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Marche à l'ombre [Cécilia]

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Marche à l'ombre [Cécilia] Ven 14 Sep - 11:46


Marche à l'ombre [Cécilia] 79aaa6e8c4d9b836ec1e63db6c0f83e6

Marche à l'ombre

Dans une autre vie, il est possible que tu aies été un meurtrier d’enfant. Ce n’est pas possible autrement. Ou bien, tu es victime d’une malédiction. Non, ça non plus. Pour le faire, on aurait dû te maudire d’une façon ou d’une autre. Après, tu as offensé beaucoup de monde, un d’en eux aurait pu vouloir se venger.

Aurait pu, mais ce n’est pas le cas. Non, les raisons de tes mauvais moments de karma, tu ne les dois qu’à toi. Au fait d’être aussi peu tolérant sur certaines choses. Là, dans le parc, tout alla bien pourtant.

Tu profitais d’être tout seul pour tenter de voir de quel enchantement mettre sur une petite sculpture de chouette finie ce matin où les derniers détails étaient faits au fur et à mesure que tu pensais au sort.

Rien de bien exceptionnel. Peut-être quelque chose pour la rendre animée pendant un temps ? Complexe et puis ça risquait d’abîmer le bois autant de mouvement. Une alarme ? Possible, mais ça demanderait de voir pourquoi elle sonne. Bénédiction ? Plus dans ça. Quoi mettre ?

Pendant que tu te creuses la tête, les gens vont et viennent, le vie continue sa course. Tout le souci vient de là. Les gens.

Ils ont bougé, certains se sont rapprochés de toi et les odeurs ont changé. C’est simplement désagréable et comme tu veux te contrer sur la fin de ta création, tout en grognant pour la forme, tu prends tes affaires et te laisses guider par ton nez pour un lieu plus agréable pour toi.

C’est quand tu te mets à frôler un arbre que tu te dis que tu as commencé à être dans la forêt interdite. Juste à l’orée, mais dedans tout de même. Il faudrait faire marche arrière, mais tu aimes un peu trop les bois pour t’exécuter.

Un soupir sort de ta bouche pendant que tu décides de faire attention à ton entourage afin de trouver un endroit où poser ton cul. C’est là que tu fais attention au fait que tu n’es pas seul. Mais qu’est-ce que Cécilia fait ici ? Bordel ! Ce n’est pas prudent pour les sorciers ici, ce n’est pas bien compliqué à comprendre ce genre de chose. En plus, l’air est encore humide.

Sans même attendre, tu te diriges vers elle aussi rapidement que possible et lui parles aussi le plus fort possible. Des fois qu’elle t’ignore ou bien ne t’entende pas.

– Cecilia! Bordel de merde ! Qu’est-ce que tu fous ici ? C’est la putain de bordel de merde de forêt interdite ! L’air est humide en plus ! Tu as vu de comment, tu es ? Tu veux attraper la crève où ça se passe comment ?

Un claquement rageur de ta langue, puis tu fais mine de lui pousser l’épaule pour qu’elle se décale, c’est fait sans aucune force, mais une horrible répétition des mouvements.

– Tu fais chier, fais-moi au moins une place sur ta branche que je m’installe.

Franchement, tu trouves que tu as un karma de merde.
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Re: Marche à l'ombre [Cécilia] Lun 17 Sep - 16:02


Qui était-elle ? Cette solitude qui n'avoue pas son nom. Cette violence qui ne reconnaît pas son crime. Un mystère dont on tait le nom au lieu de menacer son existence. Elle avait beau l'appeler, il ne venait pas. Il lui répondait en la menaçant de perdre le fragment d'odeur qui s'accrochait tant bien que mal à ces pensées diffuses. Alors, Cécilia l'a suivit. Longeant les murs tel un fantôme, humant avec délice ces bribes de vie odorantes. C'était somptueux, le fait de simplement supprimer tout cet univers stupidement complexe pour une vérité simple. Elle a perdu pied, elle est tombée sous le charme d'un fumet volatile.

