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Arya // dis vague

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Arya // dis vague Mar 21 Nov - 22:05

ft. Arya
I feel like I'm drowning
Sortie de cours, je suis la meuf au fond toute seule, et pourtant première à passer la porte, cravate défaite et clope au bec. Je déteste cet uniforme informe, gris, qui gratte, et avec une jupe. Je veux un futal, ou un jogging, n'importe quoi tant que je suis à l'aise. Mort aux jupes, en plus ça caille, les courants d'air glacé qui te caressent la raie, c'est la spécialité de ce château, maudit château plein d'enfoirés.
Pourtant, je vais la garder cette saloperie, faut que je fume, limite un besoin vital, l'essence pour faire carburer le moteur, j'en ai besoin. La journée le cul vissé sur une chaise, a écouter des paroles, des paroles, et toujours les mêmes paroles, rien de concret rien de spécialement intéressant. Genre, ces endimanchés perchés ont réussi à me vider de toute forme de curiosité, j'insiste.
Non, en vrai, je pourrais passer par les dortoirs pour me changer, mais quel intérêt ? C'est un parcours du combattant ici, parce que d'abord faut emprunter les escaliers de la mort, les monter même (je vais militer pour l'installation d'un ascenseur et la suppression des jupes), risquer de tomber dans les quinze embuscades quotidiennes que ces mange merde mangeur de merde ont soigneusement mis en place pour me rappeler à quel point ils me détestent, et croyez moi ou pas, j'aurais fait pareil à leur place. Un jour je me vengerais.

Mais pour le moment j'ai une clope à fumer, un pétard à rouler, puis à fumer, et une balade dans le froid à faire, pour prendre l'air, m'éloigner un peu de tout ces débiles vicieux. Non mais on aurait pu croire qu'ils avaient un semblant d'intelligence, de tolérance, mais non. Ces gens là sont encore pire que les pires raclures de Londres, odieux, hautains, juste parce qu'ils arrivent à faire de la lumière et de la fumée avec un putain de bout de bois tout moche. Quelque part, ça explique un peu qu'ils aient tous foutu leurs dégénérés de mômes dans un château paumé en Ecosse, loin de toute civilisation humaine.

Finalement je passe les portes assez vite, c'est étrangement calme, la vague d'élèves est pas encore sortie, ou alors ils ont tous eu une malédiction et ils peuvent plus bouger, et franchement cette option me plaît. Même si ça arrivera jamais. Sauf si la meuf avec des serpents dans les veuchs là, passait par là et kalashait des clins d'oeil dans chaque classe.
Dans tout les cas, je sors, il fait froid, limite ça pique, et le fameux courant d'air caressant la raie ne se fait pas attendre. Qu'est ce que je ferais pas pour une clope, et un peu de tranquillité. Mais à force de revenir à moitié crevée d'un rhume, j'ai eu le réflexe de prendre une grosse écharpe énervée (bon en fait je l'ai piqué à une meuf dans ma chambre mais elle a pas eu l'air de lui manquer trop). Maintenant j'ai juste froid aux fesses. Si ça pouvait gommer la cellulite, je me balade cul nu.

Je trace, loin, même s'il y a pas un chat, on sait jamais. J'allume ma clope, tchak tchak deux fois sur la pierre avant qu'une flamme sorte, c'est comme un rituel qui me rappelle ma vie d'avant, quand j'étais pas coincée dans un mélange d'asile de fou et de cauchemar psychédélique. Première inspiration, je crache la fumée par le nez, comme un dragon, en plus ça existe pour de vrai. Ça fait du bien, c'est la deuxième aujourd'hui. Avant j'enchainais, mais là c'est difficile de me faire envoyer du tabac, comme à la guerre je rationne, pour mourir un peu plus lentement, un peu plus douloureusement.

