c'est un soleil dangereux pour tous les valeureux icare, il brille bien trop de sa lumière artificielle : on dit même qu'il dégueule des étoiles.
pan est l'éclat obscène de l'abus, un morceau de vice avec un minois rond et tendre - une jolie bouille pour cacher ses internes caries. il a là des risettes faites de joie et de bienveillance pour couronner votre affection, vous faire sentir reines et rois de son empire fondé sur la douceur des brises d'été alors que sur ses doigts reste le sang des sévices, les traces des derniers coups donnés.
son cœur est impitoyable.
parce que même si ses joues sont rosies par l'amour il a les mots qui claquent et l'égocentrisme des petits princes - aime-moi, je ferai de ton affection mon jouet favori pour quelques secondes alors.
on lui a dit à pan que les grands hommes avaient l'indépendance dans les veines et que même dans leurs prairies de jeunesse ils devaient choisir eux-mêmes les fleurs sauvages qui s'installeront dans l'herbe grasse : que l'homme est exigeant et qu'il se doit de l'être pour instaurer le respect et se construire dans l'élite.
que jusque dans leurs pas doit regorger la confiance, imbibée l'air pour faire taire les mauvaises langues. et pan sait ! il sait qu'avec ses lèvres pâles et ses cheveux en bataille il ne peut dominer par la prestance alors il a fait du miel un poison, gardien de vos secrets seulement pour des désirs éphémères.
il a fait de ses rires trop forts un masque et de ses prunelles brillantes des balles de silencieux car même si dans le reflet tremble l'amitié, l'on devine peu à peu qu'il cache d'autres choses ! mais ça vient tout doucement, quand on ne s'y attend pas.
quand les petits doigts ont été scellé par l'affinité de deux cœurs qui battent faussement en rythme.
( hypocrite ; vrai couard ; il a vraiment 0 courage j'insiste ; pas timide du tout ; vous fera comprendre que c'est de votre faute ; égocentrique ; mielleux ; optimiste ; tactile ; jaloux ; protecteur ; rancunier ; n'a pas honte d'écraser les autres ; le fera toujours avec un immense sourire ; "mais c'était une blague !" ; mais c'était pas une blague ; condescendance sucrée ; un peu duper ; fait toutefois semblant de savoir où il marche ; vous casse du sucre dans votre dos ; mais s'assure toujours de le faire avec les bonnes personnes ; et si on vous le dit, il vous reprochera de ne pas lui faire confiance ; larmes faciles ; bon élève ; gueule sympathique ; rit aux blagues racistes à son égard ; mais répand des rumeurs derrière tqt même pas ; se la joue grosse victime ; c'est vraiment son plus grand talent ; lunatique ; un rien dramaqueen ; de bonnes notes ; très différent en groupe et en tête à tête ; peut se montrer davantage méprisant en tête à tête eh oui ; resting bitch face de base mais il a appris à être un rayon de soleil ; sort parfois avec des filles ; juste pour voir ; ça fonctionne jamais ; mais il sortira jamais avec un mec qu'il vous dit ; "je suis pas pd moi !" avec un grand rire )
l'enfant a si peur du froid.
l'enfant a peur d'être seul, l'enfant a peur du noir, l'enfant a peur que ses parents ne soient plus là quand il ouvre la porte de la chambre et que le parquet grince, l'enfant ne veut pas aller à l'école.
mais l'enfant ce n'est pas pan.
parce que pan n'a jamais été tout seul, pan a été aimé et chéri, fils adoré de ses parents et frère aimé de sa petite soeur : pan n'a jamais eu à affronter les cauchemars sans personne et quand il cherchait des doigts à serrer, il les a toujours trouvés.
pan a l'univers qui gravite autour de lui.
•••
- c'est bizarre avec ta sœur, non ?
- qu'est-ce que tu veux dire par là ? arrête de raconter n'importe quoi !
- je sais pas... on dirait lucy et moi tu vois... sauf que lucy c'est mon amoureuse.
- mais t'es débile ou quoi ! beurk ! ça sera jamais ça, c'est ma sœur. de toute manière je suis amoureux d'une autre fille.
- tu lui as dit à ta soeur ? elle a réagi comment ?
- elle avait l'air un peu triste, mais elle a dit qu'elle était contente pour moi.
•••
pan n'a presque pas pleuré quand ils l'ont annoncé à table : il n'y'aura plus jamais de jolie famille mais ce n'est pas si grave.
les larmes fraternelles lui décrochent un regard rougi, à lui aussi. mais il ne pleure pas comme elle pleut elle : à torrents, des grosses cordes qui ne s'arrêtent pas et qui roulent sur ses joues.
sa soeur et lui vont être séparés mais ce n'est pas si grave, il n'a pas besoin de toutes ces planètes dans son système de solaire : c'est plus joli si elles sont là, voilà tout.
maman va un peu lui manquer mais c'est un bonhomme fort pan, qui va grandir avec un papa-silence à la face morose. la révolte vient de la madone et elle s'en va avec la benjamine, les traits tirés parce qu'ils le savent tous -
elle a toujours préféré pan.
•••
la télé grésille et ils sont avachis là dans le canapé, les bras derrière la tête et les assiettes vides sur la table basse.
dans son ventre il y'a des papillons d'angoisse, des fleurs d'anxiété qui fleurissent au rythme des mots de la présentatrice.
- tu en penses quoi de tout ça, dis ?
- je ne sais pas, pas grand chose. je n'aimerais pas que ça vous arrive, j'aimerais des petits-enfants moi.
- ça veut rien dire, les homosexuels peuvent adopter maintenant t'sais.
- c'est différent, un enfant doit partager notre sang pour qu'il soit réellement le nôtre. ne fais pas semblant de ne pas comprendre ce que je veux dire.
•••
ça fait longtemps que tu ne me donnes plus de tes nouvelles. maman m'a appelé pour me dire que toi aussi tu es à poudlard mais c'est comme si tu faisais exprès d'être invisible pour ne pas que je te vois et quand j'arrive enfin à te croiser tu me fuis.
ça fait longtemps, maman m'a dit qu'elle était très fière de toi. tu sais qu'elle le pense pas, tout ce qu'elle t'a dit. elle t'aime et papa aussi.
elle avait juste peur que tu ne sois pas une sorcière.
rappelle-moi ou retrouve-moi, tu me manques.