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Large and in charge - Snežana

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Large and in charge - Snežana Ven 27 Oct - 22:21


Tu te nommes Snežana Dragomira Irmalog Borodine, mais on te surnomme Drago, Mira, Snej, ou encore la girafe. Il est par contre rigoureusement interdit de t'appeler Irmalog, sous peine de grosse colère. Tu as 19 ans, selon tes papiers officiels, presque vingt (!) et seuls les garçons ont ta faveur et te font rougir jusqu'aux oreilles. Tu viens de la jolie ville de Saint-Péterbourg en Russie, et tu es, comme tes deux-mètres treize l'attestent, une demie-géante, bien que tu préfères raconter un sombre accident à base de potion poussoss si on te pose la question.
Tu es très excitée à l'idée d'être en huitième année et de démarrer ta licence d'arts magiques. Tu rêves de voir un jour une de tes statues massives et colorées orner un endroit officiel, et de pouvoir prouver au monde que les demi-géants ne sont pas si affreux que ça. Tu rêves aussi de trouver un amoureux tout doux tout chou et tout grand avec lequel avoir une famille fonctionnelle. Tu es assez hostile à la présence de moldus et de cracmols dans l'enceinte de Poudlard, bien que tu les apprécies réellement: c'est trop dangereux de rester ici quand on n'est pas magicien, entre la botanique qui pique, la métamorphose pas rose et les sorciers qui sont souvent de parfaits enfoirés. On dit de toi que tu ressembles beaucoup à Rose Quartz, de Steven Universe, mais aussi à Georgina Doull, du blog Cupcake's clothes.

Baguette:Ta baguette, que tu surnommes affectueusement ton "tronc d'arbre", mesure quarante-trois centimètres, est épaisse, et étrangement souple au vu du gabarit de l'engin. Elle est en bois de tremble, et un crin de sombral se niche à l'intérieur.

Patronus: Un bébé phoque. Tu en as particulièrement honte.

Odeur de l'amortencia: Odeur de barbe à papa, de pétrichor, de chocolat chaud et de caramel.

Épouvantard: Un géant enivré par la rage. Ce qui te terrifie encore plus, c'est qu'il te ressemble beaucoup.

Reflet dans le Miroir de Risèd: Tu te tiens avec ta famille autour d'une table. Ton père et ta mère sont présents, eux aussi, et semblent s'aimer.

Matière favorite: Sculpture magique. Tu aimais bien aussi le vol sur balai, mais il semble que les balais t'aimaient un peu moins.

Bonbon favori: Tous! Mais tu adores les plumes en sucre, tout particulièrement. Quel bonheur de les suçoter pendant un cours un peu pénible...

Créature qui t’inspire le plus: Tu es fascinée par la capacité de séduction des vélanes, et tu aimerais être une vélane d'un autre genre. D'accord, tu es un peu jalouse, aussi.

Animal de compagnie: Un hibou grand-duc, le plus grand que tu as pu trouver, qui s'appelle Arseni, et ton nouvel ami, un chiot bull-terrier offert par Nikolaï que tu as nommé Daniil, qui est malheureusement resté à Saint-Petersbourg. Tu accroches des photos de lui partout ou tu peux le faire.

Snežana est une jeune fille pour le moins singulière.

Grande, rose, entourée dès qu’elle le peut de choses qu’elle va juger « adorables », « choues » ou « vraiment trop mignonnes », c’est une fervente collectionneuse de petites statuettes, de bijoux fantaisies, de paires de chaussures avec des têtes d’animaux dessus et autres jupes à fleurs. Et c’est bien ce qu’on remarque chez elle en premier lieu, avec bien évidemment ses deux mètres et treize centimètres et ses cent quatre-vingt cinq kilos. Elle occupe l’espace, tant physiquement qu’auditivement, car elle vit fort, rit fort, pense à voix haute, et manque de la discrétion la plus élémentaire.

Mauvaise élève, Snežana tente pourtant de s’accrocher au maximum à sa licence en travaillant dur : mais elle conceptualise mal tout ce qui n’est pas concret, et souffre de difficultés de compréhension et d’expression écrite. A côté de ça, elle est dotée d’une forte intelligence émotionnelle et physique, et est capable, grâce à sa créativité, de faire des choses imposantes et novatrices en assez peu de temps, pour peu qu’on lui explique correctement les consignes au préalable.