J'arrive au pont, je crois que je suis partie assez loin. Je m'assois sur la rambarde, adossée sur l'un des piliers en bois, le bout des fesses qui flirt avec le vide. La vie est pas si laide.
 


Dernière édition par Kinga Vince le Jeu 5 Avr - 11:48, édité 2 fois
Arya Strauss
Arya n'est pas grande
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Re: Arya // dis vague Jeu 14 Déc - 1:25




(©DO IT LIKE A PIZZA)
kinga & arya
«dis vague»

Elle crevait, affalée dans le fond de son siège. Les minutes étaient éternelles, le temps lui jouait des tours. Ses yeux se perdaient quelque part au-delà de la vitre qui la séparait de dehors où son esprit pouvait vagabonder en paix. Arya n'apprenait rien qu'elle n'avait déjà lu dans des livres, et l'ennui avait fini par se faire une place au cœur de son quotidien morne. Si encore elle pouvait fermer les yeux, s'assoupir, si encore elle pouvait s'échapper de son corps, échapper à la réalité, ne serait-ce que quelques heures, peut-être c'aurait été moins dur de rester là.
Mais elle était là, Arya, à souffler la peine qu'elle éprouvait de ne pouvoir reposer au moins son esprit.

Libérée par la sonnerie, elle s'ébranla au travers de quelques gestes mécaniques, dictés machinalement par son esprit enroué ; ramasse tes bouquins, lève-toi de ta chaise, sors de la classe.

En se perdant dans les jardins et puis aux alentours du pont, elle ne sut définir comment elle était arrivée là ; quels chemins elle avait emprunté ? quelle heure était-il ? combien de temps avait-elle vagabondé là ? Elle vivait un rêve éveillé, piégée par une insomnie qui durait depuis trop longtemps maintenant, effacée à sa routine. La réalité lui échappait encore.

Sa réalité c'était elle et sa silhouette errante au pont, sa réalité c'était Kinga, belle, qui semblait en vouloir au monde comme toujours ; avance, va la voir, parle.  

« T'es venue prendre l'air ou c'est que t'évites quelqu'un ? »

Elles étaient si loin du monde et il faisait si froid que la seconde proposition lui parût plus probable. L'idée lui traversa l'esprit que c'était peut-être elle qu'elle évitait, mais elle était presque sûre de n'avoir rien à se reprocher, pour une fois.

Elle prit place à côté d'elle ; c'était d'ailleurs la seule place qu'elle se permettait chaque fois de prendre ; assieds-toi, adresse-lui un regard, mais un seulement. L'esquisse d'un sourire lui écorcha le bord des lèvres.

« Comme ça on sera deux à prendre froid. »
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Re: Arya // dis vague Mer 3 Jan - 23:41

ft. Arya
I feel like I'm drowning
Le cul au bord du vide, les yeux dans le vague, je fumais, inspirant un cancer qui me sauverait peut être de l’ennui morbide, des jours mornes et des soirées tristes. Tout était gris ici. L’uniforme, le temps, les murs, leurs visages. À tous. Ça me donnait la gerbe. Mais le karma sûrement, en avait décidé autrement pour aujourd’hui. Ponctuant une journée de cafard par la venue d’un ange. J’entendais ses pas légers sur le bois du pont, et ça résonnait en même temps que les drôles de battement de mon coeur. Boom boom putain, boom boom calme toi.

« T’es venue prendre l’air ou c’est que t’évites quelqu’un ? »


