Elle venait de confirmer tes doutes. L'attente, ce délai insidieux, dont l'apparence bénigne cachait en vérité quelque chose de plus sombre et de plus précieux, torturait vos âmes esseulées, vos deux corps criant à l'union et il faut l'avouer, ça te terrifiait. Pourquoi ne pas simplement la dévorer ? Pourquoi retarder l'inévitable si ce n'est pour une raison bien plus tordue que la simple envie de lui prouver, à celle qui t'avait défié, que tu te révèlerais être le challenger qu'elle attendait, comme si chaque case que tu pouvais cocher te révélait une nouvelle facette de ta personnalité, toi qui, pendant un an, avait tant changé.
Tu cherchais à te transcender. A montrer aux ténèbres qui t'entouraient alors que ce ne seraient pas eux qui t'engloutiraient mais bien toi qui t'y engouffrait.
Le sourire maléfique qui s'était étendu sur tes lèvres ne faiblissait pas en voyant qu'elle semblait furieuse, te blâmant du regard, comme si elle était Eve et que tu étais le serpent lui ayant tendu la pomme empoisonnée, car le désir venait de la consumer, c'est ce que tu analysait en voyant sa lèvre mordue par ses propres crocs, était-ce bien le désir ou la colère ? Dans ta psyché perverse les deux étaient liés.
Ses cheveux alors rassemblés en arrière, laissant apparaître la peau délicate de son cou, sa langue tirée, comme si elle t'invitait à l'attraper, bordel, Avalon, qui es-tu ? Elle ne niait pas son destin à présent inévitable, tu l'attirerais dans tes limbes, et si elle était assez forte peut-être qu'elle y resterait.
Bien vite ton sourire dérangé s'effaça de ton visage pour laisser place à un sourcil arqué, indigné. « Eh ! » lâches-tu alors, à ton tour d'être prit de court, elle avait subtilisé ton portable, décidément elle voulait te rendre la monnaie de ta pièce, tu ne trouvais pas ça normal, elle avait déjà subtilisé des photos, qu'allait-elle faire encore ?
Sans vraiment réfléchir tu la poursuis, dans ce petit manoir baigné de lumière, tu l'entends rire, descendant les escaliers, et parcourir les couloirs n'était pas sans te rappeler ce que vous vous étiez infligé hier soir, putain, t'avais oublié à quel point tu te sentais mal, et tout revient d'un coup, tu ne peux plus courir, les forces prodiguées par l'absorption de la pizza s'évanouissaient, le sol tanguait de nouveau. Une pensée te traverse vivement l'esprit, et si elle avait mit quelque chose dans la pizza ? Non, elle n'en aurait pas mangé. A moins qu'elle n'ait prit un quelconque antidote ? « Raaah! » gémissement de douleur, qu'est-ce que tu avais pu être stupide Lukas, Sainte Avalon n'avait rien d'une Sainte et sous ses airs ingénus il ne te fallait plus jamais la sous-estimer.
Tu descends à ton tour ce grand escalier, car tu penses l'y avoir entendue plus tôt, mais tous tes sens ne sont pas revenus à leur état normal. Quelle idée de jouer à chat avec les réminiscences des drogues encore dans ton système, tu te sentais nu, merde, torse nu, ça tu l'avais oublié, pendant qu'elle elle se trimballait en robe de chambre avec ton hoodie par dessus, de quoi vous auriez l'air si quelqu'un débarquait ?
Non, personne ne viendrait. Ça elle l'avait précisé avant de t'inviter à la chercher.
Une ambiance sombre régnait ici alors que les premières lueurs du jour baignaient l'espace d'un voile chaleureux, quelque chose de secret était enfermé en ces lieux, plus tard tu tenterais de le découvrir, ce mystère qui t'intriguait, mais pour l'heure c'était du mystère Avalon dont tu t'occupais, bien décidé à la trouver avant qu'elle ne trouve quelque chose de compromettant.
Une idée. Tu remontes le plus vite possible, toujours tiraillé de l'intérieur par ces nausées, prenant l'ordinateur d'Avalon et y entrant une ligne de code, puis une autre, lançant une attaque directe sur ce portable qu'elle t'avait subtilisé. Toi aussi, tu aurais besoin d'un nouveau téléphone avec ce que tu venais de t'envoyer. Sur l'écran tu peux déjà imaginer apparaître le message d'erreur, la bombe était lancée. 1% et 100% en quelques secondes, tu venais d'effacer tout ce qu'il contenait. Heureusement que tu avais fait une sauvegarde récemment sur ton pc chez toi, reposant tranquillement, hors de sa portée.
