Ca Alexander, c'est un balais } William

William Prewett. AKA la Star du Quidditch à Poudlard. Bon, peut-être pas. Mais ce gars-là en avait envoyé plein les yeux à Alexander, et ce à tout ses matchs. Il avait beau être de l'équipe rivale, ce type avait un charisme qu'on ne pouvait nier, une aura chaleureuse à outrance et un sourire qui confortait le Serpentard. Car s'il avait une montagne de question sur la pratique de ce sport, il n'oserait clairement pas les poser à sa Maisonnée. On se serait sûrement foutu de sa gueule. Ou on aurait regretté de l'avoir sélectionné pour la nouvelle année. Car oui, Alexander allait (enfin) jouer dans l'équipe de Quidditch de Serpentard. Un petit espoir, une attente, un rêve et finalement une réalité. La concurrence avait été rude, et le chemin plutôt long. C'est au cours de sa troisième année que le jeune Raeken s'était décidé à aller emmerder William. Car autant dire que le vol, c'était clairement pas une réussite sur le tableau de chasse d'Alex. Alors que le Gryffondor semblait porté par l'air, vénéré par le ciel lui-même. Et ce jour-là William était seul. Sur le terrain. Un matin qui caillait de fou. Déterminé le garçon, c'était indéniable. Et ça aussi ça plaisait au Serpentard. Alors il s'était motivé et s'était lancé. Au mieux il progresserait, au pire il se ferait refouler. Mais non, le type lui avait répondu, l'avait même conseillé. Sans animosité, sans se payer sa tête. Alexander avait suivi les encouragements du Poursuiveur et … non seulement il avait tenu sur son balais, mais en plus s'était lui qui menait la danse. A l'inverse du bout de bois rebelle qui l'envoyait exprès dans les arbres, quelques jours plus tôt.

Alors Alexander avait continué. A demander des conseils pour mieux voler. A commenter les matchs de William, à l'interroger sur ses choix d'action durant les matchs. A lui demander son opinion sur ses adversaires, apprenant ainsi à jauger les forces et les faiblesses de chaque équipe. Et c'était ainsi que le troisième année était tombé dans le cercle de fan du Poursuiveur. Sans jamais se demander s'il ne pompait pas un peu l'air du jeune adulte. On lui reprocha de trop s'intéresser à l'équipe de Gryffondor, de ne pas assez supporter l'équipe de Serpentard. Que nenni. Alexander n'avait aucun intérêt pour les rouges et or, uniquement pour William. Et c'est donc tout naturellement qu'il le contacta quand il s'était rendu compte qu'il n'avait pas de balais à proprement parlé. Pas de balais personnel. Pas de foudre de guerre. Juste un vieux truc tout pourri, qui ne rivaliserait jamais avec la concurrence. En soit le Gardien ne fait pas des déplacements longs, mais si son balais n'est pas suffisamment maniable, réactif et vif … le Gardien qui le chevauche n'a aucune chance. Et manque de bol, si Alexander avait posé toutes les questions du monde sur le jeu, il n'avait jamais rien demandé sur les outils.

Donc juste avant la rentrée, il avait réussi à contacter William, qui avait gentiment accepté de l'accompagner choisir son "nouveau compagnon" à la boutique Spudmore. Par bonté, pitié ou ennui, Alexander n'aurait su dire. En revanche il était certain qu'il se serait pendu si sa star avait refusé. Ils s'étaient donc donné rendez-vous devant le magasin, plutôt assez fréquenté par les curieux de dernière minute. Ou les abrutis comme le quatrième année qui avaient oublié de se fournir en matériel. Il glissa une main dans sa poche. Si ses parents ne s'étaient ni réjouis, ni lassés de l'annonce de leur gamin (égaux à eux-mêmes), le paternel avait tout de même tenu à lui refiler une somme plutôt importante. Après tout, ils se faisaient passer pour des sang-purs à son initiative, il fallait qu'ils en aient le train de vie. Alexander s'imagina donc le genre de balais qu'il pouvait s'acheter avec cette somme. En groupie digne de ce nom, il avait eu envie de prendre le balais de son idole, avant de se résigner. Il n'y connaissait clairement rien, et si ça se trouve ils n'avaient pas la même capacité à dompter cette chose là. Finalement il reconnu le visage de son conseiller du jour dans la foule. Il fut embarrassé : venait-il d'arriver ou attendait-il déjà depuis un certain temps ? Il se fraya un chemin parmi les badauds.

" - Salut William ! Merci d'avoir accepté de venir, sans toi je crois que je me pendais à un anneau ! "
Alexander était rarement aussi joviale. Aussi bavard. Aussi … normal ? Mais la présence du Poursuiveur avait toujours cet effet-là sur lui. Ce qui lui faisait drôle d'ailleurs. Car William ne semblait jamais penser à mal. Tout comme Alex il visait la victoire en permanence, se battait comme un lion. Et si dans cette optique le Gryffondor avait accepté de venir pour saboter le choix de son poulain auto-proclamé ? Nan, il chassa aussitôt cette idée, souhaitant profiter des conseils experts du jeune Prewett.