ce fantôme de squelette n'a pour toute toilette qu'un diadème de vers posé tout de travers

Il deviendra directeur de département, probablement.
Si les moldus et les cracmols peuvent venir à Poudlard - c'est cool pour eux.
Baguette d'ébène et épine du monstre du fleuve blanc, 32cm.
L'armoire s'ouvre, et il se regarde lui-même, plus vieux de quelques dizaines d'années. Ses traits sont tirés, son regard est glacial, il avance d'un pas rigide et agressif et il est vêtu d'un costume impeccable. Il marche, marche droit devant lui comme s'il conquérait le terrain que foulent ses pas. Il est malheureux.
Dans son reflet, il se regarde lui-même, plus vieux de quelques dizaines d'années. Il tient une aiguille dans sa main et sourit d'un air satisfait. Il y a quelqu'un à ses côtés, et on dirait qu'il se tient au milieu d'une sorte d'atelier - ou bien serait-il dans les bois ?
Il hume l'odeur d'une allumette que l'on vient de craquer, la pluie sur les pavés, le thym fraîchement cueilli.
De sa baguette jaillit : une tortue des Galápagos.
Il regrette amèrement ne plus assister aux cours de potion et de botanique.
Le nombre de chocogrenouilles qu'il a avalé est probablement record.
Rencontrez Cooper : une couleuvre à collier de temps en temps surnommée Scoob (voire Scoobydoo quand il n'y a personne autour).

Il a le regard froid le regard dur, il toise du haut de sa montagne et sous la couronne de ses cheveux impeccables. La ligne indifférente de ses sourcils est un rempart qu'il a l'air de garder et dont l'on se méfierait des trésors - Charles, du haut de son mètre quatre-vingt-dix-sept semble à peine sorti des névés.

Il est parfait - indifférent - froid aux premiers abords - il a l'air parfaitement imperturbable, peu expressif - il préfère observer et réfléchir avant d'agir - quitte à agir discrètement - il a des ambitions, des prétentions, des standards - il choisit avec soin ses ami.e.s proches - (qui sont peu nombreux.ses, ça ne peut pas être n'importe qui, il a des critères) - (mais maintenant : quels critères ?) -  c'est un peu comme une force tranquille - et il est très studieux - il prend ses études très au sérieux - rien de tout cela n'est faux - Charlie n'est pas quelqu'un de faux - même si mentir ne lui pose pas particulièrement de problèmes, c'est de bonne guerre - il aime les choses bien rangées - il a construit sa vie autour de l'autorité - sa vie a été construite autour de l'autorité - secrètement il n'aime pas le droit - secrètement il déteste le droit - secrètement, parce que c'est un peu trop tard pour faire machine arrière - secrètement il est stressé, secrètement il est anxieux - en fait, il a un œil avisé pour les vêtements - les courbes les angles les finitions les drapés - en fait, à sa manière, il n'est pas si glacial - en fait, à sa manière, il peut-être même un peu bavard - (écoutez-le se plaindre pour rien) - (regardez-le écouter les conversations et s'y immiscer doucement) - il aime les choses bien rangées Charlie mais tout est chamboulé - mais c'est qu'il doit être parfait - un héritier parfait - Charles est parfait.

Les Foster n’ont pas leur nom inscrit dans l’Histoire – Vous voyez, ils ne font pas partie de ces grandes familles, celles que l’on connaît bien – Ils n’ont pas cette silhouette qui se dessine dans l’imaginaire à leur simple évocation – Ah, Sang-purs, ils ne le sont pas non plus - Certains aiment à se lamenter qu’ils le furent autrefois – Car les Foster c’est : une petite montagne d’or et la fierté fragile d’un nouveau né.
Alors, alors – Alors Charles Foster naît, et pour ses parents c’est l’événement – Un garçon, oui un garçon – En bonne santé, beau comme le soleil à qui on ferait porter l’amour sur un plateau d’argent – Charles Foster naît et c’est une merveille – Il est destiné à avoir les épaules larges, un empire en devenir posé sur son échine droite - Ah il n’y a aucun doute ! c’est lui qui portera leur nom au sommet – C’est lui le garçon-drapeau biaisé d’espoir qui plantera leur étendard en terre sainte.
(On lui a très vite retiré ses jouets.)
On peut parler de cruauté, mais ce n’était pas fait exprès.

C’est ainsi que Charles se construit – Il ne joue pas vraiment avec les autres enfants, les Foster ont d’autres plans – Il doit lire, écrire, apprendre à bien se tenir plus vite que les autres – Quelle joie : le voilà qui grandit si vite ! – Il a la tête bien faite le petit Charlie, et puis il ne bronche pas – Après tout on lui a appris à rester froid – Froid froid froid, c’est comme ça qu’il l’a compris – Froid comme celui qu’il ressent lorsqu’on lui fait ouvrir un livre à neuf ans déjà – Ne parle pas trop Charlie, tu t’exprimeras plus tard quand tu seras grand – Alors il ne dit rien, mais Charles le sait et peut-être même aussi ses précepteurs qui le gardent pour eux : il n’est pas curieux – Elle est ténue cette soif de savoir qui dévore les personnages de romans alors qu’ils entrent dans les bibliothèques – Mais il suit – Charlie, habillé en bleu, en noir en gris il ne cille pas, suit – Il ne sait faire que ça.
Lorsqu’il a eu quatre ans est arrivée Laura - Laura et son petit gabarit et son cri énergique, ses sourires solaires – Une vie toute jeune toute neuve et cette fois Charlie a le droit : il exprime sa joie – Les années passent et elle continue de jouer – Il n’est pas jaloux.

Il y a un choc – Oh on l’a préparé – On a tout fait pour qu’il le soit – Pourtant Poudlard se dresse au loin et il ne peut pas s’empêcher d’être intimidé.
On lui avait dit qu’il était préparé, puis on lui a demandé quelle était sa matière préférée.
Processus lent.

Lorsqu’il revient chez lui pour les vacances d’été, tout est différent – Ah oui tout est chamboulé !
Alors il commence à prendre cette habitude – Parfois lorsqu’il le peut il descend en silence les grandes marches en bois –  Il gagne la porte à pas feutrés, se glisse dehors comme un chat sans que la porte ne grince et il s’engage sur une petite parcelle de liberté – Celle dans le bois que borde leur propriété.
Un jour, l’an prochain, il emmènerait Laura.

Un jour, l’an d’après, il emmène Laura – Mais Laura tombe, c’est malheureux, elle tombe et dans sa tête c’est comme si elle tombait encore – On dit qu’elle ne pourra plus jamais marcher.
La vie continue.
Charlie doit repartir.

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Voyez-vous, Charlie c’est un grand classique ; le genre de rejeton qu’on trouve à chaque coin de couloir, terrés jusque dans la pierre et parfois même dans la poussière et les conduits. Il se dresse tant au dessus de la foule qu’il en a le vertige, aussi glacial et de marbre que son cœur est en ébullition (un âge qu’on atteint tôt ou tard).
Alors maintenant il cherche, mais c’est peut-être un peu tard. Il n’a même pas les bons outils.

titre de fiche ultra edgy
salut c'est moi votre grand-maman j'espère que vous allez bien
celleux qui m'ont ramené ici se reconnaîtront je vous fais des bisous jusqu'en 3489