Je suis pas venue ici pour souffrir okay ? [Pv Wilhou]

Fatiguée...

Tu n'avais aucune force, pas même une once d'énergie pour aller rejoindre ces gens s'entrainant... A quoi bon se sculpter un corps lorsque l'on avait déjà pas une once de graisse sur la peau... Tu étais maigre, si maigre, et pourtant tu ne faisais rien pour cela. Tu mangeais pour quatre et tu détestais faire ne serait-ce qu'un effort physique. Et pourtant, tu étais toujours victime de cette asthénie perpétuelle.

Là était tout le problème lorsqu'on cédait à l'ivresse de la paresse... Tu avais perpétuellement envie de rien faire... Et pourtant, tu te retrouvais devant ce terrain, bien contre ton grès d'ailleurs. Tu avais posé tes fesses sur un parterre d'herbe en attendant que le temps passe. Si tu étais ici, c'était uniquement pour faire plaisir aux gens, pensant certainement que tu te donnait à une activité aussi salvatrice que celle là...

Salvatrice ? Vraiment ? Ils se faisaient souffrir, transpirer et parfois se blessaient inutilement... Tout ça pour quoi ? Pour le plaisir de souffrir... Tu n'étais pas de cette catégorie de masochiste...

Malheureusement, un mec, appartenant à la caste ridicule des Serpentard. Des grandes gueules sans rien dans le caleçon. Il était venu pour t'emmerder, t'embêter sur tes piètres qualités et ton nom... Comme toujours, tu étais victime de tes origines. Si tu avais était qu'une personne parmi tant d'autres, tu aurais été préservé de bien des rumeurs.

- Bah alors ? On est trop fatigué pour se bouger ?

Soupirant mentalement, tu le dévisagea dans une expression menaçante. Il marqua un pas de recul lorsque tu te levas pour t'approcher de lui. Malheureusement, il aurait du faire bien plus pour s'épargner le violent coup de boule que tu lui avais donné tout droit dans le pif. A défaut de savoir te servir correctement de ta baguette, tu savais user de ta tête... Haha... N'en déplaise aux intellos te méprisant.

- Bouge de là ou je te préviens que le reste suivra !

Tu t'étais permis cet écart car personne ne vous regardez. Personne ? Ou presque... Une fille était retournée vers toi et semblait avoir tout vu...

- Vraiment...

Franchement...

Tu te faisais déjà assez chier comme ça à tenter d'éviter le flicage systématique des professeurs et voilà que maintenant tu devais éviter celui d'élève un peu trop pompeux... Il fallait en plus que tu tombes sur l'intello, l'élève qui se voulait modèle, trop droit dans ses gonds.

- Mon nom ?

Te désigner ? Te punir ? Elle en avait des drôles de phrase qui sortait de sa bouche. Sauf que toi, cela t'insupportait plus que cela ne te faisait rire. Tu avais envie de lui envoyer la seconde valse, un autre coup de boule bien placé pile dans le coin du nez. Mais tu ne voulais pas non plus ravager ce beau visage... L'autre à la rigueur, que tu avais tabassé était déjà laid comme un ver, un peu plus ou un peu moins, cela n'allait rien aggraver à ses éventuels relations de couples...

Bon... Il fallait que tu répondes, ses yeux étaient braqués sur toi et tu savais très bien que le coup du "hé regarde là bas" n'allait pas marcher sur elle.

- Pourquoi je te donnerais mon nom ? Je doute que la "victime" aille gémir envers les professeurs pour se plaindre. Et il n'y a que toi qui m’a vu. Pas certaine que ta parole vaille plus que la mienne.

Tu affichais un sourire amusé. Elle était peut être préfet ou élève modèle, ses origines étaient certainement plus basses que les tiennes. Tu n'aimais pas ton sang pur, mais quand tu pouvais t'en servir pour prétexter des vils diffamations à ton encontre, tu ne t'en gênais pas.

- Faisons comme si rien ne c'était passé. Je me prélasse tranquillement dans l'herbe et toi... Tu continues à faire ce que tu faisais ?

Ce n'était comme si franchement sa vie t'intéressait. Tu voulais simplement te reposer, te prélasser sous les rayons d'un soleil parfois un peu trop meurtrier.

Irritée...

On pouvait t'importuner, t'embêter, mais il était rare que l'on t'embête réellement au point que cela t'irrite... Enfin... Tu commençais à réviser l'éventualité de lui foutre un joli coup de boule pile dans le nez... Encore de la violence, elle te traitait comme un animal et cela ne te dérangeait pas de lui donner davantage d'argument. Tu n'avais rien à prouver à personne...

Mais en réalité, préfète ou pas, tu ne prenais pas vraiment son rôle au sérieux, ni même ses menaces. Elle pouvait les exécuter, mais tu te fichais bien des conséquences, tu ne voulais déjà pas être ici à Poudlard. Le destin t'y empêchait de t'extirper alors si elle te donnait la bonne voie pour y échapper, qu'elle le fasse. Cela ne t'aurait fait que davantage de vacance par la suite.

- Vraiment ? Tu penses sincèrement que des menaces venant d'une snob dégénérée me touchent réellement ? Fais ton boulot si ça te chante.

Tu reprenais alors position sur le sol, le corps appuyé sur l'herbe confortable. Tu pris une position confortable, les bras derrière la tête, le corps tendu comme pour faire des étirements.

- Ne bouge pas, tu me caches le soleil c'est parfait.

