“ Rends-moi mon aveuglement ; rends-moi le bonheur de l’ignorance. Je n’ai plus chanté avec joie, depuis que tu as parlé par ma bouche. „
Le choixpeau a quelques questions pour commencer...
“Regardez de plus près et vous verrez l'avenir.”
Je suis intelligente. Vraiment très intelligente. Ce n'est pas de la prétention, c'est la vérité. Je suis sûre de moi, parce que je sais que j'ai raison. Du moins presque tout le temps. J'ai l'air suffisante ? Peut-être le suis-je un peu tout de même.
Je suis attentive, observatrice, perspicace et concentrée. Je comprends vite et bien les choses. Je suis intuitive. C'est pourquoi je discerne si bien ce qu'il va se passer...
Je suis également curieuse, j'aime tout savoir sur tout, même ce qui ne me regarde pas. Et parfois, j'en apprends trop et cela me joue des tours.
Je suis travailleuse, organisée, cultivée et studieuse. Mais pas obéissante. Je respecte les règles uniquement si elles me semblent justes et légitimes. Autant dire, que c'est rarement le cas dans notre société.
Je suis méthodique, astucieuse et logique et me repose beaucoup sur le raisonnement, cela me donne un côté rigide et parfois coincé.
Je me qualifierais de brillante.
Je suis quelqu'un de solitaire, de calme, de tranquille. Je n'aime pas la foule. Je préfère être discrète et ne pas avoir l'attention sur moi. J'ai peu d'amis. Les gens font vite demi-tour quand ils entendent mon nom ou quand je leur envoie ma sincérité et mon ton non-enjoué dans la face. Je sais que dans mes propos je peux paraître blessante ou froide. Mais cela m'importe peu. Il n'y a que la vérité qui blesse comme on dit. Je suis honnête et directe, visiblement certaines personnes ont du mal avec ça... De mon côté, j'ai souvent du mal à repérer les limites de chacun. Le social c'est pas vraiment mon point fort.
Malgré mon honnêteté il m'arrive de mentir et de manipuler. Mais, c'est uniquement dans le but de protéger des personnes ou de me venger de quelqu'un qui a vraiment dépassé les bornes. Je peux, si besoin est, devenir violente et avouons-le, cruelle. Mais je ne ferais jamais de mal juste pour mon bon plaisir ou pour arriver à mes fins.
Contrairement aux rumeurs à mon sujet, je suis ouverte d'esprit et prête à aider. Je reste objective et ne juge pas les gens sur leurs noms ou leurs origines, mais bien sur leurs actions.
En général j'essaye d'agir pour le bien de tous, de ne pas me laisser embarquer dans des ressentiments. J'analyse avant d'agir. Parfois, cependant, à cause de ma jalousie et de ma possessivité, je peux m'emporter et oublier ma sagesse d'esprit. Il est fréquent qu'ensuite je regrette amèrement mes actions et que j'aille m'excuser – non sans difficultés - pour mon comportement déplacé.
Je ne parle que peu et je ne me confie guère.
L'amitié est quelque chose de difficile à garder pour moi et je ne parle même pas des relations amoureuses, que je ne gère pas du tout.
Mais je vous assure, j'ai un bon fond...
“Jamais on n'a tant parlé de l'avenir que depuis qu'on ne sait même plus s'il y aura un avenir.”
Je suis Kassandra Howard.Je discerne une grimace, vous connaissez donc ma famille, sa réputation, malsaine. Son lien avec des événements sombres.
Je discerne de l’intérêt, vous connaissez la richesse des mes parents, vous êtes peut-être déjà passé devant le grand manoir de Flagley-le-Haut. Avez entendu parler des trésors qu'abriteraient mes caves et greniers.
Je discerne ici et là des sourires, des faux-sourires. Vous côtoyez mes parents au ministère ? Vous leur devez du respect ?
Je discerne aussi de la peur, de l'effroi même pour certains.
Je suis Kassandra Howard et j'aimerai qu'un jour en disant mon nom, on me laisse une chance de montrer qui je suis.
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Je suis issue d'un mariage triste et sans goût, d'une union de richesses et de noms.
Restons purs est l'une des devises de ma famille, mais ce qu'ils omettent de dire c'est que cela fait bien longtemps que les Howards n'ont plus le sang
pur, comme ils disent. Mais quiconque viendrait le faire remarquer pourrait le regretter amèrement. Nous avons une splendide réputation de défenseur de la pureté du sang et d'assaillant de nés-moldus.
Ma mère est oubliator et soyons sincères, retire bien trop de plaisir de son travail.
