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MILLES MORCEAUX ft. Markus

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MILLES MORCEAUX ft. Markus Lun 22 Oct - 0:56

craquelures de nos cœurs si fragiles



On dit souvent qu'il y a des jours avec et des jours sans - et aujourd'hui, il semblerait que c'était un jour avec. Il y a l'écoulement de tes doigts sur l'écran de ton téléphone, les pupilles qui s'abîment à la lueur des pixels, alors que confortablement installé contre un canapé en cuir usé, une jambe par dessus l'autre, tu le partage avec ton mal-luné attitré. L'habitude d'une salle remplit d'élèves, tranquillement sur leurs téléphones, parfois bruyants à l'atmosphère aussi douce qu'anarchique, vous octroies quelques regards circonspects comme si, il était inhabituel de vous voir ainsi l'un à côté de l'autre - où alors, peut-être attendaient-ils le moment fatidique où le ton monterait et où l'amitié se brouillerait.

Il y a aussi ces autres œillades qui se font pourtant discrètes - et on pourrait croire que le taux de congénères dénués de pouvoirs magiques dans ce petit salon, amplifierait la lourdeur des prunelles fixées sur ta - sur vos - personnes ; mais il faut croire que ta présence quasi habituelle pour gratter le maximum de wifi, rendait la chose plus douce et moins extraordinaire. On vous laisse tranquille. Dû moins, tu ne t'en préoccupais pas ; t'étais là pour te poser avec lui - vos journées finies, rencontres inattendues et vous voilà assis, parlant et profitant tout simplement.

A part ça, ta journée c'était comment ? fis-tu non seulement pour faire la conversation mais aussi car tu t'y intéressais vraiment.

Tu relèves le menton de ton cellulaire, curieux et il y a ce sourire, ce sourire qui s'esquisse petit à petit et subitement de plus en plus grand ; annonciateur de ton ton moqueur.

T'as fait attention à pas écraser des élèves de premières années ou à les terroriser du haut de tes trois mètres cinquante ? et ce n'étais pas méchant, à peine une blague, même pas une pique, à la limite de l'humour - simplement pour t'entendre répliquer, renvoyer, contre-attaquer.

-- t'es délicieusement insupportable, ezéchiel.




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Dernière édition par Ezéchiel Prince le Lun 29 Oct - 13:28, édité 1 fois
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Re: MILLES MORCEAUX ft. Markus Dim 28 Oct - 16:37

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        Tes yeux s'amusent à parcourir les alentours, alors qu'un sourire étire doucement tes lèvres. Ces oeillades douteuses t'amusent, comme s'il n'était pas possible de vous voir ainsi tous les deux. Il vous arrivait d'avoir certains moments de calme, mais l'amitié pouvait se briser à tout moment entre vous pour revenir tout aussi rapidement. Tu ne considères pas que ce soit un exploit, simplement, les autres élèves n'ont pas l'habitude de vous voir ainsi calmes et détendus. Toi, à regarder les gens autour, ton portable glissant entre tes doigts et lui, à surfer sur son propre portable. Tu ne peux t'empêcher d'être fasciné par toute cette curiosité à votre égard, comme s'ils n'en croyaient pas leurs yeux. Pourtant, ceux-ci ne leurs mentaient pas à ce moment précis, bien que l'orage gronde à chaque seconde que vous passez ensembles.

Dans ta main, des vibrations te tirent de ta contemplation et tes prunelles se posent sur l'écran de ton portable pour y voir un sms. Tes doigts survolent la vitre transparente pour répondre avec une vitesse démontrant une habitude et tu déposes le téléphone sur la table basse. Tes pieds viennent ensuite le rejoindre, te donnant une posture décontractée alors que ton attention se tourne vers Ezéchiel qui te fait entendre sa voix. Sa tête est encore baissée, mais ne tarde pas à se relever pour te regarder en face. Un sourire mesquin étire tes lèvres joliment dessinées alors que tu réfléchis à sa première question. Mais c'est la deuxième qui fait s'agrandir ton sourire jusqu'à pouvoir voir tes dents légèrement pointues.

