Tea Time || Arizona Disney

Agnès et ses iris abritant le firmament. Agnès au teint d'un doucereux laiteux et aux lippes balafrées d'un éblouissant sourire. C'était une relation à la tangibilité emplie de mysticité qui faisait balancer vos palpitants. Ils tanguaient à l'unisson au creux de cet inconnu qu'il te fallait déceler. Qu'était-elle Agnès ? Une existence suintant une attirante chaleur qui était devenue une quête insatiable à la tienne. L'ardeur de vos rapprochements était toujours refroidie d'une étrange pureté distancielle. Une barrière qui s'était naturellement érigée entre vos pulpes dont le besoin de trépasser n'actionnait jamais tes membres. Inexistant, imperceptible ...

Il y a cette attirance éprouvée pour la gente masculine qui ébouillantait tes sens lorsqu'Agnès était présente à tes côtés. Une sensation déroutante qui aurait pu te faire chanceler si tes émotions avaient été embrasées d'une puissance exacerbée. Pourtant, le fallacieux n'était que néant entre vous deux, incapable de se rire de tes conquêtes sans lendemain. Cette relation étreignant Agnès était sérieuse à t'en dénuer de perfides réflexions et la vivacité de ta toxicité se faisait évanescente.

Un rendez-vous au salon de thé du Pré-au-lard avait été planifié pour vous retrouver en dehors des murs si mornes du château victime de sa propre ancienneté. Le bâtonnet de cigarette gorgée de feuilles de tabac enlacé de tes phalanges quitta, affligé, le pulpeux de tes lippes et goûta brutalement à l'amertume du trépas lorsqu'il chuta lourdement au sol. La semelle de ta cuissarde le réduisit au silence de fervents écrasements et son toxique crépitement s'essouffla à jamais. Tes lèvres se mouvèrent lascivement et expièrent calmement la dernière nuée fumante et ta paume poussa la porte d'entrée dont le strident tintement ne dérangea nullement tes tympans. Ta soie vénitienne attachée en queue haute de cheval n'entrava pas ta reconnaissance car vos regards se perdirent l'un dans l'autre presque instantanément et tes pas te portèrent jusqu'à sa table qui t'accueillit à ton tour. Ton corps se plia pour s'asseoir et la fragrance nicotinique qui te collait à la peau ne parvint sans doute plus à irriter les narines d'Agnès. Elle était devenue ce parfum parasitaire dont tu ne pourrais pas balayer d'un revers de main à cause de cette addiction te tordant les tripes. Et tes doigts dansèrent puis s'échouèrent sur l'anse de porcelaine. La tasse fut portée à tes lippes et quelques gouttes du breuvage dévalèrent le long de ta gorge.

Mmh, de la violette. Bon goût. Cela fait combien de temps qu'on n'a pas été ensemble de cette manière ? Que deviens-tu Agnès ?

Tes iris s'accrochèrent passionnément aux siens, émoustillés par l'éclat de ses deux opales ornementées d'ambre. Ils s'embrasèrent d'attendrissement et tu te galvanisas de la chaleur jaillissant du bout de son pouce balayant la perle fuyarde du breuvage de sa délicatesse. Un affriolant qui tordit tes lippes en un lumineux sourire et ta paume se fit désireuse de s'échouer sur la sienne pour l'aliéner de l'intimité d'une embrassade. Mais l'ardeur de sa fugacité la préserva de ton étau cajoleur et les contemplations s'intensifièrent. Le teint pêché de son éclatant faciès flagellait la pâleur presque livide de tes traits.

Il y a tellement de choses préoccupantes en ce moment. Les incessantes migraines, la dépendance à la cigarette, les pulsions agressives insaisissables ... Comment fais-tu pour être si belle naturellement ? Mes insomnies répétitives empirent ma complexion. J'ai l'impression d'être un zombie même si ma peau est plus souple que la normale vu que les cernes n'ont toujours pas pointé le bout de leur nez.

Les cauchemars avaient effrité la splendeur du satiné de ton épiderme et craquelé ton regard d'une lassitude assombrissante. Comment pouvait-elle aimer l'existence fragmentée des vestiges de ton passé que tu étais ? Un amour fragrancé de platonisme dont la pureté avait fait fleurir le tien tout aussi prude. Même s'il ne pouvait se comparer à la flamboyante passion que tu éprouverais un jour à l'égard d'une présence masculine particulière, il suintait d'une beauté asphyxiante et ton attention ne se détourna que brièvement de la douce pour désirer un thé parsemé du carmin des fruits des bois et parfumé de la douceur de la vanille. Tes envies dévoilées, ta tête pivota pour retrouver sa position d'antan. Ton sourire s'enjoliva de la brillance de tes émails exposés et ta paume parcourut le plat de la table pour embrasser la sienne d'une tendre étreinte.

Merci Agnès mais c'est moi qui offre la prochaine fois.

Les iris de la divine demoiselle balbutièrent, s'éclipsant de l'embrasement presque incandescent des tiens qui persistèrent à balafrer le visage d'Agnès de leur véhémence, entichés de sa beauté immuable. L'attirance inexplicable vous tordant les tripes sembla faire davantage chanceler sa pulpe dont l'impeccable immaculé se mua en la délicatesse d'un rosé qui écartela ton esquisse emplie de béatitude érigée du bout de tes lippes. Malgré l'intensité de tes sentiments incessamment fleurissants à son égard, l'ardeur de ton calme assujettissait tes réactions corporelles. Un illuminé lacté était toujours épris de ton épiderme qui ne faillit point face à l'onctuosité de ses lèvres s'écrasant sur la chair de ta paume aliénée à présent à la sienne.

Tu as raison, je compte me ressourcer pendant les prochaines vacances. Je t'inviterai d'ailleurs à les passer avec moi si jamais tu n'as pas prévu autre chose car ta présence m'est souvent indispensable mais ça, tu le sais déjà. Je reste quand même persuadée que tu es la plus magnifique d'entre nous deux ma douce.

Le thé émoustilla à nouveau tes papilles tandis que la morbidité du silence harponna de plein fouet votre conversation débordante d'un charme attentionné. Ton imprévisibilité jaillit fiévreusement et tes arabesques dansèrent dans les airs, redressant ta stature qui surmonta celle d'Agnès encore tordue sur sa chaise.

Excuse-moi quelques minutes. Je reviens tout de suite.

Un sourire fragrancé de coquinerie s'érigea voluptueusement sur tes lippes et tes pas carillonnèrent avec béatitude à travers le salon d'où tu t'extirpas discrètement pour faire vaciller la pâtisserie lotie à quelques mètres de lui de ta présence. Une myriade de cupcakes fut enlevée de tes palabres et de ton argent et lorsque tu revins rejoindre Agnès, tes bras étaient échoués le long d'une boîte ornementée de motifs floraux que tu abandonnas sur la table et ouvris lentement pour lui présenter la cascade de délices désireux d'être dévorés.

Les cupcakes vont très bien avec le thé en général je trouve. J'en ai pris au chocolat au lait, au caramel, à la pistache, à la vanille, à la framboise et à la cardamome. J'espère qu'ils te plairont.

Tes courbes réchauffèrent à nouveau la place et ta tasse embrassa une énième fois tes lippes pour revigorer ta gorge de son breuvage rafraîchissant.