Puis, ses pieds froissèrent l'herbe fraîche. Elle avait encore oubliée de mettre ses chaussures ou simplement, n'avait-elle pas envie de s'encombrer avec ça maintenant. Cécilia ressentait encore et encore dans les fragments de la forêt frémissantes, les odeurs d'un passé nostalgique. Son nez ne l'avait pas fait succombé à une incube de passage mais à son amour sincère et véritable. La nature, les voix simples et bienveillantes et les mystères apaisants. Un univers si familier, elle et ses pas qui faisait voler sa robe autour de ses mollets hérissés de froid. Cécilia ne le ressentait pas, qui avait besoin de ressentir ses sensations car ses sens étaient comblés. Comblés et emplis de tout ce qu'il y avait de plus agréable, les moldus ne sont que des forçats pour détruire ces silences et ces bruits emplis de choses contraires.

Une branche d'arbre fut son refuge, tel une chouette elle s'y percha. Mouillée branche qui détrempait sur son corps mais elle en avait rien à faire. Elle se complaisait dans cette forêt interdite sans jamais mettre en doute sa vie. On pouvait l'attaquer qu'elle n'en aurai que faire. Elle pourrai mourir dans cette paix, qu'elle ne pleura pas son corps. C'était donc ça...la vraie paix. Elle avait entreprit de ses mains fertiles de tisser une simple chose. Une chose que mère lui avait apprit à faire des centaines de fois. Une couronne de végétaux, il fallait faire attention pour ne pas faire saigner les fleurs. Elle avait commencé lentement, les yeux mi-clos telle une divinité d'un ancien temps, une divinité impuissante. Ses doigts étaient malhabiles mais, elle en prenait grand plaisir à faire ça. C'était agréable, c'était doux. Les voix semblaient devenir un lointain murmure dans son esprit et elle se prenait parfois à imaginer ce qu'elle aurai pu être sans Elles. Sans doute une hippie, ricanait une voix. Il ne fallait piper mot puis broder cette symphonie vivante pour en faire un hommage à la nature. Puis d'un coup, un fumet particulier vient lui chatouiller le nez. Elle n'y faisait guère attention parce qu'il était comme elle. Oisin, le demi-cervitaure. La première question que lui a demandé Cécilia fut est-ce que limer pour les rendre harmonieux était chose dure. Il ne lui a rien dit dessus pourtant il a bien maugré. Malgré sa concentration, elle ne put qu'esquisser un sourire. Cette odeur était étrange, l'animal mouillé, le poivre noir et le miel de lavande. Un mélange si atypique, mais si proche de lui.

Il fut là, elle l'entendait venir. Pourtant, elle ne voulu pas le saluer. Elle s'était perdue Cécilia entre Mars et Alpha 45. Pourtant, un mouvement la raménait à la vie. Des secousses le long de son membre, des sensations de vie qui revenaient dans ses membres. Il était là, l'attendant. Elle devait faire une action ? Il semblait regarder avec insistance la place a côté d'elle et elle eut un léger geste pour le laisser s'asseoir à côté d'elle, essuyant vaguement la rosée qui s'était accumulée

-Assis-toi, viens. C'est tout sec maintenant, du moins je crois.

Aussitôt que sa phrase fut finie, elle tentait de se rémemorer ce qu'il lui avait dit avant qu'elle ne lui réponde du tac au tac

-Ce que je fais ici ? Très bonne question. J'étais dans ma chambre entrain de faire quelque chose dont je me rappelle plus. Puis, j'ai été attirée ici, j'avais envie de paix. Désolée pour les pieds nus, c'est pas joli. Et toi ? Tu t'es encore fais rejeté de la bibliothèque ?

Sa main vient s'apposer sur la couronne qu'elle avait composé et un toucher frais lui fit monter une lueur de lune dans son regard.

-Oisin...pour une forêt interdite, elle est plutôt...douce pas vrai ?
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Re: Marche à l'ombre [Cécilia] Mar 18 Sep - 19:15


Marche à l'ombre [Cécilia] 79aaa6e8c4d9b836ec1e63db6c0f83e6

Marche à l'ombre

Un oiseau tombé trop tôt de son nid. L’innocence et l’inconscience de l’animal au sol qui bouge sans même se rendre compte du danger. Même là ça ne lui correspond pas. Un poussin perdu piaillerait pour revoir sa mère. Cecilia semble simplement perdue loin de tout monde que chacun connaît. Un monde qu’à elle.

Même pour toi, en faisant des efforts pour t’énerver contre elle, tu la trouves bien trop innocente pour ce monde. Ce genre de personne qui semble être lié à une autre forme d’espace. Créant un univers qu’à eux. Oubliant tout le reste.