- J'fais jamais attention à ça, tu le sais. J'me sens pas bien si j'terrorise pas quelqu'un dans ma journée. Sinon, j'avais juste hâte de pouvoir me poser et relaxer.

Tu détailles son visage de minus tout en appréciant l'affront continuel que tu vois dans ses prunelles. Bien que tu sais parfaitement que ses questions ne sont pas méchantes ni même une blague. Tu aimes cette part d'honnêteté chez le blond, ça te fait changement des faux-cul que tu côtoies tous les jours.

- Et toi, ta journée? À part que de te concentrer sur ton petit écran?

À vous entendre, on croirait que vous vous lancez des piques, mais en vérité, c'est loin de la vérité. C'est seulement la façon avec laquelle vous communiquez qui n'est pas habituelle.
   

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Re: MILLES MORCEAUX ft. Markus Lun 29 Oct - 13:28

craquelures de nos cœurs si fragiles



T'exprimes ton amusement par un léger bruit de bouche à ses premières paroles - et tu te demandes quelques secondes si la couleur verte aurait sied à ton interlocuteur, avant de juger bien vite que non ; trop sanguin pour la froideur écailleuse de votre blason. Il y a vos regards qui s'accrochent et ton sourire se fait légèrement sarcastique, avant d'écouler tes yeux sur les actualités de ton application - mais très vite, il capte à nouveau ton attention en enchaînant sous le ton de la taquinerie, des mots qui s'assemblent pour poser une question et puis, une deuxième.

Et toi, ta journée? À part que de te concentrer sur ton petit écran?

Oooh sous entendrais-tu que tu es en manque de mon attention car j'm'occupe trop d'mon tel ? bien sûr que non, mais tu cherches la piques facile, éteignant ton téléphone d'un appuie du pouce, avant de te mettre souplement en tailleur pour le regarder plus franchement, sans te reposer sur sa réponse.

Sinon ma journée, tranquille... ...oui, la journée n'avait pas été quelque chose de très mouvementé, comme d'habitude t'avais suivit les cours avec Bella dans une monotonie monocorde, mangé tes petits pois carottes dans la Grande Salle, traîné avec Socrate et Pan, échangé quelques mots avec Floyd et Narcisse ; en soit, une journée banale. Ce qui était moins banale, en l’occurrence, c'était ta semaine entière où tu semblais avoir vécu un peu trop de trucs ces derniers jours, entre ta rixe avec Pan, Halloween, avoir rencontré Ruben dans la forêt en poulpe et en magical girl, tes bails chelou avec Floyd, Bella qui sort avec Trésor, le baiser du Quidditch d'Aslan et tes derniers textos échangés - t'avais cette impression que tout te dépassait légèrement. Ou que tout te dépasserait, un jour ou l'autre - parce que tu maîtrisais pour le moment, t'as toujours su te maîtriser et faire attention ; mais cette année, tu sembles avoir la mauvaise idée de risquer les choses, de tenter les choses et c'est peut-être une mauvaise idée.

Et t'as un peu peur, Ezéchiel.

Dit, ça t'as fait quoi d'être cocu ? demandes-tu de but-en-blanc une fois que ton regard se repose à nouveau sur lui, avec une innocence et une franchise terrible, malhabile - t'as pas conscience de faire mal, de dire du mal, Ezéchiel ; ta question est réelle et ton inquiétude aussi. Par pour Markus, mais pour toi. D'une certaine manière, tu l'avais un peu vécu comme ça avec Trésor, mais ce que tu avais ressentis n'avait rien d'humain, c'était la créature en toi qui avait souffert - et t'en as honte, terriblement, fatalement. Toute l'école était au courant de cette salle affaire, de cette sale histoire, de tes déboires et de ton désespoirs il y a de ça, deux ans auparavant.

Est-ce que t'as eu l'impression de mourir de l'intérieur ?

