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Comme des oriflammes | AMSTERDAM

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Comme des oriflammes | AMSTERDAM Jeu 19 Avr - 22:29

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam


Yeux mis clos, ouverts sur les étendues bleues des canaux, il observait le trafic naval, des bourrasques dansant dans ses cheveux et dans son coeur. Dans ce réservoir palpitant, vide de ces milliers émotions qu’il avait l’habitude de transporter sans fin avec lui. L’heure avançait dans des sons de glas, tordait ses entrailles d’une appréhension surréaliste. Il ne pouvait pas se détendre. Il le savait et il essayait tout de même, d’oublier le vent hurlant en lui et par delà lui.

Une balustrade offrait un appui a ses bras, les souvenirs épars de chansons de Jacques Brel offraient un appui a son esprit. Il n’en comprenait pas un traître mot, mais les avait appris pour lui plaire a elle. Elle a qui il n’avait jamais eu l’occasion de chanter quoi que ce soit. Pourtant il adorait la musique, la musique étant un vecteur pur d’émotions puissantes. Peut etre ne l’aurait il évoqué qu’en allusions. Mais alors, il doutait de chanter aujourd’hui.
Il se sentait vide.
Et l’heure avançait trop vite.

Qu’est ce qu’elles sont belles tes maisons, Amsterdam. Et leurs formes régulières, une géométrie germanique. Et ton art Amsterdam, celui de ces peintres Hollandais qui avaient un tel talent que le monde reconnaissait leurs oeuvres. Il adressa un sourire a la ville, a ceux qui passaient en vélo, ceux qui achetaient des gerbes de tulipes. Et la ville lui donnait la confortablement impression de l’abriter, de correspondre a la vie dont il avait besoin. Il avança, porté, vers le lieu de rendez vous, pas pret a etre en retard, pas pret a abandonner alors qu’il avait tout préparé. Il était plus facile de ne pas se confronter, de continuer a s’éviter.

Si il continuait. Il ne serait jamais tranquille. Jamais.

Il était encore autour de 10 heures du matin et le soleil était levé, brillait timidement. Il respirait trop profondément, tant qu’il revoyait en souvenir, ses mains claires, ces fossettes et ces sourires. Pendant qu’il revoyait ces yeux magnifiques qu’il ne regardait que discrètement, jamais en face. Il revoyait leur intimité dérobée, des plis dans les couvertures de laine épaisses, des coulées de cire odorantes le long des murs. Tout était derrière, déjà.

Trop loin.
Le Amsterdam sorcier se situait sur une ile, au milieu des canaux, inaccessible pour les moldus, au sein du quartier du Dam. On y accédait par de petites péniches qu’il convenait de payer de quelques mornilles et qui emmenaient a la devanture du Hollandais Volant, l’un des restaurant sorcier les plus célèbre des Pays Bas. En ce samedi matin, plutôt ensoleillé, beaucoup étaient de sortie. Tous disparaissaient de son champ de vision, de son monde, lorsque toutes ses pensées n'avaient plus qu’un but.

C’est ainsi qu’il arriva trop vite devant le Ministère de la Magie de son pays, leur point de rendez vous. Il se balançait légèrement d’avant en arrière, tout les nerfs tirés par une appréhension a son comble. Aucun regard pour le bâtiment historique qui abritait le coeur du gouvernement magique.
Son coeur rata un battement.
Il décrocha les lunettes de son visage pour occuper ses mains sans contenance.

Elle était déja la, trop entierement. Trop elle même pour qu’il puisse se fermer. Ses lèvres se redressait dans une émotion indéfinie. Il tourna la tete, les confrontant difficilement, ces yeux trop expressifs.

- Je… suis ému, je crois.

Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes


Dernière édition par Niels Hirsch le Lun 23 Avr - 21:52, édité 1 fois
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Ven 20 Avr - 0:26





Je suis là, devant toi
Toujours la même
Tu le vois
C'est encore toi que j'aime, que j'aime, que j'aime

« Bonjour Niels,
Plusieurs fois j'ai voulu t'écrire aussi, mais je n'ai jamais eu la force d'envoyer mes lettres. À Poudlard, on a connu mieux. La mort de la petite Dawn Callaghan n'a rien arrangé au moral de tout le monde. Surtout pas le mien. Mais on ne se laisse pas entrainer par la tristesse, je garde la tête haute. Les élèves ont été très secoués eux aussi, et cet horrible tournoi organisé par Orphan n'arrange rien... je vais bien plus souvent à la salle commune de Poufsouffle, pour leur changer les idées...

Moi... ça va. Tous ces événements en janvier, ça nous a tous chamboulé, moi la première. Mais je m'en remet. Je pense souvent à toi la nuit moi aussi... mais je ne savais pas vraiment quoi faire à ce propos. Je serais ravie de venir te voir, je demanderai à mes Poufsouffle chéris de faire les semis à ma place. Et puis je ne suis encore jamais allée en Hollande, mais je sais que c'est très beau, alors j'ai hâte.