Un sourire satisfait, les mains derrière la tête, étirant ton corps, tu repartirais à sa recherche si ça n'était pas elle qui te rejoignait, mais pour l'instant, tu savourais ta demi-victoire, qui sait ce qu'elle avait pu voir durant ces 10 minutes où elle s'était cachée.
Pieds nus sur les tapis français, tu coures en perdre haleine, connaissant ce château comme ta poche, depuis un an que vous l'habitiez pendant les vacances. De temps en temps tu t'arrêtes pour tendre l'oreille pour vérifier qu'il te suivait bien. Tu glousses comme une bécasse en l'entendant râler dans le couloir. Tu aimais presque retomber en enfance, ou plutôt dans l'adolescence, ce genre de jeux de chat et de la souris qui faisaient frémir vos hormones.
Mais alors que tu étais descendu dans le grand salon, baigné d'une lumière tamisée, tu n'entendais plus aucun son. Calée derrière le canapé, assise sur le plancher, tu déverrouilles son portable pour regarder un peu dedans. Avant de le vérouiller à nouveau. Non, tu ne voulais pas fouiller. Déjà par principe, et aussi parce que ses conversations ne t'intéressaient pas. BON OK, ça t'intéressait ! Mais tu regarderais pas quand même. Toi aussi tu pouvais résister.
— « Oh... Il n'a plus envie de jouer. »
Un peu déçue d'avoir fait un flop, tu gonfles joues pour bouder, quand son téléphone vibre. Tu l'attrapes en manquant de le faire tomber, et tombes des nues en le voyant se décharger complètement. Le fond d'écran était devenu celui de base et l'heure indiquait minuit.
— « Ah le chacal ! »
Tu t'étais écrié. Il était stupide ou quoi ? Tu te redresses sans comprendre. Oh, il avait du utiliser ton ordinateur par flemme de descendre te chercher. Bah bravo, quel homme ! Bon, il était plutôt malin et avait définitivement quelque chose à cacher. Tu aurais du fouiller, tu regrettais presque d'avoir été intégre pour le coup. Bon, heureusement, tu fouilles la poche de son hoodie pour en sortir le tien. Tu vérifies qu'il n'a pas fait subir le même sort à ton téléphone au passage mais tout va bien. Vu que ton ordinateur était de la même marque, tu les savais connecté par le même système d'exploitation. Ce qui permettait d'envoyer des messages directement sur l'ordinateur.
Une idée te vient en tête. Ta vengeance sera terrible. A pas de loups, tu cherches la salle de bain du rez de chaussée. Une fois à l'intérieur, tu verrouilles la porte : déjà pour être sur qu'un de tes frères rentre au passage et l'ouvre, et aussi pour être sur que ta farce fonctionne bien.
Etape 1 : Tu retires le hoodie. Etape 2 : Tu retires ta chemise de nuit. Etape 3 : Tu retires ta culotte. Etape 4 : Tu te fais un smile dans la glace au passage, u go girl ! Etape 5 : Tu remets le hoodie. Etape finale : Tu te mets de dos, relève légèrement le hoodie au dessus de tes fesses, tu tires la langue, fais un clin d'oeil et tu prends un selfie.
Tu l'envoies directement sur ton ordinateur avec en seul commentaire. "Hot-die." Comprendra le jeu de mot s'il le voudra. En attendant, tu te devais de trrouver une autre planque. Tu déverrouilles alors la porte et laisse la lumière allumée, ainsi que ta chemise de nuit et ta culotte (et son téléphone dans l'évier) avant de t'éclipser vers la chambre d'ami, tu te caches alors dans le placard (vide) ou te te sentais un peu à l'étroit. Wait, mais il a pas le système de géolocalisation ? OK, tu éteint ton portable. Plan infaillible.
