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[SOLO] May you always be satisfied

Sam Everyl
Little miss sunshine
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Sam Everyl
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En couple avec : Ta maman
[SOLO] May you always be satisfied Mer 9 Jan - 12:01


Satisfied

Feat Sam & Marcus


May you always
Be satisfied

Décembre




Les liens du sang sont éternels, mais pas primordiaux, c'est ce que tu as réalisé ces derniers temps. Aimer une personne de tout son être, aimer son père et sa mère n'en font pas des êtres intouchables face au temps. Ton rapport à la famille est particulier, Sam, parce que tu as eu à jouer un rôle que tu n'aurais jamais dû avoir à tenir. C'est sans doute de là que vient ta maladresse, c'est sans doute de là que viennent tes difficultés d'ordre social. Oh, personne ne t’a imposé ce rôle, c'est quelque chose que t'es sentie obligée de faire, non, c'est même plutôt quelque chose que tu as fait de toi-même. La responsable est peut-être ta mère qui, de son vivant, n'a jamais hésité à te mettre face à tes responsabilités. Elle t'avait donné, et ce, dès le plus jeune âge, le sens de l'effort et le don de soi. Se mouiller pour les autres, n'avait jamais été un problème pour toi, c'était même une normalité. Au fond de ton petit village moldu, tu n'as pas eu la chance de t'exercer aux nuances qui devaient être apportées à ce don de soi, à ce sens du sacrifice un peu trop poussé chez toi. C'est ce manque de nuance qui t'a sûrement poussée à tenir la maison et la boutique seule quand ton père se saoulait au PMU du coin. C'est ce manque de nuance qui t'a poussé à remplacer ta mère, à devenir une adulte un peu trop tôt, à grandir à l'envers. Poudlard t'avait apporté un retour à la normale et une certaine stabilité sur ce plan-là de ton existence. Inconsciemment, tu te dis que tu as en a profité pour vivre pleinement cette enfance que tu t'étais volée. Mais, tu ne peux pas dire que tu regrettes ce temps passé à la maison. Tu ne peux pas dire que tu regrettes d'avoir joué ce rôle, que tu regrettes d'avoir dû grandir un peu trop tôt. Parce que c'était de ton père qu'il s'agissait et que tu es incapable de regretter grand-chose lorsqu'il s'agit de tes parents.

Pourtant, tu pourrais lui reprocher bien des choses à ton père. Vous êtes proches, certes, mais vous n'avez jamais été une famille des plus modèles. Il a été une personne à supporter et non pas une personne qui te supportais. Vous avez mis du temps à retrouver un fonctionnement saint et vos rôles respectifs. Tu n'as jamais pu vraiment profiter de ton père dans ses meilleurs moments parce que Poudlard était passé par-là entre temps. Tu n'es pas malhonnête au point de ne pas accepter que tu as toujours espéré, au fond de toi, pouvoir rattraper ce temps perdu entre vous deux. Tu n'es pas malhonnête au point de ne pas comprendre que c'était ce que tu désirais le plus. Il y a quelques mois, tu aurais sûrement été anéantie de voir ce projet tomber à l'eau. Tu aurais pris comme une trahison, comme de l'égoïsme pur, le fait que ton père se recentre sur son bonheur personnel sans se donner corps et âme pour le tien. Tu aurais sûrement hurlé, pleurée. Tu aurais sûrement été dans une colère noire. Tu aurais sûrement montré un visage qui n'était pas le tien : celui de l'enfant qui ne souhaite que le plein de regard de son parent. Seulement, nous ne sommes pas il y a quelques mois. Nous sommes maintenant, et tu n'es plus la même. As-tu grandi ? Muri ? Tu n'en sais trop rien. Il est compliqué, pour toi, de mettre des mots sur ce nouvel état d'esprit. La seule chose que tu sais, quand tu lis sa lettre, c'est que ce n'est pas de la colère que tu ressens, mais une pointe de nostalgie.

« J’ai rencontré quelqu’un… » t’écrit-il « Ça va faire quelques mois maintenant que nous nous voyons. Je n’ai pas osé t’en parler avant parce que je ne savais pas comment tu le prendrais. Elle doit me présenter à ses enfants et à sa famille pendant les fêtes. Je sais qu’il est égoïste de te demander de rester à Poudlard cette année et que mes cadeaux te sembleront un peu maigre vu ce que je te demande, mais je pense avoir réellement besoin de franchir ce pas. Nous n’avons plus vraiment parlé de ta mère depuis son décès, je sais que tu aurais aimé avoir un père un peu plus présent dans ta vie ma puce. Pour tout ce que je t’ai fait subir, Sammie, je suis désolé. Mes excuses sont bien peu de chose étant donné ce qu’il s’est passé, je sais. Mes lettres ne rattrapent pas non plus le temps perdu, ça je le sais aussi. J’ai profondément aimé ta mère et je l’aime toujours. Elle a été ma femme, la mère de ma fille unique et elle m’a apporté ce qu’aucune personne ne sera capable de m’apporter : toi. Mais je pense avoir fait mon deuil à présent. Je n’ai jamais été vraiment à la hauteur de mon rôle de mari ou de père mais j’ai le sentiment de pouvoir devenir un homme meilleur, maintenant, de pouvoir rattraper le coup. Je veux tenter cette expérience, essayer d’offrir à notre famille une seconde chance. Ce sera peut-être étrange au début, mais on pourrait essayer, tu ne crois pas ? Tu pourrais avoir une nouvelle maman, des frères et sœur, une vraie famille. Pas celle bancale que nous avons, mais une qui te fera grandir et dans laquelle tu n’auras plus jamais à te sacrifier pour qui que ce soit…»

