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tu t'en vas, et plus rien ne vaut la peine ✽ stanford

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tu t'en vas, et plus rien ne vaut la peine ✽ stanford Dim 8 Avr - 22:11




La fumée file lentement, voluptueuse, chauffant tes poumons, brûlant tes lèvres. La longue pipe en bois au bout de la main, tu contemples faussement le plafond de verre et d'acier, le regard dans le vague. Le gris du ciel ne t'apporte aucun réconfort, le brouillard enveloppant les serres ne te donne aucune chaleur. Il n'y a que le gel de janvier, pour t'enterrer dans tes pensées. La lettre froissée traîne sur ton bureau. Près d'un verre vide. Et d'une bouteille de liquide ambré qui trône solitairement, elle aussi bientôt totalement à sec. Deux lits de larmes sèches piquent tes joues rouges, tirent sur ta peau fragilisée par le froid. Mais tu ne portes que la main à ton front, pour supporter ta tête qui te sembles si lourde. Tu fermes un instant les yeux pour souffler, mais tu ne trouves que les images de ce matin pour venir te perturber.

Il marchait devant toi et tu le suivais, silencieuse. Tes bottes de neige récoltaient lentement un petit monticule de flocons au bout de tes pieds. Tu t'étais arrêtée à quelques mètres de la grille, le laissant traverser seul le portail. Sans le retenir. Sans mot dire. Tout avait été dit hier soir et avant de partir. Désespérée, tu avais cherché ses yeux une dernière fois, espéré un miracle. Un retournement de situation, un changement de décision. La gorge douloureuse et les lèvres pincées, tu avait tenté de rester digne. Mais le cœur s'était déchiré lorsqu'il avait levé sa baguette de pin. Et que dans une distorsion de l'espace, il avait disparu. ▬ JE T'AIME! avais-tu crié dans le vent. Mais personne n'entendit.

Niels était parti.

Les dents serrées sur le bois pour l'empêcher de tomber, tu fouilles frénétiquement dans les tiroirs de ton bureau, cherchant celui dans lequel tu fourres toutes les choses précieuses mais inutiles. Et elle est toujours là, enfouie sous d'autres lettres, sous des babioles sans utilités. « À ouvrir quand tu te sentiras perdue. » Tu te sens perdue. Il faut que tu l'ouvres. L'écriture manuscrite et tremblante de ton grand-père te plonges dans des souvenirs amèrement sucrés. Tu aimerais tant qu'il soit encore là pour te guider comme il l'avait toujours fais. Avec cette lettre, ce n'est peut-être pas impossible. La fumée engourdi l'atmosphère et la rend plus lourde. Tu laisses ton corps s'enfoncer dans le siège moelleux du bureau, l'enveloppe dans les mains. Elle est déjà ouverte. Tu avais déjà voulu la lire, juste après l'avoir reçue, à la mort de ton grand-père. Mais sur le papier il n'était écrit ce jour-là que « pas maintenant, abrutie. » Et cela avait suffit à te redonner le sourire. Et après quelques années, te voilà à nouveau entrain de déplier les feuilles de ce parchemin. Tu peux voir que tout à changé. Tu te souviens de ton grand-père comme un sorcier doué en sortilèges et en enchantements, il avait du ensorceler la lettre pour toi. Quel homme merveilleux. Il avait toujours réussi, en quelques mots, à te redonner le sourire, à trouver des solutions à tes problèmes. Pourtant c'était un homme simple qui n'avait pas vécu de grandes aventures, mais il savait toujours quoi dire. L'encre apparaît sous tes yeux, mot à mot, lentement.

Quel que soit ton chagrin, Marguerite, je suis certain que tu lui trouveras une fin, et que ton sourire reviendra bientôt illuminer ton visage. Si tu écoutes ton cœur, tu peux tout surmonter, je le sais. L'ombre de ce sourire vole quelques instants sur tes lèvres avant de mourir. Tu sais bien ce que je pense de ta relation avec l'amour, il faut que tu changes ta façon de vivre les choses. Ces derniers mots prennent violemment ta poitrine d'assaut, la gorge se serre et les yeux se mouillent. ▬ Mais j'ai essayé! Papi je ne sais pas quoi faire, j'ai encore tout gâché... La lettre continue de s'écrire, imperturbable. Marguerite... Je ne sais pas ce qui te tracasse, mais tu dois y faire face, pour mie... ▬ ...pour mieux le surmonter. Il disait toujours ça. Deux gouttes salées trempent le papier vieilli. Tu baisses la tête en fermant les yeux. Sanglotant bruyamment, tes mains froisses la lettre, et tes poings s'abattent sur le bureau. Tu ne mérites pas de surmonter cette douleur. Cette douleur que tu t'es infligée seule.








