ADK pour adéquate.

Gâté par la vie. Chouchou de tous. Joyau inestimé de sa famille. Akhil a débuté sa vie avec de bons bagages. Nul ne peut le nier. Issue d'une famille aisée dans la riche New Delhi des années 2010. Le 17 juillet précisément. Avec un environnement favorable, il est impossible de ne pas s'épanouir. Ce fut le cas pour Akhil. Garçon calme et déjà tellement ambitieux. Désireux de faire ses preuves. D'apprendre la vie. De creuser l'écart avec les autres. La compétition. L'aîné se doit d'être le meilleur de la fratrie. Absolument pas le plus juste. Samarth l'a appris quand Akhil a voulu asseoir son autorité face à la caisse de jouets. Oui, il prête. Mais le dragon miniature ensorcelé est à lui et à lui seul.

Prajit est celui avec qui il s'entend le mieux. Non pas parce qu'ils se ressemblent. Bien au contraire. Prajit est juste extrêmement tolérant et bienveillant face à son grand frère. Doux et gentil. Akhil le couve des yeux depuis toujours. C'est le plus fragile de la fratrie. Alors, il prend un soin tout particulier à veiller sur lui. Chaitali elle, est une plaie. C'est la petite dernière, la plus gâtée. Sous prétexte qu'elle est la seule fille, c'est à elle que revient le partage des tâches avec leur mère. Akhil se fiche de savoir qui fait à manger et si Tali veut jouer au foot avec les gosses du quartier ce n'est pas son problème. Quoique le jour où elle est revenue en pleure parce que les garçons ne voulaient pas d'une fille dans leur équipe ; ce jour-là, ils ont appris qu'on ne dit pas non à Chaitali sans prendre le risque de voir débarquer Akhil et Samarth. Quand il s'agit de défendre la famille, ils sont parfaitement d'accord. Prajit n'est pas un bagarreur. Il est celui qui console la petite fille en lui disant qu'elle est la plus jolie des princesses.

C'est dans cette ambiance à la fois conflictuelle et bienveillante que le brun a grandi.

Découvrir qu'il est un sorcier est normal. Attendu. Il ne sait pas parler qu'il fait déjà de la magie accidentelle. Sa scolarité débute à 7 ans. Avant ça, il étudiait avec un précepteur. À 7 ans en revanche, il doit apprendre la vie de groupe et la scolarité. Rien de très compliqué. Pourtant, ça lui apprend à ne pas s'exposer plus que de raison. À garder un certain recule sur ses actions. Il n'est pas tout à fait un enfant comme les autres. Jusqu'à 11 ans où il intègre Sïkhanéjādū, l'école de magie.

Là-bas, il se confronte à un système différent. À une mixité entretenue. Les plus grands et les plus jeunes suivent leurs cours ensemble. La distinction n'est faite qu'au savoir et non à l'âge. C'est à partir de là qu'il commence à se créer des liens qu'il ne juge pas superficiel. Des amitiés et des relations qu'il espère faire perdurer dans le futur.

À l'obtention de son diplôme, deux choix s'offrent à lui. Progresser ou piétiner sur place. Le choix n'en est pas un. Pour cette raison, Akhil décline la possibilité de poursuivre ses cours visant à approfondir et pratiquer les spécialités de l'école. Dire au revoir à l'uniforme trop coloré pour lui, est une bénédiction. À la place, il remplit un formulaire d'échange avec Poudlard. Visant à se rapprocher encore plus de son objectif, le sommet. L'enseignement y est sensiblement différent. Ça n'a que peu d'importance. Pendant les vacances scolaires, il va se mettre à niveau. Dès le premier jour, il planifie son programme. Il va même jusqu'à réserver un porte au loin pour Londres afin de prendre le Poudlard express. N'attendant certainement pas le dernier moment pour se renseigner sur les démarches à effectuer. Prendre le risque de subir une courbe ne s'envisage pas.

Fraîcheur du matin.
Pluie anglaise.
Brouillard épaissi.
Gravir.

Sans se retourner sur le soleil brûlant.
L'odeur des épices.
La maison.

Le regard toujours fixé sur l'avenir.
Train rouge.
Vapeur.
Direction Poudlard.

Trouver une place dans un wagon ne te pose aucun problème. Tu es en avance. Évitant le monde qui va envahir le quai 93/4. L'attente ne te pose aucun problème. Tu passes pour un intello avec un livre ouvert sur les genoux. L'image que tu renvoies ne t'importes pas, tant qu'elle ne te nuit pas. Tu es contradictoire. Pourtant, tu te contentes de tourner une page. Le sujet ne te passionne pas. Tu ne lâches pas l'affaire. Tu dois le terminer avant d'arriver. Le sortilège de silence que tu as posé te permet d'y arriver malgré l'agitation autour de toi. Un sourire s'installe sur tes lèvres quand tu tombes sur un petit mot de ta sœur entre deux pages de ton bouquin. Rien d'exceptionnel, même si elle fait preuve d'autorité pour t'obliger à donner des nouvelles. Souvent. 'Pas plus tard que tout de suite', dit-elle. Alors obéissant, il prend son portable et envoie un texto. Une photo du paysage à travers la vitre.

Malgré les apparences, ce n'est pas ta mère ni Tali qui ont le plus désapprouvé ton choix. C'est Prajit qui, inconsolable, pleurait encore à chaudes larmes avant que tu ne partes. Il ne t'a rien demandé. Sachant pertinemment que se mettre entre toi et tes objectifs est une perte de temps. Il a juste pleuré. De n'importe qui d'autre, ce comportement t'aurait exaspéré. De lui, il te touche juste. Tu te promets de lui écrire une lettre ce soir-même. Quelque chose de plus tangible qu'un simple texto.

En arrivant, tu suis le mouvement. Jusqu'au moment de la répartition. Tu as fait des recherches sur cette dernière. Peu importe où tu atterris, ce qui te dérange le plus, c'est de remettre ton avenir entre les mains d'un chapeau. Bien qu'un chapeau n'ait pas de main...