Mon père travaille au département de la Justice Magique et fait partie du Magenmagot. Mais sa principale activité se fait la nuit, entre les murs de notre manoir. Il fait du trafic d'objets magiques, bien souvent emprunts de magie noire. Parfois il arnaque, parfois il crée de faux objets, parfois il fait des cadeaux d'amis pour gagner des faveurs, mais toujours il s'en sort,
toujours.
A eux deux ils m'ont autant donné d'amour que l'épicière de notre village qui était aussi polie qu'un troll des montagnes.
Je suis fille unique à mon grand désespoir. Je suis née uniquement dans le but de faire taire les rumeurs comme quoi mes parents ne s'aimaient pas réellement. Quelle meilleure preuve qu'un enfant pour faire taire les gens ?
Mes parents étaient des personnes très occupées et j'ai donc été élevée par une nourrice du nom de Judith. Judith avait été choisie avec précaution, en accord avec l'idéologie de mes parents. Elle m'a enseigné combien les moldus étaient sales, faibles et dangereux pour notre communauté. Que les sangs de bourbes n'étaient en aucun cas légitimes, qu'ils n'étaient que des erreurs. Que les sorciers devraient dominer, une bonne fois pour toute, le monde, car ils étaient en tous points supérieurs aux moldus.
Et moi je l'ai crue. Non sans lui poser des questions, non sans lui demander pourquoi les moldus de notre village avait l'air, malgré tout, si sympathiques. Non sans se demander pourquoi si la magie était arrivée dans les mains de certains de ces moldus ils ne pouvaient pas l'utiliser, après tout c'était en leur possession.. Et moi quand quelque chose m'appartient, j'ai le droit de l'utiliser...
Je l'ai crue comme on croit les contes de Beedle le Barde quand on est petits, je l'ai crue car c'était facile, car c'était ce que les adultes disaient autour de moi. Mais en moi sont toujours restés ces questionnements et ce doute.
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Lorsque j'ai 11 ans, par une matinée pluvieuse de mars, je me retrouve seule dans la bibliothèque pendant que Judith est à l'étage. Elle fait le ménage, elle nettoie derrière mes parents. J'entends parfois au loin ses soupirs et ses grognements.
Je suis assise sur le bureau de chêne sombre que j'ai escaladé, mes jambes se balançant dans le vide, la tête plongée dans un livre poussiéreux. La pluie frappe les carreaux à un rythme régulier. Mes jambes se balancent à un rythme régulier. Et ma tête devient soudain lourde, comme lorsque qu'on commence à s'assoupir et qu'on n'arrive pas à lutter contre ses paupières qui se ferment toutes seules. Sauf que je ne suis pas fatiguée et mes paupières ne se ferment pas, au contraire mes yeux s'écarquillent de plus en plus. Et devant moi défilent quelques flashs d'images,
des escaliers, un coffre, la main de Judith -reconnaissable à sa vieille bague qui ne vaut rien-, un jet de lumière verte. C'est comme si un rêve s'imprimait directement sur la pièce qui est autour de moi. Les images se mêlent et se confondent. Et une voix s'élève dans la salle, elle a un rythme régulier, elle est froide et lointaine :
''En haut des escaliers, le collier dévoilé. La convoitise aurait dû être hantise, car à l'anniversaire de la seconde mère le cadeau sera mortel et éternel.''Le bouquin tombe de mes mains et je me retourne, mais c'est bien moi qui ait prononcé ces mots. J'entends Judith qui descend quelques marches :
-
Vous avez besoin de quelque chose Mademoiselle Kassandra ?-
Non Madame.L'anniversaire de Judith est le 30 mars, ce soir-là je la vois toquer à la porte du bureau de mon père. Le plus discrètement possible, je vais coller ma petite oreille à la porte.
-
…vert ce que vous faites et si vous ne voulez pas que j'en parle, je vous demanderai simplement le collier. Celui dans le coffre, en or et émeraude.Judith est orpheline et n'a ni famille, ni argent. Elle a toujours été attirée par les choses qui brillent. J'entends une chaise se reculer dans un grincement froid.
-
Je comprends. Il me semble en plus, que c'est votre anniversaire aujourd'hui, Judith. Très bien, alors suivez moi.Je cours aussitôt rejoindre ma chambre, la porte s'ouvre, personne ne m'a vue. Quelques bruits de pas qui s'éloignent vers les escaliers. Je n'ose plus sortir de mon lit. De sous ma couette j'essaye d'entendre ce qu'il se passe au dessus de ma tête, dans le grenier. Mais je n'entends rien. Et je comprends alors que le jet de lumière verte, c'est maintenant qu'il va arriver. Et je n'ai pas besoin d'entendre pour savoir ce qu'il va arriver à Judith.
