SANGUINE. (henri)

impétueuse — bavarde — intense — bruyante — théâtrale — fière — éloquente — amicale — superstitieuse — indolente — pardon facile — moyenne à l'école — bokor de mère en fille, on murmure dans les couloirs qu'elle est la descendante de marie laveau — oh elle veut bien réaliser des rituels pour quelques gallions : il parait que c'est la reine du désenvoûtement — a toujours les poches pleines d'amulettes — brode et tricote en buvant de la tisane — se plaint constamment du froid — fait les braids comme personne et plus vite que la lumière (elle a un sortilège pour ça) — parle l'anglais et le créole haïtien — étudiante d'ilvermorny en échange scolaire — tout le monde la connait et elle connait tout le monde.

henri a le regard enflammé des jeunesses implacables et l'appétit gargantuesque des innocents qui embrasent le monde de leurs rires. elle a les cils qui dégoulinent d'un or délavé et les lippes entamées de baisers acides, sa langue tisse sans discontinuer des incantations bienheureuses qui chassent les tragédies. habillée de sourires en demi-lune elle délie les fléaux qui entachent les aubes quotidiennes : c'est à grand bruit qu'elle refuse de ployer sous les silences de plomb. c’est qu’elle détruira les maux envenimés de ses espoirs imbéciles, comme un archange à la bonté sirupeuse dont on lit les intentions au fond des iris.
henriette est mutine dans son éclat, dans ses canines dévoilées aux soleils éphémères on ne lit que des amours chaleureux et des mots doux sans amertume. elle est cette oréade à la peau marmoréenne teintée de bienveillance, qui chasserait de ses paumes fiévreuses les tristesses fanées.
car elle ne se drape plus de l’arrogance des vénus fades, abrupte taillée dans le cuivre on entendra son cœur résonner au matin comme un vivace angélus. il n’y a pas de dédain qui coule de ses yeux, rien qu’une audace sublime qui éclaire les purgatoires : henri est une abeille commune qui rejette toutes les couronnes, belle à l’ombre des idoles byzantines alors que sa bouche vomit des blasphèmes.

papa legba, ouvre-moi la barrière,
ouvre la barrière que je puisse rentrer.

elle avait la peau embrasée à la lueur des bougies, divine sous les flammes incandescentes de la transe angélique : elle se nimbait d’or alors que dans la poussière ses doigts traçaient des vévés, sans jamais frémir. c’était une chaleur bien connue qui enflammait son corps béni des sueurs élégiaques, les chants qui coulaient de ses lèvres elle les avait psalmodiés mille fois déjà, à l’ombre du potomitan, les pieds ancrés dans la fraîcheur de la terre battue.
en réponse à son cœur emballé il y avait l’écho sourd des tambours, enivrée peut-être par l’alcool qui nourrissait le sol et empoisonnait l'air ; ses paumes mordorées elle les offrait à l'empyrée dans sa glorieuse ataraxie (quand son corps était à simbi dlo elle régnait sur ces paradis désolés).

puis elle avait noyé la transe dans la dolence des bayous.

— elle est née sur le sol américain de parents haïtiens, et a été élevée essentiellement par sa mère et sa grand-mère.
— elle a longtemps rejeté le vaudou et toutes ces choses qui la faisaient paraître "trop noire" aux yeux de la puritaine amérique ; et maintenant elle regrette le temps perdu (et d'avoir si longtemps abîmé ses cheveux).
— c'est une digne sorcière d'ilvermorny. deux statues se sont animées lors de sa répartition : elle a fait le choix de rejoindre pukwudgie.
— son projet COMPI mêle magie moderne et vaudou, et aurait pour objectif de rendre accessible le désenvoûtement aux non-magiques.