Bonne amie, la jeune demi-géante est attachante, et parfois…attachée, voir collante. Animée d’une peur panique de se faire abandonner par les gens qu’elle aime et respecte, elle envahit parfois un peu trop l’espace vital de ses camarades, et si l’on y est pas habitué, sa présence peut rapidement devenir désagréable. Elle est pourtant terriblement bien intentionnée, et fait preuve d’une naïveté incroyable dans chacune de ses décisions. Imperméable aux sous-entendus, au sarcasme, et au second degré, elle prend tout pour argent comptant et se retrouve parfois dans des situations un peu étranges. Romantique au possible, elle partage avec qui veut bien l’écouter son goût très prononcé pour les romans d’amour et les films du même genre, au point de s’enfermer de ce côté-ci dans ses rêves et d’attendre le prince charmant, le seul, le vrai.

Elle est incapable d’apprendre de ses erreurs, têtue comme elle est. Un déclic fort est souvent nécessaire pour la faire bouger dans ses opinions et dans ses choix, et sans ça, elle peut se retrouver dans les mêmes schémas encore, et encore, et encore, jusqu’à épuisement d’un des participants : l’un des meilleurs exemples de cette caractéristique est sa tendance à protéger les moldus et cracmols de qui voudrait leur chercher des crasses. Elle arrive, s’énerve, fort, les victimes s’enfuient, les agresseurs aussi, elle se fait punir, et le lendemain, rebelote.

Car lorsqu’elle s’énerve, elle s’énerve fort. A fleur de peau sur beaucoup de choses, bien qu’elle travaille sur sa colère depuis quelques années maintenant, il suffit d’un tout petit rien pour qu’elle sorte de ses gonds et qu’elle devienne directement physique. Oubliée, la magie, dans ces cas-là : rien ne vaut les baffes en travers de la tête dans une charge aussi dangereuse qu’inconsidérée. Mais ceci lui déplait fortement, ces grands accès de colère qu’elle ne contrôle pas. Et chacun d’entre eux lui rappelle son rapport à son corps, qu’elle aime un jour, et qu’elle méprise le lendemain, et son rapport au moins aussi conflictuel à ses origines. Personne ne sait, qu’elle a du sang de géant, et personne ne doit savoir.

Un jour, quand on reconnaîtra son travail artistique, elle dira, alors, ce qu’elle est.

Mais en attendant, elle ment, à tout le monde, et se déteste un jour sur deux.


C’était la dernière fois qu’il acceptait un défi de la part des jumeaux Borodine, grogna intérieurement Nikita Andropov, alors qu’il fuyait les montagnes sur son balai en plein milieu de la nuit.  Et c’était la dernière fois qu’il buvait autant, car il se rappelait à peine de la soirée passée, mise à part les répugnantes implications de ce pari débile, et la mèche de cheveux immense d’un blond crasseux qui entourait sa taille.
Il avait célébré un peu trop fort l’obtention de son diplôme, et les deux imbéciles avaient jugé bon de mettre au défi sa capacité de séduction, lors du formidable et terriblement alcoolisé week-end de célébrations dans leur cabane de montagne. Et il n’avait même pas pu choisir la cible de ses charmes sulfureux. Mais séduire une géante et ramener une mèche de ses cheveux, c’était de loin la chose la plus idiote qu’il avait faite de sa vie.
La bonne nouvelle, c’est qu’il ne se souvenait de rien. On acclamerait son courage, les filles présentes riraient un peu, et la vie continuerait, et c’était tout ce qu’on lui demandait.

