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des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027

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des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Mer 31 Oct - 3:55

car il y eut un temps aux odeurs de souffre où je ne parlais qu'à moi même


elle se sent lourde et ses jambes sont engourdies quand elle déambule dans le couloir - ceres file droit devant elle mais c'est un air hébété qui maquille ses traits poupons, en leur donnant des couleurs ternes, anthracite, bleu gris ou noir ombré : autant de teintes sous-jacentes indiscernables sous ses sourires et le coton de l'uniforme - puisque c'est une fleur sans épine aux yeux des autres qui l'a poignardé en plein sur le corps, en laissant dans son regard des éclats comme des larmes. ceres a des gestes nerveux et des angoisses qu'on ne devrait jamais connaître : alors elle les a toutes enfermées dans une boîte étiquetée mélancolie, et la porte dans son cœur pour ne plus la voir jamais. elle avance. à chaque pas elle se sent mieux, en supposant que le mal-être est derrière elle et n'est pas une entité qui encercle constamment son crâne ; elle va mieux. il y a une atmosphère froide et saine entre ces murs qui la calme à moitié, et rend ses pensées plus claires.

elle va voir ulysse.
elle va peindre.
ils vont parler.
elle va peut-être devoir mentir - exceptionnellement.

puis ils repartiront chacun de leur côté, vaquer à leurs occupations ; pendant une seconde l'esprit de ceres est lumineux comme celui du chevalier allant aux joutes. elle est confiante et tranquille pour sa muse - et pour avoir droit à son sourire elle se fait volontiers une psyché de marbre blanc. elle ne veut inquiéter personne. ceres est sincèrement joyeuse lorsqu'elle arrive dans la salle d'art.

- ulysse !

c'est prononcé doucement mais ses fossettes trahissent l'envie de le revoir, comme le manque qui fleurit en bouquets d'aquarelle rosé sur le haut de ses joues - elle s'approche à grands pas et s'assoit près de lui ; ceres ne redoute jamais vraiment les retrouvailles mais les moments d'après, lorsque l'intimité se réinstaure, la crispe et lui noue l'estomac avec la force d'un nœud gordien. elle respire doucement et prend bien soin d'avoir l'air indolente - à quinze ans elle conservait cette manie commune de vouloir faire comme si tout allait bien.

- je suis contente de te revoir. ça va ? t'as passé de bonnes fêtes ?

il y a, dirait-elle, un charme naïf aux formalités d'usage de ce genre, parce que c'est encore la manière la plus simple de porter de l'intérêt à quelqu'un - aussi elle lui offre cette affection toute gentille avec un sourire de vaisselle précieuse. elle fouille dans son sac un instant et en ressort tout son matériel, qu'elle dépose sans l'arranger sur la table à côté d'eux. tout ça est fait dans le tranquille silence de l'habitude - et ceres au final souriait bêtement au vide car, en ce moment, elle se savait artiste autant qu'amie, et en était stupidement heureuse - elle jubilait de les trouver jolis.


@ulysse beauchamp emoji cœur qui brille




 
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Mer 31 Oct - 5:18

si elle a du bleu sur le corps c'est qu'elle a joué dans la peinture
il attend bien patiemment qu'elle vienne à lui  dans l'aurore des vacances. il connait sa passion pressante, son ataraxie éphémère qui repose uniquement sur le fait de le voir ou non : ulysse est un outil à son art, une des clefs de la porte qui mène à la quiétude pour qu'elle puisse exprimer les tremblements artistiques qui démangent ses doigts.
mais ulysse est aussi un ami. et comme tous les amis il sourit d'avance de la savoir toute proche et de constater que tout va bien et que si ce n'était pas le cas, elle lui dirait.
tout habillé, couvert de la société, de rouge et d'or - de jaune et de noir - il est assis à une des chaises de cette salle qui sent les pigments de peinture et la colle. il est dimanche et les élèves sont davantage affairés à conter les dernières aventures familiales qu'à retrouver les salles, et cette salle est constamment ouverte à ceux désirant à pratiquer.
il est tôt le matin mais si un malin venait à pointer le bout de son nez il n'en serait pas dérangé d'être dévisagé dans sa semi-nudité ; il est la toile de ceres et avant d'être peinte le tissu tendu est vierge des crimes.

son masque sourit quand il la voit arriver et il ne se lève pas, les conformités sont passées ils n'ont plus besoin de ça pour se comprendre.

ceres. tu es jolie.