Et la lettre continue, sur des pages et des pages, avec cette même écriture maladroite et franche qu’est-celle de ton père. Oui, il y a quelques mois, tu aurais sûrement très mal pris cette lettre. Mais nous ne sommes pas il y a quelques mois. Entre temps, de nombreuses choses se sont passées, tu as changé. Tu as expérimenté le deuil et tu as réalisé une chose fondamentale : l’être humain n’est pas fait pour vivre rattaché aux morts. Il n’est pas honteux ou égoïste de vouloir aspirer à autre chose qu’au deuil et au manque des défunts. L’être humain a besoin de soleil et de joie autour de lui et s’il est légitime de pleurer ses morts, il est aussi légitime de les laisser derrière nous pour continuer à avancer et à vivre tout simplement. Ça ne veut pas dire qu’on les oublie. Jamais ton père ne pourra oublier ta mère comme jamais tu ne pourras oublier Amelia. Vous vivez avec leur absence et vous faites au mieux. C’est ce que tu penses, c’est ce que tu ressens. Aujourd’hui tu vas beaucoup mieux, tu te sens plus sereine, plus forte aussi. Sans doute que cette première partie de l’année à enterrer l’enfant immature que tu étais pour laisser la jeune-femme en devenir transparaître. Tu sais que si tu le lui demande, ton père se privera de cette femme et de sa famille pour se concentrer sur toi. Mais tu n’as pas envie de lui demander ce sacrifice, tu n’as pas envie de le voir regretter. Erreur ou pas, lui aussi a le droit au bonheur même si ce dernier nécessite que tu restes à l’écart. De toute façon, et tu le réalises à présent, le fossé entre vous était destiné à s’étendre parce qu’il y avait, entre vous, tout un monde. Ce ne veut pas dire que vous n’êtes plus liés, ça ne veut pas dire que tu cesseras de l’aimer. C’est ton père, ton héros et il en sera toujours ainsi. De même que tu continueras de lui écrire, de le voir pour les fêtes. Mais il était temps pour toi de prendre le large, de le laisser cultiver son propre jardin et de te concentrer sur le tien. Alors tu empoignes ta plume, tu noircies plusieurs feuilles à ton tour, feuilles sur lesquelles on peut lire :

« Pour être franche, il y a quelques mois j’aurais sûrement été furieuse contre toi. Mais aujourd’hui je pense être assez grande pour comprendre et accepter tes choix, tout simplement. Pour ma part, je ne pense pas avoir fait le deuil de maman, je n’en ai jamais eu l’envie ou le temps. Mais j’ai récemment appris ce que ça faisait de se sentir bloquer dans le passé et ce qu’on ressent lorsqu’enfin on voit le bout du tunnel. En tant qu’enfant, je ne veux pas t’imposer de rester dans ce tunnel indéfiniment pour satisfaire un caprice. Je ne suis plus tout à fait une enfant et je comprends ton besoin de retrouver une famille, j’en ai besoin aussi. Mais je souhaiterais tenir mes distances pour le moment. Poudlard, le monde magique, tout ça, c’est peut-être un peu compliqué à cacher dans un premier temps. Puis j’entre dans le gros de ma scolarité d’ici l’année prochaine, je n’aurais plus tout le temps que j’ai aujourd’hui. Je compte travailler dans le monde magique, comme maman. Je ne suis plus toute seule, j’ai des amis proches autour de moi, des gens formidables qui sont devenu comme une seconde famille pour moi. Je suis bien entourée alors je sais que tout ira bien. Je ne serais peut-être pas une sorcière aussi formidable que pouvait l’être maman, mais j’aspire à me rapprocher un peu plus de ce qu’elle pouvait être à l’époque de sa scolarité ici. Puis, j’aimerais te dire que même si elle est bancale, bah je l’aime comme ça notre famille. Je n’en changerai pour rien au monde. Je suis et je serais toujours très fière de m’appeler Everyl. Je crois pouvoir avancer sereinement dans la vie à partir de maintenant. Ce ne sera sûrement pas tout rose et facile tous les jours, mais je me sens assez forte pour endurer ce qu’il y aura à endurer. Quand je viendrais te voir, cet été, j’espère pouvoir te montrer à quel point j’ai changé. En attendant, j’espère que tu passeras de bonne fête et… Surtout : je veux voir des photos ! Je te montrerais, si t’es sage, le fameux Jay dont je te parle à longueur de lettre. Je te montrerais aussi les membres de mon équipe d’Hippoball et peut-être même Mister Pectoraux. C’est que je suis entourée de pas mal de beau gosse à l’école, c’est le charme familial qui fait ça !

Bisou mon papa,
Je t’aime fort,
Sam-Sam :)
»
Notes blblblblblblbl
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