Comme dans un miroir || Moon Vaughn

PV : Moon B. Vaughn
Comme dans un miroir

Comme dans un miroir || Moon Vaughn CVjxGXDWwAE6NEn

Une autre journée abouti et tu sens l'épuisement envahir chaque pore de ta peau, chaque atome de ton être Blair. C'était une journée difficile, comme toutes les autres, mais les évènements qui s'y sont écoulés resteront gravés dans ton esprit. Seule ta sœur avait su t'aider correctement. Après tout, ce n'est pas sans raison qu'elle est ta force, Blair.
Tu t'enfonces parmi les courtines émeraudes dans la chambre que tu partages avec la jeune musicienne. Elle n'est pas encore arrivée, tu as quelques instants de solitude. Tu regardes ta tenue, couverte du sang qui avait coulé de ta main et tu te diriges vers ton armoire pour te changer. Tu sais que le sang ne partira pas et tu met la cravate et la chemise à la poubelle, te couvrant d'une légère robe t'arrivant à la cheville en attendant.
C'est avec un soupir de soulagement que tu t'enfonces dans le moelleux de ton lit, soupirant profondément d'aise et d'exténuement. Tu tends ta main vers ta table de nuit et ta baguette se love au creux de ta paume comme si elle avait une vie propre, différente de la tienne. Tu t'assoies, sors une petite serviette que tu humidifies et tu t'occupes de ton outil le plus précieux, de ton arme et de ton amie à la fois.
Tu avais déjà entendu parler des sorciers capables de faire de la magie sans avoir recours à la baguette. Les élèves africains devaient faire ainsi, en attendant que la baguette, popularisée en Europe, n'atteigne le continent de sables et de jungles. Curieuse, tu tendais ta main, formulant un simple Wingardium Leviosa, mais le vase ne sembla pas plus ébranlé par cette attaque sur sa personne. Tu n'insistais pas, lasse et déçue, mais tu n'oublia pas. C'était une chose à apprendre comme une autre et tu comptais bien le réussir un jour.
La porte de la chambre grinça et tu couvrais de suite ton visage froid et indifférent. Tu appréciais Moon, c'était une alliée formidable et parler avec elle des élèves et des profs était très intéressant. Et se finissait souvent par des jugements poussés de la façon d'être d'un tel et de la relation qui en unissait deux autres. Bien que Moon haïsse les moldus et cracmols et les détériore à chaque fois qu'elle en parlait, cela ne te gênait pas plus que ça. De toute façon, il aurait été mieux pour eux de ne pas être dans cet établissement, mais la décision des directeurs c'est une loi sacrée. Alors pas le choix.
Enfin, Moon. Je pensais que tu ne viendrais jamais à la chambre. Et j'avais pourtant si envie de te dire à quel point j'ai été horrifiée en apprenant qu'il y a une prof qui a fait des études technologiques ! Tu te rends compte ? Elle a fréquenté des moldus et fait des études dans leurs écoles ! Et des études pareilles en plus !

Tu te tournais vers ton amie en souriant légèrement. Enfin, amie c'est un bien grand mot. Le jour où tu saurais ce secret que tu sais qu'elle cache, tu pourrais peut-être la considérer comme amie.
Bientôt tu le lui arracherais.

First Song
Quelle sera la prochaine note ?

Tu as passé une journée affreuse, presque collée à des cracmoles ou pire, des moldus. Tu ne comprends toujours pas pourquoi ils sont là, peut-être sont-ils des appéritifs pour créatures ? Tu as l'impression d'avoir imprégné leur odeur, de sentir le moldu. Et ça ne te plait pas. Ils savent très bien qui tu es, et tu pouvais voir une goutte de sueur, liée au stresse de t'avoir à côté de eux, coulé le long de leur tampes..
Heureusement pour toi, tu rentres enfin dans ta chambre. Tu vas retrouver ton petit bonheur du jour. En effet Blair est, pour toi, la soeur que tu n'as pas eu. Vous marchez sur la même longueur d'onde. Tu es heureuse de partager ta chambre avec elle, même si tu t'entends plutôt bien avec les autres serpentards. Mais elle n'a rien à voir, Blair est la personne la plus importante pour toi après ton petit frère. En même temps, rare sont les personnes qui ont réussi à traverser le mur qui mène à ton coeur. Mais tu ne veux pas qu'elle sache que tu es une louve. Tu as peur de sa réaction lorsqu'elle le saura.
Ta guitare posait sur le dos, la main sur la poignée. Tu entres doucement croyant que Blair dormirait. Sauf erreur de ta part il est trop tôt. Tes habits sont froissés, tes cheveux mal coiffés. Elle te regarde depuis son lit, sous sa couette. Tu déposes ta guitare contre le mur, à côté de la poubelle. Tu remarques les vêtements qui y sont enfouis et tu fronce du nez. Mais tu ne dis rien. Blair est déjà entrain de train de te faire un topo sur la nouvelle prof de mathématique ? Ou bien technologie. Bien que la musique est un peu liée aux mathématiques, ces matières ne t'intéresse pas.