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Mes parents m'ont expliqué que Judith avait donné sa démission, qu'elle ne reviendrait plus et qu'à partir de 11 ans on est tout à fait capable de se débrouiller seule dans la journée, après tout il ne restait que quelques mois avant l'entrée à Poudlard.
Alors j'ai passé mes journées d'avril seule dans le grand manoir. Je dormais longtemps le matin, je mangeais ce que mes parents m'avaient préparé à midi, je lisais, jouais, restais éloignée du grenier de peur d'entendre un soupir ou un grognement de Judith, j'avais peur qu'elle vienne me hanter parce que c'est moi qui avait annoncé pourquoi et quand elle allait mourir.
Je n'avais pas encore bien saisi les mots que j'avais dit, pas encore compris ce que cela signifiait. Mais ils avaient été prononcés, comme par la bouche de quelqu'un d'autre et les mots s'étaient transformés en faits. Et j'avais peur de cette voix froide qui avait traversée ma gorge quelques semaines plus tôt. Peur qu'elle recommence.
A la fin du mois de juin, le manoir - aussi grand soit-il - me paraissait trop petit pour moi et le soleil qui tapait sur les carreaux me donnait une furieuse envie de sortir. J'en avais pourtant l'interdiction. L'option de désobéir me vint vite à l'esprit et ne me posait qu'un seul problème :
comment faire pour que mes parents ne s'en rendent pas compte ?Je pris alors toutes les précautions nécessaires. Je sortais par une fenêtre à l'arrière du manoir, nettoyais mes chaussures avec soin, m'assurais qu'aucun voisins sorciers ne me voyait et rentrait toujours au minimum deux heures avant le retour habituel de mes parents.
Et c'est en jouant dans un bosquet, pas loin, une semaine après ma première escapade, que je fis la rencontre d'Ethan.
Un garçon moldu du même âge que moi, qui s'étonnait de ne m'avoir jamais vue à l'école. Une fois passées l'appréhension et la peur que ce garçon moldu m'attaque, je me rendis rapidement compte que jouer avec lui allait être bien plus amusant que jouer toute seule.
Nous devînmes amis très vite, il était drôle, aventureux, optimiste et aidant. On se retrouvait tous les jours, sauf le samedi et le dimanche, dans la cabane que nous avions construite.
Très vite, Ethan comprit que je n'étais pas tout à fait comme lui. Et cela ne lui posait pas de problème, il ne posait même pas de questions, alors que moi j'en avais plein. Je voulais comprendre comment les moldus vivaient sans magie.
Et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que les moldus n'étaient pas ces personnes dangereuses et faibles qu'on m'avait décrites.
En août, après plus d'un mois de folle amitié, je déclama une autre prophétie. C'était le soir, je venais de me mettre en pyjama pour aller dormir, déjà excitée à l'idée que demain avec Ethan nous allions construire une mangeoire à oiseaux à accrocher sur les murs de notre cabane. C'est lui qui avait eu l'idée. Il disait qu'ainsi, le jour où nous dormirions dans la cabane, les oiseaux viendraient nous réveiller le matin et alors, on ne pourrait pas être en retard à l'école.
Je me dirigeais vers la fenêtre pour observer les étoiles, quand je sentis ma tête s’alourdir et devenir douloureuse et mes yeux s'ouvrir grands – comme si deux allumettes m'empêchaient de fermer les paupières. Et les images s'imprimèrent sur le ciel étoilé de l'été.
Ethan, la porte d'entrée, le visage de ma mère déformé par la colère, des sanglots d'enfant, un couple enlacé aux yeux cernés et tristes.''Une fois les coups portés à la porte, c'est l'oubli qui l'emporte. Le garçon perdra toute raison et la folie sera sa nouvelle meilleure amie.''Je restais là, immobile, cœur battant, suante, ne voulant pas y croire. Terrifiée par cette voix qui venait encore de prendre possession de moi. Mais cette fois-ci, il fallait l'empêcher. Je n'avais que 11 ans, mais ces mots, je comprenais déjà qu'ils étaient vrais et à ne pas prendre à la légère. Je ne savais pas ce qui allait arriver à Ethan, mais il allait lui arriver malheur. Sur cela pas de doute.
Le lendemain, aussitôt mes parents partis, j’enfilai un gilet, enroulai un foulard autour de mon cou, me glissai dans mes chaussures et sautai depuis la fenêtre de derrière. Il fallait trouver Ethan au plus vite. J'attendis devant chez lui, cachée derrière un muret, qu'il sorte.