 Les trois larrons s’installèrent, comme prévu depuis leur toute première année à Durmstrang, dans la maison familiale déserte des Borodine, et chacun oublia bien vite cette soirée, perdus dans leurs nouvelles occupations. Nikita devint avocat magique dans la cour la plus proche, et Nikolaï Borodine fut engagé directement au service financier du ministère russe. Alexandre, surnommé affectueusement Sasha, embrassa quant à lui sa vie rêvée de traducteur de créatures magiques.
Et tout se déroula comme on pouvait l’attendre de la part d’une colocation de trois jeunes hommes ayant à peine passé la vingtaine. Bien, de la manière la plus bordélique possible, et avec quantité d’alcool, de soirées, et de femmes à la clé (cette dernière partie concernant Nikita plus que les autres, Nikolaï s’étant découvert une affection toute particulière pour les hommes lors de sa cinquième année d’études, et Sasha ayant décidé de se consacrer à ses recherches).

Le premier problème vint lors d’une mission de routine de Sasha, justement, qui consistait à accompagner un membre du ministère dans la colonie de géants la plus proche. Si celle-ci se déroula comme prévu et sans accroc majeur, un individu accrocha le regard du jeune homme. Une géante de sept mètres au moins, qui le regardait d’une façon un peu poussée. Dans ses bras, un enfant, un peu petit pour un enfant de géant.
Dans sa chevelure blond sale, une mèche manquante.
Aïe.
Sasha décida rapidement de rien dire avant d’avoir pu vérifier la théorie évidente, et s’en fut, en se promettant de revenir le plus rapidement possible. Et un voyage plus tard, il avait sa réponse. Nikita avait merdé, ce qui relevait de l’habitude, mais ce coup-ci, il avait vraiment merdé. Et de sa connerie formidable était née une petite fille, qui devait avoir dans les deux ans. Une rapide conversation avec la mère lui indiqua que son ami lui avait promis monts et merveilles avant de la laisser là et de ne jamais revenir, mais qu’elle espérait encore son retour. Et à l’évocation du mot papa, l’enfant gazouillait gaiement, exprimant ses premiers mots dans la langue des géants.

Merde.
Merde merde merde merde merde.

Il aurait dû en parler à son ami tout de suite, et Sasha le savait. Mais il était lâche, et tout le monde le savait. Alors, au lieu de régler la situation à son retour, il se mura dans le silence, et, dans l’indifférence générale, commença à élaborer un plan.
Evidemment, que Nikita détesterait ne serait-ce que l’idée d’avoir un enfant demi-géant, surtout suite à un pari dont son frère et lui seraient responsables. Mais si il réussissait à lui inculquer les notions de russe de base, et à la faire se tenir correctement dans la société humaine, la pilule passerait mieux.  Alors, pendant presque un an, il alla voir la petite fille et sa mère, armé de livres et matériel pédagogique jusqu’aux dents.  Lorsqu’il y repense maintenant, il  se dit encore qu’il s’agit très certainement d’un des plus beaux moments de sa vie : l’enfant, encore petite, est charmante, et si elle montre déjà des grosses difficultés d’apprentissage, elle est pleine d’entrain et s’accroche pour sortir de sa gorge les sons les plus complexes de la langue russe. Et elle est mignonne, cette gamine, mignonne comme tout. Sa mère l’a appelée Irmalog, ce que Sacha trouve relativement monstrueux, mais il n’est pas tout à fait au fait des tendances en matières de prénoms de géants, alors…

Ils passeront des heures, assis par terre, à regarder des livres pour enfants et à tenter d’ânonner les différents mots, sous l’œil éteint de la mère, qui se contente de guetter l’entrée de la caverne pour s’assurer qu’ils ne soient pas dérangés. Ils en ont parlé, longtemps, et elle est tombée d’accord avec lui. Il faut qu’elles se présentent sous leur meilleur jour, pour pouvoir conquérir le cœur du jeune père. Et quand il verra tout le travail accompli, il sera content, et forcément, il restera avec elles, et peut-être même que Sasha pourrait rester avec eux aussi ?
Et tout le monde serait heureux.

