Cauchemars ☾ Nolune

"*Knock, Knock*
Who's there?
It's the sheitan motherfucker let's play "

Ce jour-là, le ciel était tellement gris qu'il annonçait forcément un mauvais présage. Pourtant, toi, Nolann, tu étais là, sur l'un des bancs de la grande cour, à observer des gens, à leur imaginer des vies dans ta tête. Tu n'aimais pas forcément sortir, et tu n'aimais pas non plus ce temps si triste, qui te rappelait alors à quel point ton Mexique te manquait, pourtant, il y avait quelque chose que tu aimais par-dessus tout, Nolann, c'était d'inventer d'étranges rumeurs sur les élèves, sur les professeurs, et d'observer les comportements de ces derniers. Voilà pourquoi, aujourd'hui, par ce temps si gris, tu étais dehors, venant parfois à la rencontre de ceux que tu connaissais, pour leur glisser quelques mots au creux de leurs oreilles, à coup de "il paraît que", attendant alors de voir la réaction de chaque personne, te déléctant du mal que tu observais.

Il y avait ce garçon, que tu observais du coin de l'œil, depuis plusieurs mois déjà, à l'apparence horriblement monstrueuse, qui t'intriguait plus qu'elle ne te dégoûtait. Tu ne le voyais que très occasionnellement, même si vous faisiez partis tous deux de la même maison, mais tu entendais pourtant tellement parler de lui. Il était, paraît-il, un véritable monstre infiltré dans l'établissement, ou bien peut-être qu'il avait été maudit par une quelconque chimère, on disait même qu'il buvait du sang humain. Tant de rumeurs se centraient sur ce curieux personnage, inspirant alors l'effroi, la peur, et l'horreur. Toi, tu ne supportais pas cela. Tu avais envie de démonter tout ces clichés, de rendre cet être, si effroyable, totalement ridicule, rien que pour voir les autres rire de lui, rien que parce que ça t'amusait. Alors, depuis quelques jours, tu contrais ces horribles légendes pour les remplacer par d'autres, toutes plus absurdes les unes que les autres. "Il paraît qu'il craque complètement devant un petit chaton", "on m'a dit qu'il regardait tous les soirs les feux de l'amour", "la dernière fois, j'ai vu son calbut, et je suis presque sûr que des dessins d'Hello Kitty étaient imprimés dessus". Tout ceci semblait tantôt faire rire, tantôt choquer, et tu n'avais alors aucun doute, les rumeurs étaient déjà remontées à ses oreilles. Pourtant, tu ne t'arrêtais pas là, enchérissant toujours plus. Tu attendais sa venue, impatiemment, tu voulais voir son visage déformé par la haine et par la colère, tu voulais le voir s'énerver, mais le monstre se faisait bien trop discret, trop occupé à se cacher, à laisser le mystère doucement planer.

Alors, patient tu étais. Et tu continuais ton petit manège, les bancs de la Grande Cour devenaient alors ta maison, et tu courrais, un sourire moqueur collé aux lèvres, lorsque tu crachais encore toutes ces absurdités. Mais aujourd'hui, enfin, tes efforts allaient être récompensés.

Assis sur l'un des bancs, tu adressais quelque derniers mots à la personne avec qui tu étais, un simple garçon, un Gryffondor, que tu trouvais plutôt mignon, mais qui était déjà casé. Alors, tu lui mentais, lui balançant que tu avais vu sa copine dans les bras d'un autre, le jour précédent, cachée dans l'un des nombreux couloirs du château. Du coin de ton œil, tu reconnaissais cette pâleur, et cette étrange aura, proche de toi. Alors, tu disais au revoir au garçon que tu avais sûrement déjà brisé, avant de te retourner, tes lippes s'étiraient alors à leur maximum tant tu étais impatient de t'amuser. Pourtant, ce n'était pas un monstrueux visage qui t'attendait, non, mais celui d'un être étrangement beau, et tu te surprenais à sursauter légèrement. Tu savais que c'était lui, tu ne pensais simplement pas que l'on puisse autant changer comme cela, tu ne t'y attendais pas. Cependant, tu ne te démontais pas, et ton sourire mesquin restait encré en toi, alors que tu faisais signe à l'étrange bête de s'asseoir à tes côtés.

"Je commençais à penser que tu ne viendrais jamais. Je t'attendais, tu sais ?"

©Pipou ♥

Ta silhouette hantait lascivement les couloirs, serpentant entre les existences ébouillantées, les balafrant de ce glacial blizzard semblant agrémenter ton ombre. Leurs lippes batifolaient lorsque leurs iris se fracassaient contre ton horrifique faciès, la répugnance entrelacée de dégoût embrasant leurs prunelles tandis qu'un rictus teinté de machiavélisme estropia tes badigoinces. Une torpeur les flagellant incessamment exsudée de ta présence qui sembla s'effriter au fil des journées écoulées, les balbutiements s'ornementant de gloussements auréolés de regards adoucis à ton égard. Un doucereux offert qui te gangréna les entrailles de frustration, persuadé qu'une âme désireuse de goûter à ta chaotique et émoulue fureur était forgeuse de ces irritables rumeurs essoufflant la fragrance cauchemardesque te suintant des pores.

