FENRYNAPPING | ft. Fenry

ft. fenry mdr

Passer le temps, tu sais comment t’y prendre. Ce n’est pas difficile pour toi de trouver quelque chose à faire, tu agis par simple instinct et cette fois-ci tu n’as pas envie de flâner des heures dehors à regarder la nature.
Il y a un terme qui définit bien ce que tu comptes faire.

Tu es là à observer. Tu es un spectateur et non un participant. Tu sembles guetter quelque chose, tes yeux traversent le terrain. Tu sais où la trouver, sinon tu ne serais pas là. Tu es prêt à faire du forcing, juste en guise de défouloir. Du forcing ? Pas du tout voyons, tu n’as juste pas envie de jouer maintenant.

Assis, tu fumes. Tu regardes ensuite ton téléphone, un peu distrait. Les minutes passent, tu finis enfin par l’apercevoir. Tu te rapproches, tu lui fais signe en sachant très bien que ça ne marchera pas. Mais tu persévères, tu es comme ça. Sauf que ta patience a des limites et elles sont très réduites. Si ça se trouve, elle te prend pour un fou, mais tu as l’air d’en avoir rien à faire.
Tu en as marre d’attendre.

Tu te diriges vers elle rapidement. Le Fenrynapping, ça a l’air de te connaître. Elle est capitaine, c’est con, elle ne peut donc pas se permettre de partir sans prévenir… Sauf si tu interviens. Tu l’attrapes par le bras et tu la tires ailleurs ; ça aurait pu tomber sur n’importe qui mais tu as décidé que aujourd’hui, ce serait elle. Ça fait longtemps que tu n’es pas venue l’emmerder, les cours vous ont séparé et l’esprit de compétition toujours présent fait que vous n’êtes plus si amis – du moins, de ton point de vue.

« C’est le meilleur moment pour prendre une pause. C’est la première fois depuis longtemps que j’ai l’occas’ de te parler plus de dix secondes. Tu t’enjailles dans ta licence ? »

Ce serait dommage que vous ne vous appréciez plus du tout juste à cause des confrontations.

Fenrynapping

──Il avait fait moche toute la journée - un ciel grisâtre et triste, un vent frais et désagréable ; et même si la pluie n'avait pas osé s'en mêler, les nuages s'étaient faits plus menaçant chaque heure qui passait. Et toute la journée, Fenry avait tenté de dompter le ciel pour que la pluie ne s'abatte pas sur eux pendant l'entraînement de Quidditch prévu dans l'après-midi. Elle avait senti une grande satisfaction lorsque, entrant sur le terrain, aucune goutte de pluie n'était encore tombée.

──... Et une grande insatisfaction lorsque, après seulement vingt minutes d'entraînement, elle avait déjà déserté. En se sentant tirée plus loin - loin des autres membres de son équipe, elle s'exclame. Elle figea son regard sur la source du désagrément et resta perplexe deux bonnes minutes, le nez plissé et la lèvre supérieure relevée.

« Caleb ?? »

──Il lui fallut deux minutes de plus avant de comprendre sa phrase et un sourire vint enfin illuminer son visage, bientôt hilare.

« Si par "meilleur moment" tu veux dire "moment opportun pour gâcher l'entraînement et mieux gagner le prochain match" effectivement. C'est le meilleur moment pour prendre une pause. »

──Elle lui adressa son sourire et haussa les épaules, parce que finalement elle n'était pas si mécontente de le voir en dehors d'une confrontation. Depuis le début de cette année, ils n'avaient eu que peu d'occasions de s'adresser la parole. Mais Fenry ne s'en était même pas rendu compte. Leur relation s'était transformée naturellement en rivalité plus qu'en amitié et elle n'y avait jamais prêté plus d'attention, simplement satisfaite de la compétition qui s'était installée entre eux.

