Cette journée tu l’attendais.
Au début.

Puis tu la craignais.
Un souffle de doute qui s’impose, une brume épaisse qui se fixe devant tes yeux sans pouvoir distinguer le chemin qui s’offre à vous. Depuis combien de temps désormais étiez-vous devenu aveugles ? Insouciants et inconscients d'un jeu dont vous étiez les pions depuis le début ?
Depuis combien de temps n’aviez-vous pas simplement vu.

***

La mine sombre, Harry te rejoint pour que vous puissiez rejoindre la salle ou vous prendriez le portoloin. Tu ne peux t’empêcher de recadrer les élèves trop agités, trop énervés. L'évènement et les mouvements de foule te stressaient déjà bien assez.
Tu croises Felix dans un couloir, accompagné de Roxanne qui allaient dans la direction opposée accompagné de leur professeur référent. Bref sourire et bref clin d’oeil, le voilà déjà parti.

Une fois sur place, tu dois aider les adultes à gérer les élèves alors tu places les premières et deuxièmes années de Gryffindor devant l’estrade, croisant Valentyne et les autres. Tous nerveux, l’heure n’est pas à la discussion mais à l’accomplissement robotique de vos tâches incombées.

Croisant Dave au travers de la foule, tu lui fais signe de la main. Sans doute dans ses pensées, c’est à peine s'il te calcule. Tu rejoins finalement Harry après avoir salué brièvement Sloan et Arya, Finn, Nassim et tout plein d’autres. Debout près de ton meilleur ami, tu attendais avec impatience le discours d’Aileen, le regard éperdu d’une admiration sans limite. Eclairé et éclairant, ses mots te touchaient avec passion, car tu savais entendre le double discours, tu savais percevoir qu’il n'était plus l'heure de l’espoir mais des actes. Il ne fallait pas attendre qu'on vous accepte mais imposer votre place au sein de cette société élitiste. Tu applaudis vivement avec les autres quand elle pose ses derniers mots.

Mais le pire était à venir.
Orphan Scamander allait en prononcer quelques uns.

***

Silence.
Bourdonnement.
Tu n’entends plus très bien, comme si un acouphène venait parasiter ton environnement. La gorge sèche et un sentiment de vide absolu, tu balaies du regard la foule autour de toi, t’accrochant au bras de Harry comme seul repère. Etais-tu la seule dans cet état ?

Tu cherches alors désespérément Felix, avant de te rappeler que son grand père Ramsay avait ordonné qu'il se tienne à ses côtés.
Non. Merde.
Tu l’aperçois au loin, croisant les visages effrontés de lui et du directeur. Tu as envie de hurler ta rage au monde entier. Merde, mais merde.
Et cette fois rien ne sort. Pour toute les fois ou tu avais gueulé.
Tu es fatiguée Andy, handicapée par des jambes qui refusent de bouger, par des larmes qui refusent de couler, par un coeur qui s’arrête de battre.

***

Non. Reprends toi.
Il ne s'est écoulé que quelques dizaines de secondes. Tu entends la voix de Madame O’Sullivan percé le mur de lamentations qui te parvenaient enfin aux oreilles. Mais c'est celle de ton frère qui te fit trésaillir. Tu tournes la tête dans sa direction, sourcils froncés.
Tu as envie de courir dans ses bras, qu'il te prenne sur ses épaules afin de crier plus fort. De crier à deux. De crier pour tout ceux qui font parti du club. Et tout ceux qui n'en sont pas. De crier à trois avec votre papa.
Mais tu n’y vas pas, tu te caches, lâche. Tu as peur pour lui, et pour lui tu serais prête à t'interposer, à te sacrifier. Parce qu'il est vraiment de ceux qui comptent vraiment, qui prennent des risques. Plus de bêtises, plus comme le bal. Pourquoi devais-tu laisser ces deux hommes te défendre sans cesse ?

***

Mais c'est désormais le tour de Valentyne. Tu ne sais pas si tu l'admires ou si elle te dégoute. Ses propos sont à la fois courageux mais motivés, tintés d'un mépris qui n'avait pas sa place dans cet auditoire. « Si c'est pour dire ce genre de choses, tu ferais mieux de te taire. » C’est ce que ton regard voulait lui faire comprendre, alors que tu avais lâché la main de Harry pour traverser la foule, passant juste devant elle. Une rivalité de son côté qui l’avait toujours rendu désagréable. Toujours un mot plus haut que l'autre que tu avais encaissé. « Laisse parler les incompétents, Rosebury. A ce que je sache, ce sont eux qui sont concernés. » Pas aujourd’hui Rosebury.