Tu t’approches et vas t’asseoir quand ton mouvement ce stop à sa réflexion sur ses chaussures. C’est un détail que tu n’avais pas encore vu, mais qui te fait faire des allers-retours de tes yeux entre son visage et ses pieds avant de sauter sur les tiens de manière rageuse.

– MAIS BORDEL TES PUTAINS DE SALOPERIE DE CROTTE DE BOUC DE PIEDS !!!!!! BON DEMI-DIEU LA MERE LA GEVANDAN TU N’ES PAS UNE CERVITAURE !!!!

Sans réfléchir plus, tu quittes tes propres chaussures, restant en chaussette noire. La sensation est agréable pour toi, mais c’est parce que tu es plus proche de la nature, non parce que c’est une bonne chose. Sans même lui demander son avis ou savoir si vous faites la même pointure, tu lui mets tes souliers aux pieds de manière grossière.

Tu claques la langue rageusement de son manque d’attention envers elle-même. Les bouts de pierre, verre, de bouts de bois, autres bouts de merde peuvent entrer si facilement dans la plante des pieds. Pourquoi ne veut-elle pas comprendre ? Pourquoi était-elle sur la lune ? Tu prends ta place à côté d’elle sans aucune délicatesse.

– Fait putain attention à l’avenir, ce n’est pas des poissons morts, c’est ta putain de santé. Fait un minimum d’oignons pourris attention !


Tu veux faire attention à elle un peu. Tellement si décalé du monde, à croire qu’elle est plus cervitaure que toi pour certaines choses. Ce n’est pas plus mal. Un esprit dans un corps humain, une âme perdue dans un corps trop petit pour elle. Elle est fatigante pour ton esprit, mais là non plus ce n’est pas une mauvaise fatigue.

– On est à peine à trois couilles de chameau séché. Bien entendu qu’elle est horriblement plus douce que du sucre frais.

Un grognement, un regard pour sa couronne de fleurs qui donne un sourire fantôme sur tes lèvres à cette vision, puis tu mets tes yeux noisette dans son regard.

– Non, je n’ai pas été, encore une putain de fois, viré de la bibliothèque… L’odeur là où j’étais devenait horrible pour finir ma chouette. Tiens, regarde.


Tu la sors et la lui montres. La pose même sur ses genoux pour voir ce qu’elle en pense. Peut-être qu’entre ses doigts, il arrivera à voir quel enchantement lui ajouter par la suite.

– Ton avis dessus ?
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Re: Marche à l'ombre [Cécilia] Ven 28 Sep - 10:26

Dans ce silence moite, le monde aurai pu recommencer sa marche des centaines de fois que personne n'aurai pu attraper ce sens commun qui dégénère. Les particularités ne sont plus que brûlures silencieuses, les maladies ne sont que troubles d'une genèse perturbante. Non, tout ceci n'est rien en comparaison de l'infini frissonnante dans le cœur et dans l'âme. Des pâturages sauvages, des ordres dissolus.

C'était si singulier comme sensation. Pouvait-elle dire à Oisin qu'elle avait la sensation d'avoir vécu ce moment des centaines de fois ? Que chaque pas qui écrasait le sol meuble, chaque souffle qu'il produisait semblait graver dans son inconscient. Combien de fois cette forêt a accueilli des rencontres comme celle-çi ? Des centaines de fois, des milliers de fois. Mais, Oisin ce n'était pas le produit d'une génération liquéfié. Oisin était Oisin, dans le monde clos des représentations.

Oisin, ses mots volent et éparpillent les oiseaux qu'on ne peut pas toucher. Oisin, ses mots qui semblent s'amuser à exister. Elle aimait bien fermer les yeux et tenter de connaître par cœur le son des mots orduriers mais si étranger à la couleur de cet instant. Comme une lumière qui brise les ténèbres, lumière impertinente et grossière. Un caillou qui brise le flot tranquilles des eaux, un destin qu'on n'approuverai pas si le sourire de Cécilia n'était pas aussi futile.

Il s'était énervé contre elle, il avait crié. Des choses sur les boucs et les gevandan ? C'est quoi un gevandan ? Elle voulait lui demander, lui demander si il y avait un lien de parenté avec les chavmur. Puis, il lui a recouvert les pieds. Il a pensé à elle, malgré ses gestes violents. Il avait pensé à elle, malgré tout, et elle ne savait si elle devait lui être reconnaissante ou stupéfaite ou simplement curieuse.

