Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

partition inachevée // nirvana // rp terminé

Invité
Invité
avatar
partition inachevée // nirvana // rp terminé Dim 8 Avr - 1:22

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // Je n’ai pas spécialement envie de traîner mon ombre dans les couloirs - j’aurais pour seule compagnie mon ennui et le vague-à-l’âme morose qui l’engonce.  D’ordinaire, par d’aussi agréables jours de pluie, je me serais laissé aller à quelques rêveries sur un bord de trottoir, le nez en l’air et les paupières clauses. Songer aux merveilles invisibles s’agitant dans chaque goutte comme autant d’étoiles vivent et périssent au noir de l’univers - à cette seule idée, irréalisable présentement, mon soupire s’échappe plus las que frustré.

J’avance. Un pas. Deux pas. Trois pas. Je déambule. Quatre pas. Cinq pas. Six pas. Vais-je quelque part ? C’est certain - le cheminement l’est, oui, la destination ne l’est pas, non. Quelle absurdité de ne pouvoir sortir sous prétexte d’une nuit sans lune et de vents violents.

Il arrive de ces heures où sa vie se penche sur le vide. De ces heures en suspend où toute énergie est absente ; de ces heures où sa mémoire marche à reculons. Il arrive de ces heures où l’océan qui le compose se fige dans l’imperceptible ; de ces heures où ses souvenirs les plus anciens voguent sur la houle et s’échouent sur les rivages du présent.

Mh. La salle de musique est ouverte ? Voilà qui peut palier à mon indésirable paresse. J’entre. Il n’y a personne à l’exception du piano. Il m’invite silencieusement à son orée et je dépose un bonjour du bout des doigts sur ses touches. Le baiser le plus doux de la fée la plus douce ne pourrait égaler l’amour sonore que m’offre cet amant-là.

Enfin. L’ennui et son manteau de vague-à-l’âme morose s’en vont. À l’image des flots au calme d’un lendemain d’orage, mes mains dansent à l’horizontal - honorent d’abord la mémoire de Debussy puis changent, glissent et débutent un nouvel honneur. J’aime à penser qu’elles sont des noyées paisibles qui filent sur le cours d’un ruisseau.

Ma conscience n’aura eut qu’un bref instant de retard sur la mélodie que je joue. Je m’arrête. Sept secondes. J’élude le pourquoi du comment. Je reprends. C’est un écho de mon enfance - la première partition que j’ai écrite. Un visage y est rattaché, un nom, une voix. Ils dessinent une silhouette enfantine au devant de mon esprit et, sans que je le veuille, me serrent la gorge.

Mes mains ne s’arrêtent pas, creusent et pansent la plaie - ce n’est pas si terrible d’avoir mal pour un souvenir ; qu’est-ce qu’un souvenir sinon un peu de poussière qui revient occasionnellement pour mieux se faire balayer et disparaître ?

Seul, habillé de mon abandon aux volutes sensuelles des notes - je m’échappe.






Dernière édition par Mirza Nicodemus le Mer 25 Avr - 17:04, édité 1 fois
Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Dim 8 Avr - 6:28









Ta silhouette ondoyait lascivement à travers les couloirs, tes jambes balbutiant silencieusement pour te propulser, les pensées engorgées d'interrogations. Cette mélodie qui s'était ferventement ancrée en ton esprit, carillonnant incessamment une fois l'obscurité t'embrassant et l'ensommeillement t'assaillant. Doucereuse symphonie à t'en lénifier le palpitant de nostalgie et éveillant une myriade de perles lacrymales dont les fossés creusés de leur traîne le long de tes pommettes se paraient d'évanescence une fois l'aube ayant conquis le firmament. Souffle musical d'antan qui sembla bercer le château alors que tes esquisses continuèrent leur ballet ondulatoire. Notes pianotées peut-être jaillissantes d'un onirisme et pourtant, la véracité de la réalité te pourfendit tant leur intensité se revêtit peu à peu d'une incandescence à la véhémence ravivée à chacun des fracas de tes voûtes plantaires sur les dalles pierreuses. Ton organe pulsatif s'essouffla subitement et tes arabesques détonnèrent fugacement pour gagner la salle de musique. Lorsque ta présence s'y insinua avec frénésie saccadée, ta course se galvanisa d'une maladroite finalité une fois la proximité de l'autre existence ornementant le clavier immaculé constellé de touches cendrées, délectée. Ton souffle erratique anima ton tronc, s'affaiblissant peu à peu.

Tes jambes furent balafrées de faiblards chancèlements et tes genoux se fracassèrent lourdement au sol. Une de tes paumes, tressaillante d'émotion insuffla une caressante promenade le long de la cuisse de l'autre jeune homme et le profil de ton faciès s'y affala doucereusement. Tes prunelles s'ostracisèrent, leur manteau épidermique les recouvrant et le nacre ruissela langoureusement en goutte translucide le long de ta joue exhibée. Lypémanie qui t'éclaboussa tantôt de surprise, tantôt d'incompréhension. Tes iris recouvrirent lentement leur vue, étincelants de rêverie.

C'était donc toi qui a créé cette si merveilleuse mélodie. Elle m'apaise autant qu'elle me fend étrangement le coeur chaque nuit depuis quelques années déjà ... Pourquoi tu m'as rien dit là-dessus ?

Ton regard cascada le long du visage de l'autre être puis s'enlisa au creux de ses prunelles l'espace de quelques secondes à peine. Tes arabesques regagnèrent finalement brièvement leur stature et se tordirent pour s'installer sur le siège, à proximité de Mirza, ton flanc doucereusement accolé au sien et les phalanges de ta paume gauche s'échouèrent jusqu'aux siennes, glissèrent tendrement contre elles  et les enrobèrent d'un affectueux étau. Paumes entrelacées que tu ramenas contre ta cuisse et ta tête pivota dans sa direction, tes iris en quête des siens.