Tu rejoins Edwyn, et le professeur Gaunt s'adresse au directeur. Ton coeur se déserre légèrement, tu avais envie de le prendre dans tes bras lui aussi. Tu avais cette confiance et cette admiration en les descendants de Ramsay Gaunt, que tu savais impudents. Défier l’autorité face au directeur, au ministre et à leur chef de famille.
Tu regardes ton frère, lui murmurant un faible « bien joué. » à l’oreille pour ensuite lui demander d’appliquer le sonorus sur ta gorge, pour te donner la parole. Pas de discours imprudent, pas de prise de risque inutile.

Juste.
Tu sais ou est ta place désormais. Et elle est légitime.

— « C’est non. »

C’est tout.
Peut-être allait-il se justifier. Du moins, l'assemblée n'attendait que ça de son côté.
Car le ministre lui même semblait s’agiter de tout ce désordre, et s’avança pour prendre la parole.

Cette journée tu l’attendais.
Jusqu'à la fin.

resume:

SMS envoyé à 07:54

Finn Tonic

On se rejoindra au Ministère, j'espère que t'as de la batterie apparement ça va être le feu !

Tu étales les pinceaux dorés devant toi, sur ce sol si familier, qui accueille tes royaux fessiers le temps d'un make-up routinier.

Allumant ta caméra comme un réflexe, tu comptes bien profiter de chaque seconde qu'il te reste pour te préparer pour faire part de ton excitation quant à cette journée exceptionnelle. Positionnant l'objectif, vérifiant une dernière fois que tout est en ordre, que rien ne dépasse, tu en profites pour regarder ton visage qui, il faut le dire, semble frais, pas de cernes ce matin mal gré le peu de caféine dans tes veines, l'excitation de cette journée n'aura eu que des bénéfices sur ton apparence, ne te privant pas de sommeil mais permettant à ta peau de s'éveiller.

Un grand sourire s'étire et alors que tu balayes quelques mèches de tes cheveux devant ton visage, tu es prête pour commencer cette journée.  
Good morning my little bees ! J'espère que vous êtes prêts et motivés parce que le vlog d'aujourd'hui risque d'être mouvementé ! Pour ceux qui auraient oublié aujourd'hui se tient, et ce pour la toute première fois, une journée des droits des non-magiques, n'est-ce pas gé-nial ?? Vous aurez sûrement l'occasion de voir Finn puisqu'il se rend au Ministère tout à l'heure, j'espère qu'on arrivera à se retrouver dans la foule ! Tes mains s'affairent à trouver ton pot de crème hydratante, recouvrant délicatement ton visage du bout des doigts d'une substance quasi-aqueuse qui permettra à ta peau de vivre et au maquillage de tenir plus longtemps. Il paraît que les directeurs, Mr et Mme Scamander ont des nouvelles d'une importance capitale à nous faire part, j'espère aussi qu'on aura plus d'explications par rapport à l'incident du train. Attrapant ton pinceau à fond de teint et tapotant le dos de ta main avant de l'étaler également sur ton visage qui, presque, n'en aurait pas besoin aujourd'hui Après tout, la présence de détraqueurs dans le train n'est pas passée inaperçue et même si on parle d' "erreur" mimant les guillemets avec tes mains il convient de réparer cette injustice faite envers les non-magiques ! tu présentes chaque produit qui se succède avant d'avoir terminé ce monologue, pleine d'entrain tu présente également ton outfit, à journée exceptionnelle tenue exceptionnelle. Une robe vert émeraude vient recouvrir tes épaules, laissant un décolleté plongeant se fermant comme un cache-coeur par un lien serrant la taille. D'une longueur mi-mollet elle t'élances et met en valeur ta féminité. Tu ranges ta baguette dans ta manche, caresses une dernière fois Starbucks que tu juges bon de laisser au château, ne voulant pas l'affoler par la foule qui se trouverait au ministère.

