y'all need jesus + envy

il y'a des jours qui s'étendent tout tranquillement, des jours bien paisibles où on ne se doute de rien et même le travail semble bien doux ; user de son intellect n'est pas trop dur quand il n'y'a rien d'autres à se soucier. à rôder bien tranquillement dans les couloirs fraîchement vides, ce sont les dernières âmes qui s'affairent. certains restent parce que leur toit est trop loin - et d'autres parce qu'il ne fait pas bon d'être couvert par des tuiles d'amour qui s'ébranlent et disparaissent au cours des années - c'est la cruauté de l'humanité. c'est vrai que je ne souffre pas de ce mal car mes parents m'ont toujours aimé sainement et que je leur ai bien rendu, il est toutefois question d'assurer mon rôle pour s'assurer que tous les départs se font sans embauches pour - au moins - les élèves arborant la cravate azurée.
et mes pas résonnent à un rythme réguliers, timides dans les dernières agitations, quand je jette des coups d'oeil soucieux à chacune des chambres, adresse des sourires aux derniers esprits et à ceux qui restent.
viens le temps de s'approcher de ma propre chambre où j'entends que cela s'agite un rien.

pendu à ma quiétude, je n'embrasse pas la possibilité du malin et quand je m'avance je n'aurais pas pu imaginer apercevoir cela ; prendre la main dans le sac ces bassesses enfantines. j'ai fait l'effort de retenir chaque prénom et nom si je le pouvais et alors - toi, la capitaine d'hippoball, évidemment que je te connais.
chadwick.
il n'y'a rien d'agressif, je constate l'étendu de ta méchanceté ; la croix et le flacon sont deux objets discrètement disposés de sorte à n'agresser personne. je ne voudrais pas de problèmes pour ce que je crois et pour ma foi. je demande tout doucement, comme on questionne un félin peureux et encore sauvage.
...qu'est-ce que tu fais..?
ce n'est pas la première fois ni la dernière et j'ose espérer que la prochaine - ça ne sera pas toi. parce que maintenant que je peux te confronter à l'injustice de t'en prendre au fait de croire, à quelque chose qui est aussi précieux, tu comprendras à quel point tes méfaits auraient pu retentir davantage si ce n'était pas moi.

j'ai un temps. je constate le désastre, le méfait avec deux yeux perplexes par la teinte de l'eau et le flacon gravé qui roule. je soupire mais j'ai un léger rire dans la gorge, silencieux, qui s'extirpe de force - oui il y'a quelque chose de risible dans cette scène. on dirait un bambin abandonné par ses parents quelques minutes et qui s'est empressé de faire une bêtise. je ne t'en veux pas vraiment, non. pas plus qu'il y'a deux minutes.
tu as l'air fine comme ça...
je te regarde de haut en bas et je repasse plusieurs fois mécaniquement par les différents éléments qui composent ton crime comme pour arriver au résultat de l'équation. je soupire à nouveau et je me rapproche du lit, me penchant pour récupérer le contenant du liquide avant que tu le déverses.
bon. disons que je n'ai rien vu mais tu m'aides à ranger, ok ? j'ai l'impression que si je rouspète tu n'en auras rien à faire et je n'ai pas ce temps à perdre.
je pourrais avoir la paresse de lever la baguette pour demander aux objets d'eux-mêmes mais je fais un pas pour attraper un paquet de mouchoirs sur la table de chevet et je te le lance, t'indiquant d'un sourire.
pour tes mains.
je dépose à sa place habituelle le flacon et essuie mes mains aussi noircies sur mon pantalon de deux mouvements secs.
pourquoi tu fais ça..? il y'a d'autres moyens de s'amuser tu sais que de saccager des choses sacrées. même si vous avez gagné le match d'hippoball, félicitations par ailleurs, tu pourrais t'entraîner par exemple, ou réviser.
des choses plus pertinentes qu'un peu de charbon dans de l'eau bénite. je frotte mes doigts entre eux pour les occuper tout en observant de ma hauteur, toujours debout près de toi. je suis curieux de savoir quels sont tes motifs et s'ils sont haineux ou malins, d'essayer de te faire changer d'avis. l'exercice de rendre autrui meilleur est intéressant et je ne crache jamais dessus pour m'entraîner à la plaidoirie.

ça ne plaît pas aux enfants terribles d'être ainsi coupés dans leurs élans de rébellion et de caprice n'est-ce pas ? la frustration tonne, se fait reine et ça se sent. c'est évident envy pour n'importe qui te regarderait et possédant un minimum de jugeote humaine. je te laisse agir comme l'enfant animée par une fièvre moqueuse comme tu es, ne rétorque pas à ton contact appuyé, et allonge juste un sourire tranquille quand tu énumères une maxime ; la curiosité est donc un vilain défaut ? vraiment ? est-ce toi qui dis cela ? n'est-ce pas un des principes de notre maison ?

oui c'est ça. tend l'autre joue si on te gifle, c'est bien chadwick. tu as un minimum de culture générale.

je ne peux m'empêcher une pointe de cynisme face à toi et tes comportements enfantins, après tout il n'y'a qu'à ça que tu réagis ; insensible aux lois et à la raison, il faut te parler en entrant dans ton jeu pour se faire entendre. ne pas percer la bulle mais s'y immiscer en son sein. n'est-ce pas ?
je reste immobile, frotte mollement mon épaule et ma joue du plat de ma paume, sans jamais abandonner mon regard sur ta personne.
c'est drôle que tu acceptes si facilement de réparer tes erreurs. je m'attendais à un peu plus de résistance, non pas que je sois déçu.
me voilà à m'asseoir de l'autre côté du lit sans t'aider puisqu'il est bon de prendre le temps d'agir par soi-même, pour apprendre. il n'est pas question de te faire la leçon, toutefois.
je ne te connais pas assez pour te dire. dans le cas le plus tragique un manque d'attention à l'enfance. dans une situation plus plausible l'ennui et une cible facile. moi-même. qu'est-ce qui te parle le plus ?

les rires qui éclatent, une fontaine de jouvence où je pourrais m'abreuver ; je ne réponds pas en écho mais savoure en silence ta soudaine joie. particulièrement exubérante. à ton image. j'encaisse le "coup", si l'on peut le nommer ainsi, pour faufiler mes prunelles jusqu'à toi. je te surveille comme un adulte guette les mouvements d'un enfant sauvage silencieux et prêt à changer ses plans terribles d'un instant à l'autre.
je joins mes mains devant moi et accroche tes iris des miens quand tu es bien assise, face à moi. maintenant il serait question de rester immobile bien que je ne crains pas les remous.

non. pas vraiment. je laisse planer le doute, il est bon de se la jouer mystérieux de temps à autres. les autres me considèrent ainsi, mais maintenant je ne le suis plus je suppose. je n'ai jamais réagi à tout cela, mais puisque je ne me défends pas l'on me considère ainsi...
j'émets un léger rire d'amusement.
...il vaut mieux que je sois pris pour cible que des personnes réellement touchables. ça serait regrettable non..?
je penche un peu mon crâne pour marquer l'interrogation et reprend tout de suite, sans faire traîner. c'est vrai qu'il y'a de cela même quelques mois, j'avais la carrure des vilains petits canards. mais les gens sont voués à évoluer non ?
ma vie n'est pas si intéressante tu sais... mes parents sont des gens tout à fait normaux.