Je reste muette, parce que tout les mots sont québlos au bord des lèvres. J’évite l’ensemble du château ouais, mais ça c’est pas nouveau. Tout ces tas de déchets, que je les hais, avec leurs bouts de bois qui pètent des paillettes, leurs manies à la con et leurs blagues à deux balles. Pan pan, je me les collerais bien entre les deux yeux, mais c’est fatiguant sans être mortel. Tout simplement. Alors je lève ma clope, sans lâcher un mot, comme si je m’économisais, en permanence, comme les vieilles miettes que je stocke dans un coin de ma valise, en prévision des coups durs, de quand c’est vraiment la dèche. Et peut être qu’un jour les mots ressortiront pareil, ceux qui sont resté québlos au bord des lèvres, parce que ce sera la dèche.
Elle sent bon Arya, j’ai les effluves de son parfum tout doux qui me caressent la gueule avec beaucoup trop de tendresse pour qu’il n’y ait pas une sorte de magie là dedans. Je devrais la détester doublement celle ci, avec sa magie, et ses cheveux lumineux, et son air gentil, un peu évasif, et les effluves de son parfum tout doux.
C’était l’destin, cet enfoiré, qui avait du me la faire échouer là, là où je fuis tout le monde, et peut être elle encore plus, parce que j’ai le coeur qui bat bizarre quand elle marche, que j’ai les mots québlos au bord des lèvres.

« J’avais besoin de m’enfumer la gueule avant de retourner parmi cette armée de mange merde. »

Quelque part, elle en faisait parti de l’armée de mange merde, elle savait bien que dans ma tête mange merde égal sorcier, mais j’pense pas qu’elle se formaliserait de cette insulte indirecte, enfin j’espère. Elle s’asseyait à côté de moi, on avait les épaules collées, fin à travers les manteaux, mais y avait un peu de chaleur qui passait entre elle et moi, et c’était pas un truc sur lequel je cracherais dessus.
Un sourire au bord des lèvres, j’inspirais une bouffée de ma clope à moitié consumée, que j’allais planter sans trop de brutalité entre les lèvres de la belle Arya.

« T’as d’la chance, j’allais me rouler un gros ter. Tiens moi ça en attendant. »

J’disais, avant de farfouiller mes poches pour extirper grinder, tabac, feuilles slim, et pochon d’ma jolie weed qui sent bon, ptêtre pas autant que la jolie blonde, mais c’est pas comparable. Avec une patience que peu pouvait s’vanter d’avoir vu, et surtout une délicatesse paradoxale, j’découpais un toncar, que je roulais minutieusement, avant de le coincer entre mes lèvres à moins. Avec précaution, j’prenais un peu de Marie Jeanne dans mes doigts, et hop, au grinder. Puis tout ça s’étalait par dessus une couche de tabac, déjà dans la grande feuille. Du bout des doigts, j’roulais, coinçais le toncar, roulais, un ptit coup de langue, on tourne le chapeau au bout et…

« Tadaaaaam ! Il est pas beau celui là ? »


Jle montrais à la belle, avec le petit sourire au coin des lèvres, un peu fière mais pas trop, tout mes pets sont beaux comme des dieux. Je l’allumais, sans cérémonie, parce que je suis pas une putain d’héroïnomane qui peut enfin prendre sa dose. Mais j’inspirais un grand coup, c’était bon, j’sentais la fumée qui glissait dans ma gorge la salope, elle me tuait avec amour. J’restais comme ça sans rien dire, j’étais bien dans un coin de l’enfer, avec une amante au bout des doigts, un ange appuyé contre mon bras. Puis sans un mot, parce qu’il y a pas d’mots qu’on pourrait dire sans être un peu con, je lui tendais l’pétard.

« Alors ta journée ? Des trucs oufs dans la vie d’une sorcière pas trop infecte ? »

Basiquement, je pose pas ce genre de question, parce que j’en ai rien à taper d’la vie des autres. Ma mère me la posait tout les jours quand je rentrais de l’école, mais j’claquais la porte de ma chambre, puis après elle a arrêté, et c’était pas plus mal que ça. Mais Arya, j’crois qu’elle aurait pu me raconter la blague la moins drôle du monde, que j’aurais quand même tapé un fou rire.
 