J'ai un peu trainé, un moldu qui pensait être à ma hauteur... Il l'a regretté. Une prof ? Elle est moldu ? Décidément cette école est de moins en moins pour les sorciers... Ils embauchent vraiment n'importe qui...

Tu es épuisée. Un soupire s'échappe de ta bouche. Tu t'avances vers le lit de Blair, montrant que tu allais te laisser tomber à côté d'elle. Ce que tu fais d'ailleurs. Lorsque ton corps attéri sur ce matelas mou est confortable, un soupire de soulagement te devance. Ta tête parallèle à celle de Blair, vos cheveux s'entremélants, vos épaules sont collées l'une à l'autre. Tu appelais ça la position blabla, tu adores ces moments de comérage entre vous. Les yeux levés vers le plafond vert foncé. Vos mains se frolent. Tu es détendue. Tu te sens bien. C'est bien le seul moment où tu es agréable. Mais tu te demandes si Blair ne se doute pas de ton secret. Tu redoutes sa soeur, le feeling n'est jamais passé. Tu te demandes comment ça se fait qu'elles soient si différentes. Tu as espoir qu'un jour Sinistra te voit comme Blair te voit. Enfin, es-tu sûre de savoir ce que Grenat pense de toi ? Tu es épuisée.

PV : Moon B. Vaughn
Comme dans un miroir

Elle s'allonge à côté de toi et tu réprimes un frisson. Cette position ne te gêne pas, mais comme toujours, Moon a oublié de te prévenir. Et le contact physique, c'est difficile pour toi, Blair.
Non, elle est sorcière, je crois que c'est ça le pire... Qu'as-tu fait à cet élève ? Tes punitions ont tendance à être... Colorées. Je les aime bien.
Sans rien laisser paraître tu te décales un peu. Tu sais qu'elle va se mettre à te raconter sa journée et tu vas l'écouter comme tous les soirs. Mais ton esprit est embrumé. Tu sais ce que Jeremy va faire et tu as peur. Tu as peur, malgré ta jumelle, ta moitié qui te réconforte et te rassure même là, de loin, l'écho de ses mots résonnant dans tes pensées.
Tu as peur de rentrer chez toi.
Un soupir s'échappe de tes lèvres et tu sens que ton corps s'épuise lentement. Le long de ton bras grimpe Asile et lorsqu'il atteint ton coude, tu le plies un peu afin qu'il puisse se reposer dans son creux. Car même si tu paraît le détester, tu sais ce qu'il aime. Au fond, tu as un cœur doux, Blair. Mais personne, personne, ne doit le savoir. Tu en as peur. On s'est déjà servi de toi. Tu veux juste t'épargner d'autres souffrances.
Car oui, tu peux très rapidement te fatiguer de souffrir. Et c'est pour cela que tu blesses les autres, Blair. Mais tu n'es pas comme une brute, violente et frappante. Tu es une longue lame courbée et acérée. En un coup, c'est fini.
Tu sais que ta sœur, elle, est bien plus comme un scalpel. On ne sent la douleur et le sang couler que lorsqu'elle vous a infligé tout ce qu'elle voulait. Tu la respectes énormément. Et tu la jalouses un peu. D'où tient-elle tout ce courage ? Toute cette force ?
Comment a-t-elle fait pour être Griffondor alors que vous étiez si semblables ?
Le sort vous a mis de deux côtés du miroir et tu as l'impression d'être enfermée dedans. D'y être séquestrée. Mais Moon est de ton côté aussi. Deux Alices cherchant le terrier.
Tout ce que vous avez trouvé pour l'instant, c'est la décadence.

First Song
Quelle sera la prochaine note ?

