à préserver, elle était loin d’être aussi contraignante que la sienne. Je n’allais pas causer le déshonneur familial juste en allant danser en boîte. Bref. Le polynectar pouvait être une solution….qu’elle refuse. Je la fixe un peu surpris - qu’est ce qu’elle veut dire ? Elle n’en a pas besoin pour être quelqu’un d’autre ?
Mon regard se repose alors sur le carnet qu’elle ferme. Ces phrases, ces notes, ces incantations...Cela voulait dire que j’avais raison. Cela voulait dire qu’il y avait bien quelque chose de mystérieux chez Mae Greengrass….et cela concernait de la magie qui ne devrait pas être présente dans le carnet d’une préfète-en-chef.
Je hoche doucement la tête, pensif, alors qu’elle formule une réponse correcte, sans surprise.
Correct.
Et lorsque je relève la tête, son visage se met à se mouvoir, à se disloquer pour prendre l’apparence de Fenry Williams. Elle apparaît comme un clown maléfique sort de sa boîte..Ce n’est pas la magie, mais bien son choix de représentation : je préférais éviter de fixer la capitaine des serpentards de si prêt. J’éclate d’un léger rire, un peu nerveux et embarrassé, comme lorsqu’on se fait avoir par un stupide jumpscare de film d’horreur.
Ce n’est moins difficile à obtenir qu’on le pense.
Surtout pour une fille. Avoir accès à une brosse à cheveux, simplement récupérer un cil sur une joue, un cheveux sur une cape...
Mae se révélait de plus en plus intéressante. Son carnet, ses capacités...mais surtout son choix de le garder secret. Les métamorphomages n’étaient pas discriminés. Au contraire : posséder ce genre de capacité si rare faisait d’elle l’élite des sorcières. En effet, c’est un peu ridicule de parler de polynectar à une métamorphomage.
Et juste comme ça, avant autant de facilité que Mae change de visage, la salle de potions se transfigure. L’atmosphère studieuse laisse progressivement place à celle feutrée du mystère, du secret et du complot.
Personne ne sait, pas même Fenry Williams ?
Il était difficile de garder un secret avec elle aux alentours. La capitaine légilimens avait tendance à fouiner un peu trop dans la tête des gens. Je l’avais appris à mes dépends et c’était la principale raison pour laquelle j’apprenais l’occlumancie. Mais les Greengrass étaient réputés pour garder leurs secrets, non ?
Pourquoi me le dire, à moi ?
Elle aurait pu se contenter de mentir, me réprimander : ce n’était pas très éthique d’utiliser l’apparence de quelqu’un d’autre pour s’amuser et s’envoyer en l’air, Bertram, pas digne d’une Greengrass et encore moins d’une préfète-en-chef. Mais il n’en n’était rien. Mae Greengrass venait de me révéler un de ses secrets - est-ce qu’elle me faisait confiance ? Ou bien si je comptais parler, elle se contenterait de prendre mon apparence et faire n’importe quoi ? Mes doigts pianotent sur la table alors que je réfléchis à tout ce qu’elle vient de me dire, avant d’énoncer calmement :
C’est très malin...de ne le dire à personne. Personne ne pourrait te suspecter si tu prenais l’apparence de quelqu’un d’autre pour faire ce que tu veux. Ou même une apparence inédite.
En y réfléchissant, c’était la meilleure façon de s’en servir. Pouvoir emprunter l’apparence de quelqu’un sans que les autres ne vous soupçonne. Mon regard glisse de son visage vers son carnet. Mes lèvres s’étirent en un rictus amusé qui disparaît bien vite. Après tout elle d’enlever une partie de son masque - j’avais tout à gagner à en faire de même. Juste un petit peu.
Une métamorphomage, ces notes dans ton carnet….Mae, tu me réserves bien des surprises !
Je lui adresse un sourire innocent avant de lui lancer un regard qui l’est moins.
J’aime bien ça.
Toutefois il y a une question qui me reste à l’esprit :
Tu pourrais faire tout ce que tu veux….qu’est ce qui t’en empêches ?
Son sens de la morale ? Son sens de l’éthique ? Ou bien quelque chose de plus simple, la peur de sombrer dans l’inconnu ?
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