[défi poufsouffle] magnus et lisbeth ✽ fleur flétrie

Il laissait un sourire de satisfaction flotter sur ses lèvres, le ventre torturé par une angoisse indéfinissable malgré la présence de Lisbeth à ses côtés. Pour l'heure, la timidité n'était pas la question - il en avait fait abstraction en haussant la voix et mobilisant tous les Poufsouffle présent, et il se sentait prêt à affronter n'importe quelle discussion sociale pour autant qu'il n'y réfléchissait pas trop.
Instinctivement, avec cette légèreté typique des enfants, mais quand il s'agissait de s'opposer à la volonté des autres, le courage lui faisait abstraction.

Jonglant entre la gêne, l'envie de disparaître et celle de fuir pour laisser sa camarade porter les responsabilités, le Poufsouffle eut l'immense bêtise de choisir la solution la plus compliquée : assumer ses actes et bon et due forme.
Il allait de soi que, si le mécontentement de ses camarades ne le tuaient pas, ses habituels malfaiteurs se chargeraient de lui rappeler la hiérarchie sociale qu'ils avaient, à coup de poings et d'assauts verbaux hauts en couleur, instauré d'eux-même.
Magnus en avait déjà oublié les termes, mais son corps lui, le rappelait à l'ordre de temps à autres. Il n'était pas craintif, bien au contraire, mais même s'il appréciait Lisbeth, il n'était pas certain de vouloir l'impliquer dans une telle affaire.
Il y avait bien assez d'une victime - et si c'était lui, ça lui convenait.

Il en avait toujours été ainsi. Alors, pour l'heure, il assumerait.
Il défendrait les elfes.
Il irait au bout de ses idées, comme bien souvent, et tant pour les représailles. Ils n'avaient qu'à venir, ces mecs-là. Ils venaient toujours. Sa volonté n'avait jamais fléchi, et ce n'est pas aujourd'hui, lorsqu'il défendait ses idéaux, qu'elle comptait le faire.

« Je m'en occupe ! Je vais distribuer des assiettes à tout le monde. »

Il attrapa le plus large couteau qu'il avait sous la main, se faisant la réflexion que, si les choses tournaient mal, il n'avait qu'à prétendre à la maladresse et à l'accident de cuisine. Pourtant, sa dextérité n'était plus à prouver - il avait tant désiré de friandise qu'il avait appris à les faire, et il n'en manquait jamais l'occasion.
C'était bien différent de voler dans les cuisines et de tout y créer légalement, sous l'appréciation des elfes.
Après avoir coupé le gâteau en plusieurs parts, il distribua des assiettes à ses camarades et aux elfes, en veillant à ne pas oublier un seul d'entre eux. Le leader de tout à l'heure l'accepta de mauvaise grâce tout en lui coulant un regard inquiétant, mais cette fois, Magnus ne lui en tint pas rigueur.

Il avait fait des efforts. Tout le monde en faisait. L'heure n'était pas aux remises en question mais à la gourmandise et à l'amusement.
À l'aide d'une pelle à tarte et de quelques sourires, il distribua leurs dûs à chacune des personnes - et elfes - en jouant de leurs préférences. Ces derniers étaient plus réticents, mais sous les regards appuyés de Magnus et un peu de supplication, il parvint à leur tirer quelques marmonnements sur leurs préférences culinaires.

« Je crois que c'est une réussite. » glissa-t'il à Lisbeth en passant à côté d'elle.
Quoi qu'il advienne, à présent, Magnus était fier de leur œuvre.
Ce goûter était une réussite.