Lorsqu'il t'avait stoppée au détour d'un couloir pour te proposer de l'accompagner ce soir, il ne s'attendait pas réellement à ce que tu puisses accepter. Il l'avait fait par politesse, par principe sans doute, dans l'idée de passer une soirée tranquille malgré les événements douteux qui se produisaient à la chaîne dernièrement. Il ne t'appréciait pas, Lodema, seulement il avait pensé, l'espace d'un bref instant où ses mots avaient formulé cette question, qu'il vous était possible de hisser le drapeau blanc. D'arrêter de vous détester au moins le temps d'une soirée. Même maintenant, tandis qu'il t'attendait dans un petit coin en retrait proche de la grande salle, il doutait encore de sa bonne volonté. Alors il espérait qu'au moins ce soir le temps passé ensembles ne se transformera pas en drame international -comme à peu près toutes les fois où vous vous adressiez la parole.
Peut-être que, sans l'avouer réellement, il t'appréciait un peu en réalité. Il y avait réfléchit longtemps et il était venu à la conclusion qu'il ne pouvait pas inviter quelqu'un qu'il n'aimait pas au moins un peu. Même s'il cherchait encore ce qu'il trouvait de positif dans ce caractère de cochon qu'était le tien. Parfois, lors de vos échanges, il avait l'impression d'être face à Orphan. Si on prenait en compte à quel point ces deux là se détestaient, ça n'était plus vraiment un compliment.
Finalement, il ne savait pas vraiment quoi en penser. Il s'était dit, naïvement, que peut-être la réponse lui viendrait lorsqu'il te verrait ce soir, dans ces habits nouveaux qu'il ne te connaissait pas. Tu étais là au loin et malgré son regard il n'y avait absolument rien. Aucune réponse. Seulement ce léger sourire qui avait étiré ses lèvres à l'instant où il s'était prit à te trouver drôlement élégante dans ta tenue. Bien plus que d'habitude, en tout cas. Néanmoins, il ne t'avait jamais réellement regardé de cette façon pour en être bien certain. Son dos avait quitté le mur contre lequel il s'était adossé, bras croisés, puis il t'avait rejoint tranquillement en réprimant un soupir très léger.
« J'ai bien cru que tu ne viendrais pas, dit-il presque en plaisantant, bonsoir, miss Worthame. »
Et doucement il avait saisit tes doigts pour y faire un baise-main. Sans quitter ses lèvres de tes doigts, il s'était éloigné juste assez pour pouvoir parler en réalité, son regard s'était relevé pour chercher le tien.
I've seen that look in your eyes It makes me go blind @"Camille Gaunt" (sarasvati)
La diablesse est bien belle ce soir. Plus que d'habitude, ses longs cheveux blonds tombant dans son dos, ses ongles couvert d'un vernis trop cher pour le petit peuple, un léger sourire hypocrite étire ses lèvres. Oh oui, elle est élégante, magnifique. Le sait-elle ? Probablement. Lodema Kendra Worthame, professeure de droit et politique magique, employée du Ministère de la magie, a été invitée au bal par un certain Camille Gaunt. Le conseiller du Ministre lui-même, il est aussi membre de l'illustre et respectable famille Gaunt comme son non l'indique. Évidemment, elle a accepté cette invitation. Elle n'aime pas Camille, c'est un fait. En vérité, elle n'aime que peu de personnes. Mais, elle ne pouvait décemment pas refuser ce genre d'opportunités. Voilà son cavalier, elle lui fait une révérence gracieuse dont elle a le secret. Il lui fait un baise-main et elle sourit. Un de ses sourires hypnotisant, charmant.
« Bonsoir, monsieur Gaunt. »
La blonde confronte son regard à celui de Camille, elle lui saisit délicatement le bras.
« Je vous retourne le compliment, très cher. »
Et puis, elle observe les élèves qui les entourent. Les professeurs également. La diablesse est une bonne actrice, elle garde pour elle les commentaires méprisants et dédaigneux. Pas pour le moment. Un autre jour, peut-être.
Politesses et sourires échangés, il avait délicatement prit ton bras pour vous mener à l'intérieur de la pièce, observant rapidement les alentours avant de reporter son attention sur les directeurs au centre de la pièce. Ils tinrent un discours qu'il écouta respectueusement, presque religieusement, après quoi il salua d'un bref signe de tête Aileen -et Orphan s'il le remarquait- avant de t'accorder toute son attention. Il se décale un peu de toi, prenant la posture du parfait gentleman tandis qu'il te proposait de l'accompagner.
« Tu m'accorderais cette danse ? »
L'esquisse légèrement taquine du manque flagrant de tenue dans ces mots, il avait fait un effort pourtant, sans réellement avoir l'envie d'être à fond dans les codes. Alors le regard restait là, à osciller entre sérieux et espièglerie tandis qu'il souhait passer une bonne soirée. Que rien ne soit gâché, pour une fois.
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