-
Ethan, pssst, par ici.-
Kassandra ? Qu'est ce que tu fais chez moi ?-
Il faut que je te parle, c'est important.On s'est mis un peu à l'écart, de l'autre côté de la route, dans un champs. Je lui tenais les mains et mes mains tremblaient, son visage était inquisiteur et un peu inquiet.
-
On ne peut plus se voir, mes parents vont le découvrir et tu seras en danger.-
Pourquoi ils le découvriraient maintenant, alors qu'on a toujours réussi à être discrets ? Et puis c'est pas grave si tes parents me voient, ma maman je lui parle de toi. Je lui dis pas tout, hein, j'ai promis et une promesse c'est une promesse. -
C'est pas pareil. Ta maman, elle est … Pas pareille. Et je le sais que ça va arriver, si on se voit encore. D'accord ?! Alors le mieux c'est d'arrêter. Oublie moi, d'accord ? Oublie ce que je t'ai dit. Fais comme si on s'était jamais rencontrés.-
Mais moi je veux pas. J'aime bien jouer avec toi.-
… Moi aussi.-
Et les oiseaux ? Et la cabane ?-
La cabane, elle est juste à toi maintenant.-
C'est nul.-
On doit plus se revoir, promets-moi.-
Je...Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, la voix de la mère d'Ethan retentit depuis la maison.
-
Ethan à table ! Où est-ce que tu es ?Comme prise de panique, je lâchais les mains d'Ethan et lui fit signe d'aller chez sa mère.
-
Fais quand même la mangeoire, il ne faut pas que t'arrives en retard à l'école !J'ai fait un dernier sourire, forcé. Et j'ai couru, à perdre haleine. Jusque chez moi. Je suis passée par la fenêtre, j'ai enlevé mes chaussures et en ôtant mon gilet quelques larmes sont tombées sur le parquet. C'était pour son bien, au moins Ethan irait bien.
Le lendemain, la journée fut très très longue et ennuyante. Je n'ai même pas mangé. Le surlendemain, ma mère était restée au manoir toute la journée, car elle se sentait un peu malade et au travail, il y avait l'oreillongoule qui traînait. Elle ne voyait absolument pas que j'allais mal, évidemment. Mais cette journée lui parue l'occasion parfaite de me dire combien en septembre il serait bon que je rentre à Serpentard et nulle part ailleurs. La plus digne et la plus appropriée des maisons pour une sang pure comme moi.
J'acquiesçais en essayant d'avoir l'air le plus convaincu et convainquant possible, quand trois coups furent frappés à la porte. Et une petite voix étouffée traversa le hall et atteignit le salon où j'étais assise face à ma mère.
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Kassandra, tu as fait tomber ton foulard avant-hier. Je sais que c'est ton préféré, je voulais quand même te le ramener. Promis après je te laisse tranquille.Ma mère est oubliator, faire oublier aux moldus c'est sa spécialité. Normalement elle sait très bien le faire. C'est à dire, qu'elle sait effacer des pans précis de la mémoire. Ethan a tout oublié. Jusqu'à son propre nom. Et évidemment il m'a oubliée aussi. Les médecins moldus ont conclu à un AVC qui avait laissé de graves séquelles.
Ma mère a pris des vacances pour me surveiller. J'ai été plusieurs jours enfermée dans ma chambre, j'ai beaucoup pleuré. J'ai compté les jours qui me séparait de Poudlard, un foulard autour du cou et j'ouvrais ma fenêtre pour pouvoir entendre les oiseaux chanter.
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On ne lutte pas contre l'avenir, il est là, il est inévitable. Poudlard m'a beaucoup apaisée, même si je n'ai que peu d'amis ici. Les préjugés ont de beaux jours devant eux et je n'ai pas franchement envie de faire des efforts. Je vois et je comprends des choses, j'ai des intuitions, je devine certains événements, car j'analyse ce qui se passe autour de moi. Mais les prophéties, elles, viennent de nulle part, elles ne découlent pas toujours d'un raisonnement logique, mais elles sont
vraies et immuables. Pourtant quand j'essaye de prévenir les gens ils refusent de l'entendre. Il faut dire que mes prophéties apportent toujours le malheur, j'ai prédit la mort de ma grand-mère, un grave accident de quidditch d'un élève de ma maison, la tempête qui s'est abattue sur le nord de l'Ecosse l'hiver dernier, la mort du père d'un camarade de classe... J'aimerai un jour que par ma bouche sortent les bonnes nouvelles, les naissances, les amours, les rencontres, les amitiés et les bonheurs partagés.
Kassandra Howard, enchantée.