Dernière édition par Kinga Vince le Jeu 5 Avr - 11:52, édité 2 fois
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Re: Arya // dis vague Jeu 18 Jan - 22:42




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kinga & arya
«dis vague»

Elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, c'était évident qu'elle ne les haïssait pas tant que ça, tous ces sorciers stupides. Et ça la rendait belle, Kinga, à sa manière unique de se battre contre le monde entier, tous ces gens pathétiques qui lui voulaient forcément du mal. On était pas sorcier sans être malfaisant - évidemment. Et malgré tout ça, Arya était là, et Kinga aussi, et aucune des deux n'avait encore essayé d'étrangler l'autre.
Elle était belle, la société raciste, où les amours fleurissaient au bord des ponts.

Cynisme au bord des lèvres, Arya ricana gentiment. Quelle chance, oui, elle qui ne fumait que pour suivre le groupe allait être bénie d'une clope et d'un joint dans la même minute - super. Mais elle tire, et sans rien laisser paraître, elle abandonne immédiatement le combat moral qu'elle avait intérieurement commencé. Et l'ironie coincée dans la voix, elle rit, un sourcil haussé par dessus la fumée qui embrume son visage.

« Magnifique »

Qu'est-ce qu'elle avait à lui dire, sinon qu'elle avait crevé toute la journée, qu'elle attendait ce moment depuis des heures mais que son soulagement n'aurait jamais été à la hauteur de son ennui ?
Arya n'aimait pas spécialement la vie qu'elle menait, magie ou pas magie. C'étaient ces moments-là qui sauvaient son existence ; ces moments où elle fermait les yeux et que rien n'était important.

Il y a des jours où elle aurait été capable de se laisser tomber du pont, juste pour espérer de se tordre le cou à l'arrivée.
Son esprit était malade, et il n'y avait pas de médecine capable de l'aider. Mais Kinga, c'était un médicament qui faisait l'affaire.

« Comme n'importe qui j'me suis fait chier à écouter les bavardages absurdes de professeurs ennuyants. »

Elle était mauvaise langue ; ils ne l'étaient pas tous.

« J'en ai marre. Je suis fatiguée, et je te parle pas de mes insomnies. Je te parle de la vie. »

Elle ferma les yeux, se mit à rire.

« C'est dingue, hein ? Je sais faire apparaître des feux d'artifices avec un bout de bois et je suis incapable de mettre un peu de lumière dans mes idées noires.   »
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Re: Arya // dis vague Dim 21 Jan - 22:15

ft. Arya
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 Là, assises comme ça sur le pont, ça me rappelait quand j'étais plus jeune, qu'on séchait les cours avec mes potes, et qu'on allait squatter un endroit craignos, souvent en hauteur, interdit d'accès au public. J'aimais bien, m'assoir, les pieds dans le vide, les alentours pour seul gouffre, et les éléments avec ou contre nous. Parfois il pleuvait, alors on restait pas longtemps. Souvent, il y avait juste du vent, qui sifflait dans les oreilles, comme si une voix s'était perdue dedans, et essayait de nous dire un truc, un truc important peut être, mais qu'on a jamais compris. On était beaucoup trop occupées avec nos petits problèmes, nos histoires de mecs, et de meufs, et de maquillage, ou des prochaines vacances à se glisser dans un train pour aller voir la mer, en espérant pas se faire chopper par un contrôleur.
Jme souviens que parfois, on était triste, c'est un peu normal à cet âge là, d'avoir le cafard, qui se glissait sans prévenir dans tout les trous qu'on tentait de cacher, mais qui finissait par s'ouvrir, pour laisser cette merde noire nous envahir.

Et jcrois qu'Arya, elle a une armée de cafards qui grouille sous la peau, qui lui enserre le coeur, qui lui garde les yeux grands ouverts la nuit.

