(♪♫) tes yeux gonflés de chagrin avaient assidûment pleuré toute la nuit durant.
c’était un jour de plus à tenir,
te réveillant, somnolant, sur l’oreiller humide
qui ne supporte même plus tes maux.
il n’y avait que dans les bras de judy que la morosité de tes angoisses osait prendre congé.
mais cette nuit comme beaucoup d’autres, tu t’étais retrouvé en tête à tête
avec tes démons
tantôt vipères,
tantôt corbeaux.
tu embrasserais ton amoureuse après la réunion qui te ligote à tes tracas,
sans savoir que de retour, il n’y en aurait peut-être aucun.
tu n’as pas dit grand-chose, aujourd’hui encore.
toutes tes plaies trop à vifs tu voudrais les cacher au grand volatile,
celui qui avec ses grandes ailes vient imposer son ombre sur le chemin branlant que tu n’osais pas prendre,
tu te retournes, simplement satisfait de ne pas l’entendre s’immiscer comme un insecte dans ta tête,
alors qu’il croasse croasse croa et croit en toi.
mais renard tout inerte consumé par tes idées sombres
tu n’as jamais eu grand-chose à dire.
et il t’emmène,
loin,
en mangeant les mots que tu n’as jamais su prononcer.
ses mains alors, comme des crocs qui viennent planter tes épaules à ce sol de misère,
tu lances un regard à tes deux pieds.
ils ne voulaient pas t’amener ici
ils ne voulaient pas faire face au grand o-p-an
ils ne voulaient pas t’obliger à tout ça
et tu laisses tes deux prunelles se défaire de tes semelles, scrutant l’horizon qui baigne dans les murmures de la corneille.
libéré de quoi.
de qui.
jusqu’à quand.
et pourquoi.
tu n’y penses même plus.
il te surveille trop. à quoi bon te tirailler ?
il t’entend sans jamais te répondre.
les promesses sont souples, malléables,
et toi tu n’es pas si bête.
mais ne crains rien, renard.
tu t’es entrainé sur tant de bestioles bien caché dans un coin de forêt,
les
avada kedavra ne sont que des chansons et tu as la voix douce…
mulots, araignées, souris, rouges-gorges,
et quelques autres cadavres derrière un grand arbre.
(mais tu ne veux pas renard
être le grand méchant loup.
ce n’est pas ton costume)
tu rejoins à contrecourant tous ces élèves bienveillants,
tes yeux dépassent la masse car tu n’es rien de plus qu’un cafard qui rampe
doucement, dont les pas trop lents grimpent comme un supplice
chaque marche vers la fin.
tu détiens vingt-deux centimètres de colère dans la main droite,
baguette trop gourmande
elle recense les souvenirs de tes après-midi de petit assassin à côté des sapins,
tandis que tes pas te guident, aveuglément, vers la silhouette de celui qui t’a toujours fait fuir,
or___ ???___ ?___ _. . __ha- s-am______xxx _d-r.
son nom en gribouillis
son visage en gribouillis
son dos en gribouillis
ta propre vie toute déchiquetée de gribouillis.
tu accélères la cadence.
l’ébène rapace joue depuis toujours avec le cadavre de tes rêves et les lui donne à outrance,
pluie de cadeaux, averse, torrent ! à chaque rencontre à chaque réunion
comme des calvaires qui déferlent et toi bien assis sur ton fauteuil
l’oreille à l’écoute et le cœur à la renverse,
tu lui as offert tant de tes malheurs qu’il te fait danser sur ton propre requiem
sans que tu puisses remarquer que ta crainte
toute en os, la chaire de ta haine,
respire près de toi.
et tu ne bouges plus
dévoré par le doute (?)
mais jusqu’à quand peux-tu douter, renard ?
d’être l’horrible garçon qu’on t’as dit d’être.
s’il se retourne tu agis
s’il ouvre la bouche tu agis
s’il t’appelles tu agis
s’il te regarde tu agis
ton bras prend ton courage et il se lève,
droit, quand que tes yeux n’expriment plus que tes craintes détruites par la détermination d'enfin conclure cette histoire sans fin.
tu as le poing ferme.
les idées en détresse.
connait-il ne serait-ce que ton nom?
sa grande figure ne diffère pas tant d'un oiseau mort.
mais silence.
tu t’interdis le moindre mot,
l’instant est solennel.
- orphan edern scamander.tu ne le diras qu’une fois.