Irmalog a trois ans, maintenant, et elle marche toute seule, longtemps et loin, pour son âge. Les géants de la colonie la voient, et restent à coté sans réellement la voir. Mais elle y est heureuse, et admire ses pairs lorsqu’ils soulèvent les arbres et les rochers de terre.Et elle est encore incapable de comprendre ce qui pourtant se profile juste sous son nez.
Le géant le plus imposant de la colonie, le Gurg, avait été défié. Et lorsque Sasha revint, pour son rendez-vous hebdomadaire, la situation avait dramatiquement changé.  L’immense géant avait disparu, et avait été remplacé. Et la présence de la petite Irmalog , bien tolérée par son prédécesseur, n’était plus tellement à l’ordre du jour. Il fallait partir, et vite, comprit Sasha après une explication succincte. Tout ceci compliquait grandement la situation, mais il fallait agir rapidement, d’autant que la mère ne semblait pas prête à s’en aller. Et alors qu’il tentait de la convaincre de partir avec lui, et qu’il leur trouverait certainement un endroit ou loger, il s’aperçut qu’une nuance lui avait échappée. La géante ne désirait pas fuir la colonie, mais seulement renvoyer sa fille auprès de son père, en attendant un autre changement de Gurg qui arriverait certainement bientôt, connaissant la nature belliqueuse de ses congénères. Et une fois que tout serait tassé, les deux reviendraient, et ils seraient enfin heureux, ensemble.

Sasha aurait pu contester cet argument plus que douteux pendant des heures, mais il prit rapidement conscience qu’il n’avait pas le temps de tergiverser, et qu’il était dans tous les cas idiot de tenter de raisonner une créature de sept mètres qui avait déjà pris une décision, de toutes façons. Alors, il prit Irmalog avec lui, dit au revoir, et s’en fut.

Dire que le retour chez lui fut compliqué est un euphémisme : contraint d’expliquer dans la panique la présence d’un enfant demi-géant, fille de son meilleur ami, et son installation temporaire dans la maison, il se heurta à un mur, encore plus épais qu’il ne le soupçonnait.
Et alors qu’Irmalog voyait son père pour la première fois, et qu’elle comprit que c’était lui avant de s’élancer en hurlant « PAPA ! », Nikita Andropov la repoussa dans un moment de panique et transplana au loin, sous le regard atterré de Sasha, et celui, vaguement surpris, de Nikolaï qui n’avait, quant à lui, reçu aucune information .

Nikita Andropov disparut pendant un mois, bien que les informations de Nikolaï furent claires à ce sujet : il était encore bien vivant, et était parti vivre chez une copine en attendant de prendre une décision. Ce qui ne réglait aucunement le problème de base, à savoir, le fait qu’une enfant a moitié géante se balade librement dans la maison, dorme dans sa chambre,  et dont personne ne savait que faire.

Mais si Nikita était reconnu pour avoir l’empathie du frigidaire moyen, ce n’était pas le cas des frères Borodine, conscients que sans eux, rien de tout ceci ne se serait produit en premier lieu. Et s’ils n’étaient pas de brillants sorciers, ni même de brillants parents, ils étaient suffisamment sérieux pour prendre leurs responsabilités. Sasha mit sa carrière en pause pour se consacrer à l’école à la maison, durant ce mois de transition, et Nikolaï s’appliqua, en bon comptable, à émettre un budget mensuel nécessaire à l’éducation d’un enfant, et à tenter de lui apprendre à compter. Ils eurent aussi le bon goût de demander à leurs amies sorcières, sans jamais évoquer le nom d’Andropov, des vêtements de rechange et tous les conseils possibles afin que la petite fille se sente bien, et trouvèrent l’excuse formidable de l’accident de biberon et de potion poussoss pour que personne ne se défile face à Irmalog.

Ils n’avaient jamais que vingt-quatre ans, après tout, et il était bien connu qu’il fallait tout un village pour élever un enfant.

Et quelle enfant. Passées les deux premières semaines ou elle occupa le plus clair de son temps à pleurer sa mère et son père et à passer sa colère sur le petit mobilier, elle se décida enfin (dixit Nikolaï qui n’avait pas prévu dans ses lignes de comptes autant d’achat de chaises en si peu de temps) à prendre son mal en patience et à accepter la tutelle maladroite et bienveillante à temps plein des deux frères et des amis de passage. Et elle venait seulement de comprendre que son père allait revenir et que tout pourrait s’arranger, qu’il revint justement, mais avec une toute autre idée en tête.
Il avait trouvé un orphelinat magique « adapté » aux besoins d’Irmalog, et l’emmènerait au plus tôt afin de retrouver sa chambre, et que chacun puisse oublier ce regrettable incident. Après tout, l’enfant n’avait pas encore de nom de famille, un prénom de géant, et il serait facile de la déposer là en inventant une histoire formidable ou les trois se présenteraient comme sauveurs de cette enfant sauvage, pour finalement ne plus jamais en entendre parler.