Pourquoi je connais aussi par coeur cette mélodie ? Je n'arrive pas en m'en souvenir. Impossible que ce soit une coïncidence non ? Mirza, parle-moi ...
Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Dim 8 Avr - 23:16

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // Aurais-je croisé quelques mauvais esprits pour me retrouver dans une si diabolique et désagréable situation ? Serais-je maudit, sous le joug d’un sort de malchance ? L’objet même du tourment de cette mélodie, le fantôme que je fuis dès que j’en croise le regard dans les couloirs - là, nonchalamment pendu à mes yeux et accolé à mes flans. Me toucher avec tant de facilité, me parler avec tant de naturel. Qu’il arrête. À peine a t-il le loisir impudent de prononcer mon prénom que je me lève et cherche refuge dans la distance.

Le froid des vitres de la fenêtre dans mon dos m’arrache un soubresaut - je soupire, les joues creuses et le coeur lourd. C’est si cruel, si cruel… Il a mémoire de ma musique mais pas de ces jours d’enfance où nous étions amis. C’est si cruel, si cruel.

Tout ce temps passé à le contourner, à l’éviter - de peur d’avoir à ressentir ce chagrin que son oubli m’afflige ; tout ce temps qu’à présent il me prend, il me vole. Ne pleure pas, ne pleure pas. Si tu pleures, tu te vêtiras de l’habit d’un imbécile hypersensible et bizarre.

Je suis un imbécile hypersensible et bizarre.

Une larme coule. Une seule. Je me félicite, quelque part, d’avoir la force de contenir les autres. Peut-être que tu l’as entendu sur une radio. Je l’ai publié. Je dis finalement, après un long silence et à mi-voix, me maudissant déjà d’avoir à user du mensonge que j’ai tant en horreur. Le choix ne s’offrait pas - je préfère me défiler que d’avoir à m’expliquer sur l’inexplicable.

Quel bien cela m’apporterait-il de lui révéler que chaque note lui est dédiée ? Quel plaisir aurais-je à dévoiler notre amitié passée ? Non. Sous les ponts, l’eau n’a pas fait que couler, elle a engrossé un océan.

C’est un libertin aux moeurs frivoles qui semble ne rien prendre au sérieux, une anguille qui glisse entre les corps sans jamais s’attacher, un parangon de vice, de paraître, de paroles sans saveur. Rien ne reste de l’enfant dont jadis je désespérais l’absence dès lors qu’il me quittait.

Rien. Nous n’avons plus rien à partager. Il est devenu l’illustration parfaite de ce que je désapprouve et méprise le plus chez l’humain.

Alors pourquoi suis-je si nerveux, si affecté ? J’abaisse ma vue à l’attention de mes mains, jointes en noeud sur un pan de mon pull. Il se froisse et se tord sous l’affliction qu’elles lui prodiguent. J’aimerais fondre jusqu’à n’être plus qu’une flaque épousant le sol.

Davantage je demeure, davantage mon coeur s’alourdit. Je racle ma gorge, esquisse quelques pas en direction de la sortie, m'arrête une dizaine de secondes. Évite de me toucher si familièrement à l’avenir, je n’apprécie pas. Un sourire naît à mes lèvres, un sourire d'une singulière et déplacée politesse. Pour être honnête, je crève d'envie qu'il m'enlace et me dise Je me souviens. - mais non, ma raison prévaut sur l'irrationalité de mes émotions.

Bonne soirée. Je murmure, le visage endeuillé par cet adieu muet que je me contrains à lui faire intérieurement tandis que j'ouvre la porte pour m'en aller.




Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Lun 9 Avr - 5:52



Les arabesques de l'autre existence ornementant ton flanc gauche l'estampillèrent de leur silencieux délaissement, éclipsées par un fébrile et inconfortable blizzard. Une acrimonieuse sensation de vide embrassa tes courbes et ton tronc pivota pour que tes iris purent s'enticher de la fuyarde silhouette de Mirza. Lorsque que la petitesse d'un truculent joyau de nacre cascada fugacement le long de sa pommette, tes sens détonnèrent machinalement et tes courbes jouirent de leur stature d'antan pour agrémenter la proximité de l'autre jeune homme. Ton index s'éleva et lénifia sa joue humidifiée de sa torpeur d'un bref souffle caressant.

Hé, ne pleure pas d'accord ? Pas du tout. Je ne l'ai entendue que dans mes rêves, surtout les plus profonds.

Doucereuse symphonie gravée écoulée d'entre tes lippes qui balbutia dans les airs puis elles se parèrent d'une esquisse étincelante de plénitude, tes iris enlisés au creux des siens. L'esprit toujours embrumé, tu ne parvins toujours point à déceler la raison d'un tel bijou symphonique. Pourquoi avait-il éclaboussé une partition vierge de tant d'exquises notes musicales ? Pourquoi étais-tu apte à la raviver au creux de ta mémoire, dénuée de l'amertume de la moindre imperfection, préservée d'une quelconque faute d'interprétation ? Peut-être était-elle l'hommage dédié à une existence chérie de vos deux êtres. Laquelle cependant ?

Le timbre du serdaigle qui tinta subitement à travers les airs, craquelant la morbidité du silence qui vous avait récemment accompagnés, éclipsa les myriades de réflexions ayant conquis tes pensées. L'aveu de ta tactilité symbolisme d'immondice jaillit d'entre ses lippes et ton croissant débordant de béatitude agglutiné aux lèvres s'auréola d'un suave charme.

Oh ? J'arriverai à te faire apprécier ça, tôt ou tard.

Ton sourire fut vivifié par la floraison du sien le long de ses badigoinces mais lorsque ses adieux furent soudainement murmurés, le profil gauche de tes arabesques s'avachit adroitement contre la porte, essoufflant rapidement son ouverture naissante qui insuffla alors son nouveau scellement, tes bras entrecroisés et affalés contre ton torse. Une de tes paume aliéna celle de Mirza de son étau étreignant. Nouveau contact forgé par tes soins malgré son dégoût de ton souffle de vie.

Ne pars pas ... S'il te plait ... Rejoue-moi cette douce mélodie. Apprends-la moi au piano même si je n'ai rien d'un musicien prodige comme toi. Ça m'aidera peut-être à mieux comprendre ...