« Je me dis que, vu mon cruel manque de talent en occultisme, j'aurais peut-être mieux fait de choisir Sport... Et toi, comment ça se passe ? »

──Elle rit, parce que tout à coup elle se rend compte de la futilité de leur conversation. Des inconnus qui se rappellent avoir été vaguement amis - et elle sent alors le fossé qui a commencé à les séparer dès lors qu'ils avaient quitté leur septième année. Elle se met à y penser, et elle espère y penser au travers de l'esprit de Caleb, pour ne pas avoir à lui demander. Sauf qu'elle lui demande quand-même..

« Caleb, est-ce qu'on est encore amis ? »

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T’as l’air de bien vivre le fait que tu embêtes ton monde avec tes petits caprices. Tu ne la lâches pas, pas tant qu’elle soit assez loin de son équipe. Elle a mieux à faire ; elle a à s’expliquer avec toi. Tu l’appréciais beaucoup avant, mais tu as presque fini par l’oublier, et ça, tu n’aimes pas.

Elle a l’air paumé et tu comprends parfaitement même si tu ne veux pas l’admettre. Tu viens la faire chier en plein entrainement, franchement, elle a une bonne raison de t’en mettre une si l’envie lui prenait. Mais il semblerait qu’elle l’ait bien pris, tant mieux pour toi. Tu ne t’en veux même pas d’avoir arraché la capitaine à l’équipe de Quidditch ; l’amitié, c’est sûrement plus important que la compétition.

« Ils peuvent se débrouiller. »

Tu sais que son équipe n’est pas une bande de manchots, ils sauront quoi faire sans elle. Tu as fini par la lâcher, tu la regardes comme si tu ne l’avais pas vue ainsi depuis très – trop longtemps. Tu te rappelles des quelques matchs, tu ne voyais en elle qu’une adversaire alors que tu t’éclatais avec elle il y a quelque temps. C’était bien d’avoir une rivale, oui, mais c’était si dommage de ne plus se parler autant qu’avant.

Tu as beaucoup réfléchi même si tu as l’air de ne pas le faire. Tu voulais mettre les choses au clair. Ou alors tu voulais juste passer un peu de temps avec Fenry avant qu’elle ne redevienne une rivale de terrain. Difficile de se croiser dans les couloirs quand bien même le monde est petit. Ou alors tu es juste con et tu ne la vois pas passer. Elle te raconte des choses, tu l’écoutes, et tu souris instinctivement, ça te fait plaisir de l’entendre parler. Il était temps de l’entendre dire autre chose que "félicitations" ou l’écho de sa voix au loin.

Toi, si ça se passe ? Plutôt mal, il faut le dire. Tes pensées vont toutes vers ton apprentissage spécial ; celui de devenir animagus. Tu n’en parles presque à personne, tu n’as pas envie que le monde sache ce que tu veux devenir. Du moins, pas maintenant. Tu gardes tes petits secrets mais ceux-ci se répercutent sur tes notes qui sont en chute libre, sans parler des cernes sous tes yeux qui expriment plutôt bien ce que tu fais la nuit.
Pas que des révisions.
Tu réfléchis.

« C’est la merde. Vraiment. »

Tu sais que tu vas te rater aux examens et tu as déjà presque préparé ce que tu allais répondre selon les questions qu’on te poserait. Enfin, qui sait, sur un malentendu, tu peux peut-être passer. Mais au fond, ça t’arrangerait de retaper, tu voudrais terminer ton apprentissage avant la fin de tes études à Poudlard. Tu voudrais tellement connaître l’animal qui te reflète.

« Je crois que je vais foirer l’exam. »

Tu sembles sûr de toi, alors que ce n’est pas la même réalité dans ta tête. Tu te dis tant pis, mais en même temps, tu n’as pas envie de retaper. Tes yeux semblent ensuite s’agrandir, elle vient de te poser une question que toi tu te poses également. Encore amis, c’est assez difficile à dire. Tu ne fais plus rien avec elle, tu ne fais que la combattre pendant les matchs, puis plus rien.

