面白い男
On ne le remarque qu'à la blancheur immaculée des cheveux virevoltants, dans le regard adouci d'une personnalité délicate. Il a cette pureté qui s'étale, la bonté comme conséquence logique d'une existence sans angoisse. Tout lui réussit, le rendant si aimable. La bienveillance n'est réservée qu'aux puissants ; et il a cette personnalité immature de ceux qui n'ont pas connu les plus terribles désespoirs.
Vides d'expériences autres que l'introspection de quelques livres profonds, guidé par cet altruisme qu'il rend presque sincère.
Il a l'inconscience d'un enfant en pleine croissance, offre l'aide et la douleur avec la même simplicité candide que beaucoup ont perdu. Pourtant, il est régi par des certitudes puissantes, des normes, des valeurs présentes dans son quotidien un peu morne.
Il est le tronc d'un arbre de vie auquel il cherche à raccrocher les branches, cultive les graines d'une passion vacillante. Griffith aime le calme et pourtant frémit d'impatience.
Griffith aime l'honnêteté, vit dans le doute de ses propres efforts.
Griffith a le cœur pur, mais renfermant les cendres d'une guerre d'intérieur.
Griffith aime l'adrénaline des doutes jusqu'à en regretter la monotone simplicité de la paix. Griffith aime la sensation humaine, les présences rassurantes, la solitude obscure qui enveloppe ses mauvaises pensées.
Griffith vit sur des montagnes russes, passant du rire aux larmes, de l'entrain aux insondables déprimes.
Derrière la victoire, sa fierté intacte.
Derrière ce naturel de bien, la conquête des cœurs aveugles.
Griffith n'est qu'une âme en perdition qui cherche ses accroches au monde. Griffith exprime la fin des temps et le début de la création. Il se laisse porter par des profondes réflexions, retombe parfois dans la simplicité soulageante d'une vie d'adolescent.
Jeune adulte, sur la falaise des exigences.
Il n'a pas envie d'en finir avec la vie, loin de là. Mais parfois, lorsque cette furieuse envie de survivre s'estompe lui vient ce sombre désir qui survit à ses plus belles humeurs, une pensée bien simple.
Celle de ne pas vraiment vouloir continuer.
C'est ironique, peut-être, ces changements incessants.
C'est difficile, peut-être, de vivre presque deux existences. Griffith n'a jamais prêté attention à toutes ces choses, au bien-être des autres, à un univers qui ne tournerait pas autour de sa personne. Il a des humeurs vacillantes, des sourires parfois vacants, Griffith enveloppe ses mots d'un sarcasme amusant.
N'est-il pas qu'un homme, après tout, face au divin destin ?
Cherchant un peu de bonheur, ne serait-ce qu'un peu satisfaisant.
I see two lovers staring over the edge of the cauldron of hell.
Do they both wish for death ?
That means their love will end in hell. I couldn't stop laughing.Il y avait, dans ses souvenirs, la voix de sa mère, le sourire de son père.
L'odeur délicate d'une maison en bord de mer.
L'enfance de Griffith ne s'est pas composée d'autre chose qu'une paix allongée par un endroit paisible et déroutant d'innocence. Un petit village moldu en amont d'une rivière, en Grande-Bretagne, emplie de quelques magasins presque primates aux yeux du centre-ville et d'un marché local. Dès l'enfance, il déambulait dans les rues pavées, le regard porté vers un ciel toujours bleu et grésillant de présence - le présence n'avait jamais été aussi brillant qu'au travers de ses yeux d'enfant.
Griffith vivait, et pourtant, ce n'était pas assez.
Une éducation parfaite, entre les douces valeurs et l'amour quotidien, entre les jours à l'abri du besoin et ceux passés dans le bonheur d'un entourage permanent. Belle et paisible enfance, interminable enfance - et tout s'est si vite terminé, maintenant qu'il y repense.
Il y avait, dans ses souvenirs, la voix de sa mère, le sourire de son père.
Ils avaient une teinte différente, cette fois.
Sa mère semblait parfois inquiète, couvrant le tout de ses instincts paternels. Son père était bien moins présent, jonglant entre deux mondes, deux identités, un amour unique et sans pareille. Ce monde, Griffith était destiné à en faire parti. Il avait l'envie de comprendre, une curiosité pendant le long de ses doigts agités par une magie naissante ; il reniait doucement son humanité simple, exempte de simplicité.
Sa mère, jour après jour, le sentant s'éloigner.
"Je t'aime, maman" disait-il bien souvent, dans sa tête.
Il n'était pas du genre à l'avouer, mais au fond, seule la vérité comptait.
Il y avait, dans ses souvenirs, la voix de sa mère, et seulement elle.
Son père, lui, avait cessé de sourire.
Sa maladie était sortie de nulle part et ça n'avait été que l'affaire de quelques mois. Seulement âgé de neuf ans, Griffith avait assisté au déclin de sa santé - ses yeux plus creusés, cernes grandissantes, un visage qui gagnait en pâleur. Elle avait perdu ses cheveux en même temps que tout le reste - son équilibre, les autres couleurs de son corps, et ce qu'elle estimait conserver de dignité.
Griffith, lui, n'était pas d'accord.
Elle était si noble, avec ce regard luttant, ses sourires saupoudrés d'espoir.
Jamais, ô grand jamais, elle ne s'était permis d'abandonner.
Il y avait, dans ses souvenirs, le regard de sa mère.
La voix, dit-on, est ce que l'on oublie en premier. Pourtant, Griffith avait toujours en tête le rire résonnant de sa mère lors de sa lointaine enfance. Anabeth Asketill, à l'époque, avait été enseignante dans un établissement pour jeunes en difficulté. Ce sont ces mêmes enfants, parfois accusés pour de mauvais actes, qui d'une décision commune, étaient venus la voir à son chevet.
Sa mère était respectée. Sa mère l'avait quitté la tête haute - et Griffith, lui, se refusait à l'oublier.
Son père, lui non plus, n'y parvint pas. Une barbe un peu plus négligée et blanchie, indéniablement affecté, à jamais, par une perte immense. Il gardait pourtant cette malice, cet humour délicat - ces fossettes aux abords de ses yeux rieurs, même si parfois, la tristesse s'y lisait.
Quelques semaines après ça, ils avaient déménagé dans la campagne, non loin de Londres, au sein du monde magique. Quelques années après, encore, Griffith avait rejoint Poudlard. Aujourd'hui, son père continue de travailler dans sa boutique du Chemin de Traverse, sans oublier le passé.
Aujourd'hui, Griffith continue de vivre, de changer,
Griffith continue d'avancer, en cherchant ce bonheur éphémère, inaccessible.
18 ans en février, caressant l'espoir de vivre, de profiter encore un temps du paisible sentiment de confort de cette école accueillante. Griffith change chaque jour, passant du noir au blanc, baignant dans le gris daltonien des gens versatiles - feignant l'indifférence.