A grandes enjambées tu rejoins tes camarades et le portoloin qui vous mènerait au bâtiment le plus hyppé de toute la sorciété. Ta caméra dans ton sac, une minaudière en cuir blanche, agrémentée d'un sort de sac sans fond, pour pouvoir y ranger batteries de secours et téléphone, ainsi que quelques produits de maquillage pour faire une quelconque retouche.

Arrivée sur les lieux tu reprends quelques footages, présentant le ministère et filmant le Premier ministre sans t'extasier de son rang qui t'es familier dans le monde non-magique comme dans le monde sorcier. Habituée à fréquenter la haute-société si ce n'est la noblesse. Tu fais un signe courtois lorsque tu attrapes le regard de ce dernier, parcourant la pièce pour trouver ton frère qui est quelques mètres plus loin, accroché à son téléphone et sûrement en train de streamer l'événement sur son instastory.

Tu le rejoins rapidement, le saluant avec l'éthique et le protocole d'une Lady en apparition publique, avant de te tenir à ses côtés, n'ayant pas le temps de bavarder en entendant la voix d'Aileen Scamander, elle résonne et vous fait pousser à tous des ailes, l'exaltation est palpable et tu es ravie d'apprendre qu'ENFIN on reconnaît les cracmols et les moldus, qu'ENFIN ton frère n'est plus à mi-chemin entre l'humain et le sorcier et qu'il a sa place dans ce monde en tant qu'être à part entière.
Sur la caméra les visages réjouis se figent, Orphan Scamander prend le relais et la sentence tombe. Tu ne peux t'empêcher d'avoir l'air choquée, déçue, attristée, tu ne peux contenir ta haine tandis que tes pensées vont vers ton frère, être si cher à ton coeur qui n'a jamais demandé à être jeté en pâture. Car c'est cela, un sacrifice, au nom d'un tournoi poussiéreux, au nom d'un égo, de celui de l'être le plus vil qu'il t'aies été donné de rencontrer et c'est peu dire.

Ta caméra se braque sur le jeune Ollivander qui, comme toi, protège sa fratrie.
Le sourire revient, les choses changent et il n'y a pas que toi qui semble vouloir continuer dans ce mouvement, dans cette dynamique libératrice.
Les protestations créent un brouhaha insoutenable, certains semblent stoïques, probablement encore choqués par ce que le directeur vient d'annoncer, quand d'autres font élever leur voix et posent milles questions, affirmant d'une seule voix et dénonçant l'imbécilité d'une telle manoeuvre.

Tu sors ta baguette de ta manche, tes doigts jouent avec les diamants nerveusement, tu ne sais pas si tu peux faire changer les choses, Orphan semble avoir prit toutes les précautions nécessaires pour que cette machinerie ne puisse être stoppée.

Sonorus Peux-t'on savoir à quel moment nous avons signé une décharge déclarant que Mr. Scamander a le pouvoir de mettre notre vie en péril ? J'ai du mal lire les CGU ou le règlement de l'école. Insistant sur le dernier mot.
Caméra braquée sur le directeur, cherchant à déceler une réaction, même infime.

 

EN GROS pardon c'est long:

Résumé:

 Wow ! Congrats on being a douche !"Non Bettie, tu peux pas v'nir." Billy repoussa la mygale qui grimpait sur le lavabo et la mit dans la capuche de son sweat le temps de finir de se brosser les dents. En vérifiant ses notifications sur son téléphone il était tombé sur le vlog de Maisie Bee et peut-être qu'il l'avait suivi en direct en prenant son petit déjeuner, ses écouteurs sur les oreilles et une cuillère de céréales dans la bouche. "M-pff n'importe quoi", lâcha Billy alors que Maisie se maquillait en racontant sa vie. Bon, pour le coup ça l'intéressait, elle allait au même événement que lui et comme il n'avait pas tout suivi de l'affaire post-Poudlard Express, c'était utile. Maybelline faisait le point sur la situation avec beaucoup d'enthousiasme et Billy se surprit même à sourire plusieurs fois quand elle mentionna son frère. Il lâcha un petit "like" au lieu de troller dans les commentaires de la vidéo et se persuada que c'était uniquement par manque de temps ; il allait rater le départ des Portoloins.

