Time for coffee || Valentyne

Coffee Time

Valentyne Rosebury

La foule se précipite, se compresse, les épaules s'effleurent, les corps se heurtent. Tout ce chaos te dépasse et ta tête commence à tourner de fatigue. Pourquoi es-tu là au juste ?
Oh, oui, c'est vrai. Ta robe, celle que tu aimais tant, s'est déchirée. Dans toute sa bienveillance ta mère t'a déposée au chemin de Traverse puis s'est transplanée ailleurs. Merci Maman.
Tes yeux scrutent la foule. Tu es déjà passée chez Tissard & Brodette et on t'a dit d'attendre deux heures puis repasser. Alors tu erres, parmi tant de gens affairés qui ont tous un but quelconque. Un but que toi tu n'as pas.
C'est presque étrange qu'il y ait tant de personnes alors que les vacances viennent de commencer. Pourtant, tes observations t'indiquent que la majorité se dirige vers la banque Gringott. Avec les disparitions récentes, mises sous silence et soudainement exposées en plein jour, les gens préfèrent déposer le plus d'argent possible, assurer à leurs enfants un héritage si jamais ils étaient les suivants sur la liste.
Mais cela ne te fait ni chaud ni froid à toi. Si pendant tant de temps les disparitions n'étaient pas parvenues au médias, c'est bien car il y a une raison qui doit certainement être bonne.
Ton regard s'attarde sur une petite vitrine accueillante. Un café, bien. Tu pourras demander une de ces merveilleuses boissons chaudes qui redonnent de l'énergie.
Après un long jeu de coudes, tu parviens à entrer dans la boutique. Lorsque la porte se ferme derrière toi, un doux silence t'enveloppe, parfumé aux grains de caféine. Tu inspires en souriant, apaisée par l'atmosphère des lieux. Bénies soient les vitres insonorisées.
Au comptoir tu commandes un café noir bien sucré, comme tu l'aimes. La serveuse t'indique de t'asseoir mais tu te permets de l'observer quelques instants de plus. Jolie, aux grands yeux verts, toute en rondeurs, elle te fait presque autant envie que la boisson. Pourtant, son regard est indifférent et tu te détournes en soupirant. Décidément, tu ne trouveras jamais personne pour se joindre à tes côtés.
Les tables sont vides excepté un couple dans un angle et une jeune fille assise seule près de la vitre. Ton regard s'attarde sur elle, sur son visage familier. Un prénom effleure la surface de ta conscience et tu t'approches, curieuse.

Valentyne, c'est ça ? La place est libre ?

Tu lui souris légèrement, un coin levé, l'autre non. Un semi-sourire peut-être un peu dragueur même si cette intention est un peu vaine. Après tout, avec ses longs cheveux sable elle doit avoir beaucoup de prétendants masculins et des préférences plus... Classiques.
Pourtant, tu ne peux t'empêcher de vouloir t'asseoir avec elle. Tu ne croises que rarement d'autres élèves à l'extérieur des heures scolaires, car après tout, tu n'as pas vraiment énormément d'amis avec qui te retrouver pour les vacances. Certes, tu pourrais écrire à Caleb, mais il trouve toujours mieux à faire alors tu n'essaieras même pas.
Cependant, lorsque l'opportunité se présente, tu voudrais quand même pouvoir socialiser un minimum.
Même si c'est insincère.

FICHE PAR STILLNOTGINGER.

ft. Lisbeth & Valentyne

Coffee time

Rayonnante Valentyne qui d’un sourire inondait la pièce de bonheur. Elle avait cette esquisse singulière qui ornait son visage d’ange, princesse parfaite d’un monde qu’elle dominait à coup de bonne humeur et d’entrain. Valentyne leur mentait effrontément et ils n’y voyaient tous que du feu. Elle a toujours été comme ça, à distribuer ces sourires heureux à n’importe qui le lui demandait, parce que ses parents le lui avaient ordonné. Et Valentyne travaillait dur, toujours plus pour exaucer un souhait venant des siens.

Elle n’était pas rentrée chez elle depuis un long moment, dans cette maison de vacances qu’elle affectionnait tant. Parce qu’ils le lui avaient interdit, tant qu’elle n’aurait pas rempli son contrat avec cette agence de mannequinat. Alors Valentyne, n’avait rien dit et s’était contentée d’obéir simplement, malgré son coeur qui lui hurlait d’arrêter d’en faire trop. D’en faire beaucoup trop. Quelques cernes sous ses yeux effacés d’un trait de maquillage, quelques douleurs à la nuque envolées à force de ne plus y penser. Elle n’avait pas le choix, ils n’étaient jamais trop loin, toujours à la surveiller pour la punir au moindre faux pas. Elle n’avait pas le choix, alors pour éviter les ennuis elle exécutait.

Après tout elle n’était pas à Poudlard ici, alors au final elle n’était pas grand chose.