À bientôt alors,
Marguerite. »

Tu avais mis des heures à l'écrire, cette simple lettre. Le hibou que tu avais choisis commençait même à s'impatienter, son hululement de mécontentement résonnant dans la serre. Mais finalement, tu avais répondu. Et tu regardais le rapace ne devenir plus qu'un point dans le ciel, doutant déjà de quelques formulations de tes propos. Mais qu'importe. La missive est partie et toi, tu paniques déjà à l'idée de l'avoir en face de toi à nouveau.

C'est avec la cheminée de la salle des professeurs que tu te rends au Ministère de la magie. Un sac avec quelques affaires sur le dos, tu cherches celle qui mène vers le Ministère hollandais en sortant de celle menant à Poudlard, un peu perdue. Tu n'es pas revenue ici depuis janvier. Mais avant ça, tu n'y avais même pas mis les pieds une seule fois en cinq ans. Les souvenirs douloureux du 5 janvier remontent dans ta gorge. Non, aujourd'hui est un jour heureux Marguerite. Peut-être. Le ventre noué, tu prends place au centre de la cheminée, que tu as enfin trouvée. Et dans un éclair de lumière verte, tu disparais. Parfaitement habituée aux remouds du voyage par réseau de cheminées, tu t'en sors sans aucun effet secondaire, à part une tache de suie sur ta jupe, et débarques dans ce grand bâtiment inconnu. Il est plus lumineux que celui de Londres. Et au moins aussi beau que celui de Paris.

Les paupières closes dans la file d'attente, tu essayes d'imaginer le moment où tu le verras. Sans succès. Tu ne revois que ses boucles brunes, ses montures rondes et ses regards discrets. Mais même en fermant les yeux, tu as du mal à revoir son sourire, qui te manque plus encore que le reste de sa personne. Plus que tout, tu as besoin de le revoir. On te demande ton passeport et ta baguette magique, et tu les donne en indiquant que tu ne resteras que quelques jours dans ton néerlandais plus que bancal. Le douanier sourit, sûrement à cause de ton accent, puis te laisse filer avec tes affaires. Dehors l'air est frais, mais le soleil chaleureux. Le jour est beau. Anxieuse, tu regardes autour de toi, peut-être n'est-il pas encore arrivé.

Tu inspires un grand coup. Il est là. Mais tu n'expires pas. Il est vraiment là. Toi qui pensais sincèrement ne jamais le revoir. Le souffle encore bloqué, tu fais les quelques pas qui te séparent de lui. Il te voit. Et ton cœur en perd sa rythmique. Tu hausses doucement les épaules tandis qu'un sourire timide passe quelques secondes sur ton visage. Bonjour Niels. En français, les salutations sont plus belles, tu trouves. Les yeux humides, tu le contemples dans son entièreté sans oser immédiatement chercher son regard, même si tu finis forcément par le retrouver. Sa voix serre ton cœur. Comme tu m'as manqué, tu sembles dire. Tu es au moins aussi renversée d'émotions que lui.

Qu'est-ce que tu dois faire, maintenant? Tu veux avancer et te cacher dans ses bras, fermer les yeux et lui dire que tu souffres terriblement de son absence. Mais tu ne peux pas faire ça, n'est-ce pas? Alors tu restes là, les mains toujours enfoncées dans leurs poches, à te balancer sur tes chevilles comme une adolescente à son premier rendez-vous.

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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Ven 20 Avr - 14:09

- Bonjour

Il avait essayé et il percevait qu’il ne prononçait pas correctement. Quelque chose dissonait trop. Ils étaient l’un face a l’autre, a chercher et a s'éviter, au dénouement de trop d’éloignement, incapable de continuer. De savoir comment continuer. Niels se dit qu’il avait l’initiative, alors il cessa de jouer avec les montures de ses lunettes, força son attitude a être correcte et réfléchit.

Bien entendu, il avait prévu des choses, des tas de choses, il avait déployé des mers de prospectus, défilé des pages internet entières sur la ville, puis avait pris des notes, conçu plusieures itinéraires différent, puis s’était fait du thé, avait rayé des mots, puis déchiré une page, puis changé de plume, puis Vidar avait requis son attention et toute cette préparation s’était arrêtée la. En outre, les choses dont il voulait discuter avec elle ne serait probablement pas faciles et il ne pourraient raisonnablement pas passer leur journée a cela. Donc au bout de ce qui semblait une longue minute d’inaction perturbée, il l'entrepris :

- Je pensais prévoir un plan de visite ou quelque chose comme ca mais… Je préfere te laisser choisir si il y’a quelque chose qui te plairait mieux, si tu n’a pas d’idées, je pourrais prendre l’initiative, pas de soucis, je connais ces situations ou chacun veut que l’autre choisisse, ce qui fait perdre beaucoup de temps quand il faut prendre une décision et- Bref.

L’embarras.

- On peut s’installer dans un café ou aller marcher dans Amsterdam moldu, comme ca tu verras bien la ville. La partie sorciere est tres petite, il n’ya pas autant de sorciers aux Pays Bas qu’au Royaume Uni

Il parlait assurément trop, comme si cela allait inhiber ses sentiments a lui, plus ses sentiments a elles. Fichue empathie. Avec toute ces émois il se sentait imploser. L’amour, le regret, la tristesse, la mélancolie, la confusion, l'appréhension, l’anxiété, le remord, la culpabilité, l’indécision, mais aussi ce plaisir, présent et timide, étaient autant de coups de pinceaux sur une toile digne d’un Van Gogh.