« C'est dingue, hein ? Je sais faire apparaître des feux d'artifices avec un bout de bois et je suis incapable de mettre un peu de lumière dans mes idées noires. »

Enfin, elle trouvait toujours l'énergie pour me taquiner gentiment. Puis si ça pouvait lui faire du bien, qu'elle me crache à la gueule, qu'elle lâche tout.
Je reprenais mon pétard, qui s'était un peu éteint. J'extirpais doucement mon briquet de ma poche, jouant avec la pierre sans pour autant allumer la moindre flamme. Puis au bout de quelque secondes, je levais mes deux mains, tenant le joint dans l'une, le briquet dans l'autre.

« Elle est là la lumière, qui fait brûler les mauvaises herbes et les transforme en rêves. »

Je lâchais, avec un petit sourire en coin. Puis je fumais une longue latte, en fermant les yeux, parce que c'était divin. Tellement absorbée par ça, que le briquet glissa de mes mains, rebondissait sur le bois du pont, avant de disparaître dans l'une des fentes entre les planches.

« Merde, je l'aimais bien celui là. »

Et d'un coup, il y eu un peu de vent, qui glissa sur nos joues, et faisait flotter ses cheveux d'ange. La fumée aidant, je me souvenais de ce qu'on faisait, quand on avait le cafard. Une connerie assez immense pour que ça nous vide de tout. Peut être même de la rage.

« Quand j'étais gosse, ils disaient à la télé que le froid apaisait, et réparait. D'ailleurs à l'époque, la mode c'était la krypto... la cryotra... la cryothérapie je crois, où on t'enfermait dans un truc ultra froid pendant quelques minutes. »

Je me tournais vers elle, et lui tendais la fin du pétard, deux lattes grand max, mais elle allait en avoir besoin. Et d'un coup je me levais, enlevant mes chaussures, ma veste, mon écharpe, mes pulls, mes chaussettes, ma jupe. J'étais plus qu'en slip tee shirt devant elle. Et ça caillait putain, mais c'était ça qu'il nous fallait. Et j'allais pas me dégonfler.

« Tu me fais confiance Arya ? »

Je lance, en lui tendant la main.
 


Dernière édition par Kinga Vince le Jeu 5 Avr - 11:54, édité 1 fois
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Re: Arya // dis vague Dim 11 Fév - 18:10




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kinga & arya
«dis vague»

Le regard suivit son briquet qui tombait ; et elle esquissa un sourire, une pensée pour son amour perdu, à Kinga. Elle pencha la tête, mélancolique et dérivant vers quelques idées cyniques – à propos de ce qui était important, et de ce qui ne l'était pas – soporifique.
Elle accepte le joint entre ses doigts puis entre ses lèvres, et la fumée glisse contre son visage fatigué et ses traits las.
Puis son regard parcourt les courbes de Kinga, hypnotisée à la fois par sa peau et à la fois par la surprise ; à sa perplexité légendaire.
Quelque part, elle se disait qu'elles en arriveraient forcément là ; à ce moment où Kinga lui tendrait la main pour lui dire de plonger avec elle. Mais elle n'imaginait pas que ce serait si premier degré.
Elle haussa les sourcils, Arya, et jeta le cul du joint d'un mouvement lourd.

« Eh? »

Elle pouvait bien feindre d'être naïve, mais elle s'était pas désapée pour rien.
Alors Arya attrapa sa main, se releva, et après avoir sondé ses yeux – au cas où il s'agirait d'une blague ou qu'elle essayait juste de se foutre de sa gueule -, elle esquissa un sourire et l'imita.
Et bientôt elles se retrouvèrent toutes deux pratiquement nues, au bord du pont.

Ses orteils flirtaient avec le vide, et elle n'avait plus lâché la main de Kinga depuis qu'elle avait retiré ses vêtements. Elle tenta d'estimer la distance qui les séparaient de l'eau, mais au plus elle regardait en bas, au plus elle avait envie de reculer.
Mais elle avait trop de choses à prouver ; pas vraiment à Kinga mais plutôt à elle-même.
Elle pouvait bien mourir aujourd'hui, elle en avait rien à faire.