« C’est à toi de me le dire Fenry. »

Pour toi, c’est oui, encore faut-il que ce soit réciproque.

« Faut qu’on se voie plus souvent. Tu sais que ça me rend fou qu’on se batte puis qu’on se revoit plus ? »

La belle époque, quand tu riais avec elle.

Fenrynapping

Combien d'élèves pouvaient se vanter d'être à l'aise aux examens ? Combien de personnes pouvaient prétendre, en toute honnêteté, n'avoir ni stress ni craintes à l'annonce des résultats de fin d'année ? Trop peu, décidément. Même Fenry, qui avait étudié pendant des mois avec Blue -qui était, disons-le, beaucoup plus studieuse et rigoureuse qu'elle-, ne pouvait s'empêcher de se mordre les doigts avant chaque examen. Alors que dire de Caleb qui, depuis qu'elle le connaissait, avait toujours fait le guignol, pour un oui ou pour un non ?

Il était dans la merde.

Et bizarrement, ça l'avait surtout fait marrer, Fenry. Pas vraiment par moquerie, mais plutôt parce que le chaos qui se déchaînait dans l'esprit de Caleb n'avait rien à voir avec le chaos qui se déchaînait d'habitude dans la tête des élèves à cette période de l'année. Lui, il avait l'air aussi dévoré par la fatalité de rater que par les maigres espoirs illusoires qu'il avait de réussir. Le combat entre ces deux aspects de lui avait un aspect de spectacle pour Fenry qui pouvait lire à travers les esprits.

Et lorsqu'il répond à sa question, elle se sent perplexe. Pourquoi c'était à elle de décider s'ils étaient amis ou pas ? Est-ce qu'il aurait accepté sans rien dire si elle lui avait tourné le dos et qu'elle n'avait pas montré plus de forme de respect ? Quoique si ça avait été le cas, il aurait eu raison de la laisser partir. Mais Fenry, elle tenait beaucoup à Caleb, malgré tout ce qui pouvait encore les séparer.

« J'imagine qu'on est amis, alors.. »

Le terme lui paraissait étrange, vu qu'ils avaient l'air de deux inconnus, à force de ne plus s'apprivoiser l'un l'autre. Mais ça remarque la fait sourire et elle se sent tout de suite plus à l'aise, parce qu'elle ne se sent plus complètement indésirable. Et puis après tout, c'est lui qui l'a retirée de son entraînement. C'est qu'il ne la fuyait pas, finalement.

« Avec les examens et tes histoires d'animagus on a pas tellement l'occasion, hein ? »

Elle s'arrêta un instant de sourire, captant à l'instant qu'il ne lui avait jamais parlé de son projet de devenir effectivement un animagus. Et elle pencha la tête, pas vraiment gênée mais plutôt curieuse de la réaction qu'il adopterait alors.. Fenry avait toujours lu dans les pensées de ses interlocuteurs, ce n'était pas nouveau. Mais souvent, les gens avaient peur pour leur intimité ou leurs secrets, car ils avaient trop honte de ce qu'ils étaient derrière leurs manières.

Ce n'était pas vraiment le genre de Caleb...

« Je le dirai pas. Elle se mit à rire, d'un rire doux, qui se voulait rassurant. C'est pas assez croustillant pour en faire une rumeur intéressante. »

Fenrynapping

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Une certaine distance s’est créée, et il est de plus en plus difficile de tenter de passer outre. Les études gâchent et détruisent presque tout. Tu t’en pinces la lèvre, car bon sang, ces doux souvenirs te hantent toujours de temps en temps. Tu es nerveux, tu galères à trouver quoi lui dire alors qu’avant, c’était tout différent. Il suffirait d’un simple regard pour se comprendre, mais tu n’y parviens pas, toi.