-- toi, t'avais eu cette impression.



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Re: MILLES MORCEAUX ft. Markus Dim 4 Nov - 23:57

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        Sa pique ne te fait rien aujourd'hui. Tu n'es pas vraiment d'humeur à ça, ce qui explique sûrement votre tranquillité exceptionnelle en cette journée étrange. Cependant, cela n'empêche pas tes lèvres de s'étirer en un sourire désabusé, presque amusé par sa tentative ratée. Tu t'avachies un peu plus dans le canapé en cuir usé, puis poses ta chevilles sur ton genou. En te regardant, on pouvait sentir ta désinvolture extrême et peut-être aussi une lassitude poignante que tu t'efforçais de cacher. Au contraire de ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas Ezéchiel qui te met dans cet état. Non, c'est plutôt une certaine fatigue que tu traînes depuis des semaines et que tu n'arrives pas à combler.

Il y eut un moment de silence entre vous, vide de tout malaise. Vous étiez seulement songeurs sans vous soucier de l'autre. Concentré dans ta contemplation des alentours, tu sursautes légèrement à l'entente de la voix du blond. Mais c'est sa question qui te prend le plus au dépourvu. Tu tombes des nues en réalisant l'ampleur de ses paroles. C'est vrai, tu lui avais fait part de ce secret pas aussi bien gardé que tu l'espérais. Cependant, tu n'en faisais jamais allusion pour la simple raison que cela te déchirait totalement à se souvenir tranchant. S'il y a bien une chose que tu aurais voulu changer dans ta vie, c'est sûrement ce moment-là. C'était honteux et déchirant. Mal à l'aise sous son regard, tu te redresses pour ensuite passer ta main dans ta chevelure. Pourquoi doit-il te poser cette question, au juste? Son honnêteté t'attire chez lui, mais tu la détestes parfois. Comme à ce moment précis. Tu serres les dents, alors que tu tentes de te contenir, mais aussi de trouver une réponse qui le satisferait au plus vite. Sa deuxième question te déchire le coeur. Parce que tu te souviens du mal que ça t'a fait. Et de celui que tu ressens toujours à chaque jour qui passe. Ce qui ne t'aide vraiment pas, c'est ta nature profondément rancunière qui t'empêche d'oublier ce genre de choses.

- Oui...

Tu as l'impression que ta voix s'est écorchée et tu te racles la gorge pour poursuivre.

- Ça m'a foutrement déchiré et j'peux pas m'en remettre...

Tu haïssais ce genre de moments où la faiblesse prenait le dessus sur toutes tes autres facettes. Un soupir t'échappe alors que ton coeur se serre de plus belle et que tu te demandes comment est-ce qu'on peut faire ça à quelqu'un.

- Mais on est pas obligé de parler de ça, vu que ça nous déchire.
   

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Re: MILLES MORCEAUX ft. Markus Lun 5 Nov - 1:14

craquelures de nos cœurs si fragiles



Oui. Et ça te rassure. J'peux pas m'en remettre. Et ça te fait un peu de bien. Pas le bien appréciable, pas celui qui réchauffe le cœur et fait naître les sourires, mais celui qui te fait prendre conscience, qui te fait comprendre, que t'es pas seul, que t'es pas une tare, ni une honte - qu'il y en a, des gens un peu comme toi, qui ont vécu les mêmes choses ; de ces sentiments qui font mal à t'en arracher la poitrine, de ceux qui te font suffoquer tant ta gorge en est serrée, de ceux qui te donne envie de tout simplement laisser tomber et abandonner ; fléchir, genoux à terre dans l'impossibilité de se relever. Alors tu restes là, silencieux et profondément respectueux, parce que tu peux comprendre ; enfin, peut-être pas, mais tu imagines la douleur encore plus grande, la rage encore plus insidieuse, la colère encore plus vicieuse.