Sasha fut le premier à réagir, et l’histoire retiendra cette phrase : « t’es vraiment le dernier des connards. C’est quand même ta gamine.»

Et Nikita de répondre. « Je ne veux rien à voir à foutre avec cette ch..ce monstre, là.  Soit vous la gardez, et grand bien vous fasse, soit je vais la déposer à l’orphelinat et la vie reprend son calme pour tout le monde. Mais si vous voulez la jouer nounou, vous gênez pas, mais c’est sans moi. »

Un silence pesant s’installa.

« Alors tu ferais bien de faire rapidement tes bagages et de sortir de chez nous. » trancha, à la surprise générale, Nikolaï le taiseux que l’on entendait pourtant rarement. Un regard entre les deux frères s’échangea rapidement. Ils étaient d’accord.
Et ils n’entendirent plus jamais parler de Nikita Andropov, si ce n’est par les bruits de couloirs du ministère.

 Et dans la maison de Saint-Pétersbourg, la vie s’organisa.

La première étape fut de faire reconnaître Irmalog en tant qu’enfant légitime d’au moins un des deux frères, et Sasha se porta volontaire. Il en profita pour faire passer au second plan le prénom de géante de la petite fille, et lui donna le prénom d’une excellente amie qui, non contente d’avoir fourni en quantité des vêtements adaptés à une petite de son âge, avait aussi très largement contribué aux lectures éducatives des jumeaux. Et il signifiait, a peu de choses près, « fille née sur la neige », et il était donc assez adapté, avait-il pensé a ce moment là. Nikolaï insista pour coller à celui-ci le nom de leur grand-mère , parce que « c’est ce qu’il aurait fait si il avait eu une fille », et personne ne trouva rien à y redire.

Snežana Dragomira Irmalog Borodine.

Ils n’avaient jamais été de grands créatifs, à bien y réfléchir, mais l’enfant s’en accommoda très bien, cherchant déjà à plaire a tout prix à sa nouvelle famille. Et les années s’écoulèrent lentement, émaillées de divers incidents dus à la force de Snežana et à sa nature colérique, mais jamais rien de réellement grave. Nikolaï finit par se marier à un charmant jeune homme nommé Vassili, sculpteur de son état, et Snežana, au comble du bonheur, put emmener les alliances et supporter sur son épaule large Sasha, qui pleurait toutes les larmes de son corps devant tant d'émotions.

Il y avait eu des ratés éducatifs, bien sur. A l’age de six ans, Snežana était toujours d’une incroyable impolitesse naïve, et avait gardé cette sale tendance à passer sa colère sur les objets inanimés, mais globalement, tout se passa relativement bien.

Seule l’absence de la mère , restée à la colonie, pesait en silence.

Et à huit ans, Snežana décida qu’elle n’aimait pas le silence.  Ils n’avaient pas eu de nouvelles d’elle depuis cinq ans, et elle voulait savoir. Elle voulait revoir sa mère.

Les trois hommes s’opposèrent d’abord à cette idée, arguant que la colonie n’était peut-être toujours pas sûre.
Snežana répliqua en piquant des crises de colère monumentale, en hurlant à qui voulait bien l’entendre qu’elle voulait retourner vivre chez les géants et leur fit vivre trois mois de pur enfer, à la fin desquels , à bout de nerfs, ils décidèrent de l’emmener au moins une fois voir sa génitrice. Après tout, elle y serait peut-être mieux, et ils pourraient peut-être enfin vivre dans une maison avec un mobilier fonctionnel  plus de deux jours.

Personne n’aurait pu prévoir, cependant, la situation dans laquelle se trouverait la colonie de géants à leur arrivée. Le halo orange par-delà les montagnes était déjà un signe de flammes, mais ils se rendirent compte de l’étendue des dégâts une fois sur place.

