Looks like you've seen a ghost - De Vegas à Vega (ft. Borea)

Des chuchotements grandissants parvenaient à tes oreilles. Quelqu’un avait semble-t-il aspirer toute l’attention et pour une fois, il ne s’agissait pas de toi. Enfin, ton « ancien toi ». Il est vrai que depuis cet été, tu n’étais plus vraiment le même. On ne t’entendait plus brailler dans les couloirs, ni lancer tes phrases salaces à qui voulaient bien les entendre (ou pas, d’ailleurs). Tu t’étais assagit et même si tu conservais ta verve légendaire et provocatrice, les élèves et les professeurs n’avaient pas pu s’empêcher de s’inquiéter pour ta santé. Nan, tout allait bien. Il était juste temps que tu grandisses, c’était tout. Entre la maladie de ta mère et les remontrances de ton père, tu n’avais pas vraiment eu le choix, c’était le moment ou jamais. Tu ressemblais finalement à tous ces sang-purs, finissait un par un de rentrer dans le même moule au nom de leur famille.

Tu tournas finalement la tête en direction de l’instigateur de tout ce remue-ménage. Mais qu… ?! Nan, tu étais obligé de rêver, c’était un mirage, une hallucination ! Tu te rapprochais petit pas par petit pas en direction de l’entrée du couloir. Tu avais beau avancer rien de disparaissait, rien de changeait de forme. La longue chevelure ondulait toujours avec les légers courant d’airs. Le visage teint porcelaine prenait toujours la lumière de la même façon. Les iris azurs brillaient toujours avec éclat. Nan, décidément tous ces indices sonnaient étonnamment tous en direction de la réalité.

C’était donc le pas lourd, presque titubant que tu arrivas à sa hauteur. Elle t’avait vu, mais elle ne disait rien. Peut-être parce qu’elle n’était pas celle que tu voyais ? ou du moins, croyait voir. Presque comme un fou qui ne savait plus distinguer la réalité, tu déposas la pulpe de tes doigts tremblants sur ces joues. Tu pouvais sentir sa peau et cette douceur que tu connaissais si bien. De plus, même avec la légère pression de tes doigts rien ne semblait s’effacer dans un tourbillon de poussière. Cela semblait décidément bien être elle. Comment cela pouvait-il être possible ? Tu revoyais encore toutes tes nuits, la vision horrible de cette voiture arrivant à contre-sens et celle de ton coup de volant réflexe qui t’avais probablement sauvé la vie. Sans oublier, ta première prise de conscience au milieu de la tôle froissée parsemée de tâche rouge pourpre. La recherche fortuite de ta passagère. Le rassemblement de tes maigres forces pour l’appeler, suivi d’un silence de mauvais augure. La douleur naissante dans ton bras gauche. La vision de ce dernier, embroché par ton propre os, qui avait fini par te faire replonger dans l’obscurité de l’inconscience.

C’était alors, les larmes aux yeux, les membres tremblants et le cœur palpitant que tu l’enlassas. Tout en priant pour que cela soit bel et bien Borea S. Boswell, ta « Bora-Bora », que tu serrais précieusement entre tes bras frissonnants.

Ft. Bora-Bora

#Whentheking
losehiscrown

JARONART

the ghosts among us

"Les blessures émotionnelles représentent le prix à payer pour être soi-même."

Tu progressais dans les couloirs tout en essayant de ne pas faire attention aux regards qui glissaient sur toi, au chuchotis qui n’étaient plus si discrets à tes oreilles. Oh ça oui, il y en avait des théories, certaines suffisamment farfelues pour t’arracher un sourire mauvais.
Croisant Soleil dans le Hall, tu l’as salut comme toujours : sourire éclatant, bise échangé et rapidement vous causez du cours de soin auquel vous vous rendez. C’était sans compté sur cette silhouette qui a attiré ton œil Borea. Délicatement tu tournes la tête et tu vois Clark.
Te figeant sur place revivant cette scène comme un mirage.

* * *

Vous étiez à peine arrivé sur le territoire Britannique que déjà Clark rouspétait : son père voulait le voir tout de suite, il lui avait donné rendez-vous au Ministère dans les plus bref délais. Il t’a demandé agacé si tu n’étais pas contre le fait de l’accompagniez, il te ramènerait après chez toi pour passer le dernier week-end avant la rentrée des vacances de Pâques avec tes parents. Tu t’en fichais Borea et c’est comme toujours, pas très rassuré, que tu es montée dans la voiture dans la voiture, côté passager à l’avant. Ouvrant rapidement la fenêtre, tu observes le temps : cette grisaille si caractéristique de Londres. Elle t’as un peu manqué, mais tu te délectes surtout de l’air frais qui fouette ton visage, lointain de l’air si sec de Las Vegas.
D’un battement de cil, ton regard se pose sur Clark au volant.

▬ Merci.

Pour les vacances. Pour avoir été exceptionnel. Pour tout.
Vous échangez un sourire et tu sens tes pommettes rougir, après une énième blague lourde de la part de ton chauffeur, tu soupires amusée et tourne à nouveau la tête vers l’extérieur. C’est au détour d’un virage, du coin de l’œil tu vois cette voiture à contre sens. Mais putain, qu’est-ce qu’elle fou là, en plein centre ville ?! La scène se passe tellement vite, un fragment de quelque seconde et pourtant elle t’apparaît si décousue.
Ton cœur manque un coup.
Le cris que tu veux poussé reste dans le fond de ta gorge, alors que ton regard bleuté cherche Clark du regard : La dernière fois que tu l’as vu, avant que l’éclair de douleur te transperce et que quelqu’un éteigne la lumière.

* * *

Il s’approchait et tu dis à Soleil de partir devant, de t’excuser auprès de Miss O’Sullivan pour ton très probable retard.
Tu restes immobile Borea, alors que le bout des doigts du Serpentard caresse la peau de tes joues. Un frisson te parcours de la tête aux pieds. L’odeur de ses cheveux agresse ton nez, tout tes sens semblent t’échapper.
Tu te souviens brutalement que tu l’as revue, dans le jardin des Blackwell aux côtés de ta famille et de tes amis, pour cette pittoresque cérémonie.
Quelque chose a changé.
Ce n’est pas seulement toi Borea, tu le vois dans le fond de ses yeux, il est différent. Clark tremble, mais ce que tu ne peux ignorer, c’est le battement anarchique du palpitant dans sa poitrine, le sang qui bat dans ses artères, alimente ses organes… il te prend dans ses bras. Il te faut quelque seconde avant de refermer les tiens dans son dos, prenant soin de ne pas trop serrer. Tu te demande ce qu’il constate en te prenant dans ses bras, voit-il combien tu as maigrie ? Sent-il déjà la présence du monstre qui a pris possession de ton corps ?
Retenant ta respiration, alors que ton nez se retrouve à hauteur de sa nuque.
Clark sent bon comme un champ de fleurs, comme une coupe de fruit fais et juteux, désaltérant comme une eau finement pétillante et fraîche sous un soleil de plomb. Ton cœur s’affole Borea et dans ce qui te semble être un déchirement palpable, tu t’extirpes délicatement de ses bras.
Ton regard croise le siens.
Non plus azure, mais vermeille.
Un sourire rehausse tes lèvres, par chance tes canines sont restées à leur place et tu ne sais pas par où commencer.

▬ Clark… je suis contente de voir que tu vas… bien.

Tu ne sais pas vraiment si le terme « bien » est approprié.
Toi, ça va, enfin, c’est ce que tu crois.

ASHLING POUR EPICODE