Il respira. Ils n’étaient que deux, lui, elle et les pavés d’Amsterdam.
Ils avaient le temps. Ou peut etre pas, c’était le temps qui les avait, qui les portait.
Concentre toi, Niels.

Il n’avait pas dit quoi que ce soit sur lui, mais que dire ? Que lui dire, quand on est même pas sur de ce qu’on voudrait. Il se sentait cependant plus mature, ce qui était étonnant a constater. Plus apte. Il ne fit aucun geste pour la toucher. Et si quelque part, il sentait en tout son corps, le contact fantôme de ses mains, que la mémoire de son épiderme lui rendait en volutes de feu, le contact restait un domaine trop intime.

- Hm… En tout cas, j’ai… C’est bien que tu aies fait le déplacement

Incapable de dire quelque chose de purement gentil.Incapable de faire un vrai compliment. Coincé dans sa vérité.

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Lun 23 Avr - 6:56




Il te répond en français, et un petit rire intérieur secoue tes épaules. Tu observes ses gestes. Ses mains entrain de jouer avec ses lunettes, quelques boucles de ses cheveux s'agiter sous la brise, ses lèvres tiquer lorsqu'il se reprend à la fin de sa phrase. Les choses que l'on ne remarque que sur les personnes que l'on aime. Le court silence aurait pu paraître gênant, mais pas à tes yeux. Qu'il est bon de l'entendre à nouveau, tu penses simplement. Lentement, la nostalgie se retire et laisse place au moment présent, dont tu veux savourer chaque seconde. Tu veux laisser la tristesse derrière toi, loin, la renvoyer à Londres pour qu'elle te laisses tranquille pendant le week-end. Tu n'en auras pas besoin ici.

Tu n'es pas vraiment plus à l'aise qu'il ne semble l'être, mais tu essayes quand même de le cacher par exemple sans lui laisser voir tes mains, qui dans leurs poches triturent ton porte-clef et un vieux mouchoir qui fini rapidement en charpie. Tu réfléchis quelques instants en perdant ton regard dans les nuages, puis reviens vers lui. ▬ Mhmm, je te fais confiance pour me guider, montre moi ce que tu veux. Je ne connais rien, alors tout sera une découverte. Tu es déjà très heureuse d'être là, loin du château, des responsabilités au jardin et en tant que directrice de maison, des élèves turbulents. Ici tu as la beauté du ciel, l'excitation de découvrir une toute nouvelle ville, et puis tu as Niels. Et ça ça vaut bien plus que tout ce que tu as déjà.

▬ Oui je... je suis contente de te voir. Même si tu le dis trop bas, un peu timide, tu le dis quand même. Avant de venir tu t'es promise de ne plus lui mentir. De ne plus rien lui cacher. Parce que tu sais où ça mène, les mensonges, et que tu n'aimes pas particulièrement cette destination. Non, tu ne gâcheras plus rien. Alors tu fais quelques pas pour venir te poster à ses côtés, réajustant ton petit sac à dos. Aller, profite du séjour, souris un peu Marguerite. Et c'est ce que tu fais, quand tu tournes la tête vers lui. ▬ Alors, on commence par quoi Monsieur le Guide? Ta main vient donner de l'ombre à tes yeux éblouis par le soleil matinal.

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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Lun 23 Avr - 22:23

J’ai appris un jour que les avions ne tiennent pas vraiment en équilibre en l’air. Ils passent constamment d’un extrême a l’autre, toujours presque sur le point de se renverser. C’est ce qui les fait tenir en vol. Peut etre qu’on est comme des avions. Ou alors on incarne toutes ces chansons qui veulent ramener l’amour vers leurs auteurs, écrites depuis le début de l’humanité. Toutes ces chansons auxquelles on aurait voulu vendre un dénouement heureux, mais qui imprimaient a leurs dernières notes des langueurs regrettables. J’ai entendu dire qu’au Japon, ils recollent les faïences brisées avec de l’or, car les nervures produites rendent les porcelaines uniques.

Ce qu’il aurait aimé dire et beaucoup d’autres choses encore trop métaphoriques. Ce qu’il tentait de laisser parler dans ses yeux, en sachant que ses élans internes de se répercutaient pas en écho au dela de lui. Le silence rendait l’air compact et empêchait les sons de se former. Quand bien même, il n’aurait jamais pu formuler tout ce qui existait en son for intérieur. Et il était blessé, quelque part, toujours, ce qui contribuait encore plus a sceller ses lèvres. Il répondit surtout a ses paroles, qui lui semblaient si superficielles, parce qu’il se doutait qu’elle aussi n’osait pas parcourir les anciens chemins.

C’était presque comme si ils devaient réapprendre a se connaitre.