Tu es assez à l'aise avec Blair, tu ne te sens pas opprimé, au contraire. Tu te sens à ta place. Tu n'as aucun secret pour elle. Enfin.. Si. Tu en as un. Et un gros. Est-ce que tu lui diras un jour ? Rappel-toi la réaction de ton petit frère. Effrayé. Tu ne veux plus voir ce regard sur quiconque. Tu ne veux pas que Blair te regarde comme si tu étais un monstre assoifé de sang. Mais pourtant, les soirs de pleine lune, si tu ne prends pas cette potion, ce remède... Tu deviens ce monstre. Peut-être qu'en lui révélant ce fardeau, elle t'apprécierait entièrement. Mais quelque chose t'en empêche. Tu sens comme quelque que chose qui bloque ce secret. Un cadenas auquel tu aurais perdu la clé.

Et comme à son habitude Blair se renseigne sur tes victimes. Elle n'a pas pitié d'eux, au contraire elle rit avec toi. Tu ne l'as jamais entendu les soutenir. Prendre leur défense.

En plus c'est une sorcière... C'est encore moins compréhensible. Il s'est avancé vers moi, ses amis se marraient derrière lui. Ils n'étaient pas discret. Il avait de l'assurance pour me parler comme il l'a fait. Il doit être en quoi... Deuxième année ? Il m'a dit « Oh la blonde ! Il paraît que tu te crois meilleure que quiconque avec ta petite guitare classique ? Moi j'ai une folk et je t'assure elle sonne mieux que les pas que tu fais. »

Tu éclates de rire, en marmonnant « tu aurais vu sa tête cinq minutes après. » Tu calmes ton rire.

Tu sais il ne faisait plus le malin quand il s'est retrouvé, pendu par les pieds, à la poutre la plus haute du couloir, avec des doigts aussi gros que ceux d'un géant. Ses amis ont commencé à courir mais ils se sont très vite arrêté grâce au sortilège de glu ! Alors...

Un large sourire se dessine sur ton visage, un sourire malsain, un sourire de plaisir. Les yeux fermés , tu revois la scène en éprouvant une sensation tellement agréable.

J'ai sortie la bête. Ma vieille guitare. Et j'ai improvisé une chanson sur la situation qu'il subissait à ce moment même. Il ne rigolait pas le moldu ! Je ressortirai probablement cette chansonnette lors d'un concert. Ce serait drôle s'il s'inscrivait au club musique... J'ai fini par le relâcher, et juste avant qu'il ne touche le sol, je l'ai stoppé, je ne voulais pas de drame. Je lui est chuchoté qu'il garderait ces doigts au minimum un mois, je lui ai embrassé la joue. Puis je suis partie.

Un petit rire émanent d'un souffle sortie de ta bouche. Tu ouvres les yeux, te disant que les moldus sont vraiment des crétins, ils prennent de la confiance face à des sorciers. Et puis soyons honnête, se frotter à toi ce n'est pas la plus noble des décisions. Tu n'en es pas passionnée, tu préférerais passer ta route plutôt que d'entrer dans un conflit. Mais c'est tellement hilarant pour toi de voir les autres regretter leurs actes. Tu rêves de voir ce regard sur le visage de tes frères. Les entendre te supplier, comme on supplie un supérieur. Et puis, peut-être, sentir encore le goût de leur sang sur ta langue.
Tu es une louve, et tu n'hésiteras pas à t'en servir. En tant que végétarienne, tu trouves un bon côté à ton fardeau. Tu n'attaques que les Hommes. Et étrangement, tu adores ça. Mais au plus profond de toi, tu en as peur.