Tes prunelles incandescentes d'affection, ineffable et silencieuse supplication dissimulée s'ancrèrent en les siennes.
MIRZA
BAMBI








































Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Lun 9 Avr - 19:49

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // À croire que m’empêcher de sortir et m’affliger du toucher de sa main lui est aussi naturel qu’il m’est naturel de baisser les yeux de contrariété. Sa réaction m’agace, au moins autant que ses mots. Je finirais par apprécier ? A t-il seulement conscience qu’un contact de sa peau, le plus infime soit-il, me renvoie systématiquement à la cruauté de son oubli et à ce gouffre qui nous sépare aujourd’hui ? Je soupire.

Avec du recul, je prends conscience que sa réaction ne m’a pas étonné. Au fond, elle est ce à quoi je m’attendais ? Non, elle est plutôt ce que j’espérais. Sois honnête Mirza, le mensonge n’est pas qu’affaire d’oral. Certes. Or sa frivolité, elle, n’est pas qu’affaire de rumeur. Hors de question d’abaisser ma raison à de puérils émois. Je ne tiens pas à être l’énième cible de ton tableau de chasse. Si tu as des pulsions tactiles, trouves-toi quelqu’un d’autre. Je dis, quelque peu acerbe, avant de regagner le piano.

Je ne sais pas pourquoi j’abdique à sa demande. Lui apprendre la mélodie ? N’aurais-je pas mieux fait de partir ? Il ne m’aurait pas davantage retenu. Une seconde fois, je soupire. À quand la fin de ce tumulte de contractions qui ombrage ma lucidité…

Avec précaution je tire le tabouret à distance respectable de mon amant noir et blanc, m’y assois. Prends une chaise. Je pointe du doigt la sus-nommée, en amont de la pièce, signifiant également par ce biais que je ne tiens pas à réitérer la scène précédente. À deux sur le tabouret, accolés ? - certainement pas.

J’inspire longuement, couche une douce oeillade sur les touches - je me sens étrangement et soudainement plus serein. L’appel de la musique a ce don enchanteur d’apaiser, d’effacer et de prévenir tous mes maux, quels qu’ils soient. J’oblique légèrement de la tête à son encontre, esquisse un maigre sourire. Je vais jouer le premier couplet lentement, observe le placement de mes doigts. Suite à quoi, je m’exécute.

Les notes s’élèvent, sinueuses et délicates et, d’elles-mêmes, mes paupières se closent ; la maigreur de mon sourire s’engonce d’une moelleuse accalmie. Ils me submergent, les souvenirs de ces matinées et soirs où je cherchais la composition parfaite, où je raturais, où je recommençais, où je pestais, où j’exultais. Les souvenirs de ce moment de joie où, enfin, j’achevais la partition sans plus éprouver le besoin de l’éditer. Les souvenirs de ces après-midis à lui insuffler la vie dans cette chambre d’hôpital au papier-peint lavande, auréolant son corps endormi.

Malgré moi, ma voix s’échappe en murmures - à peine audibles, à peine formulés - Ne m'oublie pas, c’est à regret que je pars. Ne m'oublie pas, quand tu entendras un piano… Tu ne me vois pas, pourtant je suis tout près de toi, quand je joue tu es dans mes bras… Ne m'oublie pas… Je n’avais pas chanté les paroles depuis ces fameux après-midis passés dans la chambre d’hôpital au papier-peint lavande.

D’ordinaire, elles font de moi une rivière de pleurs. Or, si la tristesse est présente, les larmes ne coulent pas. Peut-être est-ce parce qu’il est à côté de moi, non pas endormi mais conscient.

Je m’arrête, le regarde pour la première fois dans les yeux. Un battement manque à mon coeur. J’y vois l’enfant de jadis - alors, finalement, j’ai eu tord ? Ses yeux, ses yeux n’ont pas changé. Nirvana… Je souffle, flottant entre songe et nostalgie. J’entortille une mèche de ses cheveux au bout de mon index droit, m’en amuse silencieusement. Ils sont soyeux.

Un courant d’air me bise la nuque, m’extirpe des brumes et je me raidis aussitôt.

Non sans une nervosité - couplée à de la colère contre mon étourderie qui, décidément, ne cessera jamais de me mettre dans d’inconfortables situations, je me fige au vis à vis du piano. Bras le long du corps, traits crispés, voix raide. Bien. À ton tour. À chaque faute, tu reprendras depuis le début. Cela te permettra de mémoriser plus rapidement les accords.




Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Mar 10 Avr - 3:52



Les barrières érigées de ses émoulues palabres balbutièrent à travers les airs. Acéré qui n'estropia pourtant point tes tympans car son enclin à forger tes phalanges le long de cette lactescente frange musicale balafrée de cendré essouffla son amertume et enjoliva l'esquisse de plénitude accolée à tes lippes d'une incandescence presque étincelante. T'engouffrant dans son sillage, une chaise désignée du bout de son index te fit vagabonder jusqu'à ses côtés. Le creux de ta paume s'y arrima, la promenant au-dessus du sol pour adroitement la délaisser face à l'instrument et ornementer les côtés de Mirza. Fièrement dressée à contre-sens, tes arabesques l'accablèrent de leur présence, ton torse s'agglutina contre son dossier, tes bras s'échouèrent contre son rebord, se muant en pulpant trône de ton menton. Quelques unes des touches commencèrent à être opprimées de la pulpe des phalanges de Mirza, ses paumes voguant gracieusement le long de cet océan symphonique. Mystifiant ballet qui s'engorgea de ta concentration si ardente que ses lippes murmurantes ne parvinrent à éveiller ta conscience.

La symphonie qui embellit finalement entièrement la pièce assaillit tes courbes de chancèlements doucereusement cadencés, rythmés au gré du piano carillonnant d'une certaine affliction et lorsque les consonances de ton appellation suintèrent d'entre les lippes du prodige, ta concentration se craquela, écartelée de mille éclats et tes iris s'entichèrent vivacement des siens. Un étrange ressentiment de lypémanie, inexplicable torpeur enfouie au creux des entrailles de Mirza s'abreuva de tes esquisses et de ton esprit. Affliction qui ne parvint pourtant point à éclipser ce croissant de béatitude qui aliéna tes lèvres.