- On va d’abord prendre une des péniches qui fait navette sur le canal et apres… Je ne pense pas que le quartier rouge soit forcément approprié alors… On va voir le quartier, jusqu’a la place du Dam, puis on va longer les canaux, ca fera un bon début

Amsterdam, avec son quartier rouge, pouvait etre connue pour sa permissivité face au proxénétisme et sa permissivité face a de nombreuses autres choses peu permises ailleures en Europe. Cela n’intéressait pas vraiment Niels, il supposait que cela n'intéressait pas Marguerite et par conséquent il ne l’avait jamais inclus dans ses plans de visite. Il avait surtout beaucoup réfléchi au fait d’intégrer des musées ou non. Il y réfléchissait toujours un peu, en la guidant vers les bateaux, encore en donnant les mornilles qu’il devait pour la traversée et il jugea que Van Gogh et Rembrandt pourraient tres bien attendre.

Par contre il n’était pas question de rater la Maison d’Anne Frank, même si il fallait rester a l’extérieur. Quelque part il avait jugé que cela faisait partie de lui et que Marguerite ne le comprendrait jamais vraiment si elle ne connaissait pas l’histoire de cette maison. En tout cas, il reprit toute conscience a ses cotés et cessa de se concentrer sur autre chose lorsqu’ils furent a bord des petites péniches, un léger regard en arrière pour le quartier magique. Puis ce fut elle qu’il regarda, pleinement.

Osant affronter ses yeux.

Elle souriait. C’était laisser entrer ce soleil en elle. Il se sentit réchauffé par ces rayons, comme si l’hiver était loin et les mauvais temps n’avaient pas existé. Il ne pouvait toutefois pas etre totalement tranquille, pas avec les souvenirs logés a portée de sa conscience.

- Alors, dit moi, comment ca se passe pour toi ?

La question était ouverte, anodine et chargée de sous entendus. Il était assez vague pour qu’elle dise ce qu’elle veuille, ce qui donnerait une accroche pour remonter jusqu’aux sujets qui l’intéressaient vraiment. Comment appréhender la suite ? Pourrait elle se débarasser des deux ombres masculines, trompant toute promesses et profanant son corps ? A vrai dire, Niels s’était sentit tenir le rôle du mari cocu d’un interminable vaudeville ou l’on ne cessait de débusquer des amants dans les placards. Et si cette comédie semblait durer encore, elle se jouerait jusqu’au dernier acte, ou il s’était promis de ne pas finir dindon de la farce.

Ils s'aimaient pourtant. Enfin il l’aimait, lui, il en était sur, il en était devenu certain, il n’ignorait pas que leur relation avait crée chez lui des manques qu’il ignorait pouvoir ressentir. Il avait besoin d’elle, c’était physique, c’était viscéral et c’était pour cela qu’il était jaloux, et c’était pour cela qu’il voulait lui rendre sa liberté si elle pouvait mieux s’épanouir libre.

- Je me suis sentis seul, sans toi. Mais je ne voulais pas me l’avouer.

Niels ne comptait même pas lui avouer a elle non plus, mais alors que son sourire le conquérait, qu’il s'attendait a le voir également fleurir en lui, il lui semblait qu’il ne pourrait pas garder des choses pour lui non plus. Tout devrait être dit.
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Mar 24 Avr - 10:24




▬ Ça me va très bien! Je vais enfin pouvoir découvrir cette belle ville. Tu a bel et bien hâte de commencer la visite, mais il y a comme quelque chose de faux dans ta voix. Peut-être qu'une partie de toi avait imaginé ça... autrement? Vos retrouvailles. Tu avais peut-être espéré plus... mouvementé, moins banal? Tu lui emboîtes le pas, c'est très bien comme ça. Laisse faire, Marguerite.

Attentive aux sons autour de toi, tu regardes un peu dans toutes les directions. Un air frais empli tes poumons lorsque tu embarques dans la péniche. ▬ C'est vraiment joli comme ville. Tu dis d'une petite voix, comme si tu ne parlais qu'à toi-même. Mais tu le penses réellement. Amsterdam te fait penser à Strasbourg, si cette ville était au bord de la mer. Enfin, peut-être que la comparaison n'a pas lieu d'être, mais c'est ce que tu de dis en voyant toutes ces couleurs, ces fleurs et ces personnes à vélo. Ses yeux trouvent les tiens, alors tu te tournes au trois quart vers lui, à l'écoute. Tes paupières s’écarquillent d'une légère surprise. ▬ Comment ça se passe... quoi? À l'école? Tout va bien euuuh enfin, à part cette histoire d'enlèvement et de Munera Malefica bien sûr. Ou tu me demandes comment moi, je vais? Tu te demandes si tu dois continuer à parler de Poudlard ou si le silence est préférable. Tu ne peux pas lui dire maintenant que tu as tellement souffert de son départ. Non il faut... il faut laisser faire le temps. Il saura plus tard. Ou alors il ne saura pas? Non, plus de mensonges. Alors tu ne dis plus rien, mais tu ne le quittes pas des yeux, heureuse de pouvoir le regarder ainsi, le menton un peu relevé vers lui. Comme avant.