PV : Moon B. Vaughn
Comme dans un miroir

Le flot des mots, des paroles, des syllabes, des sons. Moon a une belle voix, quand elle parle, quand elle chante. Une belle voix douce et apaisante.
Tu l’écoutes, tu te laisses caresser par ces sonorités, Blair. Pour la première et peut-être la seule fois, tu te détends un peu en sa présence, tu te fais bercer. Tu écoutes pourtant ce qu’elle te dit, ce qu’elle te raconte. Tu ne veux pas qu’elle pense que tu l’ignores, ce n’est pas le cas. Tu es juste fatiguée, effrayée, lasse. Tu n’en peux plus.
Pourtant, tu te rends compte qu’elle est plus douce que d’habitude. Qu’elle rigole plus, que sa ‘’punition’’ ressemble plus à une gentille blague que ce à quoi elle t’a habituée. Peut-être car ils étaient jeunes ? Ou est-ce car à force elle s’est rendue compte d’être trop dure ?
Toi, Blair, tu n’aurais pas eu pitié. Tu aurais été Grenat Blackwell, une des personnes les plus distantes et froides. Violente. Tu aurais laissé passer l’insulte, et un jour ils se seraient retrouvés avec un léger poison dans leur plat. De quoi les clouer au lit pendant un ou deux mois. Ne laisser aucune preuve et n’aller les voir qu’après, prétendant la gentillesse, pour leur demander s’ils allaient mieux et leur rappeler ton visage, comme un écho fantomatique.
Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid.
Tu as été exceptionnellement douce, dis-moi donc Moon. Tu n’as pas une amie vélane par hasard ? Comme ça, tu pourrais briser le cœur du garçon d’un claquement des doigts. L’armortencia c’est bien aussi. Tu tournes autour, tu le lui sers et tu le brises en morceaux en le voyant amoureux d’une femme indisponible pour son pathétisme.
Tu hausses les épaules et te relève. Le contact a fini par te faire céder, tu dois partir, quitter. Tu époussettes tes épaules, commences à te changer pour aller te coucher sans te préoccuper de ta camarade.
Pourtant, tes pensées ne se calment pas. Est-ce qu’un jour tu seras capable de ne pas t’arrêter à une petite insulte ? De ne plus accorder d’importance à ton statut ?
Est-ce qu’un jour tu seras capable d’aimer réellement Blair ?
Cette question te mine. Tu aimerais. Mais tu ne sais même pas si quelqu’un qui te plairait existe. Tu as eu beau croiser le vélane des Serdaigles dans un des couloirs, il ne t’avait pas réellement fait d’effet. Il était beau. Mais c’était tout.
Au fond tu espérais que ton asexualité était due au fait que tu n’avais pas rencontré la bonne personne. Qu’il ne te manquait que le sentiment amoureux pour te rendre compte des aspects charnels.
Mais Jeremy… Jeremy et ses mains ont laissé des marques profondes dans ton moral. Trop profondes. Et tu as peur de ne pas vouloir réessayer. Ni avec lui, ni avec aucun autre.
Ton cœur te chuchote pourtant que l’heure approche. Et un visage te revient parfois, rapidement. D’un joueur d’échecs.
Mais tu l’effaces. Tu te fermes. Tu ne peux pas.
Tu es une Blackwell. Promise à un homme qui te veux et que tu hais.
Tu ne pourras être à un autre qu’en cessant d’être celle que tu es. Et même si tu le désires, même si tu veux effacer ton nom et en devenir une autre, ce ne sont que mirages.
Et les légendes, tu n’y crois plus Blair.

Comme dans un miroir.

Tu adores humilier lorsqu'on essaie de t'humilier. Tu aimes jouer lorsque quelqu'un veut jouer. Mais depuis le jour où tu as enfermé un moldu dans un cachot jusqu'à ce que quelqu'un s'en rende compte soit trois jours après, pour t'avoir invité à boire une bière au trois ballais, tu t'es dit que tu poussais le bouchon un peu loin. Il n'en restait pas moins que tu adorais à voir le regard des gens apeurés. Les voir regretter.
Blair n'hésite pas à te faire remarquer que tu as été bien plus gentille que d'ordinaire. Et c'est vrai. Moon que t’arrive t-il ? Tu commences à éprouver de la peine pour les moldus et cracmoles ? Impossible. Tu n'as aucune pitié pour ces êtres que tu qualifie indigne d'être dans cette école. Il faut avouer que s'ils n'avaient pas été là, tu ne te serais pas autant amusée. Et puis ils sont si faible.

Tu as raison, il méritait bien plus que ce que je lui ai fait, mais je voulais éviter les conflits avec la directrice. Déjà qu'elle ne m'a pas dans son collimateur.

Tu as eu beaucoup de confrontation avec la directrice. Et ce n'était jamais de tout repos. C'est une cracmole, pas étonnant que si on touche à ses protégés elle sort les crocs. Et puis la fin de l'année fait que tu es fatiguée. Tout ce qu'il te tarde c'est de faire une pose. Retourner à Galway. Chanter. Danser. Aller dans des festivals. Mais surtout te venger. Tu espère trouver le moyen pour te débarrasser de tes aînés avant d'avoir passé tes ASPICs. Tu pourras alors te mettre en pratique durant l'été. Tu ne reviendras pas sur ta décision.