Ton visage était enjolivé du fallacieux éclat de la cosmétique magique, ta mâchoire hachurée d'une fervente asymétrie subitement remodelée et ornementée d'une truculente harmonie, égayant tes traits tandis que l'obscurité de tes sclérotiques était éclipsée de lentilles camouflantes. Une splendeur parant ce faciès que tu exhibas nonchalamment à travers les couloirs, les iris s'y entichant s'incendiant de contemplations et les pommettes se maculant d'un fébrile rosacé. Une fugace influence qui aliéna tes iris en une valse asphyxiée de mépris tant les apparences régissaient leurs réactions, le ridicule les assujettissant. Tu les flagellas de ton ignorance, les prunelles engorgées de névrose en quête de cet être débordant d'amères facéties.

Ses arabesques avachies sur un banc furent décelées au creux de la grande cour, une autre existence masculine s'abreuvant de sa proximité et la cadence de tes pas se raviva, les phalanges de tes paumes s'entrecroisant pour opprimer et asservir de craquelures les articulations les érigeant. La distance vous écartelant fut érodée et tes esquisses s'affalèrent à ses côtés, tes iris incandescents de fléaux s'enlisant froidement au creux des siens. Les coups ne vrillèrent point dans les airs, le vipérin de tes palabres étant la première arme à être brandie tandis que ta paume aliéna son col d'une acière poigne.

Le contraire m'aurait étonné vu toutes les conneries que tu t'amuses à balancer sur moi à madame et monsieur tout le monde. T'as rien de mieux à faire que d'être un gamin inutile ? Il y avait d'autres moyens pour attirer mon attention petit con. Qu'est-ce que tu veux ? Tu as deux minutes pour me le dire si je ne perds pas patience et que je finisse finalement par t'emplâtrer dans le poteau là-bas.

"*Knock, Knock*
Who's there?
It's the sheitan motherfucker let's play "

Un vent froid traversait la cour lorsque le monstre venait s'installer à tes côtés. Étonnante coïncidence, tu en souriais presque. Tes iris noisette s'encrèrent dans les siens, et ces derniers les menaçaient, mais les tiens ne se dérobaient pas. Ses phalanges agrippaient ton col, c'était comme si tout son être voulait t'impressionner, pourtant, tu restais de marbre, tu avais passé l'âge d'avoir peur de tout et de rien.

Il crachait son venin sur toi, la colère s'emparant de son corps, et tu te satisfaisais d'avoir été aussi doué pour le coup, et son regard, remplit de haine à ton égard, t'attirait bien plus que tout, et tu étais désireux de voir la haine le dévorer tout entier, pour pouvoir te délecter de cette dernière.

Brisant le peu de distance qui vous séparait, tu approchais alors ton visage du sien, toujours le même sourire mesquin collé au visage. Tu inspirais lentement, continuant à le regarder, le trouvant étrangement beau, malgré les quelques séquelles de son accident encore un peu visible sous ces tonnes d'artifices. L'horreur que tu contemplais te paraissait si merveilleuse, si bizarre, et, bien trop gourmand, tu en voulais encore plus, mais tu savais rester patient.

"Je voulais simplement voir cette magnifique expression sur ce visage si habilement transformé. Et je me disais que c'était bien dommage, que tu te présentes à moi comme cela, je me serais bien amusé à me moquer de ton horrible faciès."

Ta main venait lentement et discrètement se glisser sur sa cuisse, et tu savais pertinemment qu'il repousserait ce geste, mais il était impensable pour toi de te détacher de ce jeu de séduction. Si seulement il avait été aussi affreux que d'habitude, tu n'aurais sûrement pas eut l'envie de le faire. Cet être, dont la laideur te répugnait, avait cependant réussi à capter ton attention, sans vraiment que tu t'en rendes compte, et il se pourrait bien que, petit à petit, tu tombes dans les mailles de son filet.

"Hm... Vas-y, emplâtre-moi dans ce poteau, prouve-moi que tout ce qu'on dit sur toi est vrai. Mais saches bien que moi, je n'ai absolument pas peur de toi."

Ta main venait serrer un peu plus sa cuisse, et toi, tu réduisais chaque secondes la distance qui vous séparait, et tu étais bien trop prêt. Il finirait vraiment par t'emplâtrer. Penchant la tête, tes lippes s'étiraient de plus belle.

"Quels autres moyens avais-je pour que tu me remarques enfin, Dune ?"

©Pipou ♥

Son faciès s'abreuva soudainement de ta proximité, fomentant une fervente répugnance qui t'éroda les trippes tandis que le tien balbutia pour s'éclipser et écarteler cette distance lovée entre vos deux existences. La puérilité agrémentant les palabres qui s'écoulèrent d'entre ses lippes estropia tes tympans tant il n'était que le symbolisme d'un ramassis d'inutilité. Sa paume flagella indécemment et brusquement ta cuisse de son intruse promenade qui raviva la fureur crépitante au creux de tes entrailles. Elle fut ferventement écrouée de l'étau de la tienne qui l'enserra férocement, sa véracité opprimant vicieusement sa comparse pour la mutiler du broyage des articulations érigeant chacune de ses phalanges, la cruauté incendiant tes iris qui pourfendirent ceux de l'autre vipère.