Dernière édition par Marguerite France le Sam 14 Avr - 1:37, édité 1 fois
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Re: tu t'en vas, et plus rien ne vaut la peine ✽ stanford Ven 13 Avr - 22:59

tu t'en vas, et plus rien ne vaut la peine
Dead hearts are everywhere
Les mots se perdent sur ses lèvres.
Et meurent.
Il ne sait pas vraiment, le début et la fin de l'histoire, il ne sait rien, il n'a jamais su.
Il a toujours été un

i d i o t

Un bien pensant.
Un faux savant.
Un professeur incapable de guider, un mentor incapable de parler, et qui reste immobile dans ses vêtements noirs, comme portant un deuil indicible. Le deuil du sourire de Marguerite. Le deuil de l'éclat de ses iris, du rose de ses joues, de sa risette enjouée, entre les fleurs et les reptiles, brouillés, refroidis dans sa silhouette floutée par la vitre d'une serre. Et il reste sans mot. Et il la regarde.
Il aimerait crier au crime, il aimerait crier au vol, il aimerait hurler qu'on lui rende toutes les étoiles des yeux de Marguerite, qui a volé la joie, qui a volé l'amour d'une jeunesse qui ne reviendra pas.
Mais les coupables sont déjà partis.
Et les crimes sont déjà commis.
Il la regarde pleurer.
Et encore une fois, il ne sait pas. Car aucun livre ne lui avait jamais enseigné comment réparer un cœur brisé. Il ne sait pas réconforter les femmes. Il ne sait pas réconforter les gens.

i m p u i  s s a n t

Sa voix est trop rauque pour articuler des poésies, sa langue est trop vieillie pour la faire plaisanter jusqu'à des bourgeons de rire. Mais sa main est encore assez légère pour sa baguette, sa magie a encore la sincérité des premiers jours. Il lance un floralis devant elle, et des myriades de marguerites couvrent le sol et s'enlacent pour former un message dans sa langue natale.

Le soleil se lève quand tu sourires

Il n'était pas bon en français.
Mais il pouvait pleurer avec elle.
Il pouvait pleurer pour elle.
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Re: tu t'en vas, et plus rien ne vaut la peine ✽ stanford Mer 23 Mai - 19:01




Mal de crâne qui s'installe, la main toujours sur le front en soutient de ta lourdeur qui force même tes paupières à se fermer. Tu restes longtemps comme ça, prostrée sur cette chaise, à encaisser la douleur qui coule sur toi comme une pluie torrentielle. Tu ne rouvres les yeux qu'en entendant des bruits de pas se rapprocher, tu relèves lentement ton regard vitreux vers Stanford et... tu n'as même pas la force mentale d'être surprise, de le saluer, de cacher ton état pathétique derrière un faux sourire. Non, seules quelques lignes de fumée s'échappent de tes poumons, vont rejoindre les autres dans le ciel de la serre.

Tes yeux suivent ses mouvements et tu te redresses un peu, dans un semblant d'intérêt. Quelques instants plus tard, tu vois éclore de magnifiques pétales blancs, renfermant tous un soleil de pollen jaune accompagnés d'un peu de bonheur dans chaque fleur. L'esquisse d'un sourire plisse le coin de tes lèvres avant de disparaître en un battement de cils. Tu chuchotes en regardant les fleurs et en lisant leur message maladroit mais pas moins touchant. ▬ Merci Stan, c'est très joli. Ça fait du bien. C'est vrai, ça te fait l'effet d'un parent qui souffle sur le bobo de son enfant. Alors pourquoi ça fait remonter toute la tristesse jusque dans tes yeux, et pourquoi leur pluie vient inonder tes joues sans retenue, encore? Tu passes tes mains sur ton visage, le manche de la pipe toujours calé entre les doigts, un hoquet solitaire secoue tes épaules. Tu te sens perdue. Tu as besoin de parler. Besoin d'entendre quelqu'un te dire ce qu'est la réalité, si tu n'as rien inventé, besoin d'éprouver du réconfort, besoin de sentir une chaleur. Ta voix est rauque et tes mots légèrement mâchés par l'alcool, mais tu t'adresses bien au professeur d'histoire. Aide moi. ▬ J'ai fais une énorme bêtise... et maintenant Niels est parti, je ne sais pas quoi faire Stan... Tu baisses la tête, regardes tes pieds. La tête te tourne un peu, elle te pèse, tu voudrais dormir des années entières. Les bouts trempés de tes bottes de neige viennent chatouiller délicatement les pétales de marguerites. Symboles d'un amour pur et fidèle. Quelle ironie.






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