Je ne suis pas du genre séductrice. Mais c'est vrai que je connais quelqu'un... Qui hélas a trop bon cœur pour faire ça.

L'amour, la séduction tout ça, ce n'est pas ton truc, enfin... Il n'y a qu'un seul homme qui a pu te toucher jusque là. Tu le déteste, tu le hais. Pourtant dans cet acte charnel, tu y trouves un plaisir. Personne ne peut le savoir. Personne ne le saura. Tu garde ces moments pour toi, pour ta réussite personnelle. C'est dans ces situations que tu te sens grande, victorieuse. Jusqu'à corrompre toute les idées que tu te faisais de ces bon à rien de moldu. Peut-être est-ce à cause de lui que tu t'es calmée. Peut-être exerce t-il une forte influence sur ton désir, sur ton besoin. Faire des farces aux sans-pouvoirs, ça n'est plus si amusant, bien que ça le reste toujours un peu.
Moon tu as trouvé le jeu que tu préfères. Et tu ne t'en lasseras pas de si tôt.

Tu te lèves à la suite de Blair. Et comme à ton habitude, tu prends ton pyjama. Et comme toujours tu jète un oeil sur ta guitare. Tu déambules dans la chambre. Tu t'avances vers la porte menant dans la salle de bain. La mian sur la poignée tu te retourne vers ton amie. Le regard las et perdu.

Et toi, tu saurais briser le coeur de quelqu'un ?

PV : Moon B. Vaughn
Comme dans un miroir

Tu l'écoutes d'une oreille distraite, enfilant pudiquement ta chemise de nuit. Oui, tu es pudique Blair. Pourtant, tu l'entends, elle se lève à ta suite, elle se prépare à dormir elle aussi. Tu aimerais être comme elle parfois. Tu sais qu'il y a des soirs où elle ne rentre pas, qu'elle reste ailleurs... Avec quelqu'un peut-être. Tu aimerais connaître ça, le plaisir et le désir qui donne envie de faire nuit blanche. Mais maintenant, tu n'es même plus fiancée et tu as peur. Peur de la réaction de tes parents, peur qu'ils t'obligent à aller avec Jeremy au bal. Peur. Et tu détestes avoir peur Blair.
Pourtant, la dernière question de Moon résonne dans la chambre et tu t'immobilises. Tu vois dans le reflet du miroir en face de toi ta silhouette se découper. Tu es fine, tu as peu de formes. Est-ce que quelqu'un pourrait t'aimer suffisamment telle que tu es pour que tu puisses lui briser le cœur ?

Pour ça il aurait fallu que je sois capable de rendre quelqu'un amoureux de moi. Mais oui. J'en serais capable. Je n'ai pas de cœur. Comme toi. Nous sommes un reflet Moon. Identiques.

Elle détient un secret et tu détiens un cauchemar. Elle se rebelle et tu viens de le faire. Elle est froide, indifférente, et tu ne diffères en rien. Elle n'aime personne. Tout comme toi.
Si elle n'était pas sang-mêlée, elle aurait été ta jumelle. Car Fallen te ressemble moins que Moon ne te ressemble. Et ça te surprend, te rend anxieuse.
C'est mauvais que tu ressembles si peu à celle avec qui vous partagez la même apparence ?
Pourtant avec le temps, même ça a changé. Son corps à elle s'est transformé au fur et à mesure de ses entrainements de Quidditch et le tien s'est affiné avec l'escrime. Seuls vos visages restent les mêmes. L'un souriant, l'autre méfiant.
Avec Fallen, vous êtes la médaille à deux faces. Avec Moon, le miroir.
Mais le miroir finit toujours par se rompre alors que la médaille ne peux qu'être fondue en autre chose, devenant un.

Tu es belle, Moon. Tu devrais essayer de trouver quelqu'un pour de vrai. Pas juste pour une nuit.

Tu lui souris, faiblement avant de disparaître derrière les courtines de ton lit, lui souhaitant bonne nuit. Il se fait tard et demain, dimanche, tu voudrais te lever un peu plus tôt, peut-être pour t'entrainer à l'escrime dans la salle commune.
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, non ?