le compliment s'appose naturellement et il n'a rien d'insistant, il ponctue ses phrases comme à son habitude. ce sont des petites attentions qu'ulysse dispose et use. il le dit, elle est jolie : pas qu'aujourd'hui mais aussi hier et sûrement demain - c'est une vérité qu'il est bon de rappeler.
pendant qu'elle parle avec l'insouciance de leur âge, l'enthousiasme nerveux et attendrissant des retrouvailles, il commence à décoller ses artifices tout en prenant la parole.
il commence par son masque qu'il soulève pour déposer à côté de ton matériel.
oui, je vais bien. comme d'habitude j'ai fêté noël avec mes grands-parents. ma mère est venue en france pour l'occasion, avec un cracmol qu'on a tous trouvé hideux. elle
a dit qu'ils comptaient se marier mais dans quelques mois elle m'enverra une beuglante larmoyante pour me dire que c'est fini et qu'elle en a assez, que ça sera le dernier. ma mère quoi.

il ne retourne pas la question : il connaît les conditions familiales et il ne veut pas la mettre dans une position délicate. et si ulysse ne pose pas de question, il sait très bien que ceres ne cherchera pas à glisser la réponse pour autant.

il observe ses gestes, les épie et il y'a quelque chose de dangereux qui rôde - il ne saurait pas l'expliquer. c'est invisible et ça les surplombe, ça la tétanise car elle n'a pas le mensonge comme habitude n'est-ce pas ?
il avait déjà retiré sa robe de sorcier, pliée dans un coin et il s'affaire à déboutonner ses boutons de sa chemise pour lu donner son épiderme en offrande. il aime la sensation de ses doigts ou des pinceaux, le fait que peu importe les détails qu'elle veuille donner à son visage, il reste indéterminé. si elle poursuit la galaxie de son cou jusqu'à son menton, les étoiles se feront aspirées.

toujours envahi par cette impression étrange puisqu'elle ne relève pas ses manches et qu'elle s'affaire toutefois à commencer à étaler la couleur des émotions sur sa clavicule droite, il la fixe sans un mot. il ne veut pas de bruit et cela arrive qu'ils progressent sans rien dire, laissant la poésie et les bavardages de côté.
elle est penchée sur lui et quand elle peint, il devine un champ de myosotis fraîchement éclot sur le poignet de sa compère.
il la laisse continuer mais il ne tient pas longtemps le silence, c'est l'heure de sa réplique.
pourquoi as-tu un bleu ? quelqu'un t'a fait du mal ?
il ne connait pas particulièrement de maladresse chez la ceres tendre et gracieuse et elle est une proie facile à tous prédateurs.
il a toujours la sincérité, il dit toujours ce qui l'inquiète. c'est sa façon de murmurer je t'aime.
BY MITZI
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Ven 2 Nov - 2:02

car il y eut un temps aux odeurs de souffre où je ne parlais qu'à moi même


son rire est doux et bien accordé quand il lui raconte ses vacances - il chute avec un bruit de tissu sur le sol et disparaît en serpentant sous les tables. elle aime toujours écouter les petits bouts de réalité qu'il lui relaye toujours sans faute, et son sourire ne la quitte pas dans ces moments-là, jamais, car elle aussi le trouve joli : ulysse déborde de couleurs douces.

ceres a pris soin de toujours dissimuler les siennes sous les ourlets de sa chemise ; bien que sa peau ait encore la teinte de l'enfance elle est élimée de bleu(s), car dans son jardin secret certaines fleurs ne sont laissées à la vue de personne, pas même d'elle-même ; dans son jardin ceres a piétiné les platebandes et les recouvrent après par des azalées rose et couleur de bonheur, qui ont l'odeur des beaux souvenirs. ainsi l'orchestre peut reprendre. la musique n'est jamais trop forte. ceres a un sourire flou sur les joues et le premier trait de peinture sonne comme un violon.

- quoi ?

il s'est désaccordé.

elle n'a jamais planté de coquelicots sur ses pommettes et pourtant les pétales s'épanouissent jusqu'à ses yeux, dans l'éclosion mal-venue du corps et de l'esprit. ses sourcils se froncent et elle semble chercher de quoi il parle, mais quand elle baisse les yeux elle est couverte de peinture bleue, ceres frissonne et a envie de pleurer.

son air est endurci et elle marque un blanc avant de répondre et de faire tomber le dernier couperet.

- ah oui, là. non. c'est rien. je me suis prise un coin de table en étirant le bras, ça va bientôt partir.

mais les myosotis sont violets et tes feintes ont la couleur du verre - ceres ne sait pas quoi dire sans se couper les lippes sur des éclats de mensonge.

elle se teinte d'un calme trouble et garde les yeux baissés en reprenant son ouvrage. elle se sent mal ; alors son rire sonne comme une cacophonie.