Il parle encore, et ton sourire se mue en tristesse douloureuse. Tu fuis, cherche une sortie de secours, un échappatoire. Mais il n'y a aucune bouée à laquelle accrocher ton regard. Tu fixes l'eau défiler, cherchant en silence le courage de répondre. L'émotion perturbe ta voix et la rend plus aiguë. ▬ ... Moi aussi. Je n'ai pas eu... une seule vraie nuit de sommeil depuis que tu es parti. C'est difficile à dire. Les mots râpent ta langue comme du papier de verre. Parce que c'est douloureux de se souvenir de ce vide ressenti, c'est douloureux de se rappeler les réveils en pleurs au milieu de la nuit, c'est douloureux de se revoir tituber sous l'alcool en espérant dormir sans rêver. Ne pas faire ces cauchemars bien trop vifs que tu étais obligée de te sortir de la tête au petit matin pour pouvoir passer une journée normale. D'y repenser, à toutes ces nuits, même quelques instants, ça te serre le cœur. Mais ça te donne envie d'en dire plus, de laisser partir un morceau de tristesse. Pour lentement aller mieux, tu l'espères. ▬ Tu m'as beaucoup manqué tu sais Niels. Plus que tout. Tes mains jouent l'une avec l'autre, anxieuses. Tu les ranges à nouveau dans tes poches en t'adossant à la barrière du bateau, fixant des détails inutiles comme le col de son pull ou la couleur de sa chemise.

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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Mer 25 Avr - 7:07

Elle profitait de la ville. Elle voulait lui donner l’idée qu’elle profitait de la ville. Mais Niels ne s’y trompait pas, il savait que quelque part ce bruit de fond l’agitant devait exister en écho chez elle. Ils n’avaient légitimement pas encore le droit d’être en paix. Alors, il s’ouvrit pour écouter, pour écouter au dela de ses mots, pour écouter jusqu’a la ressentir. C’était inconfortable. Surtout qu’il avait pris l’habitude de se barricader pour paraitre solide.

- Oui, Luke m’a parlé du Munera Maleficia. Et des enlèvements.

Ca n’avait rien d’anodin mais le professeur de vol lui avait exposé la situation de Poudlard. Depuis peu, leurs rapports étaient passés de cordiaux a amicaux et les échanges de courrier se faisaient fréquents entre eux. Le paradoxe de devoir s’en aller pour se rapprocher de ceux que l’on côtoyait avant.
Et c’est la, ou sa conscience ouverte recevait toutes ses paroles qu’elle se déversa dans des mots noyés de tristesse vécue. Et lui il ne savait pas, ou ne savait que trop bien, les effets de cette rupture la.
Il rangea ses lunettes.

Pas une seule vraie nuit. Pouvait il en dire autant ? Sa première réflexion fut qu’il lui avait causé du mal, une impulsion l’aurait poussé a la réconforter, la prendre dans ses bras en disant « Excuse moi, c’est fini, maintenant, tout va rentrer dans l’ordre ». Il esquissa effectivement un geste vers elle. Qu’il n’acheva pas. Lui aussi il avait souffert. Il s’était anesthésié par l’étude continuelle et acharnée d’anciens ouvrages, le travail pour préparer ses conférences, les visites a ses parents. Il ne laissait de liberté a son esprit que pour dormir.
Ses rêves avaient été hantés de son image.

Donc il ne répondit pas tout de suite quand elle lui dit qu’il lui avait manquée. A penser a toutes ses peines qu’il avait barricadée en lui, lorsque son cerveau était emplit de son apprentissage de l’araméen.

Ils descendirent du bateau, crachés des premiers émois vers une autre dimension.

- Je pourrais retourner a Poudlard

Lacha t’il comme un constat a leur situation, ses yeux repartis fuir quelque part dans le décors. Cela impliquerait de lui qu’il ne retombe pas dans ses anciennes erreurs.

- Par contre si je fais ça…

Si je fais ça je haïrais mes collègues qui t’ont déja vue dans ta nudité, touché ton corps, déposé des baisers sur ta peau. Je haïrais toutes ces mains qui ne sont pas les miennes qui tireront de tes lèvres l’exultation. Je haïrais toutes les infidélités et je ne serais pas clément. Si tu veux que je t’appartienne, appartiens moi vraiment, sinon j’apprendrais a faire payer les affronts. Ne me force pas a devenir mauvais.

- …Tu devras te passer d’entretenir certains rapports. Tu vois de quoi je parle. Si tu veux rester libre, mieux vaut que je ne revienne pas.

La fin de sa phrase eut un accent douloureux. Si elle voulait rester libre. Il était trop loyal, il sacrifiait des bonheurs pour elle. Mais il savait qu’il serait davantage suspicieux. Par « revenir a Poudlard » il entendait « revenir dans sa vie » car il ignorait bien comment il pourrait délibérément ignorer qu’elle était juste a coté de lui, a portée de main.

Il avait avancé a peu près au hasard a partir du débarquement. Il prit une respiration profonde. Il essayait de lui donner a lui et a elle l’impression qu’il maitrisait. Ce n’était pas vraiment le cas.

- On ne peut pas rester comme ca je pense. C’est aussi vrai qu’au premier jour…

Que je t’aime.
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Mer 25 Avr - 11:21




Tu le regardes replier ses lunettes. Sans le voir lui directement, tu perçois quand même un mouvement de sa part vers toi. Mais rien ne vient. Pas un geste ni un mot. Tu n'es pas certaine de savoir si tu aurais pu dire quoique ce soit non plus à sa place. Alors jusqu'à ce que vous descendiez, tu croises les bras sur la rambarde et y poses ton menton. Pour contempler en toi cette tristesse, l'analyser, la découper, la décortiquer. Sans succès. Une fois à terre tu le suis à quelques pas de distance, une main distraite dans tes cheveux. Maudissant le silence.