Elle n'avait pas mal au pied, elle avait un peu chaud maintenant. Un fantôme merci voulut traverser son esprit et paresser sur ses lèvres. Mais, elle n'eut pas le temps. Il avait déjà disparu de cette continuité de faits. Il s'était assit à côté d'elle, embauchant la moindre parcelle de son corps de son odeur. Rare était ceux qui sentent ainsi, rare était ceux qui ceux qui semblent s'éloigner et durer. Ses paroles ont reprit, et elle a pu répondre, penchée en avant. Tapotant doucement les chaussures, aimant le son qu'il sortait de chacun de ses doigts.

-Oisin, c'est gentil pour les chaussures. Elles sont amusantes, tu as vu ! Elles font un drôle de bruit, regarde si je tapote là, ça fait pas « plic » ça fait « plac ». Et, tu as pas à t'en faire pour moi ! Mes pieds sont pas des poissons morts, ils sont tout à fait vivant. Ils peuvent bouger, et, je suis en bonne santé physique. Tu as vu, c'est bientôt l'été et je suis pas encore malade ! Un demi-cervitaure peut avoir le rhume des foins ?

Flot de paroles, Cécilia aimait bien parler à Oisin. Oisin était comme un chène. Majestueux pour ceux qui le connaît pas, Froid et hautain pour ceux qui le haït. Mais pleins de petits aspérités pour ceux qui parcourent avec le doigt son tronc qui cache un sève douce.

La remarque sur la forêt fut balayée par un mouvement doux de la main. Il avait raison, l'âme de Cécilia ne pouvait pas renier ça. Mais quelque chose de brisé en elle aimait ce lieu, elle aurai pu s'enfoncer encore plus dedans. S'enfoncer et perdre la lumière du soleil. S'enfoncer et ne pas craindre la mousse trop haute, les arbres trop crochus et les bestioles qui apprécierait la tendresse de sa chair. Quelque chose qui lui rappelle son centaure de nourrice, les longues heures à dormir contre ses pattes. Quand tout allait bien, quand tout était bien.

Un petit rire s'échappa de ses lèvres quand elle entendit la réflexion de son compagnon. C'était si logique et improbable comme scénario qu'elle ne put s'empêcher de rire. Les odeurs n'étaient pas que ses plats d'enfance qui embaumait tout autour d'eux mais des cruels envahisseurs qui détruisaient et brisaient parfois une paix convenable. Mais son argumentaire fut invalidé quand elle eut cette petite chose sur ses genoux. Elle devait briser le lien visuel pour se concentrer que sur cette petite chose.

Elle était douce, sous ses doigts. Elle sentait le travail, elle sentait les courbes tracées à la sueur de sa création. Son pouce glissait sur sa face, son pouce détaillait chaque petite détails. C'était du beau travail, autant que l'absence de connaissance sur le sujet de Cécilia lui permettait d'affirmer.

-C'est magnifique ! Elle est si douce et polie sous mes doigts. C'est bien dommage qu'elle ne bouge pas, on dirait qu'elle attend, tu ne trouves pas ? Et… ses yeux sont un peu tristes, elle demande quelque chose. Comment comptes tu l'appeler ?

Dans cette forêt loin et proche de tout. Dans ce lieu où tout reprend et relance. Elle voulait baptiser cette petite chouette, elle voulait donner une existence en dehors de l'objet.

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Re: Marche à l'ombre [Cécilia] Mar 2 Oct - 18:21


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Marche à l'ombre

Un silence se fit à ses mots. Comment est-ce qu’elle trouve la façon d’être aussi décalé de ce monde et pourtant si présente ? Elle touche un truc au fond de toi, ça chatouille, gratte, réchauffe, donne envie de sourire de manière sincère pour une fois. C’est tellement rafraîchissant et surprenant en même temps.

Tu regardes ses pieds et tes chaussures avant de fermer les yeux pour entendre ce qu’elle te dit entendre. Elle te perd, mais tu veux tenter de suivre ce qu’elle dit tout de même. C’est un peu tout mélangé en toi. Une part de toi veut hurler, mais tu ne sais même pas quoi. Alors à la place, tu écoutes et un rire te prend, petit, faible, un peu étouffé, mais tout de même présent en écoutant le bruit que fait tes chaussures à ses pieds.

– Bouffonne.