Etirant tes vertèbres endolories, les mains faisant pression sur le haut de ta nuque, la douleur viscérale s'estompant un peu, assis dans ce siège confortable, plus que satisfait d'avoir pu protéger ton intimité contre celle qui s'y immisçait peu à peu. Lukas, tu étais satisfait de toi. Tu te protégeais, comme à ton habitude, et comment se protéger face à cette fuite éhontée ? Après tout, c'était son domaine, sa maison, toi tu étais en terrain presque inconnu, cette nuit, tu avais eu l'intelligence de ne pas trop explorer les lieux, tu t'y serais probablement perdu.
Ton sourire satisfait se transforme en sourire pervers, en voyant cette photo, oh Avalon, tu n'aurais pas du. Lukas n'avait pas besoin de ça pour venir te chercher, le simple fait que tu aies eu envie de le défier l'aurait fait continuer. Mais maintenant, oui maintenant, il devrait se venger. De cet affront, de cette frustration que tu lui infligeait.
Serrant les poings comme pour y garder le sang, la mâchoire crispée, tu te faisais violence pour te lever, les nausées toujours présentes malgré les heures qui défilaient, le corps endolori et le sommeil qui commençait à te taper sur le système nerveux, du café, il te fallait du café.
A défaut, tu aurais l'adrénaline, presque sûr d'avoir épuisé ton stock cette nuit et ce matin avec une Avalon bien trop joueuse à ton goût. Qu'avait-elle à prouver ? Que tu lui courrais après ? Que tu étais son jouet ? Bordel, et si c'était vrai ?
Descendant les marches en essayant de faire le moins de bruit possible, écoutant attentivement ce qui te semblait être ses pas, suivant l'origine de ce seul bruit comme piste, arrivant dans la salle de bain que tu reconnaissais alors, grâce à cette maudite photo, observant ses vêtements jetés nonchalamment au sol, ton téléphone dans l'évier, tu le récupérais au passage.
Soupir de frustration. Non. Non Lukas. Tu ne toucherais pas à sa culotte. Ça n'était vraiment pas ton genre. Les souvenirs tu t'en foutais, toi tu voulais de l'action, peu attaché à des choses matérielles quand tu pouvais prendre son corps tout entier.
Où es-tu Avalon ? Tu commences à visiter, chaque pièce, méticuleusement. Bordel, que c'était grand. Tu pourrais en avoir pour des heures à ce rythme là, mais tu t'arrêtais sur les détails, observant les lieux, les photos, les souvenirs, peignant un tableau de la famille Borgia pour savoir un peu plus où tu mettais les pieds, même s'il était déjà trop tard pour reculer.
Les tableaux. Idée de génie qui te traversait l'esprit. Même s'il s'agissait probablement de ses ancêtres, vu le caractère d'Avalon et de ses frères, l'un d'eux serait sûrement plus que ravi de trahir sa cachette. Tu t'arrêtais alors, marche après marche, à la recherche de quelqu'un qui serait enclin à t'aider avant que l'un d'entre eux, un sourire aux lèvres, t'indique le chemin à emprunter.
Et tu n'étais pas si loin finalement, toujours plus discrètement, tu entrais dans la chambre que l'on t'avait indiquée. Il ne s'y trouvait qu'un lit et une armoire, ça devait être une des chambres d'amis, tu te demandais à quelle fréquence elle pouvait bien être utilisée. Regardant sous le lit, rien, si elle se trouvait bien en ces lieux ce serait dans l'armoire. Tu t'approchais, toujours à pas de loup, prêt à bondir pour l'attraper, elle ne filerait plus, en tout cas, toi tu ne la laisserait plus filer.
La main sur la poignée, craquement du bois, tu ouvrais alors rapidement comme pour préserver un certain effet de surprise, l'attrapant au passage, avant de la jeter sur le lit en face, sautant sur elle, agrippant ses poignets pour les bloquer au dessus de sa tête, si tu avais eu des liens tu l'aurais même attachée aux barreaux du lit, et cette idée te plaisait, la restreindre, l'empêcher de bouger, pour lui faire subir ton courroux.
Un sourire pervers sur tes lèvres, vite remplacé par un sourcil arqué, presque inquiet. Lâchant un de ses poignets pour poser ta main sur son front, « Putain t'es malade ? Ou t'as encore prit un truc pendant que je te cherchais ? » elle était brûlante.