La colonie était à feu et à sang. Tout le monde hurlait, et des cris de douleur se faisaient entendre, tandis que l’odeur écœurante du sang saturait l’air. Craignant le pire, Sasha se dirigea à toutes jambes vers la caverne ou se trouvait habituellement la mère de Snežana. Et, alors qu’ils la virent enfin, le pire se produit.
L’autre, encore plus grand qu’elle, lui abattit avec une force herculéenne une pierre énorme sur la tête, alors que le reste du monde semblait s’être figé.

Et ce fut en voyant le sang couler entre ses chaussures que Vassili réagit le premier. Entraînant tout le monde à sa suite, ils repartirent comme ils étaient venus, mais  hébétés, sans pouvoir parler, sans pouvoir se regarder, sans rien. Snežana ne dit rien, et alla se coucher. Pas un cri. Pas un son. Juste, des yeux grands ouverts, et des grandes mains qui tremblent.

Elle resta une semaine dans sa chambre sans bouger, dans le plus grand des silences, tandis que la vie s’organisait un peu différemment dans les étages du dessous. Nikolaï et Vassili se mirent en tête de mener une cérémonie funéraire dans le jardin, « pour dire au revoir », alors que Sasha restait assis sur le canapé à regarder le plafond et à boire, rongé de culpabilité et de remords.

Ce fut pourtant lui qu’elle vint voir lorsqu’elle redescendit enfin.

« Je promets d’être toujours sage et de ne plus jamais m’énerver. »

La leçon, involontairement marquée au fer rouge, était retenue. C’était dangereux, d’être un géant, et elle serait bien mieux avec sa famille, ici, chez les humains. Et si elle voulait rester avec eux, il fallait bien se tenir.

Et c’est ce qu’elle tenta de faire pendant les deux années qui suivirent.  Mais le sang est fort. Parfois trop.

Les crises se font plus rares, mais toujours présentes. Des crises de rage terrifiantes, et de plus en plus problématiques avec la croissance de la jeune fille. Et maintenant, après avoir perdu le contrôle, elle s’en veut. Terriblement. Elle pleure, beaucoup, et se venge de sa propre incapacité sur la nourriture. Et plus, dans le miroir, elle se voit devenir géante et grosse, et plus Sasha, bienveillant mais à coté de la plaque, lui demande si un second dessert est bien raisonnable, plus elle se sent mal. Son corps est un problème. Elle est un problème.

Elle ne trouve refuge que dans le jardin, ou elle joue toute seule.  Elle regarde Vassili sculpter, de loin, et se demande souvent si elle ne peut pas essayer de l’imiter, faire des choses qui lui ressemblent. Et il accepte. Alors, les jours ou ça va mal, ils sortent, dans le jardin, et elle met les mains dans la terre glaise, fait des formes qui lui plaisent, des trucs jolis, des choses mignonnes, des petites têtes de chat et des choses immenses avec des formes bizarres. Et elle est fière d’elle, un peu, en regardant le résultat. Les géants peuvent faire de jolies choses.

Un autre souci se profile à l’horizon, néanmoins. Elle doit bientôt rentrer à l’école. Durmstrang est exclu, les jumeaux et Vassili s’accordant sur le fait que l’école n’est pas adaptée à son tempérament et à sa confiance encore fragile. Ils s’interrogent, beaucoup.

De contact en contact, une réponse finit par venir, d’un peu plus loin de ce qu’ils pensaient. Mais apparemment, Poudlard est une option. Alors, elle ira à Poudlard. Et elle pleure, quand elle reçoit sa lettre, de tous les quitter. Mais elle a promis d’être sage, alors elle ira, et sans faire la tête.

Les cinq premières années sont un cauchemar absolu pour Snežana.

Personne ne lui ressemble, et elle ment, tout le temps, sur son origine, sur sa grande taille. Et elle les entend, les bruits de couloir, sur son poids, sur son uniforme qui est ravissant sur tout le monde sauf elle, sur les deux places qu’elle prend sur les bancs à table, sur tout ce qu’elle mange, sur ce qu’elle est. Elle parle mal anglais, mais ça, elle le comprend.