Je suis là, je ne me suis pas envolé t'inquiète.

Frivole tressaillement qui fit batifoler ta paupière gauche d'un enjôleur clin d'oeil tandis qu'une de tes mèches charbonneuses fut délectée de l'index du jeune homme. Tes prunelles s'essoufflèrent, succédées par tes paupières rabattues et tu t'enlisas au creux d'une lénifiante somnolence, divaguant parmi des onirismes presque bourgeonnants mais la fuite si aiguisée du serdaigle et la dureté de son timbre dévastèrent abruptement la sérénité t'ayant embrassé. Tes joyaux ambrés à nouveau exhibés, ton tronc affronta à nouveau l'imposant instrument et tu fis lentement déferler les toutes premières notes. Une naissance mélodique qui fut subitement amputée, tes phalanges se pétrifiant ferventement, conquises de brises tressaillantes. Véhémente symphonie qui insuffla un déluge de nacre qui macula lascivement tes pommettes et ton bras t'entrava soudainement la vue, dissimulant ta jaillissante lypémanie.

C'est fou ce qu'elle arrive toujours à me faire chialer au bout du compte, c'est incompréhensible. Désolé, ça va aller. Deux secondes.

De fébriles brisures rieuses entrelacèrent fugacement tes perles lacrymales, rapidement assujetties de vigoureuses cascades affligées.
MIRZA
BAMBI





































Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Mer 11 Avr - 4:24

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // Je ne pensais pas avoir mesuré la portée de ses paroles lorsqu’il m’avait dit, une première fois, à quel point la mélodie le bouleverse. À présent que je le vois fondre en larmes - lui dont l’image reflète un roc solide, imperturbable, la force tranquille par excellence - je m’étonne à le trouver incroyablement misérable. Non pas au sens péjoratif du terme, loin de là. Je l’ai toujours vu comme le bourreau, celui qui m’a oublié, le fautif de l’inachèvement de cette partition qu’est, non, que fut, notre amitié ; vivant joyeusement sans une peine, sans un souvenir à mon égard. Or tout ce temps il a souffert, lui aussi. Un trou de mémoire n’est jamais qu’une excuse, ai-je pensé - s’il m’a oublié, c’est que je ne devais pas compter autant pour lui qu’il comptait pour moi, ai-je accusé.

Mirza, tu es un égoïste petit poisson lunaire.

Je lui tends un mouchoir - un léger sourire aux lippes, maintenu non sans difficulté. Je peine à garder mon sang-froid. J’aimerais l’enlacer jusqu’à l’endormir, le lover dans ma chaleur, lui conter ces instants de bonheur créés par nos rires d’enfants, l’auréoler de douceur et sertir ses rêves d’or et de lumière. C’est stupide, n’est-ce pas, d’être trop orgueilleux pour céder à de si simples et indolents désirs ? Cet orgueil me coûtera peut-être cher un jour - qu’importe.

Nirvana… Je murmure, après un long silence. Ses yeux, où ni doux, ni amer ne se mêlent - m’offrent la singulière sensation que je ne m’appartiens plus. Je dois arrêter de les regarder. Ils vont me noyer. Tu sais, j’ai le sentiment… Ils vont me tuer. De te connaître depuis des années. Mauvais joueur, fâcheux menteur. À quel jeu suis-je entrain de prêter ma conscience ? Non. Mirza, cesse. À naviguer à l’aveugle, tu finiras par t’écraser contre le mauvais rivage et sombrer.

Je détourne la tête, fixe le piano. L’espace de quelques secondes - temps nécessaire à mes pensées pour se clarifier, à mon souffle pour se régulariser. C’est la mine embarrassée quoique amusée que je reprend séant son regard.

Non sans gaucherie, je glisse mes deux index à chacun des coins de sa bouche puis l’étire en une grimace clownesque. Là. Ça te va mieux que le chagrin ! Vrai ! Cela lui donne un air loufoque de merlan frit. Je ris, sans plus mesurer ma voix - et c’est si bon, si bon !

Évidement, maintenant que j’ai à disposition un nouveau moyen de m’amuser bêtement, j’en profite. Je modèle sa bouche à ma guise, lui donne des formes tantôt grotesques, tantôt comiques. C’est incroyable à quel point, d’une forme à l’autre, son expression change. La poterie n’a qu’à bien se tenir, voilà sa relève, son avenir ! J’en ris de plus belle.

Arrive finalement le moment gênant - ce moment où je réalise que cela fait deux minutes que ce n’est pas de l’argile que mes doigts triturent, mais bien ses gencives et ses lèvres. Je déglutis, penaud et coupable, avant de ranger mes mains derrière mon dos. Le jour où je cesserais d’agir bizarrement, l’océan aura un goût de chocolat et les nuages la saveur d’une barbe-à-papa. Mhhh, ce serait chouette que je n’agisse plus bizarrement alors !

Mirza. Tu. Divagues. Encore.

Désolé. Je dis, avant de me gratter légèrement le bout du nez. On reprend l’apprentissage ?





Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Mer 11 Avr - 5:48



Feux d'artifices lacrymaux dévalant tes pommettes. Avalanche de lypémanie maculant les traits de ton faciès tandis qu'un mouchoir offert trouva réconfort au creux de ta paume lorsque la barrière dissimulatrice érigée de ton bras se craquela de son affaissement. Il essouffla les perles affligées d'un revers de ta paume et soulagea tes narines encombrées de leur fugace expiation. Les iris entichés du vide, tes respirations se parèrent de profondeur pour lénifier ce palpitant encore engorgé de souffreteux tourments inconnus. Lorsque ton identité auréolée d'un doucereux murmure éclaboussa les airs, ils balbutièrent fugacement pour s'engouffrer au creux des siens, exhibant leur ambré désormais terni et embrassé d'un douloureux flamboyant autrefois lacté.