Le mot sort tout seul, un peu avec une pointe de gentillesse dedans. Ce genre de mot qu’on dit en rigolant, sans même s’en rendre compte. Toi, tu es dans un autre monde avec elle. Aucune idée duquel, mais tu es bien dedans. Même si c’est déstabilisant aussi, très déstabilisant même.

– C’est bordel pas du tout de la gentillesse, je ne vais pas te laisser être malade comme un bébé poussin canard, car tu pris un bout de n’importe quoi dans le pied et que ça s’est infecté. Si jamais un jour, tu as plus de pieds, ça ne viendra pas de ma putain de faute.

C’est une explication de merde, tu le sais. Tu n’avais pas à te justifier, elle n’en avait pas besoin, toi non plus. Tu aurais pu lui dire que le bruit t’avait amusé ou que ses réflexions t’avaient fait chaud au cœur. Puis sa question sur ta santé, enfin celle des semi-cervitaure est chou et ça fait un peu palpiter ton cœur. Juste un peu. Si tu le dis, ça sera réel que ce n’est pas beaucoup.

– Bien entendu qu’on peut tomber malade ! Si tu le dis, ça sera réel que ce n’est pas beaucoup.

Voilà, faire comme si ça ne te touchait pas. Comme si tes joues ne rougissaient pas un peu à tout ce qui monte en toi. Comme si ton ventre n’avait aucun papillon. Tu es dans la réalité Oisin, pas une fanfiction de Heaven, restes concentré. Tu rouvres les yeux et la regardes manipuler ton œuvre avec une certaine crainte qu’elle te dise que tout est à refaire.

Elle ne le fera pas. Tu le sais, car c’est elle et que Cecilia n’est pas ainsi, mais ça remue un peu ton bidou. Puis encore une fois, il y a ses mots. Cela te tire un franc sourire, un ravi, un vrai sans prise de tête, sans toute cette rage en toi. Pourquoi faut-il que ça soit elle comprenne si bien ce que tu viens de faire ? Qu’elle voie comme toi ce qui manque touche ce que tu cherches. Pourquoi ? Tu n’en sais rien, mais ça te met les cœurs en fêtes.

– C’est putain de ça ! Je dois la finir parce que bordel, je voudrais la voir vivre, mais j’hésitais entre un sort pour la rendre mobile et une protection. Les putains de deux seraient tellement trop bien ! Mais je ne veux pas non plus que les deux sorts rentrent en conflit et que l’âme parte.

Parce que ça a une âme ce que tu as fait. Cela a toujours un bout d’âme. En tout cas, tu donnes tout pour que ça en ait. Un objet sans âme n’a aucune valeur, c’est morbide, vide de sens, rien ne va plus. C’est pour ça que tu mets autant de passion dans tes créations aussi, parce que tu veux faire ressentir des trucs avec, qu’elles fassent vivre un peu les gens rien qu’en les regardant. Par contre, tu es un peut pensif et te met à lui tapoter l’emplacement des yeux.

L’expression vide te dérange d’un seul coup alors que tu n’avais pas fait attention avant que ses mots ne viennent dans la discussion. Enfin, triste comme dit Cecilia. Tu te mordilles les lèvres cherchant de quoi faire pour rendre ça moins triste. Même si tu doutes un peu que le fait de lui donner un nom change quelque chose. Tu es totalement pour, mais ça ne va pas faire que son expression soit différente. Si ? Non ? Là, tu patauges sans savoir.

– Peut-être incruster des bordels de graines ou des putains de pierres pour ses yeux… Et non, elle n’a pas encore de saloperie de nom. Je voulais un nom ancien, rempli de magie, mais pas trop merdique ou rempli d’ambition moisie. T’aurais proposé quoi ?