Billy avait immédiatement signé pour la sortie de classe, forcément, c'était une sortie de classe. C'était super fun de se promener en dehors de l'école avec ses camarades et il n'avait jamais visité le Ministère. Peut-être qu'il croiserait son grand-frère ? Ou son père ? Les deux devaient sûrement être trop occupés pour assister à un discours barbant, se dit Billy en arrivant. Lui-même n'avait pas très envie de passer par cette étape-là, mais bon. Apparemment y'avait un buffet à la fin.
Le trajet s'était passé sans encombres, Billy avait suivi sagement le professeur qui gérait sa classe, il s'amusait bien, jusqu'à ce que la foule d'élèves soient réunis pour écouter le discours des deux directeurs de Poudlard. Le jeune Poufsouffle était dans les premiers rangs, avec les autres troisième et quatrième années. Le Ministère était très joli, il était un peu déçu de ne pas avoir reçu de pin's souvenir et son ventre commençait à gargouiller.

Il écouta avec le plus de concentration dont il était capable (pas beaucoup) les discours. Le ministre de la magie avait une voix trop soporifique pour lui ; il trouva que la directrice parlait bien et qu'elle était chou (enfin plus que sur un terrain de witchockey) ; le directeur faisait un peu peur mais Billy ne le connaissait pas très bien alors c'est sans a priori qu'il écouta son annonce. Au début c'était bien, c'était beau même, cette idée d'unification (Billy se sentait pas concerné outre-mesure mais il connaissait des moldus et des cracmous très bien). Puis Scamander parla du Munera Maleficia et même si Billy avait dû entendre ce nom une fois dans sa vie, les mots "tournoi", "légendaire" et "Poudlard" aiguisèrent son intérêt et même son impatience. Nom d'une goule en slip, est-ce qu'il entendait bien ce qu'il croyait entendre ? Un tournoi de sorciers à Poudlard ? Trop la classe ! Bon évidemment il n'aurait jamais le droit de participer (ça craignait d'être jeune) mais ça allait sûrement être spectaculaire et... wait what ? Il y avait quelque chose qui clochait dans la suite du discours de Mr. Scamander.

Ah, oui.

C'était probablement l'association des mots "Moldus" et "Cracmols" dans une phrase qui parlait d'un tournoi de magie.

Il avait reçu un sortilège de confusion, le directeur ? Billy regarda autour de lui pour vérifier qu'il n'était pas le seul à ne rien y comprendre. Effectivement les visages s'étaient crispés dans la surprise ou la colère et les réactions ne tardèrent pas à fuser. Le jeune Blaireau regretta immédiatement de ne pas avoir un paquet de pop-corn sous la main. D'abord l'aîné des Ollivander, que Billy ne connaissait pas mais qui venait de gagner son respect. A contrario, Billy avait perdu toute sympathie pour le directeur Scamander. Bizarre. C'était la première fois qu'il éprouvait de l'antipathie pour quelqu'un qu'il ne connaissait pas. À part les dev de Blizzard mais ça, ça ne compte pas. D'autres élèves prirent la parole et Billy dut se retenir de rigoler, il ne voulait pas se faire remarquer, mais Merlin que ça clashait Scamander.

"Hohoho" souffla-t-il entre ses lèvres à l'intervention du patriarche Blackwell. "Buuuuurn !"

Billy jeta un regard autour de lui pour voir s'il reconnaissait d'autres adultes du Ministère, mais il ne voyait pas son père. En même temps il y avait beaucoup de monde, Billy était tout devant et il n'était pas très grand.

"Je suis p-presque sûr que c'est illégal de faire p-participer des élèves s-s-sans leur consentement. S-s-surtout s'ils sont m-mineurs", chuchota-t-il en se penchant vers un camarade à côté de lui.

Son commentaire lui valut un haussement d'épaules. Le Ministère de la Magie puis le directeur répondirent aux réactions les plus véhémentes, sans réussir à convaincre Billy. Lui, il voulait bien d'un tournoi magique ouverts à tous, mais à condition que chacun soit libre de participer ou non. Or, aucun des adultes présents sur l'estrade ne se donnait la peine de revenir sur ce point important. Billy commença à s'agiter, impatient. Vivement que la foule se disperse pour qu'on puisse enfin aller manger ! Il avait la dalle et il n'était pas sûr de comprendre tout ce qu'il se disait. Il avait besoin d'éclaircissement et, clairement, c'était pas au milieu des copains de sa classe qu'il allait les trouver.