Rien de plus qu’une moins que rien paumée que l’on exploitait de la plus banale des façons. Un regard en direction de la caméra, nouveau sourire, plus tendre cette fois, lorsqu’elle pense inconsciemment à ces quelques rares moments joyeux passés. À ce lac qu’elle n’a plus revu depuis des années, à ses profondeurs, à la mer, où elle se sentirait pousser des ailes en nageant dans les bas fonds des océans. À toutes ces choses dont elle ne pouvait parler au final, et qui lui manquaient, oh qui lui manquaient affreusement. Le photographe qui s’approche, caresse ses longs cheveux du bout des doigts avant de se détourner en déclarant une pause de deux heures. Elle n’avait rien dit Valentyne, pas parce qu’elle n’y avait pas le droit mais parce que dans ce monde de fous qu’elle détestait si fort, cet homme semblait être le seul à comprendre que quelque chose n’allait pas, comprendre sa fatigue si intense après tout ces jours à travailler d’arrache-pied. Il n’avait aucune idée de toutes ces motivations et ces secrets cachés et ne semblait vouloir en savoir davantage alors ça l’arrangeait, Valentyne. Elle a prit sa veste et son sac à main, puis elle est sortie après un dernier sourire en remerciant chaleureusement l’équipe.

Et son visage alors s’est refermé aussitôt.
C’était dégoûtant.

Le chemin de traverse lui apparaît comme une sorte de délivrance, petit paradis dans lequel elle avait deux heures pour se perdre et tenter de se reposer un minimum. Distraitement elle passe une main dans son cou, lâche une grimace puis un soupir qui s’envole dans la foule tandis que ses pas l’amènent en avant. Elle marche sans but précis, lorgne les enseignes du coin de l’oeil en cherchant sans doute un endroit où s’asseoir, pas trop bondé pour qu’elle puisse respirer en paix.

C’est par hasard qu’elle entre dans ce café à l’ambiance chaleureuse et aux décorations de bois. C’est par hasard qu’elle a prit cette table au fond, loin des fenêtres et de l’agitation de l’extérieur, par hasard même que tu es arrivée à peine eu-t-elle commandé son verre d’eau. Elle n’était pas certaine de savoir plus que ta maison, jeune Gryffondor que tu es, n’était pas certaine non plus de vouloir en savoir plus. Mais Valentyne était fatiguée, et lorsque c’était le cas il était beaucoup trop rare qu’elle se prenne la tête sur quoique ce soit.

Ses iris te dévisagent sans gentillesse, aussi gelés qu’à l’ordinaire, et elle te répond, la voix un peu trop basse teintée de cynisme.

— Aussi libre que toutes les autres autour de nous, mais fais donc comme tu veux.

Elle n’a pas l’intention de t’empêcher quoique ce soit, simplement de t’ignorer, et déjà pour te le montrer elle sort un livre de son sac et tourne les pages doucement. Un livre de magie, de ceux qui font rêver les enfants, pour s’instruire toujours plus.

- Adrenalean 2016 pour Epicode.

Coffee Time

Valentyne Rosebury

Cynisme suintant de ses yeux froids, tu souris, agréablement surprise de la désagréable réponse qu'elle te donne. Une lueur s'allume dans ton regard, amusement, défi, car après tout, tu n'en restes pas moins une Gryffondor et ce genre de situations t'amuse énormément.
Tu t'assieds face à elle, et alors que tu la vois sortir un bouquin un rire sarcastique s'échappe d'entre tes lèvres. Elle va sérieusement lire ça ? Un livre de magie, alors qu'elle est en vacances ? Tu secoues la tête presque incrédule si tu ne connaissais pas ses intentions derrière cela.

Dis-moi si tu veux que je me casse, Reine Elsa. Sinon, si jamais ça daignait t'intéresser, je m'appelle Lisbeth.

Et mes amis m'appellent Lis mais j'en ai pas et tu n'en feras pas partie.
La serveuse revient et pose le café devant toi. Son odeur t'enivre et tu donnes quelques pièces à la jeune femme. Elle te regarde, surprise du pourboire, mais tu ne fais que hocher les épaules, la regardant avec un doux sourire. Elle est comme une sucrerie, délicieuse, douce, appétissante et trop calorique. Malheureusement, tu devras t'en passer.
La première gorgée t'arrache un soupir de bien-être. Parfaitement sucré, légèrement aromatisé à la vanille, le café t'échauffe, te remplit de cette amertume dont tes batteries s'étaient vidées. Tes papilles gustatives dansent presque de cette délicieuse offrande que tu leur fait, alors que tu t'installes plus confortablement sur la banquette ocre. Tes yeux se posent sur la fille aux cheveux blonds, avant de dévier de nouveau vers ta tasse. Ou plutôt ton mug, le café, tu l'aimes, et surtout en quantité.
Pourtant la curiosité te lâche pas. Pourquoi une aussi douce fleur semble si épineuse ? Peut-être un mécanisme naturel, une défense automatique ? En retournant la question tu te demandes si tu aimes être telle que tu es. Inaccessible, distante, sarcastique.
Étrangement, tu ne saurais répondre. Peut-être parce que c'est la seule façon d'aborder les gens que tu connais.
Un nouveau client entre et tu es distraite par le léger tintement de la cloche au-dessus de la porte qui ne t'avait pas atteint à ton arrivée. Tout semble si délicat dans cette boutique, même le bois semble être fragile comme une feuille de papier. Tu te sens un peu comme un éléphant parmi la porcelaine. Mais la fille assise en face de toi, elle non plus ne correspond pas à la douceur du décor.
Alors tu poses ta tasse sur la table et relève le menton avant de commencer ton petit jeu.

Dis, si tu es si désagréable c'est parce que tu as été élevée ainsi ou parce que tu veux pas que les gens t'approchent ?

FICHE PAR STILLNOTGINGER.