Oui, tu veux qu’elle donne son avis sur tout, un peu pour faire de cette chouette un truc à vous deux. C’est con et égoïste. Enfin, tu trouves que c’est con et égoïste. Ton cœur l’est. Commencer à avoir des papillons dedans est égoïste, surtout pour toi. Ce n’est pas grave, si elle ne le sait pas elle ne t’en voudra pas de l’être. Certainement. Ton cœur a fait boom, mais tu t’y refuses, c’est dommage.
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Re: Marche à l'ombre [Cécilia] Jeu 22 Nov - 23:56

Les voix qui s’entremêlent, forment un tableau aussi difforme que luxueux. Comme si le moindre des mots étaient attrapés et dissolus dans l'immense tableau qu'était la nature sauvage. Comme si tout cela n'avait pas d'importance dans cette forêt millénaire. Des mots comme ceux d'Oisin, qui semblent n'avoir aucune puissance dans ce lieu, trouvait une résonance toutes particulières dans le cœur et l'âme de Cécilia. C'était comme si elle les avait toujours attendus, comme si c'était normal de les attendre. Ça faisait souffrir cette vibration qui courrait de son oreille à son âme mais elle n'avait pas envie de fuir comme une biche apeurée. Elle voulait rester, l'écouter encore et encore. Mots grossiers comme des caresses sur ses bras souples, la forêt ne pouvait plus rien absorber.

Oisin, pouvait-il exister un peu plus longtemps avec elle ? Les chaussures à ses pieds, le regard perdu devant ce monde qui semblait se réinventer grâce à lui. C'était douloureux, ce petit morceau d'elle qui hurlait son nom. C'était frais et chaud, un rire qui s'évertue à sortir tout en restant enfoui dans son ventre. Pourtant il finit par sortir, lâché par le sien, lâché par ce mot qui sortait sans sens. Bouffonne. C'était presque hypnotisant de se sentir ainsi, oisin qui faisait mal, oisin qui restait un homme comme un roc. Un roc comme un dieu. Terriblement fascinant, un sourire qui se gravait lentement à la chaleur du fer et à la douceur de la plume.

Il continuait à parler et elle continuait à l'écouter. Elle qui n'arrivait pas à se fixer, elle qui volait comme une plume brassée par un vent violent, était coincée entre les bois. Et, elle continuait de regarder bêtement ses pieds. Tentant de comprendre le sens caché de ses mots, tentant de lui donner une réponse censée. Pour ne pas lui faire peur. Quelle pensée stupide, Cécilia.

-Tout petit bébé canard, il a même pas de plumes pour l'abriter. Tu lui en ferais des plumes Oisin ? Tu sais faire tellement de choses après tout ! Et gentillesse ou pas gentilesse, j'ai toujours mes pieds. Et ils sont tout biens, tout propres. C'est grâce à toi, mais, j'aime marcher sur du vert. Toi aussi non ? Mais si mes pieds sont infectés, mes pieds seront verts ! Ce n'est pas vrai Oisin ?

Un gazouillement indéfini, comme une porte qui venait de s'ouvrir devant elle. Oisin avait pas besoin d'entendre ses mots, Oisin n'avait pas besoin de comprendre leur portée. Pourtant, Cécilia les disait. Constamment, des existences qu'elle souhaitait lui donner. Un petit secret qu'on sursurre à notre compagnon de promenade.

Mais doucement, elle s'était penchée vers lui. Des mots que Mère lui avait apprit avec son soupçon de sincérité.

-Merci pour tes chaussures bruyantes, je ferai un concert à ton honneur.

Un léger sourire avant d'être attirée par un bruit furtif. La forêt vivait encore plus maintenant, comme empli de ce vent nouveau. Le vert était plus chatoyant, plus merveilleux. Elle écoutait tout ses bruits, les narines remplies et son cœur berçant les moindres mots. L'idée que Oisin puisse être autre chose que vigoureux lui fit froncer les sourcils. Elle ne voulait pas qu'il voit, le trouble qui l'habitait à la penser d'un Oisin tout fragile, détruit par la maladie. Trouble violent et besoin impératif. Elle voulait dire quelque chose, elle voulait montrer quelque chose. Mais quoi ? Comment ? Pourquoi ?

Alors, elle a retirée une chaussure et Cécilia l'a mise à côté de ses pieds. Vivace voix, perception accrue de son geste, elle ne put s'empêcher de dire :

-Alors, ta santé compte autant que la mienne. Hop monsieur le demi-cervi, cornes au pied ou pas, on fait attention !

Elle méprenait la rougeur de ses joues pour de la fièvre. C'était niais, c'était stupide. Mais...c'était ce monde nouveau qui frémissait à chaque pas commun. Le destin avait-il cet odeur ? Un mélange de bois trempé et plume d'oie neuve. C'était fascinant, tout était fascinant.