Tu affichais un grand sourire. Tu étais entièrement étanche aux propos d'une effarouchée pareille. Fermant les yeux, tu pouvais encore sentir qu'elle était là puisque les rayons agressifs du soleil ne t'avait pas encore atteint. Si elle voulait te mettre à dos, soit, tu n'étais pas dans la menace mais davantage dans l'action. Heureusement pour elle, l'année allait bientôt se finir, malheureusement pour elle, tu savais être très productive lorsque tu le voulais.

- Bah alors ? T'es encore là la folle ?

Enragée...

Finalement, elle l'avait fait. Elle avait réussi à outrepasser les limites de nonchalance que tu t'étais fixée... Alors que tu te prenais son jet d'eau bien dans la face, tu commençais à t'imaginer un nombre incalculable de moyen de lui faire payer cet affront. Pourquoi devait-elle s'intéresser plus que cela à toi ? Tu voulais simplement vivre ta petite vie tranquillement. Ces gens qui se permettaient d'intervenir dans la vie d'autrui sans aucune raison t'énervait au plus haut point.

Tu coulais encore sous son torrent ininterrompu avant qu'elle ne veuille l’arrêter d'elle même. Cette garce... Tu commençais à voir rouge, à céder à des pulsions d'agressivité qui te rongeaient depuis toujours. Elle répétait le même comportement que tes parents, te forçant à être quelqu'un que tu n'étais pas, voulant contrôler ta vie à ta place.

Tu en avais marre de ces gens...

Tu aurais pu encore garder ton calme si elle ne t'avait pas fait léviter par la suite pour te malmener, t'humilier... Tu n'en pouvais plus... Tu te souciais que très peu de ce genre de chose d'habitude, mais les faits étaient tels que tu la prenais pour l'incarnation de tout ce que tu détestais dans cette vie. Plus rien à foutre si tout devait s'arrêter maintenant... Tu ne répondais plus de toi... Seulement à ce sentiment de colère et de puissance qui te faisait défaut à l'habitude...

- Expelliarmus !

Tu avais toi aussi une baguette... Une baguette puissante, incapable d'être utilisée par tes mains en temps normal. Elle ne répondait qu'à cette toi aveuglée par tes convictions, à cette toi dont la paresse était remplacée par une volonté noire contre le monde.

Ainsi, suite à ce sort émergeant de ta propre baguette, celle de la préfète vint s’éjecter de sa main aussi brutalement que les coups que tu aurais voulu lui asséner. Cela eu effet de rompre le sort et de te faire écraser tête la première contre l'herbe fraiche. Ton corps n'était pas suffisamment fort pour supporter sans désagrément ce genre de choc, mais tu te relevais encore une fois pour lui faire face cette fois-ci, baguette tendue vers elle.

En cet instant, tu ne voulais pas lui rendre la pareil, l'humilier ou autre. Tu voulais simplement la voir souffrir, l'éradiquer. Tu avais cette conviction que si elle disparaissait, tout ce qu'elle représentait à tes yeux allaient disparaitre aussi. Incendio, c'était le sort qui pouvait le mieux correspondre à cette situation. Cramer ses vêtements et la voir patauger dans sa propre fange pour se libérer des flammes.

- I...

Tu pouvais le sentir, pour une des rares fois, ta baguette allait encore répondre à ton appel. Mais ce n'était pas toi, tu jouais encore le jeu des autres qui voulaient que tu sois différente qu'importe à quoi tu ressemblerais par la suite.

- Je euh...

Comme un choc, tu avais l'impression de revoir le monde tel qu'il était. Alors que ta vue autrefois était focalisée sur elle, tu remarquais désormais ce que tu t’apprêtais à faire. Il n'y avait personne aux alentours, pas d'élève, pas de prof, pas de surveillant, personne pour l'aider si tu l'avais attaqué de la sorte...

Déstabilisée...

Tu étais sur la phase descendante de ta colère, dans ce moment où ta raison arrivait à reprendre le dessus sur tes propres émotions si volatiles. Tu avais bien fait d'annuler ce sort que tu allais lui jeter, mais tu ne savais pas vraiment si c'était par souci de bien faire ou par protection personnelle.

Malgré tout... Elle gardait une certaine arrogance envers toi. Elle ne semblait pas plus inquiète que cela malgré que tu avais la grande intention de la tuer quelques secondes auparavant. Elle t'arracha la baguette des mains pour la jeter plus loin. Tu t'en fichais... Dans l'état confus où tu étais, il était impossible que tu puisses ne serait-ce qu'encore utiliser cette baguette si exigeante. Tu ne savais même pas pourquoi elle t'avait choisit toi plutôt qu'un autre bien plus doué.

Elle alla jusqu'à te saisir le menton pour te fixer encore plus longuement. Tu ne luttas pas, tu avais déjà donné auparavant et de toute manière tu n'avais plus envie de rien faire... Qu'elle se moque de toi, te menace, t'emmerdes... Tu t'en foutais...

Elle te parla de liberté, que tu devais certainement aimer la liberté. Qui ne l'aimait pas ? Tu ne l'avais jamais vraiment eu et c'était ce que tu espérais le plus profondément.

- Tu m'humilies et après tu me poses des questions comme ça ?

Ca n'avait aucun sens, et elle avait beau avoir un joli minois, cela ne t'empêchait pas de détourner la tête pour t'extirper de saisie et prendre un peu de recul. Cette fille, tu ne la comprenais pas. Elle était condescendante et hautaine avec un certain intérêt pour le suicide.

- Bien-sur que je l'aime la liberté, qui ne l'aimerait pas ?

Et une chose était sure, ce n'était pas avec elle que tu allais être libre.