Il en avait mis du temps. Tu t'ennuyais presque, dans l'attente de son courroux, dans l'attente de ton gourou. Dans le noir et cette chaleur intense, tu fermes les yeux, soufflant lentement pour ne pas succomber face au vide restreint. Clostrophobe ? Un peu. Mais pas suffisamment pour faire une crise d'angoisse non plus. Tu priais juste que cette fois : il soit plus fort que toi, plus malin aussi. Déjouer tes plans pour te sortir de là et ...
L'armoire s'ouvre. Ton regard croise le tien l'espace d'une seconde à peine avant que ses doigts se referme sur les lacets de son hoodie (qui te couvrait entièrement le corps) et te tire vers l'avant. Ta bouche n'émet aucun son, car tu n'as même pas le temps d'être surprise que tu t'écrases déjà sur le matelas de cette chambre d'ami. Poignets bloqués, phares braqués, il était digne de la réputation que t'étais construite dans ta tête. Tu serres les dents et tires sur tes bras pour lui faire lâcher prise. Contre toute attente, il pose une main (t'en libérant une au passage) sur ton front.
— « Quoi..? »
Il te demande si tu es malade. Tu te mords la joue pour ne pas rire. C'est dur parce que t'as envie d'exploser là. Mais tu inspires doucement pour ne pas te trahir, avant de lâcher ton plus beau sourire alors que tes doigts libres des siens venaient effleurer doucement sa joue. D'un ton doucereux tu réponds :
— « Oh oui je suis folle... Complètement malade, démente, détraquée, aliénée... Dingue de toi. »
Tu le fixes avec intensité avant de mourir d'un rire incontrôlable (mais contagieux). Tu voyais sa tête et c'était juste impossible de se retenir. Mais peut-être une part de vérité se cachait dans cette révélation farfelue. Tes jambes viennent s'accrocher autour de lui pour le plaquer contre toi, pressant ton bas ventre contre le sien. De ta main toujours libre tu viens agripper ses cheveux (avec douceur, mais fermeté, sans réelle domination) pour très légèrement attirer sa tête vers l'arrière.
Ses doigts viennent caresser ta joue, eh, si tu t'attendais à ça ?! Elle était vraiment étrange, cette meuf, enfin tant mieux, si elle aimait être dominée, car il n'y avait pas d'autre alternative avec toi.
Et elle a raison, son rire est contagieux, tu exploses, les larmes aux yeux, était-ce simplement de l'amusement, un rire angoissé ou un peu des deux ? En tout cas elle t'avait sorti une bombe, une phrase si clichée de ces couples qui cherchaient à se rassurer, mais non Lukas, toi tu n'avais pas besoin de ce genre de chose pour te sentir bien, pour te sentir fort, puissant, pour te sentir Satan.
Alors, tes abdos te brûlant moins tandis que tu reprenais le contrôle de ton souffle, tu lui lançais, non sans être complètement sincère « Moi aussi, je suis dingue de moi. » avec un regard plus que sarcastique, montrant les crocs, c'était un sourire qui se dessinait dans les yeux du démon, quelque chose de rare, tu t'amusais bien décidément avec elle.
Enfin, c'était avant qu'elle ne tire ton corps contre le sien, bassin contre bassin, s'il n'y avait pas ce jean entre vos deux corps l'accident serait vite arrivé, un oups j'ai glissé et voilà le pacte effacé.
Peut-être après tout que c'était ce qu'elle désirait. Elle ne cessait de te flatter, de t'aguicher, quand toi tu ne lui avait jamais laissé penser qu'elle t'attirait, du moins pas verbalement, lui avais-tu même un jour prodigué un compliment ? Non certainement pas, tu en étais bien incapable. Décidé à connaître la vérité « Tu transgresserais tes propres règles pour que j'entre en toi ? » l'air plus sérieux que jamais, alors que sa poigne tirait ta tête en arrière, tu t'efforçais de la regarder dans les yeux, toujours à la recherche de signaux non-verbaux qui la trahiraient « Et qu'est-ce que ça ferait de moi ? » et qu'est-ce que ça ferait de vous ?