Rapidement, Nikolaï lui conseille d’être la plus calme possible. Sasha, lui, lui conseille de s’allier avec les autres personnes que l’on ennuie, pour être plus forts. Mais lorsqu’elle tente de défendre les moldus et cracmols, face aux sorciers, elle s’énerve trop vite, trop fort, et tout le monde est terrifié. Et elle se déteste, de plus en plus.

Elle redouble une année, les cours étant compliqués pour elle qui a du mal à apprendre, et elle a l’impression que tout le monde la regarde de travers. Elle pleure tous les soirs, et les courriers, si lointains, ne parviennent pas à la consoler.

Mais elle est courageuse, Snežana, et ça, on ne peut pas lui reprocher. Alors, elle garde la tête haute, baisse les yeux, regarde droit devant elle, essaye de ne pas entendre, de rentrer dans le moule, d’en sortir, d’agir, de ne pas bouger, de répondre, de s’écraser.

En septième année, un déclic se fait, naturellement, alors qu’elle est devant son miroir. On ne la laissera jamais tranquille, de toute façon. Il y aura toujours quelqu’un, quoi qu’elle fasse.

Alors, elle peut bien faire ce qu’elle veut.

Elle se teint les cheveux en rose, rose bonbon, comme les choses choues qu’elle collectionne dans sa chambre. Et se décide à aller là ou son cœur la porte. Elle fait peur aux autres, par ses coups de colère contre ceux qui leur veulent du mal ? Eh bien, c’est toujours moins pire que de regarder quelqu’un se faire emmerder sans bouger.

On la traite de grosse vache ?
Elle est grosse. Mais elle n’est pas une vache. Et elle est superbe et flamboyante, toute rose et pleine d’amour. Et éventuellement, de poings sur la gueule, parce que la politesse, si elle a pu apprendre, tout le monde peut le faire.

Et désormais, elle marche dans Poudlard comme une princesse. Une princesse hors format normal, c’est vrai.

Mais il n’est nulle part précisé que les princesses ne peuvent pas être à moitié géantes.


 



(Sinon c'est toujours Sybil et je vous aime toujours autant bisous love love)
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Re: Large and in charge - Snežana Ven 27 Oct - 22:29

BEBE SNEZ MA JOLIE  cry JTM

edit : j'aime ton histoire halp et tkt joey il mange comme 4 à chaque repas aussi ne complexe pas ouin
Lola J. Edwards
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Re: Large and in charge - Snežana Ven 27 Oct - 23:44

Large and in charge - Snežana Tenor

Ton perso est trop cool ok, need un lien et des rps à l'eau de rose pour ship ensemble aled
Castiel A. Kingsley
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En couple avec : Olympe Errol.
Re: Large and in charge - Snežana Sam 28 Oct - 0:04

Jtm
Je réserve cette fiche adieu
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Re: Large and in charge - Snežana Sam 28 Oct - 2:54

Re-bienvenue !!! Superbe fiche j'adore !
Orphan E. Scamander
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Orphan E. Scamander
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En couple avec : Marié à Rachel O'Sullivan Scamander.
Re: Large and in charge - Snežana Sam 28 Oct - 12:36




Bienvenue sur Dabberblimp !

OUIN JE T'AIME.
T'es tellement parfaite, mais parfaite, parfaite, parfaite ?
Déjà j'attendais tellement un demi-géant depuis l'ouverture mais personne ose en faire jsp. Et comme Alaine, tu gères tellement (même à priori sur les gobelins) et puis ton feat tu sais que je suis fan voilà je sais pas quoi dire de plus à part qu'elle a été choixpeau flou en entre gryffondor et poufsouffle pendant 7min et que finalement les pouff ont gagné. love


Te voilà validé, tu peux dès à présent créer ta fiche de lien dans ce sujet, ainsi que ton téléphone portable ici (des modèles sont mis à ta disposition). Tu dois aller faire recenser ton avatar par là et tu peux aussi faire une demande de RP juste ici, ou aller sur la CB te trouver un éventuel partenaire. Tu peux aller t'inscrire dans un club de Poudlard et aussi aller zyeuter la liste des postes.
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Re: Large and in charge - Snežana

Large and in charge - Snežana
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