come to the coolitude side - ft. Fenry

Une idée totalement interminable, il n’arrivait pas à penser à autre chose. Comme si cet événement était l’essence même de son existence actuelle, comme si rien d’autre ne comptait plus que ce concours. A croire même que le seul sens de cette vie n’était que de présenter au reste du monde des gens assez cool pour être remarqué. Cæsar avait tout fait, tout ce qui était possible. Les affiches collés dans la totalité de l’établissement allant même jusqu’à prés-au-lard. Il y avait eu le spam de sms, les rencontres en face à face pour un instant de pub dès plus indécent.

Il ne savait pas si le monde avait assez bien entendu cet appel divin. Après tout, ils n’étaient pas tous aussi cool que ça pour savoir l’importance qu’avait cet évènement. Alors, comme tout homme cool doté de bonté, Cæsar les pardonnait de ne pas être dans l’adoration totale face à ce concours de beauté. Après tout, il n’était pas n’importe qui. Il avait du talent, il avait des idées. C’était d’ailleurs pour ça qu’il y avait eu cette attente infinie dans la salle commune de sa maison. Une seule envie, une seule idée, une seule et unique solution. Elle était, cette personne tant attendue, la clé dans cette mission de propagation.

Bien qu’il ne l’approuve pas totalement dans la coolitude extrême, Cæsar savait qu’elle pouvait apporter car ce n’était pas qu’une étudiante lambda comme les autres, comme toutes celle qu’on croisait dans les couloirs avec tristesse. Elle avait ce petit plus, ce petit quelque chose. Peut-être que si elle l’avait elle, les participations iraient bien plus vite.

Du moins il l’espérait.

Alors il attendait avachi sur ce canapé de cuir, les doigts tapotant sur les accoudoirs, le regard sur ses gardes qui attendait le moindre mouvement. La moindre chevelure rosée qui passerait ces portes. Ça avait durée longtemps, de l’attendre. A croire qu’elle était au courant que le grand Cæsar l’attendait et que ça l’avait perturbé. Après tout, c’était bien compréhensible, Cæsar n’était pas comme tous les autres. L’uniquement cool Blackwell. Pourtant, elle avait fini par arriver, par traverser cette porte pour vivre sa vie. Sa vie pourtant stoppé par le bond du Serpentard pour la rejoindre avec classe. Face à elle, les lunettes de soleil dans l’inutilité du sous-sol

« Fenry Williams. Je ne sais pas si tu es au courant, mais je te fais l’honneur de participer à mon concours de beauté de ce week-end. »

Oui l’honneur de participer lui était donné, elle ne pouvait qu’être folle de joie.

Coolitude

La matinée avait été longue, sa fainéantise avait été lourde. Il n'y avait pas eu un seul instant durant lequel elle n'eut pas envie de bailler, de s'étirer ou de se frotter les yeux. Depuis les événements qui avaient perturbé la sérénité de Poudlard (quoique sérénité n'était probablement pas le mot adéquat) les professeurs étaient moins concentrés, plus fatigués ; soporifiques. Et lorsque sonna la fin de sa dernière heure, Fenry pionçait à poings fermés sur son pupitre, à peine réveillée par les coups de coude que sa voisine lui avait infligée. C'est après cinq minutes qu'elle papillonna des yeux, se rendant compte que la salle était vide et qu'elle avait du passer inaperçu aux yeux de Holmes - sans quoi il l'aurait forcément réveillée. Ainsi elle avait déambulé dans les couloirs, tentant de récupérer ses repaires temporels, incapable de définir si il était l'heure de manger, de dormir, ou d'aller en cours. Elle soupira, constatant avec dépit qu'elle n'avait même pas son horaire sur elle, et partit en direction des sous-sols, suivant la foule d'un air absent.

En entrant dans la salle commune, il lui fallut deux minutes entières avant de comprendre ce qu'il venait de se passer devant ses yeux encore fatigués. De quoi diable Caesar Blackwell était en train de lui parler ? Un concours de beauté ?

Ah, si.
Le concours de beauté. Cette plaisanterie pathétique qui lui avait valu une notification inespérée sur son portable. Elle avait pris ça pour une blague, mais elle avait sous-estimé la détermination de son interlocuteur.

« Super. »

L'ironie de sa voix était pratiquement palpable. Et un soupire siffla entre ses lèvres pincées, fatiguée d'être importunée pour des broutilles. Elle avait d'autres chats à fouetter, et le concours de beauté de Caesar Blackwell était au summum de l'inutilité pour Fenry qui, plus que de ne pas douter de ses atouts, n'avait pas besoin de l'approbation d'un jury - encore moins celui-là.

Et par curiosité, Fenry se demanda si il était sérieux, dans ce jeu de coolitude et de lunettes de soleil, ou s'il s'agissait d'un personnage.

« Un concours de beauté c'est vraiment tout ce qu'il manquait à Poudlard, c'est sûr.. J'espère que c'est une blague, Blackwell. »

« Evidemment que c’est super, donc je t’y attendrais. »

Aucune remise en question, aucune remarque quant au ton clairement dévastateur dont la Serpentard faisait preuve dans son acclamation. Cæsar ne faisait définitivement attention à rien ni personne si cela allait à l’encontre de ses idées les plus cools. C’était d’ailleurs bien pour cela qu’aucune de ses phrases n’étaient invitations, simplement des obligations parce qu’il était convaincu qu’un refus ne pouvait exister. L’index pointé en sa direction tandis que tous les autres doigts de sa main étaient repliés, hormis le pouce. Un clin d’œil dissimulé par la noirceur de ses lunettes de soleil, un geste simple et habituel qui donnait cette impression que le deal avait été scellé.

Il s’apprêtait alors à partir, tellement fier d’avoir accompli cette mission. A croire qu’il s’agissait de quelque chose d’extraordinaire de dire à la capitaine de l’équipe de quidditch qu’elle participait au concours de beauté qui était organisé. Pourtant ce n’était que de simple parole en l’air, n’importe qui d’autre aurait pu comprendre que Williams n’était aucunement intéressée par la possibilité par cette aventure des plus folle. Sans doute ne pouvait-elle pas comprendre ce qu’elle allait rater en ne s’investissant pas.

Sauf que la vie et les réactions étaient bien plus irréelles du point du vue du Blackwell. Parce qu’il ne s’attend jamais à rien venant d’autrui, bien qu’il espère secrètement de la coolitude de leur part, Cæsar sait qu’ils n’arriveront jamais à sa hauteur. Alors il esquisse un mouvement de reculs, le sourcil qui se relève tandis qu’il prend la peine de relever ses lunettes de soleil pour observer la demoiselle. Un instant, comme ça. Silencieux à l’observer sans comprendre ce dont il s’agit.

« … Une blague ? »

Une demie grimace qui s’affiche sur son visage alors que ses lunettes retombent sur le bout de son nez.

« Pourquoi est-ce que ça serait une blague ? Tout ce qui me concerne de près ou de loin ne peuvent pas être une blague, alors oui ce concours est très sérieux. Tout comme ta participation d’ailleurs. »