Pressant alors ton entrejambe durcie contre le sien certainement déjà humide, te libérant de l'emprise dans tes cheveux pour rapprocher ton visage du sien, reprenant son poignet au passage, les rassemblant tous deux sous l'une de tes mains, les maintenant sous ton emprise à nouveau, glissant ta main libre jusque sous ton hoodie qui avait désormais son odeur à elle aussi, le relevant délicatement pour venir agripper sa fesse, celle là même qui t'avait attirée jusqu'à elle, et tu n'étais pas doux, elle aurait le bleu de tes doigts marqués pendant quelques jours, « Crois moi Potiche, tu n'es pas prête pour ça. » lui dis-tu alors d'un ton plus ferme que tu ne l'aurais voulu. Comme déterminé a tenir cette promesse, ne tenant plus qu'au mental quand ton corps suppliait de la posséder sans attendre.
Il rit avec toi. Ça te fait du bien. T'as besoin de rire en ce moment. En fait, t'as tous le temps besoin de rire, parce que t'es la reine des glaçons dans la vraie vie. Moi aussi je suis dingue de moi. Cette fois t'arrête de rire. Tu le dévisages, sourcil arqué. Avant de feindre un sourire.
— « Je retire ce que j'ai dis, je préfère être dingue de moi aussi. Non parce que regarde toi... je suis cent fois plus cool. »
Aie. Il serre ton poignet avec l'autre. Cette fois tu ne peux plus bouger, hormis te tordre comme une crevette sensuelle pour l'envoyer au septième ciel. Sa question t'arrache un frisson. Bien sûr que non tu ne les transgresserais pas, ces règles. Tu voulais voir, jusqu'ou il était capable de se retenir. Peut-être ça ne l'amuserait plus au bout d'un moment, alors tu décides de ralentir un peu la cadence. Tu laisses tomber tes jambes sur le lit. Mais c'est trop tard, tu le sens, et ton souffle se coupe.
— « Tu serais... un perdant. »
Tu te mords la lèvre. Il était agréable même dans ses pires retranchements. Et alors qu'il s'agrippe à ta peau, la marquant de ses doigts, il t'arrache un geignement. Douleur ou plaisir, l'encéphale ne savait plus vraiment. Tes lèvres purpurines s'animent de gémissements fugaces. Tu encaisses Avalon, la colère divine de cet adolescent furieux, envieux de plaisirs dont il se laisse dominer.
— « Tu es plus que ça.. » Murmures-tu d'une lamentation affamée. « Plus que tes pulsions... Son of a bitch, je vais avoir un bleu sur mes fesses ! »
Tu lui assènes d'un coup de tête avec la tienne pour le forcer à s'écarter et t'installe à genoux sur le lit, dos cambré à te masser l'arrière-train. « Ouille... »
Et d'un sourire malicieux tu conclus. «Je serais prête. Je le serais quand tu auras achevé tes travaux, Satan. »
Je suis cent fois plus cool. Petit sourire en coin. Qu'est-ce que ça te faisais du bien, d'être à nouveau un jeune adolescent, d'entendre des phrases prononcées par des gens de ton âge, toi qui n'avait été que détenu, prisonnier, incarcéré avec ces moldus demeurés. Non, tu n'avais lié aucune amitié, tu n'avais retenu aucun prénom, aucun visage, et c'était pour le mieux.
Ce jeu dangereux avait été tout ce qu'il t'avait toujours fallu, il était excitant, il te faisais te transcender, tu n'étais plus le même Satan, et tu découvrirais bientôt qui tu es à présent. C'était en partie grâce à elle. En tout cas tu étais certain d'une chose, toi tu es un gagnant.
Elle avait laissé ses jambes retomber, elle ne bougeait plus, elle s'était calmée. C'était suffisant pour te prouver qu'elle ne souhaitait pas non plus que tu sois un vulgaire perdant, elle te le confirmait alors, dans un murmure, dans un soupir, et cette putain de frustration qui revenait, ton corps entier criant de la dévorer, comme si on présentait un buffet à un affamé, du sang à un nouveau vampire assoiffé.
Tu es plus que tes pulsions ? Etait-ce au moins possible ? Car si tu n'y succombe pas tu les contrôles incessamment, tu n'étais pas dénué d'envies, seulement, tu avais apprit à les réfréner, peut-être mieux que tous ceux que tu connaissais.