Puis il y a le sourire de Oisin. Le solaire, celui qui plisse son visage comme un art. Celui qui emporte tout, les résolutions et les soucis. Celui qui arrache son pauvre estomac et qui la fait sourire à son tour. Fierté d'avoir pu lui être utile, fierté d'être quelque chose de digne de valeur à lui. Et une autre pulsion sauvage en toi, celle de protéger ce sourire. Devait-elle voler ou pleurer ? Sourire ou frémir ?

Sourire qui ne quitte pas ses lèvres tandis que les lapins sautillent derrière eux. Le temps a reprit, l'immortalité n'a plus d'épris sur eux et pourtant, tout semblait si parfait maintenant. Elle l'écoute attentivement. Chaque mot, chaque expression est là. Mais, Cécilia ne les écoute plus vraiment. Elle regarde la chouette, elle la contemple. Chaque coup de canif, chaque minuscule bout de travail lui semblait exquis. Elle l'avait déjà vu, elle l'avait déjà perçu.

Mais la chouette semblait accusatrice et demandeuse. Réclamant une somme positive à la vacuité de son existence, elle semblait attendre son hululement libérateur. Chaque idée d'Oisin lui frappait son maigre cerveau et lui donnait des multiples fragments. Un prisme. La faire bouger semblait être une bonne idée mais la protéger était intéressant. L'immortalité ou le bouclier ? La chouette ne devait pas être un jouet, un créature de fantasmes et de rire.

Encore et encore, elle suivait la courbe de cette créature de son regard éthéré. Que voir ? Que savoir ?

-L'âme...c'est un bien beau terme. Les sorts ne font pas tout, je crois. Si tu vois son âme, si tu mets un peu de la tienne, elle en aura une. Elle pourrait bouger mais pourrait-elle voler ? Qu'aimes-tu chez une chouette Oisin ? Qu'aimerais-tu voir dans cette petite chose ?

Un sentiment chaud qui se diffuse en Cécilia. Comme si elle l'aimait déjà cette créature sans nom. Comme si c'était aussi simple que ça d'aimer. Pourtant, cela n'apaisait pas les brusques élans qui naissaient et prospéraient en elle. Oisin parlait de pierre et Cécilia aimait ça les pierres. Mais c'était encore cet élan qui lui fit mettre dans les mains d'Oisins, les petits trésors secret de sa compagne de discussion.

-Si tu veux mettre des pierres, je t'offre les miennes. Elle la mérite bien. Je voudrais donner un peu de moi pour elle, si c'est pas trop...étrange.

Un geste spontané et ridicule. Un geste presque douloureux non pas celui de donner ses saphirs et ses onyx, mais de lui toucher la main. Ca brûle et ça se dissout encore et encore. Comme si le contact d'une main rugueuse avait suffit à la réveiller de son sommeil éternel. Étrange est un terme qui devrait t'être familier, Cécilia. Mais du bout des doigts, elle accède à un désir. Elle allait l'aider à lui donner, un nom. Quelque chose à deux.

-J'aime bien Cybèle, et toi ? C'est assez ancien.

C'était doucereux, c'était niais. Mais c'est le meilleur qu'elle avait et elle le donnait sans compter et sans regarder. Dommage que tout ceci ne serai qu'une poudre délicate.
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Re: Marche à l'ombre [Cécilia] Sam 16 Mar - 20:07


Marche à l'ombre [Cécilia] 79aaa6e8c4d9b836ec1e63db6c0f83e6

Marche à l'ombre

Les mots de Cecilia n’ont aucun sens. Enfin, si, ils en ont, mais ton cœur ne veux pas les comprendre. Il pourrait pourtant, mais il y a une peur de te faire des espoirs qui seront balayés d’un revers de la main. Peut-être, un coup de vent un peu plus fort que les autres les détruira tous. Qu’est-ce que tu pourrais lui offrir ? Même si tu le savais il est plus que certain que tu ferais la sourde oreille à cela. Tu es idiot, Oisin.

Pourtant, malgré tout ça, tu te gorges du son de sa voix, du scintillement de son rire. Elle est un tout léger comme une plume. Un renouveau pour toi, pour vous, pour tout. Pour tu ne sais quelle raison, c’est aussi ça qui te fait peur. Mettre un mot sur cette raison c’est ne plus se voiler la face et pour le moment il en est hors de question.