À Poudlard. Tu t'arrêtes. La gorge se serre comme avant qu'elle n'explose en sanglots, alors tu serres les dents pour empêcher la mécanique des pleurs de s'enclencher. Mais plus il parle et plus ça fait mal, plus la douleur remonte et refait surface. Il est de plus en plus difficile de les retenir. Tu caches tes yeux derrière une main pour laisser couler les remords en silence, sans rien dire, car si tu ouvres la bouche tu ne pourras pas prononcer un seul mot. C’est aussi vrai qu’au premier jour. Et là Marguerite, tu ne peux plus rien retenir. Tu éclates en pleurs, la gorge brûlante et les yeux déjà irrités. Honteuse de pleurer ainsi comme une enfant tu redresses malgré tout la tête vers lui, par automatisme. Sans trop savoir ce que tu cherches dans ses yeux. Il souffre lui aussi, plus que toi encore. Tu le sens que tu lui a fait plus de mal qu'à n'importe qui.

Et il est là, à seulement trois pas.

Tu peux réduire la distance. Tu peux glisser tes bras autour de lui. Tu te vois le faire, tu imagines les caresses de ses mains dans tes cheveux et sur ton dos, sa voix grave qui résonne dans sa poitrine. Mais Marguerite tu ne bouges pas, tu ne peux pas. Tes pieds restent ancrés sur le trottoir, tes mains restent là, à essuyer vainement tes joues. Car tu imagines aussi trop bien ses bras te repousser comme la dernière fois que tu as pris sa main, dans la serre. Et tu n'es pas assez forte pour vivre ça maintenant. Tu te sens pathétique, à ne rien pouvoir lui répondre, alors que tu voudrais simplement lui dire de rentrer avec toi dimanche, que tu n'es qu'à lui et qu'il ne te mérite pas. Alors tu te retournes, au moins, lui fait dos pour lui épargner un peu de tes pleurs ridicules. L'air froid apaise doucement la chaleur de ton visage et calme ta respiration. Encore une fois, tu enfiles les mains dans tes poches pour arrêter les tremblements de tes épaules, et contemples les arbres sur le bord du canal pour te calmer.

Tu es là, devant moi
Toujours le même
Ô pourquoi
Ne puis-je pas crier je t'aime, je t'aime, je t'aime?

amsterdam - avril 2028






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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Jeu 26 Avr - 14:37

Il se retourna. Elle s’était arrêtée, la il était donc bloqué avec elle et son refus d’avancer, avec elle et sa tristesse figée. Il se retourna, donc. Il la vit noyée et il soutint son regard, par principe, stoïque parce que si il laisse filtrer la moindre chose -non il ne faut pas y penser, il ne pouvait se l’autoriser. Il avait l’air peu affecté en surface alors qu’au fond ça le détruisait. Il était juste incapable de se résoudre a le montrer. Et il aurait pleuré avec elle, peut être, si il arrivait a bien se représenter.

Arrête, Marguerite. Ca me fait mal. Moi aussi je suis fragile. Arrête avec tes émotions trop fortes, c’est moi qui devrait être triste, toi tu as toutes les cartes en main.

Qu’il lui semblait penser, dans le brouillon de son esprit. Sa tristesse était tellement forte qu’elle lui donnait des frissons, l’emplissait, inhibait tout ce qu’il était lui, Niels Hirsch et ne s’en allait pas. Il en était presque physiquement et plus c’était dur, plus il se refermait. Pour se préserver. Mais comme il était déja plus imperméable, il dut arrêter a la source le problème, tout ces pleurs, toutes cette peine.

Il posa ses deux mains un peu brusquement sur ses épaules, ce qui en soit était un geste étrange et il resta planté la, les yeux dans les yeux, les siens luisant de toutes ces larmes qui n’avaient jamais roulé sur son visage. Bas les masques, Cornelius, c’est la fin de toute cette force fictive. Et il avait du mal a déglutir, son monde s’embuait. Il avait envie de crier pour assourdir le silence qui venait comme une chape de plomb s’assoir sur leurs épaules.

Ils captèrent quelques instants d’absolu, tenus ainsi, entre deux portions de temps. Puis, Niels ne tint plus et vint l’enlacer, dans un geste plus forcené que tendre, un geste de naufragé qui s’accroche a son radeau, quelque chose trop brusque, vital, comme si elle était l’air qui remplissait ses poumons, comme si l’instant d’après elle aurait pu s’évaporer, remplacée par toutes ces hypothèses dures qu’avait produit son esprit. Il ferma les yeux, pour laisser son visage baigner dans cette mer d’or de ses cheveux.

Tout les mots du monde étaient inappropriés.
On avait jamais inventé de mots pour les émotions de Niels.

Elle regardait peut être les arbres, il regardait peut être l’immense vide derrière ses paupières fermés mais ils se voyaient vraiment pour la première fois depuis ce début de journée.