Cette musique n'est pas une coïncidence, hein ? On se connaissait certainement. Mais depuis quand ? Dans quelles circonstances ? Pourquoi je m'en rappelle plus ? ...

Claquement tantôt agacé, tantôt légèrement éreinté de langue qui flagella ton palet et les phalanges de Mirza opprimèrent tes commissures de leur subite présence, écartelant tes lippes en un ineffable croissant. L'éclat effrité de tes prunelles s'embrasa soudainement puis fut embrassé d'un charmant adoucissement. Suaves gemmes ensoleillées pourtant affriolantes de ce soupçon d'ineffable capable de faire chanceler quelques palpitants. Ses brisures rieuses ricochèrent délicieusement contre tes tympans et ta mâchoire sculptée de mille et une facettes par les paumes artistiques du serdaigle tressaillit rapidement d'éclats opulents d'une fleurissante plénitude, tes prunelles à présent culminées de tes paupières rabattues. Indolent plaisir partagé qui se heurta à l'amertume d'une abrupte finalité, les doigts de Mirza délaissant vivement ton faciès, l'embarras entravant désormais chacun de ses gestes. Ta tête s'avachit dans sa direction, ton extrémité nasale galvanisant délicatement le flanc de sa pommette d'une faiblarde et furtive pulsation, les entrailles de ta gorge saccadées de béatitude. Subtile affection souvent symbolisme de ces faons, ces biches et ces cerfs insufflant le réconfort du bout de leur museau.

T'es beau lorsque t'es sincèrement heureux.

Esquisse sertie de coquinerie charmeuse qui déferla le long de tes lippes tandis que le mouchoir fut abandonné au creux de la poche de ton jean en cuir cendré. Tu lui offris un acquiescement d'un hochement de tête à son interrogation avouée et le bout de tes phalanges se retrouva leptosome le long de la frange sonore. Tes prunelles s'ostracisèrent lascivement de leur entourage et la mélodie s'éveilla à nouveau, se promenant avec légèreté à travers la pièce puis balafrée d'une indésirable note qui attisa toute ta concentration au terme de sa moitié achevée. Ton regard s'exhiba et détonna le long des touches. La symphonie ayant profondément estampillé ton esprit, le carillon faussé de ton erreur fut pourtant parfaitement forgé de tes cordes vocales vibrantes. Chantonnement qui se mua de redondance tandis que ton index s'attela à opprimer chacun des rectangles immaculés du piano, désireux de déceler la véritable note, tes iris asservissant finalement ceux de Mirza. Silencieuse requête de secours.
MIRZA
BAMBI




































Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Ven 13 Avr - 19:26

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // Rien n’est coïncidence entre nous - ni tes paroles, car elles ont source dans le lit de notre enfance, ni tes regards, car ils sont racines dans la terre de nos oublis. Je m’en veux, si tu savais. Ce n’est pas un jeu que je souhaite poursuivre - je ne suis pas assez fin menteur, pas assez endurant. À croire que chaque minute de plus à tes côtés s’enhardie de me pousser à l’aveu, à cracher la vérité, à la dégueuler à tes pieds pour mieux me confondre en pathétisme.

Quelques instants de plus, je maintiens la façade - corrige tes fausses notes, laisse aller paisible la mélodie, te cajole d’une oeillade polie.
Quelques instants de plus à ces instants de plus, et ma façade s’effondre - je décide que c’est le moi qui depuis une demie-heure maintenant t’entourloupe, qu’il faut que je corrige.

Peux-tu m’attendre ici dix minutes, s’il te paît ? Je m’enquis, le regard voilé sous les mèches folles de mes cheveux. Puis, aussitôt, je quitte la salle. Mon coeur semble soudain plus lourd, mes pas plus fatigués - le couloir a des airs d’entrailles de serpent. Il m’avale - vais-je vraiment faire ce que ma raison me dicte ? Ne pourrais-je fuir, à présent qu’il n’est plus là pour me retenir ? Ce serait si facile.

Je ne suis pas assez fin menteur, pas assez endurant - mais je ne suis pas un lâche.

Sans un bruit, je me faufile dans les dortoirs de ma maison, vais jusqu’à mon coffre proprement rangé sous mon lit. Un cliquetis, je l’ouvre, cherche une poignée de secondes au travers du bazar puis en ressors une sacoche. Des dizaines de lettres y dorment, paisibles ; mes yeux s’embuent à leur parfum, aux murmures des mots couchés sur leur papier. Je prends soin de renouer la lanière de cuir la scellant avant de la serrer contre ma poitrine - m’octroyant le droit de l’y laisser le temps que ma respiration s’assagisse.

Le retour est rapide - la peur qui m’assaillait n’est plus. Qu’importe ce qui arrivera, je suis prêt. Il peut me maudire, il peut m’enlacer, il peut me haïr, il peut m’amnistier. Qu’importe.

Je pousse la porte ; s’échappe un soupire de soulagement silencieux lorsque je le vois près du piano - il m’a attendu. Non sans me départir d’un sourire étrange, je dépose la sacoche entre ses mains. Ce sont toutes les lettres que tu m’as écrite lorsque nous étions enfants. Je dis. Lorsque nous étions amis. Ma voix s’étrangle. Aveu avoué. Révélation révélée. À lui d’en éclaircir toute la surface.

Viennent les larmes - discrètes et douces, grignotant avec lenteur la rondeur de mes joues. Je m’adosse à la fenêtre, tête basse, mains jointes sur mon ventre - un gamin venant de se faire gronder n’aurait plus piteuse allure.

J’aurais dû venir à toi plus tôt… Je murmure, engourdi par la gêne et la culpabilité - Depuis notre entrée à Poudlard, depuis le premier jour j’aurais dû. Mais je te détestais pour m’avoir oublié…Même si je sais, même si je sais que… Ce n’est pas de ta faute. - mes larmes se meuvent en sanglots - Cette mélodie, c’est pour toi que je l’ai écrite. Je te l’ai joué tous les après-midis de ces semaines où tu étais inconscient sur ton lit d’hôpital. J’avais si peur de ne plus jamais t’entendre m’appeler, je voulais tellement que tu te réveilles. Je me sentais si seul sans toi, si seul… - mes doigts se raidissent sur le tissu de mon haut - Mais lorsqu’enfin tu t’es réveillé, je n’étais pas là. Je ne l’ai plus jamais été. - je m’échoie lentement sur le sol, incapable de tenir davantage sur mes jambes.