– Bouffonne, bien entendu que cette maudite chouette va avoir des plumes. Comment voudrais-tu quelle putain de vol sans ? Tu y as réfléchi cinq minutes de merde ? Franchement et après on dit que c’est les bordéliques de chiasse de yack bleu qui ont un cerveau. Il faut apprendre à t’en servir autre que pour des poèmes sur les pieds vers, puis ils seront noir ou marron avec la boue. Débile.

Il n’y a aucune rage en toi, juste une profonde frustration dans chacun de tes mots. Comme si ce que tu souhaitais vraiment faire sortir ne voulait pas le faire. Les insultes et les grossièretés sont toujours beaucoup plus simples. Mille fois plus simple pour tout. Surtout pour cacher les faiblesses, mais tu en fais trop et les découvre encore plus ainsi Oisin. Est-ce que tu en as conscience ? Certainement pas. Pour le moment, tu profites de ton moment avec ta muse du jour. Est-ce que tu as d’autres muses ?

Ton couteau ripe sur cette pensée et la morsure sur tes lèvres t’empêche de vraiment laisser ton cœur y réfléchir. Plus tard, pas tout de suite. Pour le moment, profite, puis elle est trop bien pour toi. Beaucoup trop bien pour toi de toute manière.

– Tu me fais chier.

Ça vient du cœur quelque part et pourtant tu ne vas pas le reprendre quand elle veut faire attention à ta santé. Tes rougeurs ne fond que s’amplifier et ton cœur semble vouloir battre beaucoup trop vite pour un moment sans course ou effort physique. Il est assourdissant, ça t’étonne même qu’elle n’ait fait aucune remarque sur le son. Idiot, il n’y a que toi qui l’entends.

Puis elle te demande ce que tu voudrais voir en ta chouette. La réponse vient tout de suite, elle brûle tes lèvres. Est-ce qu’il le dire ? Qu’est-ce que ça changera ? Rien, absolument rien. Puis, elle est trop dans son monde pour comprendre. Alors tu laisses les mots sortir tout seul.

– Toi. En fait, je vois un peu de toi dans les chouettes et ce n’est même pas parce que tu es dans la bordel de maison du piaf. Il y a truc de mystique en ce mollusque d’oiseau qui te ressemble. Peut-être le côté à de la plaque.

Ou bien c’est plus le côté libre et insaisissable. Peut-être même juste le côté libre. Le fait que c’est un oiseau si beau en forêt. Que tout pourrait te faire un peu penser à elle ! Peut-être, mais c’est trop en dire et déjà là tu as l’impression d’avoir mis ton cœur à nue, d’être sans défense.

Et là, sans aucune préparation, il y a le coup de trop pour ton cœur. Celui qui te fait carrément glisser de ta place et finir par terre. Tu as l’air ridicule, mais c’est sa faute. Cecilia est beaucoup trop pure pour ce monde, pour toi, pour tout. C’est une sorte de lueur magique qu’on ne doit pas laisser être corrompue. Elle ne doit pas être corrompue du tout. Elle ne doit pas te dire des choses ainsi, sinon tu risques de lui lâcher que ton cœur va trop vite pour elle. Tu n’as pas le droit, pas alors qu’elle est trop bien pour toi.

– Je t’ai dit qu’elle te ressemblait, alors un bout de toi ça serait logique. Va pour Cybèle, c’est un nom pas trop à manger ses morts. Soit heureuse bouffonne, cette chouette sera ta première fille.

Tu gardes la bouche entre ouverte un petit moment après avoir dit ses mots. C’est un peu votre enfant à vous deux quelque part. Elle a été là pour la finalisation, mais il y aura un bout d’elle en plus. Même si elle ne peut pas voler elle aura une âme cette création-là.

– Pour son âme disons qu’on met un bout de nous deux ensemble ça devrait pas être trop merdique.

Quelque part tu aimerais qu’elle lise entre les lignes. Qu’elle comprenne le lien que tu voudrais entre vous, mais en même temps c’est si terrifiant. Comment Cecilia peut être aussi attirante et terrifiante en ne changeant rien à ce qu’elle est ?

– Met les pierres et on rentre. J’aime cette putain de forêt, mais toi tu as mes chaussures à me rendre une fois que tu auras récupéré les tiennes. Franchement, tu me fatigues.

Elle te fatigue et fascine. Cecilia c’est une fée un peu trop perdue au milieu d’un monde cruel. Une fée aux dents pointue qui perce ta carapace et mange ton cœur sans même le savoir.
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Marche à l'ombre [Cécilia]
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