Un bleu. Bien fait. « Ça sera le troisième souvenir de moi que je te concède. » entre les photos et le hoodie que tu lui laisserai, voilà une marque qu'elle ne pourrait pas cacher et qu'elle devrait porter. Tu t'assurerais qu'elle ne s'estompe pas trop, tu lui infligerais la même à nouveau. Non, tu n'étais pas du genre suçon, tu étais beaucoup plus tordu et subtil qu'un simple bleu dans le cou, toi tu aimais le genre de marque qui faisait mal, et elle aurait certainement mal chaque fois qu'elle s'assierait.
Un coup de tête et te voilà sur le côté. Elle avait réussi à se libérer, mais cette fois-ci elle ne fuyait pas et tu étais plutôt satisfait. Alors qu'elle massait sa fesse douloureuse tu ne pouvais t'empêcher de sourire, fautif et satisfait « Tu veux de l'aide ? » riant sarcastiquement « Dommage que t'aies pas d'Hemoclar finalement hein ? » regardant ton épaule comme un triste souvenir d'une blessure dont tu ne te rappelais que la douleur.
T'allongeant de tout ton long, tu pourrais t'endormir tant tout ton être réclamait ce sommeil réparateur après cette nuit étrange, tu ne pouvais que lui sourire en retour en entendant qu'elle se préparerait à ta venue, « Oh alors je ferais mieux de me dépêcher. » car tu les préfères encore un peu naïves de ces péchés qui te faisaient jouir, ces plaisirs sadomasochistes qui te consumaient comme une addiction débordante, dérangeantes, oui, tu les préférais naïves les premières fois, car bien vite elles s'habituaient aux douleurs infligées, et toi, Lukas, tu te lassais.
« Tu me fais un café ? Ou tu viens te coller à moi pour me servir d'oreiller ? » car il te fallait l'un ou l'autre, pour te réveiller ou te reconstruire, et tu serais sage si elle choisissait de se nicher contre toi, tu lui promet dans un regard.
Un gagnant n'est-ce pas ? Il ne l'était pas encore. Presque. A une micro-seconde de l'emporter. Mais au fond de tes yeux faussement admiratifs se dissimulaient le doute. Allait-il y arriver, ou préparait-il une mascarade ? Se lasserait-il de toi après ? Tss. Quelle importance.
Oui, quelle importance... Il n'y avait pas lui sur terre. Même si tu commençais à douter qu'un autre garçon puisse un jour le surpasser. Tu riais silencieusement en pensant à l'éventualité qu'il soit peut-être déceptif au lit. Mais ça, tu ne le saurais pas avant d'avoir goûté. Il était le fruit interdit, la grenade prête à exploser.
Et tu étais fatiguée. Oui fatiguée de ces provocations et semi-pelotages que vous effectuiez depuis maintenant hier soir. « Le 3e souvenir. Prend garde, je vais commencer une collection. » Tu te redresses sur ce bon vieux sarcasme, pour t'étirer. Vous veniez de vous réveiller et il était encore fatigué ?
— « Ah oui. C'est vrai que je devais chercher cette crème. » Tu arques un sourcil effronté. « Enfin, je pense que tu t'en passeras. En espérant que tu te régénères avant d'arriver chez toi. »
Et à la façon dont il se place dans la position du sommeil, ça t'arrache un bâillement. La terre se remet bizarrement à trembler et tu positionnes tes bras de manière à garder un équilibre. Un vertige. Sans plus attendre, tu grimes à nouveau sur le lit pour venir te coller contre lui. « Je déteste dire ça mais... Bonne nuit. » Et tu rêverais qu'à ton réveil, il est disparu.
hey satanSourcil levé alors qu'il découvrait le foutoir qui avait été provoqué, le salon était étonnement désordonné, chose inhabituelle et dans un reflex de méfiance il avait dégainé sa baguette se tenant bien en garde alors qu'il inspectait avec précaution les alentours même si il se doutait bien qu'il n'y avait pas grand chose à craindre.