Dévoré par un milliard d’émotions aux couleurs aussi changeantes que douloureuses, j’enferme ma honte au noir de mes paumes. J’ai envie de mourir.





Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Sam 14 Avr - 4:52




Délicieuse mélodie effritée de cette note faussée, la véritable finalement opprimée de ta phalange estampillant chacune des lactescentes franges de sa rencontre. Une quête de secours insufflée d'un regard auréolé d'une charmante incandescence qui ne fut jamais comblée par le prodige, ses palabres préférant éclipser ses gestes et s'écouler d'entre ses lippes, se muant en une interrogation inattendue.

Ouais, ça a l'air d'être important en plus. File, file, je ne bouge pas d'un pouce.

Cascades enjouées qui firent tressaillir les tréfonds de ta gorge tandis qu'une esquisse rayonnante de plénitude ornementa tes lèvres. Suavité qui s'essouffla fugacement lorsque sa silhouette s'extirpa de la pièce et s'ostracisa peu à peu de tes prunelles qui s'étaient ferventement entichées de ses étendues dorsales. Subite escapade de sa présence qui macula inexplicablement ton palpitant de craquelures, la solitude régissant à nouveau l'espace t'accueillant, l'asphyxiant amèrement. La hâte l'embrasa rapidement, t'assaillant de cet effréné désir de délectation de son retour. Tes iris dévièrent pour vagabonder à travers le paysage truculent d'ensoleillement offert à travers cette lucarne agrémentant une des parois murales de la pièce. Tes bras entrecroisés et échoués le long du rebord érigé du dossier de ta chaise, piédestal accueillant avec véhémence ton menton s'y étant confortablement avachi, tes contemplations s'enlisèrent au creux de la quiétude printanière ayant sublimé et vivifié Dame Nature.

Lorsque la porte fut écartée de son sillage du creux de sa paume et que ses arabesques s'engouffrèrent dans la pièce, un proéminent croissant étreint de béatitude fleurit à peine le long de tes lippes qu'une ardente culpabilité te gangréna l'organe pulsatif, tes iris conquis d'un vif écarquillement de surprise et qu'il s'effondra avec véracité, tes lèvres désormais parées d'un voile interrogateur. Mirza, doucereuse méduse semblant gangrénée d'un embarras rudement avouable tandis que tes joyaux ambrés asservirent son faciès de leur ineffable contemplation revêtue de sériosité. La sacoche embrassée de son étreinte fut lovée entre tes paumes et quelques aveux suintant d'entre ses lippes criblèrent ta conscience d'une fervente stupeur. Vestigiale et puissante affinité à présent érodée par le passé et verbalement ravivée à la pellicule encore incomplète de ta mémoire qui te poignarda férocement le palpitant, une déglutition dévalant lascivement les flancs de ta gorge.

Mes lettres ...

Fébriles balbutiements qui effleurèrent peut-être à peine les tympans du serdaigle tandis que l'objet fut éventré, ses entrailles engorgées de criardes enveloppes, affriolantes de mille et une nuances ainsi dévoilées à ta vue. Le bout de tes phalanges s'y insinua et galvanisa leur sommet alignés de sa fugace et frôleuse valse puis la sacoche fut à nouveau sertie de son rabat, ses abîmes ainsi éclipsés. Les palabres de Mirza déferlèrent à nouveau, dévastatrices tantôt de lypémanie, tantôt de la culpabilité lui rongeant les tripes, exhibant cet accident n'étant point parvenu à s'abreuver définitivement de ton souffle de vie. Confidences qui fomentèrent de nouveaux fragments ombragés, point entièrement décelés, constellant perfidement ta mémoire muée en eaux troubles.

La sacoche fut délaissée sur ta chaise et ta paume ayant culminé ton front pour soulager ton crâne de tant d'ébullition informative, l'abandonna tandis que tes arabesques s'élancèrent aux côtés de la silhouette de Mirza douloureusement accablée. Tes mains s'arrimèrent à ses bras et les étirèrent pour le sublimer de sa stature recouverte et doucereusement le fracasser contre ton tronc. Chacune de ses pommettes furent enrobées du creux de tes paumes, tes pollex congédiant les bourgeons nacrés et opulents d'affliction s'extirpant du coin de ses souffreteuses prunelles. Tes iris assujettirent les siens de leur lénifiant éclat, débordants de cette compassion agrémentée de l'enjouée esquisse avachie le long de tes lippes.

Hé ... Hé ... Ça va aller ok ? Tu n'as pas à t'excuser pour ça. C'est moi qui suis désolé de t'avoir fait souffert pendant tant d'années sans même m'en rendre compte. Je suis pathétique, vraiment ... Je dois t'avouer que je n'ai pas encore retrouvé mes souvenirs de cette époque passée à tes côtés et de cet accident ... C'est encore flou dans ma tête mais merci de m'avoir dit qu'on était important l'un pour l'autre et sache que même si je ne m'en rappelle pas encore pour le moment, le fait que je n'ai jamais oublié ta mélodie et que je la connaisse par coeur montre à quel point je tenais et que je tiens toujours profondément à toi, ton talent, la musique, te définissant tout entier au fond. Donne-moi une seconde chance Mirza, de me racheter à tes yeux malgré toutes ces années perdues. Redevenons amis pour rattraper le temps perdu et je te promets que je ferai tout pour raviver tout ces souvenirs scellés quelque part dans un coin de ma tête. Il faut absolument que je trouve le déclic qui les fera resurgir quitte à ce que ce soit douloureux si c'est le prix à payer pour ne plus être séparé de toi, pas une seconde fois parce que c'est douloureux aussi pour moi, d'être encore impuissant à l'heure actuelle et de t'avoir perdu. Pas ça !

