Origine inconnue, futur distordu ll KODA [50%]

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Elle pourrait le dévisager autant qu'elle le voudrait, chercher dans l'acide secrète de son âme l'empathie nécessaire pour le consoler, tout cela n'y changera rien. Elle ne l'aimait pas, pas comme on aurait dû aimer son fils en tout cas. A vrai dire, elle ne le détestait pas non plus, il restait finalement et surtout une vague d'indifférence qui empoisonnait son existence. Marie Akerman, née Desmonts, n'avait jamais voulu d'enfant, pas qu'elle ne les appréciait pas, seulement cela ne l’intéressait pas. C'était ainsi qu'elle s'était parfaitement accommodé de sa stérilité implacable. Pour une fois, en tout cas, la nature avait été bien faite. Mais voilà, Marie Akerman aimait profondément son mari, le preux et charmant George, qui en plus d'avoir déjà deux filles, heureusement grandes, d'un précédent mariage avait insisté pour faire une demande d'adoption.  

Elle avait cru y échapper, après tout bien qu'elle était Française et qu'ils y résidaient, son mari n'avait pas la nationalité. Malheureusement cela prit des années de bienséances bruts, avant que n'arrive comme une fleur, au bout de la sixième, un charmant bambin de trois mois, rondouillet, à moitié chauve et brun. Elle avait insisté, dès lors, pour reprendre un travail à plein temps, laissant le soin à son mari de s'occuper de leur enfant, le délaissant complètement.

Et maintenant, seule et lassée, devant son fils de huit ans pleurant à chaude larme de manière implacable elle ne faisait rien. Droite, le regard vide, elle finit par déposer mollement sa main sur l'épaule de l'enfant. Lui, triste et faible, dépendant et perdu, lui qui comprenait seulement maintenant ces fameux mots, insupportables, qu'il avait répété fièrement à qui voulait l'étendre lors de sa petite enfance. C'était une force pour lui, spéciale, morale, différente de tout ses petits camarades. Maintenant cela le rompait en deux, distinctement.  

« Maman ne m'aimait pas pour ne pas vouloir de moi ?
- Je ne sais pas Dakota, je ne sais pas. 
- Mais toi tu es aussi ma maman et tu m'aimes hein ? »

Et alors, interdite, elle se pencha doucement vers lui pour l'attraper dans ses bras. Elle aurait dû parler, acquiescer pour rompre enfin le silence qui les emprisonnait, mais elle ne pu pas, pas plus qu'elle ne pu le serrer assez fort contre elle pour le rassurer. Et le silence s’épaississait, détruisant un peu plus la confiance de cet enfant, alors que Marie Akerman blêmissait en voyant son reflet pâle et monstrueux, son fils dans ses bras, dans le miroir du salon.

[UC]