Eden | First Love

Eden, c’est un garçon qui enfant a toujours vécu avec sa soeur et ses parents. Ils étaient très aisés, une famille de musiciens assez reconnus. Son père était compositeur, alors que sa mère était pianiste. Sa soeur aînée de trois ans souhaitait chanter, mais cela ne se révéla pas être son talent alors elle préféra devenir interprète. Si cela fut un coup dur au début pour la famille, ils s’en remirent tout de même puisque la jeune fille s’en sortait avec brio dans ses études. C’était une famille appréciée, plutôt croyante, qui rentrait dans les cases et qui ne causait jamais de réels soucis. S’ils n’étaient pas d’une grande popularité, au moins le nom de la mère évoquait quelque chose aux musiciens.

Le jeune garçon, lui, était très admiratif de sa mère. Une jeune femme à la chevelure presque blanche, de talent et douce. Dès son plus jeune âge, Eden la prit en modèle. Il démarra donc très jeune l’apprentissage du piano. A l’école, il avait des notes assez moyennes. Il s’en fichait de tout cela, tout ce qui l’intéressait était l’imitation de sa mère. Cette imitation, au fil des années, se changea en réel amour du piano. Il passait des heures et des heures dans la salle de musique de la maison. C’était un jeune enfant à part, il ne pensait qu’à sa passion, solitaire à contrario des autres enfants. En soit, il n’était pas détesté, mais son statut et son comportement distant fit qu’il restait souvent tout seul. Il ne refusait pas la compagnie des autres, mais restait tout de même très silencieux.

Souvent, dans les repas de famille, ou même chez des amis, on le comparait à sa belle et douce mère. Il était vrai qu’ils se ressemblaient en tous points. Que ce soit caractériellement ou physiquement : Tout deux plutôt grands, aux cheveux très blonds et aux yeux vairons. C’était beau, agréable à voir, alors les louanges fusaient. Tout allait bien pour le jeune homme. Il avait une passion, une bonne situation familiale et un quotidien paisible. Parfois, il participait à quelques concours, qu’il remportait de temps à autre.

Tout dans la vie d’Eden le prédestinait à un futur heureux. Cela changea quand il reçu la lettre de Poudlard, l’année de ses onze ans. Cela surpris et choqua énormément la famille qui ne croyait pas du tout à la vraisemblabilité de cette lettre. Ils ignorèrent pendant quelques temps les lettres, pensant que c’était une blague d’un jaloux, mais durent se rendre à l’évidence. Cependant, le père comme la mère voyaient cette probable sorcellerie en leur fils d’un mauvais oeil. Cela le rendait différent, étrange et possiblement dangereux. Ils n’aimaient pas cela, et perdirent peu à peu confiance en leur propre chaire. Ils s’éloignèrent, peu à peu de lui. Le départ d’Eden à Poudlard creusa un énorme fossé dans la famille.

Eden était plutôt mitigé quant à cette histoire de sorciers. Il était de nature curieux, donc il voulait voir de quoi il en retournait, plutôt rêveur, il imaginait des magiciens et de nombreuses fantaisies de ce genre. Cependant, le départ pour Poudlard l’avait éloigné de sa mère, en plus de l’empêcher de pratiquer aussi régulièrement qu’avant de son instrument et seul ami.

A Poudlard, son piano lui manquait énormément. De cette façon, il écoutait souvent de la musique sur son nouveau téléphone. Il se sentait un peu seul, pour la première fois, dans un monde tout nouveau et loin de sa passion. Il se raccrocha alors aux études, comme sa soeur l’avait fait. Il essaya d’obtenir de meilleurs notes qu’avant, même s’il n’était pas des plus studieux, il se forçait. Il voulait rendre ses parents fiers, pour qu’ils lui pardonnent.

Cependant, ce ne fut pas suffisant. Quand il rentrait, pour les vacances, ils lui adressaient à peine un mot. Ils le rejetaient en bloc, ne le félicitait en rien. Il n’avait plus les compliments dont il avait l’habitude, ni même la tendresse de sa mère adorée. Cela lui brisa peu à peu le coeur, et il devint très mélancolique de la vie qu’il avait avant. Il passait quasiment toutes ses vacances à jouer de son piano, seul dans la salle de musique.

Son coeur se détruit cependant lors de sa cinquième année. Il rentrait pour les vacances d’hiver, fier d’avoir réussi à rester concentré durant toute la période de cours. Cependant, à la gare, ce fut sa grand mère qui l’attendait. Il fut surpris, content de revoir son aïeule, mais triste de ne pas revoir ses parents qu’il aimait tout de même énormément. Il apprit, ce jour là, que ses parents ne souhaitaient pas passer les fêtes avec leurs “étrangeté de fils” puisqu’ils le passaient avec des amis. Cela lui fit énormément de mal. Il passa donc presque toutes les vacances chez sa grand mère. Il ne pouvait néanmoins pas jouer de son piano pour se changer les idées.

Mais le pire arriva ensuite. Après Nouvel an, la mère de Eden vint chez la grand mère pour lui souhaiter la bonne année. Le jeune garçon voulut immédiatement des explications quant à ce rejet, il voulait rester proche de sa mère, il se sentait réellement mal. Ce qui fut plus douloureux encore, c’est que sa mère ne lui répondait pas, elle l’ignorait totalement, comme s’il ne lui parlait même pas. Elle continuait de boire le thé avec la grand mère comme si de rien était. Cette dernière était dépitée, elle prenait la défense du jeune garçon, qu’elle n’avait pas cessé d’aimer. Mais la mère faisait comme si elle ne voyait pas de quoi sa mère parlait. C’était un comportement ignoble et stupide qui mit le jeune homme dans un état de rage intense. Alors que sa mère se réservait, il agrippa avec sa force d’adolescent son bras, celle-ci cria et sursauta comme si rien que son contact pourrait la brûler. Comme si un monstre venait d'apparaître devant elle, elle lui lança la seule chose qu’elle avait dans les mains : la théière encore bouillante. Il n’eut seulement le temps de tourner le visage.

Il se retrouva brulé et marqué à vie au visage, il eut aussi des points de suture à cause du verre. Il resta un temps à l'hôpital, profondément choqué par cet évènement. Il se rendait enfin compte qu’il était trop tard. Ses parents le verraient toujours comme une étrangeté, voire un ignoble traître. Cette réalité le brisa totalement. Durant quelques mois, ses notes baissèrent. La grand mère d’Eden s’occupa de lui et prévint l’école de ce qui s’était passé, mais c’est tout ce qu’elle put faire pour l’aider.

Eden se retrouvait sans sa famille, sans son modèle, sans son piano et plus encore sans espoir dans la vie. Il ne savait plus quoi faire pour s’occuper, ou même pour simplement exister. C’était une coquille vide sans but dans la vie, alors qu’il avait toujours été si motivé, que ce soit pour être pianiste ou pour être le meilleur pour impressionner ses parents. Ce fut un énorme coup dur. Il réussit à le surpasser grâce à sa grand mère, qui le motivait à chaque vacances. Elle réussit à le convaincre de ne pas tout abandonner, de se raccrocher à la magie, de se trouver son propre but dans la vie. Peu à peu, il se sentait un peu mieux, quoique toujours blessé. Il décida qu’il ne compterait plus sur le regard des autres, et qu’il ferait partie des meilleurs. Il souhaitait devenir un sorcier connu, pour montrer à sa famille qu’ils s’étaient trompés en le rejetant de la sorte.

Si ce fut compliqué, il trouva son compte dans la photographie magique, un art calme et solitaire où il arrivait à s’exprimer. Il délaissa un peu le piano, plein de rancœur envers cette passion tenue de sa génitrice. Mais il se trouva une réelle motivation pour les arts. Il décida donc, qu’il continuerait ses études en Arts Magiques.

L’été de ses dix-huit ans, il apprit en entendant une conversation téléphonique de sa grand mère que cette dernière était moquée et rejetée également par la famille parce qu’elle le défendait et s’occupait de lui. Cela l’énerva énormément. Il se sentait coupable, il les détestait toujours plus. Il décida donc, après s’être expliqué sur le sujet avec sa grand mère, de prendre son indépendance. Ils firent toutes les démarches afin qu’il puisse le faire et trouver un appartement à cet instant. Il apprit durant ces vacances à se débrouiller seul, à vivre seul. Ce fut difficile au début, mais il s’y fit.

Lors de la dernière rentrée, ce fut un tout nouveau Eden que l’on vit. Il s’était teint la moitié des cheveux en rouge et avait adopté un style vestimentaire un peu plus excentrique -quand il n’était pas en uniforme-. Il avait fait un tel changement comme pour montrer un peu plus à ses parents -même s’ils ne le voyaient pas- qu’il ne rentrait plus dans les cases qu’ils aimaient tant. Il savait que par vice ils continueraient à suivre ce qu’il ferait, alors il voulait se montrer heureux et épanoui. Il essaya de s’approcher des gens, même si encore une fois, il traînait avec des gens sans jamais rien dire. Il ne se rapprochait jamais de trop près des autres, non plus. Il se montra sous un jour plus accueillant, même si côté froid et ironique faisait souvent surface. Il voulait être le meilleur, il voulait devenir heureux et connu, pour pouvoir faire regretter à ses foutus parents de l’avoir abandonné.

Ah… La vengeance.