Un rictus vint creuser une fossette dans sa joue droite et une lueur entre l'excitation et l'inquiétude naquit dans ses yeux qui interrogeaient une dernière fois son vis-à-vis.
Un murmure glissa au bord de ses lèvres, effacé par ses respirations irrégulières. « Tu es ma confiance.
Puis elle ferma les paupières.
En les rouvrant, elle avait déjà fait un pas dans le vide.
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Re: Arya // dis vague Ven 23 Fév - 22:10

ft. Arya
I feel like I'm drowning
Arya s'était déshabillée. J'rougissais comme un puceau qui voit une jupe se soulever avec le vent, mais je gardais ça pour moi. Il faisait tellement froid, qu'il n'y avait plus de couleur sur mon visage. Presqu'aussi pâle que la peau diaphane d'Arya. J'avais presque peur de la faire tomber avec moi, de faire fondre la neige dans l'eau, et de ne jamais retrouver Arya, dissoute par mes folies dangereuses, mes folies stupides.

Et elle avait glissé sa main dans la mienne. Un peu comme un contrat, qu'on aurait passé du bout des doigts, à la chaleur de nos paumes, un truc qui dit, je sais dans quoi je m'engage, et on verra ce qui se passe après. Parce qu'on sait jamais, ce qui se passe après, on est jamais prête aux aléas de la vie. Alors on se jette dans le vide, on remet notre destin dans les mains d'un truc incertain.
Et à travers ce contact fébrile, je la sens hésitante, limite tremblante. Moi aussi j'hésite, et je sais pas. Parce que c'est haut, parce qu'il fait froid, parce que ça pourrait bien être un saut pour l'éternité, que ça ne s'arrêterait jamais, qu'on tomberait comme dans un cauchemar, et qu'on se réveillerait en slip dans nos lits, baignées dans une sueur crasse.
Puis j'ai la fumée qui est montée au cerveau un peu. Mes yeux zooment et dézooment à chaque fois que je baisse la tête, et c'est d'un coup tout proche, à portée de pied, sans danger, quand deux secondes plus tard, la distance est immense, insurmontable et mortelle à la fois.

Mais c'est moi qui mène la danse, elle c'est ma charmante cavalière, qui pose sa main tremblante en attendant la dernière valse, et qui prude, ferme doucement les yeux. Du coin de l'oeil, je la vois qui se donne du courage aveuglement. Et d'instinct, je serre un peu plus fort sa main. Je garde les yeux grands ouverts, mais je fredonne, l'air d'une chanson dont j'ai tout oublié, exceptée ces quelques notes même pas en rythme.
Et pied en avant, on se laisse tomber. De toute mes forces, je tiens sa main, pas question de la lâcher. Et la chute est froide, hurlante, démente. Je sens mes cheveux qui partent en arrière, et chacun des poils sur ma peau se dresser, tandis que l'air glacé glisse, arrache mes joues ça brûle de froid.

Ça dure deux secondes, à tout péter, mais c'est tellement vertigineux, la gravité nous attire dans ses bras comme un amant toxique, quelqu'un qui veut nous serrer jusqu'à nous faire péter.

Et ça pète un peu. J'ai l'impression d'avoir explosé mon pied contre une surface glacée. Mais c'est juste l'eau. Froide. Pas gelée, juste froide, immensément froide. Mordante. Comme si un milliard de bouche m'arrachait chaque centimètre de ma peau, sans en oublier un seul, sans aucune pitié. Je la sens qui glisse du bas de mon corps jusqu'en haut. Et mon visage qui s'enfonce dans la noirceur. Elle entre partout, le nez, la bouche, les oreilles. Elle m'étouffe.

Est ce que je vais mourir, en serrant la main d'Arya ?
Ça en serait presque beau. Morbide, et beau.  
 
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Re: Arya // dis vague

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