Mais on est pas obligé de parler de ça, vu que ça nous déchire.
Tu te doutes qu'il ne veuille pas en parler. Tu peux comprendre, tu comprends, réellement - au moins cette honte, cette impression d'être bafoué, utilisé, à peine considéré et il y a ce silence, qui accompagne sa réponse. Un silence qui n'est pas gênant, que vous partagiez modérément et plongé dans tes pensées, tu penses. Tu penses à Trésor. A Ruben. A Jay. Tu penses et tu t'embrouilles, alors tu relèves le visage vers le lion et tu sais qu'il serait malvenu de forcer la conversation ; il t'avait répondu avec justesse, sans colère ni rancœur, si ce n'est le cœur plein de douleur. Alors tu comprends, tu le comprends vraiment.

Oui. En tout cas, je te comprend. et c'est quelque chose d'assez important pour le dire, Ezéchiel ; tu le penses. Il y a beaucoup de choses humaines qui t'échappe complètement, des conversations qui tournent au vinaigre car tu ne saisis pas les sentiments et les sensations - mais ça, tu peux comprendre, tu comprends à ta façon avec ta propre expérience, avec ta propre déchirure, tes propres blessures.

Mais tu sais quoi ? et ton sourire vint naître, légèrement joueur, presque espiègle, alors que tu lèves le petit doigt comme si tu comptais lui avouer une vérité universelle et éternelle.

Ils ne nous méritaient pas.

-- et ça Ezéchiel, tu en es certain.



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Re: MILLES MORCEAUX ft. Markus Lun 5 Nov - 16:22

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        C'est le coeur gros que tu observes Ezéchiel dans un silence qui aurait pu être gênant si vous n'aviez pas partagé cette douleur lancinante. Mais vous la partagiez, cette douleur. Combien de larmes avez-vous dû verser à cause de cette relation poison? Beaucoup trop, probablement. Les paroles fusent et tu ne doutes pas un instant que pour une fois, le blond comprend vraiment. Si parfois il n'arrivait pas à saisir les émotions des gens dans certaines conversations, ça, c'était un sujet vécu pour lui aussi. Alors la compréhension, tu y croyais. Ça n'était pas toujours rose entre vous, mais il y avait ce côté immensément respectueux que vous partagiez. Tu aurais voulu que tout ça en soit autrement, mais c'était ce qui vous définissait en tant que personne. Sans cette expérience extrêmement douloureuse, vous ne seriez pas qui vous êtes aujourd'hui.

Inconfortable, tu te repositionnes sur ton canapé, inventant un malaise dans ta position. Tu ne savais simplement pas comment changer de sujet, pour une fois, et tu n'aimais pas ça. Pas du tout. Alors tu ne fais même pas l'effort d'ouvrir la bouche pour trouver quelque chose, parce que ça ne ferait que mettre l'accent sur ton incertitude. Heureusement, d'autres paroles sortent de la bouche du blond. Sa question t'intrique, si bien que tu hausses un sourcil interrogatif à son encontre. Tes prunelles ne le quittent pas alors que tu attends patiemment la suite. De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais quelque chose à dire. Ils ne nous méritaient pas. Cette affirmation te fait sourire, doucement, lentement. Il disait vrai. Vous aviez été trop bons pour ces personnes particulières à vos coeurs à l'époque.

- T'as foutrement raison, Ezé. Ils n'étaient pas assez bons pour nous.

Si tu avais eu quelque chose à boire à ce moment précis, c'est maintenant que tu aurais empoigné ton verre pour tenter de noyer cette douleur flamboyante. Malgré tes paroles, ça te brûlait de l'intérieur et quand ce feu était allumé, tu arrivais difficilement à l'éteindre aussi rapidement.

- C'est mieux de ne pas ouvrir son coeur, comme ça, on ne peut pas être blessé.

Et c'est un peu avec hargne que tu prononces ces quelques mots. Parce que ta vision de l'amour est entachée et excessivement mauvaise. Tu arrives difficilement à ouvrir ton coeur à qui que ce soit aujourd'hui. Tu t'es refusé à l'amour, parce que c'est trop effrayant et douloureux.
   

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