bored ( théa )

ft. galathéa

Arthur s'était ennuyé pour la plus grosse partie de la journée. Il venait de s'écouler l'une de ses journée déformée, celle où le temps semble passer si lentement. Il aurait aimé passé cette journée ailleurs. Comme il aurait aimé être dehors, plutôt qu'enfermé dans cette salle de classe. Il avait cette irrépressible envie de s'amuser. Faire autre chose. Partir se dégourdir les jambes auraient pu lui suffire. Et dans ces moments-là Arthur était dans un premier temps infernal, incapable de tenir en place. Puis, il finissait épuisé, fatigué, et souvent un peu grognon car il se fatiguait tout seul à force de s'occuper comme il pouvait.
Il y avait dans l'ennui ce quelque chose qui l'effrayait. Ce temps qu'il avait pour rêvasser, pour réfléchir, méditer, sur la vie. La sienne, la façon dont il gérait les choses. Parfois, l'ennui le renvoyait à d'anciens souvenirs. Et un sentiment étrange de nostalgie s'emparait de lui. Arthur ne se laissait pas souvent sombrer, son humeur savait se montrer assez capricieuse sans qu'en plus il fallut qu'il trouvât le temps de s'ennuyer.
Puis, dès l'instant où la fin de cours arriva, il fonça hors de la salle. Il passa haut la main un slalome plutôt précis et complexe entre les autres étudiants de Poudlard. Il grimpa les marches d'escalier quatre par quatre. Pourquoi ? Il avait décider de se rendre à la salle commune de sa maison, Gryffondor. Il y avait toujours du monde là-bas, il y trouverait bien quelqu'un.
Arthur prononça le mot de passe au tableau qui se tenait face à lui. Puis, il poussa la porte d'entrée de la salle commune des Gryffondors. En regardant à l'intérieur, il poussa un léger soupir de soulagement. Il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait. Galathéa Shafiq. Voilà qui tombait bien, lui qui cherchait quelqu'un pour l'amuser. Elle était occupée, et si Arthur n'aurait sur dire à quoi, il était déterminé à le découvrir.

" Qu'est-ce que tu fais, encore ?"

hrp; sorry pour le temps que ça m'a pris

Galathéa déambulait tranquillement dans les couloirs, les deux bras relevés se balançant en rythme avec ses pas de gazelle. Elle devrait normalement être en cours mais comme elle s'était réveillée en retard, elle avait donc décidé d'envoyer aux oubliettes ceux du matin. Elle irait à ceux de l'après-midi mais bon de toute façon, ça ne changerait pas vraiment grand chose puisqu'elle n'était jamais attentive de base. La demoiselle n'eut d'ailleurs aucun scrupule à passer devant l'entrée de sa classe et à balayer d'un revers de main particulièrement hautain sa longue chevelure criarde tout en lâchant un humpf. Bien entendu que ses camarades de classe lui firent instantanément de très gros yeux et n'en parlons même pas du professeur qui interrompit soudainement son cours et qui trop en proie au choc, bégaya disgracieusement en essayant de prononcer le prénom de la gryffondor. Galathéa ne leur accorda en revanche pas le moindre regard car elle se fichait pas mal des idées qu'on se faisait d'elle. Elle se doutait un peu qu'on la prenait pour une illuminée de service mais elle s'était dite dans son fort intérieur que leur mentalité était tout bonnement différente de la sienne, point.

Elle entra dans la salle commune appartenant à sa maison et prit place sur un des nombreux fauteuils dispatchés un peu partout. Elle ouvrit en suite sa pochette de soirée et en sortit deux vernis. Un bleu cyan qui lui servirait de base et un autre blanc qu'elle utiliserait pour tracer des motifs sur ses ongles pour imiter les vagues à la plage. Une fois qu'elle aurait terminé tout ça, elle collerait sur certains d'entre eux une étoile de mer ou un coquillage doré. (Sa manucure ressemblerait à ça:

www:

).

La demoiselle commença à enduire ses ongles de bleu sous forme de taches déformées car elles donneront l'illusion d'une surface marine. Galathéa était pourtant tellement concentrée dans sa manucure que la subite présence d'Arthur la fit sursauter et balancer le vernis en arrière en guise de réflexe.

Ô mon dieu !

Elle s'éventa aussitôt avec ses mains comme s'il s'agissait d'éventails pour se faire de l'air et souffla à plusieurs reprises pour se calmer. Son coeur s'était littéralement affolé à cause de la voix masculine sortie de nulle part, en provenance de derrière elle en fait. Une fois qu'elle commença à se reprendre, elle tourna vivement la tête vers sa main qui tenait précédemment le flacon de vernis et constata qu'elle était désormais vide. Elle la crispa trois fois de suite pour bien vérifier que l'objet n'était peut-être pas devenu invisible. Sa disparition malheureusement confirmée, elle se retourna et sa chevelure voltigea gracieusement dans les airs. Sa tête dodelina de droite à gauche l'espace de quelques secondes et ses lèvres se déformèrent pour faire un O de surprise. Elle posa sa main sur elles.

Ô misère ! Mais Arthuuuur !

♆ Liia/Origami