- tu t'inquiètes toujours trop.


@ulysse beauchamp pourquoi t debout




 
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Dernière édition par Ceres Rhee le Ven 2 Nov - 5:44, édité 2 fois
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Ven 2 Nov - 3:12

si elle a du bleu sur le corps c'est qu'elle a joué dans la peinture
arrête de mentir. pourquoi tu te caches à moi ?
arrête de mentir qu'il dit avec son ton sifflant de calme, c'est une demande, une requête déguisée en ordre.
n'est-il pas digne de ta confiance ? cela fait cinq ans que vous avez échangé vos premiers mots, cinq ans où il a toujours eu beaucoup de sincérité, beaucoup d'amour pour toi - il ne veut pas te brusquer, ne se pense pas forcément plus méritant mais c'est une pointe d'incompréhension qui vient signe sa phrase, son interrogation.
il a peur pour toi, il a peur de tout ce qui t'entoure et qui te menace, de ton enveloppe fragile même si tu la veux rigide - il connaît trop bien la sensation de ta peau, tu ne peux pas lui mentir en disant que tu es forte.
ce n'est pas le première fois que je remarque que tu as des blessures étranges après les vacances.

c'est faux, il ne l'avait jamais vu. il n'est pas déçu que tu te sois déguisée jusqu'ici car il peut comprendre la honte, le désir de ne pas mêler des âmes déjà souffrantes à la sienne. ulysse est pareil, il a appris à grandir avec ses plaies et ses cicatrices : on s'y fait. mais en quelque sorte il a la pensée que tu es encore sauvable, qu'il suffirait de te prendre dans des bras que tu n'as jamais demandé par crainte du rejet pour que cela aille un peu mieux.
il ne veut pas t'arracher ta peine et ton angoisse, il ne veut pas te faire cracher les douleurs que tu as connu mais s'il ment un peu c'est pour te convaincre, te mettre doucement sur la voie.
il te tend une main et il ne cessera jamais de le faire si tu en as besoin.
je ne suis pas inquiet pour rien. il n'y'a personne qui en a quelque chose à foutre de toi et ce n'est pas normal. ce n'est pas par piété mais j'ai besoin de savoir si je peux faire quelque chose pour toi. je suis là. ce n'est pas mon genre de forcer les gens  à parler mais c'est grave ceres.
sa tête penche doucement et il vient poser fermement une main sur ton épaule, se plie un peu pour être à ta hauteur. tu n'es pas obligée de le regarder dans les yeux car ça n'a jamais été le cas.

si ulysse n'a jamais rien vu de pareil sur ta peau ce n'est pas pour autant qu'il ne l'a deviné, il y'a quelque chose de singulier en toi, quelque chose de grand dont tu ne parles jamais mais qui est omniprésent : oui tu as la saveur secrète, une ombre qui immense et qui danse sans qu'on puisse en discerner les contours.
BY MITZI
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Sam 1 Déc - 17:37

car il y eut un temps aux odeurs de souffre où je ne parlais qu'à moi même


ceres n’est pas quelqu’un qui pleure énormément. ceres est de ces filles de l’air dont les larmes s’évaporent dès qu’elles naissent aux creux des orbes, comme les étoiles mortes-nées à l’avènement d’un nouvel univers - les supernovas explosent dans un silence sans fin et c’est comme si, pour nous, elles n’avaient jamais existé.

avoir un univers tout entier en soi peut-être parfois dur à porter, aussi ceres se plie sans broncher sous le poids de la main d’ulysse, et ses épaules s’affaissent là où elle se cale - ses doigts desserrent leur emprise sur le pinceau, sa mâchoire se relâche et laisse le goût âcre dans sa gorge s’étendre jusqu’au bout de sa langue, en outre, tous les nerfs et tous les muscles de son organisme quittent leur fonction première et se recentrent sur le point culminant de leur douleur, c’est-à-dire sur le cœur : en quelques secondes les mots d’ulysse ont fait de son cœur une enclume, sans l’alourdir néanmoins, mais plutôt en mettant à jour tous les malheurs sous-jacents dont ceres ne connaissait pas vraiment le poids. elle sent maintenant à quel point ils sont lourds, et ça la laisse hébétée, pantin, pendant un instant son regard est de biais car il retrace tout le cheminement de ses tribulations. elle ne sait pas quoi répondre pour protéger les angles et les épines qui lui servent d’esprit.

- il y a des gens qui m’aiment.

ceres a quinze ans et n’a pas encore assez d’amertume pour son frère pour ne pas penser à lui en premier, et cracher de la bile claire en guise de mots. c’est ce que sont les mensonges démagogues qu’elle récite encore par cœur - elle reste de marbre car elle a appris que l’amour est une chose que l’on reçoit naturellement.