Salle de bain allumée, porte grande ouverte, il s'avance lentement vers cette dernière, les pas silencieux avant de remarquer le pyjama de sa jeune soeur. Un soupir presque amusé, il commençait à comprendre mais il n'était pas pour autant prêt à ranger sa baguette et à aller se coucher ainsi. Le voila qui se met à fredonner un air à voix basse en s'approchant de la chambre de Avalon, ouvrant doucement la porte, il ne remarque personne et fait finalement demi-tour pour faire face à la chambre d'amis dans la quelle il fait irruption sans vraiment de délicatesse alors que son doigt venait appuyer sur l'interrupteur. Il s'attendait effectivement à surprendre sa jeune soeur avec quelqu'un mais si il s'attendait à reconnaître la tête, et là c'était une autre histoire. Il s'exprime alors avec cette voix bien trop haute pour ne pas être sarcastique. « Satan, quel plaisir de te voir ici. Tu t'es perdu ? »
Il fixe quelques instants la main qui n'était clairement pas à un endroit où elle était supposée être et il y a ce sourire qui n'était en rien rassurant, en rien poli qui était dessiné sur le visage du Borgia. « Oh et...aurais-tu froid aux mains ? Veux-tu que l'on te prête des moufles avant que tu ne rentres pour les maintenir correctement au chaud ?»
Elle s'était collée à toi, rien de trop sensuel cette fois-ci, simplement la chaleur de son corps contre le tien, c'était plutôt agréable. Tu t'étais endormi rapidement, imaginant cette fameuse collection de souvenirs de toi possédée par Avalon, comme une groupie, il faudrait qu'un jour tu lui signe un poster de toi, peut-être même que tu l'inviterais en back-stage, mais en back-stage de quoi en fait ? C'est à ce moment précis que tu savais que tu avais sombré, rêve à moitié conscient, le corps trop fatigué pour laisser une chance à ta conscience d'émerger.
Lumière aveuglante, bordel, quand allais-tu pouvoir enfin te réveiller sans cette sensation d'un corps encore en train de gérer les effets de la drogue, toujours autant dans le mal, et surtout, sans te brûler la cornée ?
Tu peines à ouvrir les yeux, tu t'y efforces en voyant une silhouette se tenir devant le lit, et cette voix, cette manière de s'adresser à toi, ce sarcasme qui plus souvent venait accompagner le tien, il n'y avait pas de raison que cette fois-ci ce soit différent. « Salut Borgia, on t'attendait. » les paupières encore lourdes, tu n'imaginais pas l'allure que tu devais avoir, c'était très certainement l'un des jours les plus sombres pour ton physique et le reflet dans le miroir ne serait pas clément, tu t'en doutais. « Perdu ? Tiens c'est vrai ça, j'ai pas trouvé la cuisine, moi qui voulait me faire un café. » Tu ne remarque votre position que lorsqu'il la juge, la tonalité de sa voix ayant prit une tournure quasi-menaçante. Ce à quoi tu ne peux t'empêcher de rire. Avalon, a moitié sur toi, ta main glissée sous la cambrure de son dos, t'adressant alors à elle plutôt qu'à son frère « C'est drôle, je croyais que c'était moi qui devait te réchauffer. »
Cette main mal placée, tu l'enlèves délicatement, prenant soin de redescendre le tissu de ton hoodie pour qu'il recouvre son corps entièrement, poussant Avalon sur le côté pour te dégager, t'asseyant et t'étirant au passage, comme si de rien n'était. D'ailleurs, il ne s'était rien passé non ? A part la drogue, un baiser volé, une partie de cache cache et quelques gestes furtifs pour se chauffer sans aller plus loin. Quelle nuit, quelle matinée, quelle heure était-il ? Presque 5 heures de l'après-midi. Il était probablement temps pour toi de rentrer, en tout cas Uriel t'y incitait vivement.
Te levant du lit, t'approchant du Borgia contenant son énervement, lui tapant dans le dos en accompagnant son regard menaçant du tien dépité « Allez, je te laisse t'occuper d'elle, quand elle est seule et qu'elle s'ennuie elle invite vraiment n'importe qui à passer la nuit avec elle. » l'air moqueur, te retournant vers Avalon, étais-tu vraiment n'importe qui ?
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Pieds nus sur les tapis français, tu coures en perdre haleine, connaissant ce château comme ta poche, depuis un an que vous l'habitiez pendant les vacances. De temps en temps tu t'arrêtes pour tendre l'oreille pour vérifier qu'il te suivait bien. Tu glousses comme une bécasse en l'entendant râler dans le couloir. Tu aimais presque retomber en enfance, ou plutôt dans l'adolescence, ce genre de jeux de chat et de la souris qui faisaient frémir vos hormones.