- Ne me quitte pas

Souffla t’il, absolument incertain, pour conjurer les vides.
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Jeu 3 Mai - 13:17




Tu sais qu'il n'est pas comme ça mais tu ne peux pas empêcher son air stoïque de te percer le cœur, c'est aussi un peu pour ça, que tu t'es retournée, parce que son absence de réaction te blesse. Tu souffres. Mais tu le mérites, Marguerite. Il y a toujours cette petite voix qui murmure à l'arrière de ton crâne, qui te dit que c'est ta faute, que tu n'as rien à faire ici, que tu devrais retourner à Poudlard, poser ta démission, abandonner tout ce que tu as car tu ne le mérites pas, abandonner tout ce que tu aimes et retourner en France. Oui, c'est ça, rentre et reste seule, Marguerite.

Tu l'entends venir, mais tu sursautes quand même lorsqu'il te prend les épaules. Secouée, surprise. Tu viens précipitamment essuyer tes yeux d'un revers de la main et pinces les lèvres pour t'empêcher de lui demander. Quoi? Qu'est-ce que tu veux? Pourquoi tu me regardes comme ça? Laisse-moi pleurer sur ma stupidité Niels. Et pars, j'arrive pas à t'regarder en face. Mais il ne part pas. Non, loin de là. Il te regarde toi, alors que tu as tellement de mal à affronter son regard en cet instant, que tout ce que tu veux faire, c'est disparaître, dans le néant, pour ne plus avoir à te retrouver face à lui, comme ça.

Mais il ne te laisse pas, te prend contre lui sans que tu ne t'y attende un seul instant et en un battement de cils tu te retrouves avec ses bras dans le dos. Et tes bras, à toi, viennent autour de son buste et le serrent avec la plus douce de toutes les forces, comme si c'était la première fois, comme si tu avais peur de le briser, encore. La colère s'évapore en un instant, noyée par la nostalgie. Tu enfuis dans son pull ton visage brûlant de honte et de tristesse et tu passes outre ta gorge qui se serre douloureusement, encore, quand tu reconnais ta langue natale. Ta réponse est presque immédiate. Non... non je ne pars pas. Ne me lâche pas. Niels s'il te plaît... pardonne moi. Pardonne moi. Toi non plus ne me quitte pas. Tu parles peut-être trop vite. Alors tu termines dans ton anglais mal réglé, parce qu'il comprendra toujours mieux. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne peut pas passer à côté de tout l'amour que tu veux lui donner dans cette étreinte. Jamais je ne te quitterai. Murmure solitaire, juste pour toi.

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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Ven 4 Mai - 10:33

La, s'épanchent a la face de la capitale hollandaise, comme deux jeunes amoureux, tristes comme des jours de tempête on les regardait peut etre et peut etre qu’ils serviraient d’inspiration a un illustrateur en manque de drame. Mais pour eux, pour lui, le monde n’existait déja plus. Pour lui il n’y avat que ce visage brûlant et mouillé contre lui, des flammes sous sa peau lisse, un bouquet d’émotion se déclinant dans des teintes de coucher de soleil. Ces mots qui se mêlaient d’accents francs, cet anglais malhabile et tellement moins puissant que ses exclamations françaises dont il ne comprenait pas le sens.

Une chose était sure. L’amour entre eux, s’étant éveillé timide, presque timoré, avait tiré de leur éloignements de nouveaux brasiers. Il lui glissa dans le cou un baiser du bout des levres, puis céda un pas pour l’observer. Son esprit disait ‘’On ne s’abandonnera plus’’. Sa raison lui soufflait de laisser l’instant durer, de ne pas promettre, d’etre éphémère, ne serait ce qu’une seule fois, récupérer ces perles roulant sur son visage d’une caresse. Elle est belle, Marguerite.

- Si j’avais ce choix, je t’aurais gardé ici avec moi.

Et un sourire, comme un rayon de soleil perçant après l’averse.

- Tu es tellement belle Marguerite. Encore plus que dans tout mes souvenirs. Et attirante, sensuelle, vive, intelligente, je… Ne sais même pas comment j’ai pu te plaire. C’est pour ca que la moindre chose qui t’éloigne de moi me fait mal, tu es ce que je n’aurais jamais pu espérer.

La vérité de ses paroles extirpées de son coeur faisait trembler sa voix d’émotion. Il avait gardé une main sur sa peau, ce lien avec elle qui passait déja par tant de petits canaux invisibles. Il se souvenait de ce bal ou ils avaient dansé ensemble, il ou ils avaient défié le monde, ou ils avaient été liés dans leur chair, dans leur tete et dans leurs coeurs. Il voudrait valser de nouveau avec elle. Un jour. Quand cela deviendra évident pour eux, tout les deux.

- J’ai pensé que c’aurait été moins douloureux si c’était moi qui décidait de prendre la distance. Je me disais que je te méritais sans doute moins que ceux pouvant te combler. Tu es une force vive et moi, j’ai toujours vécu juste avec moi même.

Il essuya son visage de l’autre main, car les larmes trop retenues pourraient finir par se montrer.