- c’est pas parce qu’ils font rien qu’ils ne m’aiment pas. c’est parce qu’ils peuvent rien faire.

ses yeux cheminent sans pudeur, pas de ça entre eux, jusqu’au visage d’ulysse pour se planter là où seraient les siens, et ce n’est plus la honte qui la fait rougir mais la réalisation qu’elle est en train de révéler quelque chose d’interdit - le mener en silence jusqu’aux plates-bandes écrasées rageusement, et lui dire, voilà, voilà mon vrai jardin secret.

- tu voudrais faire quoi ulysse, hein ? la meilleure chose que tu puisses faire c’est encore de… juste continuer à être mon ami, et si je te l’ai pas dit c’est justement pour éviter ce genre de discours moralisateur. si tu les as remarqué avant, ceres était naïve, malgré tout, ça devrait pas être trop compliqué, si ?

elle rejette avec dégoût cette couronne d’humiliation qu’on tente de lui apposer, elle le sait, et répond aux mains tendues par la colère veule de ceux qui se savent acculés face aux théorèmes de leurs mensonges - ceres refuse encore la confession car elle craint de s'accoutumer au sel des larmes.



@ulysse beauchamp ce retard,,, encore désolée sniff




 
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Mer 5 Déc - 1:48

si elle a du bleu sur le corps c'est qu'elle a joué dans la peinture
il se demande s'il s'est déjà fait cette réflexion lui aussi, qu'il y'a des gens qui l'aiment ; et sûrement que non parce qu'il n'en a jamais douté.
si ulysse n'a pas de simplicité familiale, les entremêlements de complication trop adultes pour lui ne lui ont pas empêché de savoir ce que c'est d'être chéri et protégé d'un cocon protecteur qu'il se veut de casser.
vous deux, vous êtes pareils, victime du courroux des dieux sans jamais en flancher mais s'y inspirer pour vous en faire des forces. il a toujours remarqué que ta vie était bleue ceres, bleue serdaigle, bleue des myosotis roulant sur ta peau, le bleu du ciel que tu peins si souvent aussi et celui que tu récoltes pour représenter l'humanité.
le bleu et le rose.
et il secoue doucement sa tête désapprouvant tes dires, courroucé de savoir que tu ne cherches même plus à lutter face à l'inévitable, que tu te laisses bercer et noyer par le flot cruel des vagues au lieu de nager à la surface.
on peut toujours faire quelque chose.
il ne remet pas en cause ton innocence mais se plaint de la difficulté que tu sembles à éprouver le droit d'exister - est-ce cela ceres ?
il se demande qui est réellement sans visage entre vous deux.

faire quoi ? il ne sait pas, ce que tu voudras, ce que tu désires secrètement ; il affronterait des titans s'il le fallait et mettrait une de ses mains au feu si cela pourrait te faire rire. il est inconscient du danger si ça peut te protéger toi. pourquoi souligner l'évidence ainsi ? il se meurt d'incompréhension et a un léger mouvement de menton.
c'est évident que l'on restera amis.
s'il pouvait sourire il le ferait. mais il reprend sur une voix plus douce, relâchant le contact de vos deux corps, toutefois toujours penché pour cueillir ton regard fleuri d'émotions.
tu as cette tendance à ne pas vouloir te laisser protéger en réalité. je ne suis pas moralisateur, il faut que tu laisses les gens s'inquiéter pour toi. pourquoi es-tu aussi réticente ?
c'est difficile à répondre comme question mais il sait que sur la corde de ton violon de mélancolie, du moins espère, que c'est la bonne note qui sortira à vos oreilles.
il a un soupçon tendre et guide ta main à continuer à le peindre, guide le pince entre tes doigts jusqu'à sa peau pour sentir encore une fois les pigments de ta vie frémir sur sa peau.
BY MITZI
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Dim 9 Déc - 2:08

car il y eut un temps aux odeurs de souffre où je ne parlais qu'à moi même


c'est sans doute stupide mais le cœur de ceres s'est illuminé quelques secondes car - c'est évident qu'ils resteront amis. car - parfois les mots d'ulysse ont la tendresse sublime de l'évidence, qui reluit lorsqu'elle est formulée. une seconde passe où elle sourit.

c'est sans doute stupide mais les choses, les sentiments et les relations semblent parfois plus réels lorsque l'on pose des mots dessus. c'est la réalisation de cette évidence et du fait que l'on ai toujours un choix qui fait naître sur sa bouche une scission douce-amère ; voilà une fleur bien pure pour ce champ qui ne semblait plus rien voir éclore.

le ciel a une drôle de couleur dans les yeux de ceres.

il y a une extrême mollesse dans ses gestes pendant un instant, celui où il pose la question, elle semble lâche et délitée sur plusieurs émotions ; son sourire s'efface car tout sonne si juste pour la cacophonie brouillonne dans laquelle elle baignait d'habitude, c'est étrange d'être reprise aux endroits qui font réellement mal. aussi elle se laisse guider car elle ne peut plus se méfier de rien. elle se penche sur son œuvre inachevée, continue une courbe incomplète sur la peau d'ulysse et il lui semble, elle se fait la réflexion, que l'image lui plaît.