Je fais ce qui me plait et ce ne sont pas tes désirs complètement débiles et surtout inutiles qui vont dicter ma conduite.

Son gravé balbutia d'énièmes fois à travers les airs, serti de cette provocation qui se heurta à la véhémence de ta violence. Ta paume asservit avec impétuosité sa chevelure cendrée et l'entraina subitement au creux de son fracassant sillage pour brutalement opprimer son faciès contre la dureté du banc accueillant vos courbes. Le répit ne lui fut point offert, l'entraînant au coeur de ton brutal vagabondage pour dévaster ses arabesques contre un des pilier sertissant la grande cour, ses esquisses dorsales ravagées de leur virulente rencontre contre la texture endurcie du plâtre le forgeant. La délectation de cette torpeur érodant sa pulpe essoufflée de ta vivace férocité exalta ton esprit d'une incandescente satisfaction, tes iris menaçants d'un givré blizzard pourfendant les siens tandis que ta paume s'échoua autour de sa nuque pour l'asphyxier de son étreinte opprimante, vivifiée d'un cruel resserrement de minute en minute.

Donne toi tout le mal que tu veux pour te faire remarquer, tu resteras insignifiant à mes yeux. Tu n'es qu'une vulgaire pierre sur mon chemin que je me fais un plaisir de piétiner comme en ce moment même d'ailleurs.

Fervent fiel qui te corroda ardemment et dont tu gangrénas l'existence de Nolann, tes iris suintants de vilénie ne délaissant point les siens, les harponnant incessamment de leur vindicative rage.

"*Knock, Knock*
Who's there?
It's the sheitan motherfucker let's play "

Sa main venait resserrer la tienne d'une force qui te faisait doucement grimacer. Tu te pinçais les lèvres, la douleur était présente, mais nettement supportable, et tu jubilais de pouvoir le mettre dans cet état de rage, et tu ne comptais pas t'arrêter là. Pourquoi étais-tu comme cela ?
Tout se passait alors très vite, et son autre main venait malmener ton corps tout entier qui la suivait, comme un petit pantin, rapidement, tu te trouvais alors encastré dans le mur, au moins, tu ne pouvais pas dire que tu n'avais pas été prévenu, cependant, tu ne t'attendais pas à ce qu'il agisse réellement, prenant toutes les horribles rumeurs qui circulaient sur lui comme d'incroyables et ridicules idioties. Enfin, sa longue main terminait sa course vers ta nuque, pour la serrer de toutes ses forces, et tu te mettais à suffoquer, cependant, la peur ne venait pas gagner ton cœur, et tu continuais d'afficher ce sourire provocateur. L'adrénaline parcourait ton corps tout entier, et tu en redemandais, éternel insatisfait. Discrètement, tes longs doigts se glissaient sous ta cape pour y attraper ta baguette, et, pour te défaire de son emprise, tu murmurais "Repulso". Pointant la baguette dans sa direction, il fut propulsé à quelques centimètres de ton corps, et tu profitais de cet instant pour lev faire s'asseoir à nouveau, toi, tu maintenais ton corps debout, bien que toutes ces secousses t'avaient un peu sonné, alors, l'une de tes mains venaient trouver appui sur l'épaule du monstre, tandis que l'autre relevait le regard du blond, afin que vos regards se croisent à nouveau, afin que le blizzard et le brasier se rencontrent encore une fois.

"Je ne suis peut-être pas aussi insignifiant que cela, puisque tu t'es donné la peine de venir me rencontrer."

Tu reprenais place à ses côtés, sur le banc, un large sourire provocateur se dessinant sur ton visage. Évidemment que la violence dont il avait fait preuve aurait du te mettre en garde, pourtant, il fallait croire que tu aimais terriblement ça, car tu ne pouvais décidément pas t'empêcher de continuer, alors même que tu savais ce qui t'attendait.

"Serait-ce de la rage que je lis dans ton visage, Dune ? Une personne aussi insignifiante ne provoque pas cela chez quelqu'un."

Toujours ce même sourire, tu te mordais les lèvres, et tes phalanges venaient croiser celles du sorcier, ce simple contact faisait battre ton cœur, tu n'attendais qu'une chose, qu'il vienne les serrer fort, à t'en briser les os, car ça te permettrait enfin...

De ressentir quelque chose.

Penchant la tête pour pouvoir venir la loger dans sa nuque, t'approchant de son lobe, tu venais lui chuchoter quelques mots, l'une de tes mains venant se refermer un peu plus sur ses doigts.

"Piétine-moi tant que tu le voudras, je reviendrais à chaque fois, Dune, jusqu'à ce que tu viennes m'ôter la vie."

©Pipou ♥