- Laisse moi faire de toi me raison de vivre

Il s’éclairait totalement du soleil matinal qui sèche les pavés détrempés, luisant de tristesse dépassée, de joie a venir. Les passions éteintes, se ravivant devant elle, il aurait tout donné pour l’aimer, il se serait mis a genoux, il l’aurait embrassée jusqu'à n’en plus finir, dans cette intimité explorée, il aurait laissé son amour en traces de feu sur sa peau.

Vivons.
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Mer 4 Juil - 20:22




Qu'il est étrange d'être là, plantés dans cette ville si belle mais inconnue, du fond de tes souvenirs remontent des images de ton temps passé en Finlande, qui ne fut pourtant pas des plus agréables, pour une raison toute particulière que tu essayes d'oublier. Il y a plus de dix ans. Avec Niels c'est toujours comme ça, tu as toujours l'impression de retrouver la jeune diplômée en herboristerie parcourant le monde et surtout ce cœur doux que tu avais, et qu'il fait fondre à nouveau. Ses lèvres sur la peau de ton cou te chamboulent comme une adolescente, te font relever la tête pour l'écouter, ton sourire répondant timidement au sien. ▬ Je crois que je resterai, si je pouvais. Ton pouce caresse le dos de sa main, simple geste d'affection mais surtout parce que tu ne veux pas le lâcher. Tu restes quelques instants muette, émue par ces belles paroles, par cet amour dont tu avais presque oublié la voix, dont tu ne rêvais même plus. Tu cherches ses yeux. ▬ Je t'aime et je ne connais pas les mots qu'il faut pour te dire pourquoi. Je sais juste que tu fais de moi une personne meilleure. Tu serres alors vivement sa main entre les tiennes. ▬ J'ai besoin de toi Niels. Besoin que tu me pardonnes, que tu m'aimes, que tu me supportes et que tu me laisses t'aimer.

Un léger voile de tristesse passe sur ton visage. ▬ Je regrette... absolument tout. Je ne veux plus jamais te faire de mal. Depuis que tu as refermé la porte de la salle des professeurs, tu voudrais remonter le temps et effacer ta bêtise.

Sa raison de vivre. Que peux-tu bien répondre à ça? C'est la première fois qu'on te dit quelque chose d'aussi sincère. Et c'est difficile, presque impossible, de parler avec cette douleur au fond de la gorge qui revient, mais cette fois ce n'est plus de la tristesse qui vient mouiller le coin de tes yeux, mais c'est bien une émotion et un soulagement certain. Il t'aime encore... tu n'auras plus besoin de rester seule dans tes remords... Ô quelle joie. ▬ Oui. Tu n'as plus de mots. La beauté du soleil matinal, celle du vent qui agite doucement l'eau du canal, celle des couleurs vives des maisons, et sa beauté à lui. Tout ça t'enlève la capacité de parler. Mais pas celle de ressentir.

amsterdam - avril 2028






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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM Ven 6 Juil - 10:11

Lorsque tout le monde avait continué a tourner autour d’eux, et qu’eux, coincés dans dans leur bulle d’infini n’en avaient rien vus, celui ci n’attendait que le bon instant pour se révéler a eux sous un nouveau jour. Les canaux leurs sourire, l’air matinal frais et chaud a la fois se collait a leur peau, l’humidité rendait pesante leur respiration déja lourde sous l’émoi. Niels contemplait comme ces peintres flamant qu’il affectionnait tant. Contemplait en véritable amateur des beautés imparfaites de la vie. Ils gardaient un lien par leurs mains. Il souriait au dela de sa volonté, il souriait emporté par des émotions de l’intérieur, il souriait parce qu’il avait trouvé un instant d’épiphanie, qu'après tout ces mois, alors, la résolution sonnait.

Pas besoin de mots. Il l'entraîna a pas lents le long du canal, laissa ses yeux s’emplir d’Amsterdam, cultivant ce silence qui avait la force de milles mots. Il aurait pu répondre “moi aussi” a ses battements de coeur, car il était sensible a elle, beaucoup plus qu'à tout autre. Parce qu’il avait toujours su mieux lire dans les silences que dans les paroles. Il savait également ou il allait, mais lui donnait le temps de voir, lui donnait le temps de mesurer le chemin, lui donner le temps de profiter de ce magnifique écho qu’il existait de nouveau d’elle a lui et de lui a elle. Le monde leur faisait place, aussi.

Il ne voulait pas encore promettre mais il savait que ce fil invisible finirait par le ramener a Poudlard.

Sans brutalité, alors, il trouva tout ce qu’elle dégageait bien plus attirant que la simple promesse d’un amour intellectuel. Lui même, il rapprochait le contact. Seule elle avait eu la vraie clef de son intimité. Seule elle rendait les contacts agréables. La place du Dam s’ouvrit devant eux, alors, forte de son architecture et de cet étrange monument, doigt leve vers le ciel, souvenir des victimes du régime nazi.

- C’est la place du Dam

Annonça t’il très simplement.

- Tu as la possibilité de rester quelques jours de plus ? La ville est grande, pour tout visiter il faudra…

Il arrêta cette phrase qui n’illustrait pas tout a fait sa pensée.

- J’ai besoin de rattraper beaucoup de temps perdu. Et je pense que nous ne ferons pas que visiter la ville.
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Re: Comme des oriflammes | AMSTERDAM

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