- je crois qu'on m'a juste éduqué comme ça.

quelque chose d'effroyable car innommé lui tord le ventre une seconde, elle a dit ça si clairement !
sans se reprendre.
elle respire et continue sans regarder plus bas.

- enfin, pas à être réticente, mais c'est une conséquence je veux dire. de la vie avec pan et tout. après quand je suis partie avec ma mère il était plus là mais c'est resté, le fait que je restais toujours en retrait et que je valais moins- moins que lui. personne le disait évidemment, hein.

elle - elle faisait bien pire !
sa mâchoire se serre mais ses yeux restent secs quand elle lui raconte ce qu'elle pensait inexprimable car trop immense - c'est un exercice difficile auquel elle semble s'atteler.

- c'est venu de là.

elle se veut détachée mais les mots de ceres, comme ses gestes, comme l'entièreté de son être, sont empreints d'une mélancolie bleu encre qui ne se délave pas. elle ne trompe pas ulysse et la pièce toute entière semble maintenant pleuvoir des gouttes comme des larmes ; mais ses yeux restent secs.

- alors- alors je suis comme ça parce que je crois que j'ai pas envie de déranger, et puis, il y a pas beaucoup de gens compatissants comme toi ici je crois. j'ai pas appris à m'ouvrir à eux parce que ma famille l'était pas de base. je sais pas, tu trouves pas ça difficile toi ulysse ? tu te plains à quelqu'un quand tu en as besoin ? je t'ai jamais entendu le faire.

elle a dit ça si clairement !
sans se reprendre.

quelques chimères dans son esprit frissonnent puis meurent, en un même mouvement ; terrassées par cette nature sincère qu'elle ne se connaît que trop peu.


@ulysse beauchamp y a un de ces vents dehors l'immeuble va S'ENVOLER




 
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Re: des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027 Mar 8 Jan - 1:45

si elle a du bleu sur le corps c'est qu'elle a joué dans la peinture
ulysse veut lui faire promettre qu'elle continuera à vivre, elle et son art, parce que quinze ans c'est trop jeune pour décrépir et que si elle a survécu tout ce temps, ce n'est pas pour fondre comme une bougie parmi tant d'autres - tu as tant de choses encore à faire ceres !
il t'observe dessiner sur une peau immaculée, qui ne vibre pas, qui ne tremble pas, et qui s'apparente peu à peu l'épiderme de ces grandes statues qu'il a vu au musée ; il aimerait parfois devenir elles et ne pas craindre la nudité. s'il n'a pas de visage ils diront que c'est un choix de l'artiste, une dénonciation - et ils écriront des pamphlets sur sa révolution à lui, et sur son courroux d'adolescent.

tes mots sont une ode à la sécheresse des personnes lessivées encore et encore, il se demande comment peux-tu tenir debout en étant si fatiguée, si morne de ta propre douleur - comment as-tu pu l'accepter sans crier à l'agonie, comme lui s'égosille auprès de ses proches ? il admire étrangement ta force d'avoir subi sans jamais lever le poing.
je suis désolé. je me rends compte que c'était peut-être trop insistant.
il laisse quelques secondes passer et se reprend.
mh... c'est que j'ai la chance de pouvoir montrer ma colère tu vois. alors j'ai pas à me plaindre. je sais pas si l'un est mieux que l'autre mais on est encore à l'âge où les adultes, enfin dans mon cas, pardonnent beaucoup de choses.
il hume l'odeur de la peinture fraîche un instant et c'est la poussière de l'hiver qui emplit ses narines, c'est familier.
il n'a pas peur peu importe les terrains dangereux qu'il parcourt de ses pieds d'enfant pas encore domestiqué, toujours un rien sauvage.
si tu ne veux pas rentrer chez toi pour les grandes vacances, même pour une semaine tu sais tu peux venir. ma grand-mère sera contente de voir que j'ai des amis.
BY MITZI
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des angles et des épines (ulysse) // janvier 2027
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