Tes bras aliénèrent subitement et férocement sa taille de leur étau affectueux et balafré de désespoir, tes prunelles éclipsées flagellées des crispations des barrières épidermiques les parant.

Tu me lis quelques unes des lettres que je t'ai écrites ? ... Laisse-moi ressentir toutes les émotions qui te submergent ...
MIRZA
BAMBI




































Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Mar 17 Avr - 21:58

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // Sa chaleur m’engourdit. Je pourrais lentement m’y abandonner, savourer la quiétude et l’absence de pensée. Étrangement, son étreinte est similaire à celle de l’eau - me ramenant à ces fois où, durant mes vacances en Crète l’année de mes onze ans, je me laissais bercer par les flots lents et réguliers de la mer, couché sur son lit de sable. Avoir onze ans... Il m'arrive de ces heures où je souhaiterais ne jamais avoir grandi - l'innocence de l'enfance me manque. Peter Pan est chanceux, je le jalouse.

Paupières closes, je cède.

Son parfum de verveine s’insinue lentement en moi, inspiration après inspiration - vicieuse conquérante, elle met la pagaille dans mes sens et exacerbe des envies que je ne comprends ni ne connais. Mettons que c’est mon instinct, trompé par elle, qui me pousse à nicher mon visage à l’orée son cou et de sa nuque. Sur sa peau, ma bouche posée - pourtant ce n’est pas un baiser - sur sa peau, mes cils couchés - pourtant ce n’est pas une caresse. Vicieuse, vicieuse verveine.

J’ose enfin ouvrir les yeux tandis qu’il se confond entre excuse et promesse - c’est lorsqu’il me demande de lui lire une de ses lettres que mon esprit se déloge de sa bulle flottante. Impossible d’accepter - ce serait bien trop gênant. Ma pudeur est d’or - mes émotions, je pense les avoir assez grossièrement dévoilé pour aujourd’hui. Je préfère ne pas avoir à t’en lire une.

Je me dégage avec maladresse - ai-je vraiment jouer les bébés koalas ? C’est affreusement embarrassant - me relève et m’en vais retrouver le confort du tabouret - or ce n’est pas vers le piano que je m’assieds mais bien vers lui. Tu sais… Je reprends, encore un tantinet troublé par mon comportement laxiste - Tu n’as pas à me demander une deuxième chance. Ce n’est pas la peine.

Nous sommes deux idiots. Déblatérer sur le passé en s’échinant à être le plus fautif, le plus en regret des deux - cela n’a rien de constructif. J’aimerais que nous devenions amis, petit à petit, comme si nous venions de nous rencontrer. Ma demande est peut-être trop bizarre ? Ah, ça m’agace, ma logique a lâchement déserté mon cerveau. Ou serait-ce mon cerveau qui a déserté ma logique ? Mh.

Je veux dire, je ne veux pas qu’on fasse comme si nos années d’enfance communes n’existaient pas. J’aimerais simplement que … Nous prenions cela comme un nouveau départ ? Il faut qu’on apprenne ? À se connaître ? Parce que… Finalement, aujourd’hui nous sommes différents…

...

Enfin c’est sûr que nous le sommes, avant nous étions petits et… Petits et … Je veux dire, je ne te connais pas, qui tu es à présent, ni toi… J’aimerais qu… J’aimerais que tu prennes le temps de retrouver tes souvenirs à ton rythme. Les lettres t’y aideront sans doute et… Et je - je peux te raconter des anecdotes de temps en temps si tu veux ou … Je, enfin… Tu vois. Pas sûr qu’il voit, non.

Bavard je ne le suis pas d’ordinaire, alors m’être tant épanché en verbiage et bla-bla - pas toujours censé, je l’admets - c’est un fait singulier. Aussi, je me tais une longue minute - mise à profit de manière sournoise par mon esprit pour me rappeler la douceur de son parfum et la facilité avec laquelle je lui ai cédé.

Mieux vaut causer finalement. Lorsqu’on devient ami avec quelqu’un, on lui pose des questions d’abord banales… N’est-ce pas ? Je dis, non sans hébétude. Quelle est ta couleur préférée Nirvana ?

Mirza, le weirdo irrécupérable.





Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Jeu 19 Avr - 1:34




Tes arabesques embrassant voluptueusement les siennes, vos esquisses désormais muées en une unique entité ferventement désirée d'immuabilité de ton esprit chancelant de ce réconfort insufflé du doucereux gravé de Mirza. L'extatique fragrance suintant de ses pores asphyxia tes narines d'une indécente addiction et ta tête pivota délicatement, le sommet de ton nez balbutiant fugacement à travers ses charbonneuses cascades capillaires, son parfum l'écrouant davantage de son translucide sillage embrasé. Tes prunelles ostracisées de leur entourage s'écartelèrent légèrement, une transe semblant asservir chacun de tes sens ardemment essoufflés de l'entièreté de l'existence du serdaigle. L'onctuosité de ses lippes qui flagella subitement le flanc de ta nuque d'une caressante estampille, silencieusement avachies sur ton épiderme engorgé d'une suintante verveine, fomenta de fébriles et frissonnantes écumes qui effritèrent doucereusement ta pulpe de leur fracas inquisiteur. Une esquisse rayonnante de plénitude incendia tes croissants rosacés, le sommet de l'inférieur légèrement engouffré par un suave mordillement érigé de ta frange émaillée.

Je comprends.