Si elle te considère encore comme un ami, et bien soit, toi aussi. Cette réponse, tu l’as attendue presque impatiemment, et cela te met un peu de baume au cœur, car tu as eu peur sur le moment que ce ne soit plus le cas. Et une amitié brisée n’est pas vraiment quelque chose que tu peux ignorer en ce moment. Fragile comme une fleur, un rien te met dans tous tes états, et ça ne risque pas de s’arrêter. Pas avant que tu parviennes à arriver au bout de ton rêve. Ça fait déjà trop longtemps que tu attends…

Tu veux l’ouvrir et poser encore une ou deux questions, dire deux-trois conneries, mais elle te coupe net dans ton élan et ton cœur manque un battement. Durant ces quelques secondes où tu es immobile, où tu fais le mort, tu tentes de te souvenir tant bien que mal de la possibilité de lui avoir parlé de ton projet. Ou peut-être que si ? Il n’empêche que, sur le coup, tu l’as mal pris.

« Et merde. »

Tout naturellement. Tu baisses le regard, comme un gosse qu’on aurait pris la main dans le sac. Tu ne devrais pas t’en vouloir de devenir animagus, mais tu n’en as parlé à personne – mais tu es peut-être trop prévisible. Tant pis pour ta gueule, tu l’as bien mérité.

« Tu dois être la seule à le savoir. »

Qu’elle le dise ou pas, tu refuses qu’on vienne t’emmerder avec ça. Tu as déjà beaucoup à faire, et ça ne ferait que te fatiguer plus que tu ne l’es déjà. Tu lèves les yeux vers le ciel, puis tu penses à vos pauvres camarades qui doivent vous attendre (ou qui n’ont pas remarqué votre absence, ce qui risque d’être peu probable), et tu pousses un soupir.

« Et toi, Fenry, que caches-tu ? »

Puisqu’elle sait déjà quelque chose, tu voudrais que ce soit réciproque. Et puis, comme ça, vous apprenez à vous connaître, plutôt ironique puisque vous êtes amis. Mais lorsqu’on ne peut pas se voir aussi souvent qu’on le veut, c’est difficile d’être au courant de tout et de rien, des anecdotes, des réussites, des échecs et surtout des secrets.

Fenrynapping

Elle s'était remise à rire, d'un rire franc et clair, une sorte de complicité s'installant à nouveau dans ses pupilles.
Elle se plaisait à répandre des rumeurs, mais elle aimait autant qu'elles soient fausses. C'est ainsi qu'elle n'avait jamais révélé le secret de Croyance et qu'elle ne révélerait probablement jamais celui de Caleb.
Elle était peut-être fourbe et pleine de vices, mais elle était plus loyale qu'elle ne voulait bien l'admettre, et si elle se plaisait à jouer l'égoïste, ses amis avaient une importance bien plus grande qu'elle ne le montrait.

« Hm ? Je sais déjà même plus de quoi tu parles. »

Silencieusement, elle lui promet de ne rien répéter, et hausse les sourcils quand il pose sa dernière question.
Elle ne cachait rien, Fenry, sinon tout ; ses sentiments, ses émotions, ses maux et ses peines. Elle ne communiquait que peu sur elle-même, parce qu'elle se préférait secrète et que personne n'avait besoin de savoir, tout simplement parce que personne ne pourrait comprendre. Elle ne trouvait aucune empathie chez les autres ; peut-être un brin de compassion, mais jamais autant qu'elle en espérait. Et Fenry ne se contentait jamais de peu, alors elle préférait se contenter de rien.

Pour cette fois aussi, Caleb ne pourrait rien savoir de plus que ce que le monde savait déjà.

« Je suis un livre ouvert, tous mes secrets se sont déjà murmurés dans tous les couloirs de l'école de toutes façons. »

Comme les tendresses échangées dans les toilettes avec Geoffrey.
Les fantômes avaient des yeux et des oreilles dans ce maudit château.

« Et puis au moins comme ça j'ai un coup d'avance sur toi. Je pourrais te faire chanter ? Genre, "va m'acheter des chocogrenouilles, ou tu sais ce qui arrivera" ? Je vais pas perdre cet avantage, tu crois pas ? »