Collision ◈ Ft. Cæsar

N’était-il pas si extraordinaire avec ses nouvelles lunettes de soleil ? Il ne pouvait s’empêcher de briller de mille feux avec cette classe transcendante. Qui, seulement, aurait pu imaginer un seul instant que ces premiers mois de rentrée n’allaient se concentrer sur une seule et unique chose. Présent de sa mère pour féliciter le grand Cæsar d’être passé en quatrième année (bien que cela fut de justesse, il ne fallait pas s’y cacher), il était sans aucun doute bien trop foufou pour se concentrer sur autre chose. Ses nouvelles lunettes étaient extraordinairement cool, extraordinairement belle et scintillante, le Blackwell de parole sacrée, c’était promis de ne jamais les abandonner sous peine de mourir un jour de ringardise aiguë.

C’était troublant presque inquiétant. Pourtant, sans raison apparente tout semblait s’emballer d’un claquement de doigt. C’était ainsi et il ne pouvait pas penser à autre chose, bien qu’il avait passé des longues heures depuis la rentrée à s’observer, exercer les meilleurs poses devant son miroir. Aujourd’hui devait être un jour exceptionnel, simplement parce qu’il en avait décidé ainsi. Aujourd’hui devait être le jour de joie, celui où il devait s’exclamer de sa coolitude céleste.

Bien que ce n’était pas le genre de chose qui pouvait être exercé en cours, Cæsar n’avait comme seule solution de retourner dans un endroit bien plus brillant qui permettait un reflet de cette perfection. Pour ça, sourire rayonnant, lunettes de soleil scintillant il ne pouvait que retourner sur ses pas pour retourner dans sa chambrée, dont son espace de vie était agrémenté de nombre miroir. Mais rien ne se passer exactement d’une façon simple, il était joyeux et cette journée devait retranscrire ce sentiment. Alors, les visages croisés devaient être lumineux, tel heureux de tomber sur ce Cæsar aux nouvelles lunettes.

Mais il tomba sur un rare cas de dégradation de cette journée. Le visage toujours neutre et bien trop triste pour exister devant lui.

« Pauvre de moi, quelle tête désagréable nous avons là. »

James Greengrass.

Par réflexe, piètre instinct, il se gratte l’arrière du crâne de manière délicate. Sans doute, faisait-il face à une réponse des plus critique, un pique envoyant à sa propre personne pourtant extraordinaire. Il cherche un instant à y comprendre le sens pour finalement rester dans sa stupidité apparente. Un sourire rayonnant tel le soleil en début de vie.

« Tu es horriblement barbant. »

Une réalité qu’il n’était sans doute pas le seul à penser. Pourquoi donc être autant mou, autant triste, autant neutre. La vie devait être vécue et ressentit comme une arborescence de joie ambulante. Les autres étaient alors de véritable danger ambulant lorsqu’ils n’étaient pas alignés à cet état d’esprit. Cæsar avait beau exister pour un million de personne, lui-même face à l’absurde de certains spécimens, paraissait terriblement troublé.

« La journée est délicatement sublime avec ma coolitude et tu es là. »

D’un geste appuyé sa main présente son interlocuteur de haut en bas. Comme si James avait besoin de savoir que Cæsar parlait de lui et de personne d’autre. Son regard était appuyé au travers de ses lunettes de soleil. Pour ainsi dire, il n’osait même pas les relever de peur d’être contaminé.

« Aussi expressif qu’un asticot. »

Pourquoi si tôt dans la journée, se sentait-il obligé de gâcher une coolitude de merveilleuse humeur ?