Ton palpitant se macula d'une souffreteuse acrimonie qui s'embrasa douloureusement lorsque les courbes de Mirza délaissèrent finalement les tiennes désireuses de s'en incessamment galvaniser. Son éclipse dévasta ta pulpe d'une mutilante solitude qui incita tes bras à discrètement s'échouer le long de ton tronc pour l'enserrer fébrilement, éternisant une étreinte déjà parée d'évanescence. Un chancèlement de ton esprit qui fut rapidement balafré de ta contenance tandis que ta silhouette se mut pour conquérir ses iris des tiens truculents d'incandescence. Tes jambes valsèrent finalement, gangrénant la distance vous étiolant pour embrasser la proximité de l'autre jeune homme et lorsque tu t'abreuvas de la proximité de ses côtés, un de tes genoux s'affaissa, se ployant pour se heurter délicatement contre la dureté des dalles pierreuses, l'autre légèrement mué en crochet soutenant ta pesanteur corporelle. Tes phalanges scellèrent sa paume que tu accolas contre tes lippes pour l'éclabousser d'un charmant et ardent baiser.  

C'est certain qu'on change forcément avec le temps qui qu'on soit et que j'ai hâte de te redécouvrir Mirza. Mais suis-je si différent du moi du passé à tes yeux désormais ? J'espère que je ne te déçois pas.

Un croissant serti de béatitude détonna le long de tes lippes et tu délias sa paume de ton étau pour agrémenter la fenêtre de ta présence, tes esquisses dorsales réconfortant la paroi qu'elle ornementait de leur affalement et une cigarette fut extirpée du paquet préservé de l'entrave tissulaire de ton pantalon. Son extrémité estropiée d'une flammèche, le bâtonnet nicotinique fut étreint de tes lippes, exsudant un doucereux nuage fumant. L'esquisse arrimées à tes badigoinces s'écartela, tes iris se mariant à ceux de Mirza et ta gorge fut conquise de quelques tressaillements rieurs.

Je dirais l'arc-en-ciel même si les couleurs vives ne me vont pas du tout. Et toi ? Les couleurs pastelles t'iraient vraiment comme un gant à cause de ton teint de porcelaine couplé à tes yeux bleus.

Subtile confession qui s'écoula d'entre tes lippes, insinuant ta passion bien souvent entichée d'une entièreté que d'un fragment. Pétulant brasier faisant jaillir une fleurissante affection à l'égard de l'existence du serdaigle, la splendeur de son âme et de ses arabesques à l'instar de leur laideur.
MIRZA
BAMBI




































Invité
Invité
avatar
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé Ven 20 Avr - 6:06

ce bruit vague qui s'endort
c'est la vague sur le bord

M // Me décevoir ? Alors même qu’il m’offre un compliment aux teintes pastels ? - pour le citer. Je ris, d’abord doucement puis enfin plus franchement, plus ouvertement. Quelle ironie. Deux idiots ! Je me répète, nous sommes deux idiots ! Depuis le début de notre entretien, c’est moi qui pense le décevoir ou plutôt qui m’acharne à le vouloir - bonjour le masochisme de la culpabilité. Il est vrai que les rumeurs concernant ses moeurs volages vont bon train et sont, pour la plupart fondées - je l’ai déjà dis, je le dis encore : je n’aime pas cet aspect de sa personnalité. Cela ne signifie pas pour autant qu’il me déçoit ou pire, que je ne l’aime pas tout court ? Bien au contraire.

Mh. Mirza. Cesse de tergiverser - tes pensées s’emmêlent !

Je le regarde avec un peu plus de sérieux - il me prends le désir étrange et soudain de regagner sa proximité, sa chaleur mais aussi et surtout son parfum de verveine. L’arc-en-ciel qu’il a nommé comme l’illustration parfaite de sa couleur - ses ? - favorite lui irait au moins autant à ravir que la palette du pâle sied à ma peau. Ses cheveux noirs le feraient ressortir avec plus d’ampleur que des cieux pluvieux. Je me demande - est-ce possible de faire naître un arc-en-ciel au dessus de sa tête ? Je ne sais pas. Il me faudra y réfléchir plus tard - créer un sort, une potion.

Tandis que je me lève pour mieux venir poser mon front sur son poitrail - guidé par ce désir étrange et soudain - ma respiration troque sa régularité pour une lente et profonde sérénité. Il m’enivre. Dis… Est-ce parce que c’est le printemps ou parce que je suis fatigué qu’il m’est impossible de résister à l’envie de te toucher ? Je murmure, le ton moqueur quoiqu’un tantinet troublé. Moi qui criait au Diable, l’heure plus tôt, lorsqu’il n’accolait ne fut-ce qu’un centimètre carré de son corps au mien… Ce que je peux être ridiculement lunaire.

Il n’aura pas le temps de me répondre - ni moi de savourer l’instant. La porte de la salle s’ouvre sur Beth, une camarade de ma maison et - à mes heures perdues - mon élève. Aussitôt je m’écarte, balaye mes cheveux d’un geste nerveux et m’empresse de prendre la première partition à portée de mes mains. Réflexe stupide, certes.

Mirza, j’te cherchais partout ! T’as pas oublié qu’on devait réviser ensemble pour l’examen de demain ? J’suis nulle en runes ! Son nez retroussé vers le haut, elle entre d’un pas puis m’attrape par un bras. Non, non ! Désolé, j’apprenais un morceau de piano à mon ami. - Avec une coquetterie propre à toute jeune fille en fleur, elle esquisse un sourire mielleux à l’adresse du dit ami - visiblement à son goût. Oh j’vois. Désolé, j’te le pique, à mon tour d’avoir une leçon privée. Elle glousse, le ton tendancieux agrémenté d’un clin d’oeil grossier. Je soupire.

Beth est gentille. Beth est drôle. Beth est joyeuse. Mais Beth est lourde.

Je la suis à regret, les yeux plantés dans le vide au contraire des siens, qui, jusqu’à ce que la porte se referme sur nous, n’ont pas quitté Nirvana. À la dernière minute, j’ai le temps de conclure par une promesse, un souhait. À bientôt. Nos pieds claquent le sol - le couloir se rapetisse jusqu’à ce que nous atteignons les escaliers. Beth bavarde, sans interruption. Moi je flotte - sur un nuage pastel, dans un ciel arc-en-ciel.






THE END
Contenu sponsorisé
Re: partition inachevée // nirvana // rp terminé

partition inachevée // nirvana // rp terminé
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dabberblimp ::  :: Archives magiques :: RP abandonnés / des invités-
Sauter vers: