Mahault ne connaissait que trop bien les prémisses de sensations désagréables qui s’installaient progressivement dans chaque parcelle de son corps –froid terrible au creux du ventre et début de fièvre au front, sueurs glacées qui lui roulaient dans le dos et ne faisaient qu’accentuer les tremblements qu’elle peinait à contrôler ; et surtout cette impression de vide et de douleur fantôme à laquelle elle ne connaissait qu’un seul remède –mais jamais, plus jamais, elle se l’était promis.
Le bruit sourd d’un sac de frappe qu’on laisse tomber au sol retentit plus loin d’elle mais dans sa crise, elle ne l’avait même pas remarqué, et ce fut seulement quand une voix masculine s’adressa à elle que la bulle dans laquelle elle s’était involontairement isolée creva en laissant le monde extérieur se ruer à l’intérieur.
«
Qui est-ce que tu cherches à blesser comme ça ? »
L’adolescente sursauta, leva aussitôt les yeux vers celui qui lui avait adressé la parole mais son regard était trouble et elle ne l’identifia pas tout de suite. Elle ouvrit la bouche, voulu lui crier de s’occuper de son cul et de la laisser tranquille, mais rien ne sorti de sa gorge si ce n’était un hoquet douloureux qui lui tira presque une larme –et cette larme, elle devait la retenir à tout prix car si la première s’échappait, elle savait que le reste suivrait bien trop vite.
Elle se sentait d’une impuissance terrifiante ainsi prostrée, incapable d’ouvrir la bouche et dire un mot sans s’effondrer. Elle aurait voulu disparaître, ou exploser, n’avoir jamais existé ou laisser sa trace partout chez ceux qui l’avaient rendue si fragile pour leur rappeler le mal qu’ils lui avaient fait.
Quelque chose dans ce genre là, un peu entre les deux.Sa respiration n’avait de cesse de s’accélérer et Mahault n’arrivait pas à se calmer. Elle avait beau avoir déjà vécu ce genre de crises, elle peinait toujours à les gérer. Elle connaissait les techniques sur le bout des doigts, mais une fois venu le temps de les mettre en pratique, elle perdait ses moyens, et la panique avait alors tout le loisir de l’envahir sans qu’elle ne puisse rien y faire.
Alors au diable sa fierté mal placé et son besoin constant de toujours tout faire par elle-même, dès lors qu’elle comprit qu’on ne lui voulait pas de mal, elle ne put s’empêcher de lever vers lui un regard brillant des larmes qui menaçaient de couler, emprunt d’une supplique qu’elle ne voulait –et ne pouvait– pas dire à haute voix.
Aide-moi.________________________________________________________
@Tadhgán Payne infiniment navrée pour cette attente interminable, j'ai perdu la motiv' de jouer Mahault pendant un temps mais tel le phénix, le feu de l'inspiration s'est ravivé de ses cendres !!!! (bref, encore désolée, normalement je serais plus rapide les prochaines fois promis snif, j'espère la rep te plaît malgré tout
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